Hellfest - Jour 3

le Dimanche 21 Juin 2015, Hellfest



Abhorrance (USA-1)

                                                Dimanche 21 Juin


Ayant épuisé mes batteries photos et portable, je passe une petite partie de la matinée dans le Hall du Leclerc à recharger à l’aide de multiprises précautionneusement proposés aux clients et visiteurs. Une fois la tâche remplie, je me précipite vers le site et j’arrive juste à l’heure pour l’entrée de « Hypno5e ». Joffrey Eternalis devait normalement m’y retrouver, mais il y avait déjà un paquet de monde sur place. Impossible d’apercevoir ce grand dadais. Je me poste donc près de la barrière, à côté d’un grand colosse qui vantait les qualités de « Hypno5e » à un de ses amis. Le colosse semblait connaître le bassiste. Il lui faisait signe et le musicien lui répondait par un sourire. Il était encore tôt ce dimanche, et beaucoup de festivaliers ne s’étaient pas levés, non remis des événements de la veille ou de la soirée. Pourtant, une masse innombrable attendait face à l’Altar. (by AlonewithL)



Hypno5e : J’ai déjà pu prendre compte du niveau de ce phénomène lors de leur passage à Poitiers aux côtés de Trépalium lors de leur concert à la Maison des Eudiants. Cela m’avait paru énorme tellement le groupe parvenait à générer le chaos sur scène tout en maitrisant complètement son sujet. Leur expérience Hellfest, m’aura juste un peu moins conquis. J’attendais revoir la même dévastation, en fait le groupe aura fait preuve d’un peu plus de retenu et sa set-list se sera tout bonnement adaptée à la contrainte d’un passage tôt la matinée sur ce genre de festivité. Ce qui n’a pas empêché le public de s’enthousiasmer et d’admirer la virtuosité du combo, ni de faire slammer le bassiste à la fin du set. Sachez néanmoins que le « Hypno5e » que vous avez vu à Clisson est en deçà de ses réelles capacités. (by AlonewithL)



Nidingr : Peu de monde en revanche pour « Nidingr ». Faut avouer que peu connaissent. A vrai dire c’est un groupe de black norvégien que j’avais pris pour un groupe de black allemand. On découvre dans le line-up Teloch, membre fondateur de « Nidingr », actuellement membre chez « Mayhem », et à la basse Sir, membre chez « God Seed ». A priori nous n’avons pas à faire à des nouveaux venus ou à des personnes sans notoriété. Ce qui m’avait fait confondre avec du black allemand, c’est le côté éminemment massif de leur black metal, une robustesse qui est toutefois alterné par un véritable sens de la mélodie, et qui laisse au spectateur une bonne impression, malgré un manque de mouvement flagrant. Il n’y avait vraiment que le chanteur qui bougeait. Mais on aurait dit de lui un loup enfermé dans une cage. (by AlonewithL)

Set-List : 1. Come Away / 2. Balders Draumar / 3. Greatest of Deceivers / 4. O Thou Empty God / 5. Makhashanah / 6. The Balances / 7. Watchtowers

The Great Old One : Rendez-vous capital me concernant. Je devais rencontrer ce groupe que j’avais déjà croisé lors de leur passage à Bressuire (79), et qui s’imprègne très fortement des textes de Howard P. Lovecraft. Ils m’apprendront par la suite que le concert de Bressuire fut un de leurs plus mauvais concerts, selon leur opinion. Celui du Hellfest en revanche mettait les petits plats dans les grands. Fini l’underground des petites caves, place aux lumières bleutées, aux hommes encapuchonnés et que Cthulhu soit libéré. La tête du monstre était d’ailleurs représentée symbolique en milieu de scène par une structure métallique, qui reflétait les lumières, pendant que le groupe restituait son post-black enivrant et oppresseur. Les deux chanteurs/guitaristes occupaient chacun un côté de la scène et restituaient tour à tour leurs paroles enflammées. Cette cérémonie occulte aura envoutée les centaines de personnes venues écouter sagement cette formation française en plein essor. (by AlonewithL)

Set-Llist : 1. Je ne Suis Pas Fou / 2. Antarctica / 3. The Elder Things / 4. Visions of R’lyeh / 5. Behind the Mountains



Eths : Aperçu rapidement de loin, Ehts a ramené beaucoup de monde malgré l’heure matinale et un troisième jour où on remarque beaucoup de fatigue sur les visages (j’ai d’ailleurs raté Hypno5e et Haken à cause de ça).
Rachel, nouvelle vocaliste, avait la pêche même si elle doit s’affirmer et le groupe était bien en place. Leur neo metal aujourd’hui un peu désuet semble toujours plaire et les français s’en sont donné à cœur joie, malgré un certain manque d’actualité. (by Eternalis)

Setlist : 1/ Samantha 2/ Adonaï 3/ Sidus 4/ Méléna 5/ Bulimiarexia 6/ Ex Umbra In Solem 7/ Crucifère



