MFest 2017

the Суббота 16 Сентябрь 2017, Salle Maria Callas

Le Mfest, festival metal se déroulant pendant la période des rentrées scolaires, en septembre, est toujours sur pied et arrive tranquillement à sa septième édition. L’édition précédente avait montré une certaine baisse d’ambition par rapport à celle de 2015 qui avait invité un florilège de groupes vedettes de la scène metal. La présente édition dévoile une affiche un peu plus impressionnante en figurant en tête d’affiche les grecs stars de “Rotting Christ”. Et comme en 2016 le lieu des célébrations n’est autre que la salle Maria Callas en banlieue de Tours. Moi qui ne connaissait justement pas encore l’espace j’ai été assez marqué par le changement. Il y avait effectivement là un vrai parking à proximité, en fait celui juxtaposant un stade de football pour les entraînements. J’étais néanmoins plus inquiet pour les quelques campeurs cantonnés à une butte à proximité de la circulation. La salle située dans un espace vert était bien cadrillée, laissant un espace plutôt correct à la billeterie, à la restauration et aux stands de merchandising, sans être non plus trop conséquent. En fait juste ce qu’il faut. J’ai regretté quand même que le festival n’ait pas fait plus de publicité. Je me souviens des toutes petites affichettes qui faisaient pâle figure à côté de celles du Muscadeth ou du FOS sur le site du Motocultor. Et même sur place les affiches en question ne dépassaient guère ce fichu format A4. La publicité fait venir le gros des troupes nom d’un chien. On doit le voir et ça doit paraître impresionnant dans notre subconscient. Autre chose m’ayant un peu chiffonné c’est l’impossibilité prescrite de sortir du site et de revenir. Ce qui est très facheux quand on s’emploie à acheter du merchandising et que l’on ne propose aucune poche sur place, y compris au vestiaire. Ce qui laisserait d’autre choix que d’assister aux concerts avec les articles sous les bras. Cette interdiction a vite trouvé ses faiblesses et devant les demandes la sécurité s’est montrée compréhensive tout en restant vigilante. Le cadre en lui-même était très agréable, avec notamment possibilité de se restaurer et de boire dehors assis sur des bancs, mais aussi boire à l’intérieur avec un bar tout proche de la salle où se tenait les concerts. Cette salle justement est plutôt grande et accueillait aussi le merch des différents groupes, qui n’ont peut-être pas eu l’éclairage adéquat pour ce qui concerne leurs tables de vente, laissés à l’ombre durant les premiers concerts. Néanmoins, cet éclairage a été de bien meilleure qualité qu’à la salle des Quatre Vents où se tenait des éditions précédentes. Ce qui est la priorité, en plus du son qui m’a semblé très correct. Après un passage obligatoire aux stands de merch (notamment à celui de Dolorem Records qui m’a gentiment gardé mes différents articles), il est 14h30 et c’est l’heure de s’attabler et d’en prendre plein la gueule.



Skeptikon

La première troupe à ouvrir est une valeur du black death locale que j’avais déjà croisé à La Belle Rouge de Joué Les Tours en compagnie de “Hecate” et de “Belenos” notamment. C’étaient lors de la sortie de leur EP “Pandimensional Chaos”, à mon souvenir. Ils figurent là en tant que gagnants du tremplin pour le MFest 2017. On peut dire aujourd’hui que “Skeptikon” a pris son envol. Le groupe vient défendre un premier album, le bien nommé “Inner Eschaton”. La difficulté a été pour eux de jouer sans batteur, ce qui s’est tout de même ressenti dans le son. En effet, le black death n’était pas en soi mauvais, mais il manquait une certaine profondeur. En clair c’était comme écouter du “Temple Of Baal” sans qu’il y ait de relief. Le chanteur se démarquait toutefois, il sortait ses tripes. Ce qui a sans doute marqué la petite foule encore très peu nombreuse, compte tenu de l’heure, venue y assister. J’ai pu en discuter avec leur bassiste présent, un type en dreads plutôt très sympa qui a tenu aussi à présenter son autre groupe de thrash death, au nom bizarre que j’ai malheureusement oublié. Un groupe que je tenterai de revoir surement, mais accompagné d’un batteur.

