Moonspell + Septicflesh - 31 mars 2015, Paris

the Wtorek 31 Marzec 2015, Le Trabendo



Septicflesh

"Jambon-beurre-emmental, le vrai sandwich du Metal !"
"Bière fraiche, moins chère qu'au Trabendo !"
"Places-tickets, places-tickets, je vends- j'achète !"
Ah les plages de la Méditerranée, les jet-ski, les vendeurs de beignets... ah ouais mais non, ici c'est Paris. On y aurait presque cru, sauf que le premier avril c'est le lendemain, on me la fait pas à moi !

Une nouvelle fois, les grecs de Septicflesh accompagnent leurs compères lusitaniens de Moonspell pour un petit tour en Europe, cette fois ci délicatement nommé "Road to Extinction". Vous l'aurez deviné, leur passage à Paris s'est effectué entre les murs du Trabendo, salle de taille moyenne plutôt conviviale avec sa forme tout en largeur qui permet à une bonne partie du public de ne pas être trop éloignée de la scène, et pour les autres il y a le balcon qui fait le tour de la salle pour siroter sa bière tranquillement loin des pogos et sans être gêné par le barbu de 2m15 de devant.

Ouverture des portes prévue à 19h, le concert affichant complet depuis déjà près de trois semaines c'est tout naturellement que ça déborde un peu de chevelus sous la canopée luxuriante du Parc de la Villette. De toute façon, ce mardi 31 mars c'était soit ça soit Robbie Williams au Zénith juste à côté, j'ose espérer que le public ne s'y est pas trompé en remplissant le Trabendo…

La scène est déjà prête, décorée à l'image de Septicflesh avec deux grandes toiles de 2m x 2m représentant des artworks tirés du livret de leur dernier album en date, "Titan", avec dans le fond une grande bannière à l'effigie elle de la pochette du dernier album de Moonspell, "Extinct". Le tout bien sûr dessiné par le talentueux Seth Siro Anton, accessoirement chanteur et bassiste du groupe de death metal. Le temps de trouver une place pas trop pourrie, derniers réglages sur scène, puis les lumières s'éteignent et les typiques morceaux d'attente (ces morceaux un peu comme de la musique d'ascenseur façon hardos) laissent place à une mélodie inquiétante, de la musique qui fait peur parfaite pour se plonger dans l'univers sombre de Septicflesh. Le molosse de la sécu' fait circuler les photographes officiels présents en nombre entre les barrières comme un chien de berger avec son troupeau, toujours plus de personnes étant équipées d'appareils et de blocs notes. A l'heure d'internet, de plus en plus de monde veut y aller de son petit live-report agrémenté de photos semble-t-il…

Enfin bref, mes pensées on s'en fout, y'a un truc qui a bougé sur la scène là ! Les grecs prennent place, sur fond de symphonie annonçant le titre d'ouverture de leur dernier album "War in Heaven". Des orchestrations à foison, du blast pour s'échauffer les cervicales (le nouveau batteur semble lui déjà bien chaud), ça commence bien. On enchaine directement avec le morceau "Communion" de l'album du même nom, pour annoncer la couleur : Seth et ses copains ne sont pas là pour déconner ! Le growler semble de plus être très content d'être là ce soir car il le répètera plusieurs fois et le montrera encore plus souvent avec son grand sourire, ça tombe bien nous aussi.

Un show plutôt bien préparé, avec les deux guitaristes et le chanteur qui selon les passages (orchestraux, blast, guitaristiques) se mettent en retrait dos au public pour mettre en valeur le ou les concernés. Malgré tout, on sent quand même qu'il manque un poil de conviction à l'ensemble, comme si tout ceci était légèrement sur-joué… mais ça fait le spectacle dira-t-on. Et puis bordel, ce batteur, un vrai rouleau-compresseur ! Il semble être investi d'une énergie titanesque (haha), bourrine encore plus quand on pense qu'il est arrivé à son maximum, et malgré tout ne semble pas plus fatigué que les guitaristes étant finalement assez statiques mis à part pour bouger les mains et les cheveux. Associé au growl puissant et profond de Seth ainsi qu'aux orchestrations, les atmosphères sombres et oppressantes du groupe sont parfaitement retranscrites.

