Mondial du Tatouage - Paris 2016

le Samedi 05 Mars 2016, Mondial du Tatouage

Autant le dire dès à présent : le monde du tatouage m'est totalement étranger. Du moins, il l'était jusqu'à ma venue le samedi 5 mars au salon mondial du tatouage à quelques stations de métro de chez moi. La curiosité, des amis motivés, ainsi que les concerts prévus m'ont poussé à franchir le pas, et à pousser les portes de la grande halle de la Villette.



Hangman's Chair

Le salon se tient sur trois jours, du vendredi au dimanche, avec la possibilité de prendre une entrée pour un ou trois jours, en prévente ou directement sur place. Preuve s'il le fallait de mon légendaire sens de l'organisation, je zappe complètement les préventes. Sauf qu'à l'entrée du salon les files ont été séparées, si bien que celle des préventes est dix fois plus longue que la file pour la billetterie, et j'esquive ainsi une immense file d'attente. J'ai beaucoup entendu dire que la fouille à l'entrée interdisait et jetait la nourriture et les boissons, alors que cela n'était pas précisé sur le site internet du salon. Là encore je l'ai esquivée (astuce : les gardiens ne vérifient jamais le double fond d'un sac de photographe), mais ce sera un détail à corriger pour les prochaines éditions.

Évidemment, dès que l'on entre dans la halle, on ne sait pas trop où donner de la tête, à part si on cherche un artiste bien précis (auquel cas les plans ne sont pas trop mal foutus). On déambule donc dans les allées, qui sont suffisamment larges et où on circule relativement aisément. On observe les artistes en plein travail, sous le ronronnement des aiguilles, pendant que le client se crispe de douleur, ou à l'inverse se montre complètement blasé en se la jouant vieux roublard. Certains tatoueurs ont pris rendez-vous avec le client en amont (généralement pour les plus grosses pièces), mais d'autres ont encore de la place pour réaliser des ''flashs'', c'est-à-dire des tatouages sans rendez-vous, et avec des motifs qu'ils proposent sur leur stand, souvent en évitant de réaliser deux fois les mêmes. Les plus rapides prennent un peu plus d'une heure, tandis que d'autres passent les trois jours sur la table, et les prix vont de la centaine d'euros au millier, voire plus. Des gens plus à même que moi d'en juger me disaient que les prix pratiqués ici étaient plutôt supérieurs à ceux en-dehors du salon. Mais il y a aussi bien sûr l'occasion de se faire encrer par des artistes venus de loin, et c'est tout l'intérêt du salon. Il y en a évidemment pour tous les styles, que ce soit du traditionnel, du tribal, de l'asiatique (beaucoup), du mexicain, et sur toutes les parties du corps (nous n'avons cependant pas de nouvelles de l'homme qui voulait se faire tatouer un sabre laser sur le pénis).

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On note la présence de quelques stands (très) accessoires à l'intérieur de la halle, comme un stand Haribo ou un Dr Martens, qui, comme au Hellfest, ne faisait que des photos et ne vendait même pas de chaussures. Quand aux foodtrucks situés à l'extérieur de la halle (pour éviter les odeurs de graillon), ils ont été pris d'assaut toute la journée, créant des files interminables. Les snacks proposés n'avaient pas l'air mauvais du tout, mais les prix prohibitifs m'ont rabattu vers les supérettes du quartier. Il paraît pourtant que les foodtrucks se sont trouvés en rupture de stock avant la fin de la journée …

 

Puis, en plein milieu de la halle, il y a la scène. Elle sert d'abord dans la journée pour des concours divers, les participants étant accueillis sur scène par un animateur pathétique, sexiste et grivois, le cliché du beauf tatoué que tout le salon s'évertue à détruire. De toute manière, pas grand monde ne prête attention à la scène dans la journée. En revanche, dès 20h, ça s'active au centre de la halle, quelques lumières s'éteignent pour créer un semblant de salle de concert, et les quatre musiciens d'Hangman's Chair arrivent sur la scène.