Warmachine (FRA)

On passe faire un tour du côté d’Angers avec “WarMachine”. Je sais le nom a été maintes fois utilisé et ne permet pas au groupe une très bonne visibilité en conséquence. De plus cela pourrait paraître quelque peu présomptueux, néanmoins la musique est suffisamment lourde et compacte pour en avoir une illustration. “WarMachine” fait dans le stoner/sludge, et offre quelques ressemblances d’ailleurs avec son confrère “Beyond The Styx”, dont la bande était curieusement présente dans la salle venue les soutenir. ça passait plutôt bien musicalement, mais de “Beyond The Styx” nous en avons ici un en plus soft, avec un chanteur qui, impressionnant par sa taille, manque de puissance dans sa voix. Il faut souligner le courage de la formation qui aussitôt son show terminé file vers une autre date dans la soirée.

Dysmorphic

On passe à une autre valeur locale, ayant déjà sorti un album et en préparant un prochain pour début 2018, dont on devine quelques excentricités à l’écoute de certains morceaux de ce soir. C’est là la dernière prestation du batteur Quentin Regnault au sein de “Dysmorphic”, aujourd’hui chez “Ao”. Elle a été dignement et savamment présentée à travers un death metal assez proche des débuts de “Gorod”, bien que parmi les morceaux les plus récents du prochain album annoncé on a eu un extrait aux contours très jazzy. Le jeu très stylé et technique a connu quelques imprévus notamment lorsque le lead guitariste actionnait une pédale d’effet lors de ses solos. Le son bizarre qui en sortait flinguait littéralement ses mélodies. Cela a d’ailleurs été relevé par d’autres personnes. Hormis ce léger couac, le rendu de “Dysmorphic” était très agréable et se hissait parmi les shows les plus relevés de la soirée. On attend savoureusement la suite.

Déluge (FRA)

On arrive au premier groupe de réel envergure, du moins national du festival. Et je dois premièrement avoué qu’on m’en a dit du plus grand mal, venant notamment de la part de fanas du metal tradi. Etant un plus éclectique que la moyenne, je choisis de prendre la chose avec relativité. De ce que je sais, on a un nouveau groupe de post black du label des Acteurs de l’Ombre. Une sorte de “Regarde Les Hommes Tomber”-bis en somme, agrémenté du bruit de la flotte en interlude des titres comme on m’a dit. La luminosité alternent aux extrêmes. On est entre les flashs répétitifs et la pénombre. Sur le plan musical on a vraiment pour le coup l’impression de coreux convertis au black metal. Le jeu de scène, la façon de ce mouvoir est assez fidèle à ce milieu, comme si le chaotique “Psygnosis” était passé au black. Mais l’étalage de mouvements qui fait la part belle du mouvement core s’en trouve quelque peu freiné par sombre apport black metal. “Deluge” est ainsi plus à la croisée de deux scènes que tout oppose qu’un véritable énième groupe de post black à la “RLHT” à la pose plus stoïque.

Ultra-Violence

Pour se réconcilier cette fois avec les plus orthodoxes d’entre nous, on passe cette fois à un groupe plus dans la chair des anciens et du thrash metal à la papa. Les ritals d’”Ultra-Violence” ont acquis une très solide réputation, outre leurs clins d’oeil à la mythique formation “Vio-Lence” et au célèbre film “Orange Mécanique”, ils ont surtout pondu deux albums furieux, qui n’ont pas laissé indifférents. Je les attendais de pied ferme songeant à une prestation idéalement ressemblante à celle de “Havok”. En fait, la rencontre fut un poil décevante aux attentes. On a pu voir et écouté un groupe de thrash metal, certes bien consistant et dans une fibre revival, mais plus à l’image d’un “Angelus Apatrida” moyennement inspiré. J’avais été trop enthousiaste et plaçais mes attentes trop haut donc.