Les morceaux s'enchainent sans que ça se ramollisse, Seth relançant régulièrement les hostilités avec ses "DESTROOOOOOOY!" avant les passages les plus brutaux. Durant leur set on naviguera uniquement à travers leur période la plus orchestrale, c'est-à-dire leurs trois derniers opus "Communion", "The Great Mass" et "Titan", la part belle étant bien évidemment faite aux titres du dernier album. Mais c'est là que le bas blesse. Dans orchestral, il y a orchestre. Et dans Le Trabendo, il n'y a pas de place pour en caser un. Ou alors si mais y'a plus de place pour le public, c'est un peu con. Certes, leurs albums sont énormissimes, le travail fourni sur les compositions est titanesque (haha), mais ça c'est sur album. Sur scène, difficile d'avoir le même impact quand ces fabuleuses orchestrations en sont réduites au ridicule mais malheureusement inévitable état de samples. C'en est presque insultant pour les musiciens si on voulait être de mauvaise foi. Idem pour le chant clair qui ne se révèle être rien de plus que la piste des morceaux studios.

Mais malgré ça, les orchestrations restent au centre de l'art du groupe, avec ce batteur inépuisable et le chant guttural pour apporter un peu d'humanité à tout ça. A un tel point que durant approximativement une graaande partie du concert, les deux guitaristes ne semblent faire que de la figuration tellement on ne les entend pas ! Mis à part sur les rares passages où les orchestrations se calment (ça devait correspondre à la pause pipi du chef d'orchestre lors des enregistrements) et où les six-cordistes deviennent audibles, et bien on ne les entend tout simplement pas. On est presque en droit de se demander si les roadies n'ont pas oublié de brancher un truc quelque part ! Seuls les quelques morceaux de "Communion" ne souffraient pas trop de ce désavantage, les orchestrations n'étant pas aussi envahissantes que sur les deux albums suivants.

C'est dommage. Pour en avoir discuté avec plusieurs personnes à la sortie, les avis sur leur prestation ont vraiment été partagés, mais la plupart étaient d'accord sur le fait qu'il manquait un "quelque chose" à la performance de Septicflesh. Personnellement je persiste à penser que cela vient du choix des chansons, en ayant joué uniquement leur répertoire le plus orchestral. Je pense que pour ce genre de morceaux des évènements de plus grande envergure façon Therion ou Within Temptation avec un vrai orchestre seraient carrément mieux adaptés. Un palliatif aurait éventuellement pu être un troisième groupe qui joue avant Septicflesh afin de préparer le terrain…

Globalement donc, c'est un groupe enthousiaste et en pleine forme qui a ravi les tympans du public, avec des choix discutables et souffrant bien évidemment de moyens techniques pas à la hauteur des ambitions de leur musique, mais ayant fait preuve de grandes qualités techniques et scéniques.

Setlist de Septicflesh :
1.    War in Heaven
2.    Communion
3.    Order of Dracul
4.    A Great Mass of Death
5.    Pyramid God
6.    Titan
7.    Prototype
8.    The Vampire from Nazareth
9.    Lovecraft's Death
10.    Anubis
11.    Prometheus

Les lumières reviennent, et ça tombe bien car mon sandwich poulet-mayo était un peu sec (je sais, j'aurais du prendre un trve jambon-beurre-emmental…), allons donc faire un tour au bar afin d'y quémander quelque breuvage.

Moonspell

Et c'est donc avec ma pinte de bière de grande distribution payée quasiment le prix d'un pack de 6 bières d'abbaye de qualité que je retourne vers la scène. Ou pas. Ils ont fait des petits ou quoi ?! Impossible de retrouver ma place pépère du deuxième rang sur le côté, la foule semblant avoir triplé de densité.
Rien de grave, j'en profite pour aller me poser sur le balcon au fond de la salle, au moins j'aurais une bonne vue d'ensemble de la scène, et pas une goutte de bière ne sortira de mon gobelet consigné autrement que pour finir dans mon gosier. Ça c'est dit !

Moonspell donc. A l'origine, je suis surtout là ce soir pour voir Septicflesh, connaissant un peu moins la discographie des portugais, donc je n'en attendais pas spécialement de grandes choses. Vu la ""relative"" déception (oui relative avec des doubles guillemets, car c'était quand même vachement puissant) après le quatuor hellénique, j'espère que ça va bien se passer. Et bien j'ai été servi.

Pour peu que l'on apprécie leur dernier album en date, "Extinct", c'était le pied. La setlist lui était largement consacrée, avec de 9 de ses 10 titres joués ce soir là (pas moins que ça !), le tout entrecoupé de classiques provenant notamment de leurs albums "Wolfheart" ou "Irreligious".

On sent que ça commence à faire une paire d'années que ces gars-là sont sur la route. Autant chez Septicflesh certains mouvements  paraissaient un peu crispés, autant là tout est fluide, et on sent les automatismes et l'assurance d'un groupe expérimenté. En plus de ça ils ont sorti le grand jeu, le kit d'effets spéciaux façon Hollywood avec des lance-flammes Rammstein-style en fumée et de la fausse neige de plastique. Grandiose !