Hangman's Chair c'est tout d'abord un groupe parisien actif depuis une dizaine d'années, qui a sorti dans cet intervalle quatre albums, dont le dernier en date est le très bon This Is Not Supposed to Be Positive. J'avais de bons souvenirs de ce groupe de leur concert l'an passé au O'Sullivans. Le style pratiqué est au confluent du Doom, du Stoner et du Hard Rock, avec peut-être une touche de Sludge. C'est visiblement cette dernière caractéristique qu'a retenue l'ingé son, qui les a réglés comme un groupe de Sludge, avec une basse horriblement forte. Cette disproportion ne convenait malheureusement pas à la musique du groupe, et on peinait à distinguer les mélodies de la guitare. Passé ce faux pas (et quelques éclairages pas terribles), Hangman's Chair a réalisé un carton plein.

Cédric Toufouti au chant et à la guitare mène parfaitement le show, même si on se doute que le groupe ne fait pas des scènes aussi grosses régulièrement. Ils en ont pourtant tout le potentiel. Julien à la deuxième guitare se démène comme un possédé, donnant l'impression d'une folie tout à fait raccord avec la musique du combo. On regrette seulement que les musiciens ne se déplacent pas plus sur la scène (sans doute à cause des fils des instruments). Le public encore un peu éparpillé a réservé un très bon accueil à Hangman's Chair, qui confirme une fois de plus son statut d'étoile montante de la scène parisienne.

1. Hope, Dope, Rope

2. No One Says Goodbye Like Me

3. Cut Up Kids

4. Requiem

5. The Saddest Call

6. Ain't Living Long Like That

7. Flashback

8. Dripping Low

Orange Goblin

Deux fois plus âgé, et avec deux fois plus d'albums à son actif, c'est Orange Goblin qui remplace Hangman's Chair sur la scène de la grande halle de la Villette. Avec des passages très réguliers en France (programmés quasiment chaque année dans les festivals), les Londoniens ont acquis une certaine aura dans nos contrées, et au vu du monde qui s'est pressé autour de la scène, c'est toujours le cas aujourd'hui. Après un assez long temps d'attente (tête d'ampli grillée pendant les balances), les Anglais taillent directement dans le gras avec un Solarisphere sorti tout droit de l'excellent Time Travelling Blues. La setlist fait en sorte de couvrir tous les albums, seul Coup de Grace (2002) n'est pas représenté, et avec paradoxalement bien plus de morceaux issus de Eulogy for the Damned que du dernier en date Back from the Abyss. Du coup les titres plus posés sont plutôt bien alternés avec les tueries speed, et on a vaguement le temps de respirer entre deux pogos.

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Parce que oui, un concert d'Orange Goblin c'est très mouvementé, et particulièrement ce soir-là. Du tout devant de la fosse où je suis, je subis constamment la poussé massive de gros pogos, de slammeurs, et de trentenaires bourrées un peu trop tactiles. Il n'y a pas à dire, Ben Ward n'a pas son pareil pour mener l'ambiance, parfois sans même dire un mot. Il n'hésite pas non plus à arroser le public, voire à balancer des bières -ouvertes-. En revanche, ses complices sont plus timides, en particulier le guitariste Joe que l'on aurait aimé voir bouger un peu plus.

Rien à dire sur le son, bien gras comme il faut, et les éclairages vraiment au top, surtout pour une scène en-dehors d'un espace dédié. Les Anglais s'en vont au bout d'une heure vingt d'un show rondement mené, sans rappel.

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1. Solarisphere

2. Acid Trial

3. Saruman's Wish

4. The Devil's Whip

5. The Fog

6. Stand for Something

7. Shine

8. Some You Win Some You Lose

9. Blue Snow

10. They Come Back

11. Scorpionica

12. Quincy the Pigboy

13. Red Tide Rising

 

Je ne suis visiblement pas le seul à ressortir éreinté de la grande halle à 23h passé. Et encore je n'y ai passé qu'une journée. On notera qu'un pass un jour est amplement suffisant pour tout voir, à moins de se faire tatouer une grosse pièce ou de vouloir assister à tous les concerts. En tout cas, le Mondial du Tatouage est à faire au moins une fois, que l'on soit tatoué ou pas, seul ou avec des amis !


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