The Great Old Ones

Tout est sauvé et pardonné avec le groupe suivant. Déjà vu maintes fois, mais je ne peux pas me passer de leur univers et leur son lancinant qui vous compresse et corrompt. “The Great Old Ones” peut être considéré aussi comme un de ces groupes de “néo” black issus du label “Les Acteurs des Ombres” au même titre que ceux cités plus avant. Plus exactement, avec un substrat doom metal et des textes, un imaginaire tiré de l’univers scabreux de Lovecraft. Le groupe démarre avec quelques difficultés. Au premier morceau, les chants sont inaudibles, mais après la lancée et réajustement de l’ingé son en cours, “TGOO” redevient la machine implacable qu’elle était avec l’atmosphère qui lui sied. Que de chemin parcouru pour devenir une des formations les plus représentations de la scène metal hexagonale actuelle.

Unfathomable Ruination

On s’approchait pourtant de la tête d’affiche, mais dans mon entourage présent personne connaissait ce groupe de death brutal britannique. Un des types du stand de Dolorem Records m’avait juste rapporté qu’il y avait une jolie nana au growl. J’y vais donc poussé par la curiosité de la chose, et j’apprendrais plus tard qu’il s’agissait en fait de la growleuse live uniquement. C’est ainsi que le vocaliste officiel Ben Wright se fait remplacer depuis cette année pour les shows par Mallika Sundaramurthy, aussi growleuse du groupe “Abnormality”. Ce fut une curiosité qui a dépassé mon entendement. Non seulement ça envoyait de la balle, le growl était profond et terrible, mais en plus régnait là une sacrée bonne ambiance. Le bassiste Federico Benini développait en plus des poses à la gloire de “Manowar”. Violence, grâce, putridité et humour étaient au rendez-vous.

Set-List:
1. Nihilistic Theorem / 2. Suspended in Entropic Dissipation / 3. Inhuman Reclamation / 4. Abdication of Servitude / 5. The Ephemeral Equation / 6. Neutralizer / 7. Carved Inherent Delusion / 8. Forge in Finitude / 9. Pestilential Affinity / 10. Idiosyncratic Chaos

Malevolence (UK)

On ne change pas de nationalité et on reste cantonné aux îles britanniques. Par contre le style observe un changement, néanmoins pas aussi radical qu’annoncé. “Malevolence” est un groupe de hardcore, mais musicalement hormis le chant, le jeu de scène du chanteur et les tenues, on aurait parfois jurer musicalement du death et du groove metal là-dessus. Un mélange de hardcore et de death? En tout, cas il s’agit probablement d’une des formations qui aura le plus mis le feu, et il faut saluer l’incroyable sens de captation du public par Alex Taylor au chant, qui n’a offert aucun répit au public et tenait à ce qu’il soit chaud bouillant de bout en bout.

Rotting Christ

L’atmosphère se refroidit un chouia pour le grand seigneur de ce soir. La formation grecque “Rotting Christ” n’est plus à présenter. Certes, elle a mis de l’eau dans son vin depuis quelques albums déjà, passant à quelque chose de plus rituel et hellénique que ses débuts au black metal bien prononcé. C’est d’ailleurs ce qui s’en était ressenti à leur passage du Motocultor l’année passée dans la foulée de la sortie de “Rituals”, et c’est aussi le cas jusqu’à présent. On peut observer encore une fois une atmosphère et un jeu mystiques, mélange de metal extrême et de spiritisme. Sakis domine physiquement le scène et reste globalement enraciné à sa place, de même que ses acolytes, à l’exception peut-être plus de George Emmanuel paraissant moins impassible. Le rendu était fascinant, peut-être moins claquant que la fois où je les ai vu au Motocultor. Leur “Apage Satana” issu du dernier album s’est de nouveau bien distingué dans leur setlist, immanquablement marqué semble t-il par leurs dernières parutions. C’est une prestigieuse et conclusion réussie à un MFest qui a tenu globalement ses promesses dans cette belle et grande salle Maria Callas.


2 Комментарии

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largod - 03 Ноябрь 2017:

Fin de festival dantesque avec Rotting Christ qui a hypnotisė l'audience. L'occasion aussi de te rencontrer irl, Sebastien. Malevolence pas mal dans son genre.

AlonewithL - 04 Ноябрь 2017:

J'avais quand même préféré leur passage au motoc. En tout cas, très content de voir la bande de "petits vieux" de SOM. ^^

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Salle Maria Callas

photo of Salle Maria CallasTours, Centre-Val de Loire, France
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