Le chanteur Fernando Ribeiro est quant à lui comme un poisson dans l'eau, et il ne lui faudra pas longtemps pour se mettre le public à ses pieds. Il surprendra et amusera également par sa maitrise (parfois approximative, c'est ça qui est amusant) de la langue française, qu'il utilisera d'ailleurs quasiment toute la soirée pour communiquer avec le public, ainsi que lors de la chanson "La Baphomette" qui selon les dires de Fernando "s'emmerde". Celle-là vous pouvez chercher, vous ne la trouverez pas dans les paroles du livret !

Les titres du dernier album rendent très bien sur scène, qu'il s'agisse des titres plus pêchus comme "Extinct", "Breathe" ou "The Last of Us", ou bien des titres plus sombres et tristes comme "Funeral Bloom" et les magnifiques "Domina" et "The Future is Dark" avec les flocons de polystyrène ventilés sur Ricardo pendant son solo de guitare.

– Petit aparté d'ailleurs à propos de Ricardo Amorim, j'ai appris par la suite qu'il avait malheureusement perdu son père peu auparavant, mais il était malgré tout présent et sans rien laisser paraître dans sa prestation. Chapeau bas et merci à lui pour avoir assuré. –

Les membres du groupe sont tous très investis et actifs, et à l'inverse de Septicflesh où tout était centré sur le trio orchestre/batterie/growl, ici tout le monde est mis en valeur ou sait se mettre en avant à tour de rôle ce qui donne une très bonne dynamique au show. Le public a semblé plutôt réceptif aux titres du nouvel album en reprenant la plupart des refrains en chœur, et était carrément survolté lorsqu'il s'agissait d'accompagner le groupe sur des classiques comme "Opium" ou "Alma Mater", ainsi que sur "Ataegina" avec sa mélodie folk guillerette à la flûte de claviers délivrée par Pedro Paixão. Et c'est avec "La Baphomette", chansonnette en français façon piano-bar du dernier album demandée toute la soirée par le public, que le groupe nous sert son rappel, et termine sur le terrible "Fullmoon Madness".

Le temps de dire au revoir au public, et pas juste vite fait avant de partir, non non, descente de la scène tout ça, et ça y est c'est terminé. Excellente performance de la part des gars de Moonspell qui maitrisent carrément bien leur sujet, sans temps mort et avec une bonne communication avec l'audience, les secrets d'un show réussi.
Mais on n'apprend pas au vieux loup-garou à faire la grimace comme on dit.

Et du coup, j'ai la réponse à ma question : non. Le public ne s'y est pas trompé.

Setlist de Moonspell :
1. Breathe (Until We Are No More)
2. Extinct
3. Night Eternal
4. Opium
5. Awake
6. The Last of Us
7. Medusalem
8. ...of Dream and Drama (Midnight Ride)
9. Funeral Bloom
10. Domina
11. Malignia
12. Em Nome do Medo
13. The Future Is Dark
14. Vampiria
15. Ataegina
16. Alma Mater
Encore :
17. La Baphomette
18. Full Moon Madness

12 Komentarze

0 Like

Udostępnij

Arthron - 06 Kwiecień 2015: Bravo et merci pour le report. SF, autant en studio j'adore, autant ça ne m'attire pas trop en live, ou alors, comme tu le dis, pour un show avec orchestre et des gros moyens.
 
666dav43 - 06 Kwiecień 2015: J'ai exactement ressenti ça aussi; venu à l'origine pour Septic Flesh, j'ai été bluffé par Moonspell (dont j'avais écouté le dernier album). Une très bonne soirée à Lyon et encore plus parce que mon fils était avec moi.
Reigoth - 12 Kwiecień 2015: J'étais au live de Toulouse. J'y suis allé que pour SF. Super show. J'ai adoré....Par contre, ne connaissant pas trop Moonspell, j'ai pas accroché, et je suis parti avant la fin de leur show.....
Lloigor - 27 Lipiec 2015: Une soirée énorme en tout points, j'ai prit deux claques dans la gueule. Septic Flesh était monstrueux(d'ailleurs anecdote, en me rendant au Trabendo, j'ai eu la chance de croiser Seth,ce dernier ayant gentiment dédicacé mes cds) Pour Moonspell, show parfait malgré les circonstances, même si certains titres du nouvel album faisait un peu trop, j'aurai par exemple préféré un "Wolfshade" par exemple.
    Musisz być użytkownikiem tej strony aby dodać komentarz

Le Trabendo

photo of Le TrabendoParis, Ile-de-France, France
Zobacz więcej

Septicflesh

Symphonic Death - Greece
Zobacz więcej

Moonspell

Gothic Dark - Portugal
Zobacz więcej