S.U.P : Grosse déception pour le groupe du nord qui a livré un concert soporifique et complètement hors du coup. Une attitude pas remarquable (on joue, on fait la gueule, on ne bouge pas et on a l’impression de bosser à la chaine), un son manquant de clarté, aucune mise en scène et une musique manquant grandement du mystère, de l’expérimentation et de l’inventivité du rendu studio.
Un show à oublier...du coup, nous sommes parti manger un bout avant l’une des plus belles claques du festival).  (by Eternalis)

Setlist :1/ Twins 2/ Declivis 3/ Dissolution 4/ Pain Injection 5/ Deliverance 6/ Tales From the Crematory (Supuration cover) 7/ Shattered (Paradise Lost cover)



Khold :
N’étant pas très réceptif au death metal d’à côté, je patiente pour «
Khold », groupe de black norvégien dont on dit le plus grand bien, mais
qui ne jouit pas forcément d’une grande consécration malgré ses six
volumes existants. En tout cas, ce ne fut pas peine perdue en ce qui me
concerne. Le groupe est plus connu en fait à travers le corpsepaint si
particulier son de son leader charismatique Gard. Ce qui fait la joie
des photographes, également empressés à photographier le guitariste Rinn
pour son look de mort-vivant très réussi. Outre ses maquillages, «
Khold » a été une des plus grosses révélations musicales de ce Hellfest,
produisant un black metal très aiguisé, et parfois même technique. Pas
si loin, niveau qualité, d’une prestation d’« Inquisition ». On en sort
soufflé. (by AlonewithL)

Ne Obliviscaris : J’attendais avec impatience la formation australienne en me demandant comment pouvait sonner, sur scène, une musique aussi complexe que celle de Ne Obliviscaris, de plus agrémenté régulièrement de violon, instrument occupé par le vocaliste clair de la formation Tim Charles. La réponse fut sans équivoque : absolument énorme.
Charismatique, d’une technicité effarante et d’une accessibilité totale (on remarquait le guitariste Benjamin Baret assis sous la tente juste avant SUP à « réviser » ses gammes), les australiens ont donné la fessé et démontré que le metal progressif pouvait aussi être extrêmement puissant. Ne jouant que quarante minutes, Ne Obliviscaris ne joua donc que...quatre morceaux ( !) majoritairement extraits du petit dernier « Citadel », débutant par le destructeur « Devour Me, Collosus – Blackholes ». Xenoyr, hurleur de la formation, a rapidement rassuré sur sa voix extrême tandis que le son était aux petits oignons, clair et d’une puissance sans faille. Tim, s’amusant à haranguer constamment la foule (à l’inverse de son homologue restant très discret en dehors de ses parties vocales) et à subjuguer par ses envolées lyriques autant que par son aisance au violon qui apporta une fraicheur et une poésie fort bienvenue sur cette scène de l’Altar.
Quarante petites minutes pour apprécier la virtuosité également de Benjamin Baret, français du groupe, impressionnant derrière sa sublime guitare bleue nuit. Le show se finira sur un titre de « Portail of I » en la présence de « And Plague Flowers the Kaleidoscope », démontrant déjà la cohérence du groupe à puiser dans divers registres sans jamais sembler se perdre. Déchainé, Tim Charles se paiera même un slam dans la foule pendant le final du morceau.
Un grand moment de musique et d’échange avec un jeune groupe plein de talent et d’envie. La claque ! (by Eternalis)

Le groupe est convoité par une partie du public et fait très largement parlé de lui. Beaucoup l’ont connu à travers sa dernière pièce en date qui a fait un véritable malheur, le bien nommé « Citadel ». « Ne Obliviscaris » est assez difficile à classer. On parle de metal extrême progressif. L’originalité repose surtout sur la présence du violon. Nombreux sont ceux qui ont été conquis par le show, de mon côté je dois avouer mes réserves. J’ai bien aimé les parties au violon, mais outre le violoniste, qui exécutait également les parties au chant clair, ça ne vibrait pas, ça ne bougeait pas vraiment, c’était même parfois redondant. Du coup je me suis un peu ennuyé. L’enthousiasme de la foule a porté malgré tout le violoniste à bout de bras lors d’un slam qui a servi de tour d’honneur. (by AlonewithL)

Set-List : 1. Devour Me, Colossus (Part I): Blackholes / 2. Pyrrhic / 3. Painters of the Tempest (Part II): Triptych Lux (Movement III: Curator) / 4. And Plague Flowers the Kaleidoscope



Carach Angren : Amateur de black sympho mais pas particulièrement du son des hollandais de Carach Angren, manquant d’ampleur sur album à mon sens, je me suis quand même tourné vers le groupe débutant quelques instants après le show tonitruant de Ne Obliviscaris.
Déjà, la scénographie est travaillée avec des voiles, des squelettes et on trouve des points communs dans la mise en place avec Cradle of Filth. Je décide ainsi de rester et grand bien m’en a pris puisque Seregor, Ardek et leurs compagnons ont livré un show haut en couleur de black sympho puissant, violent, possédé et agressif tout en conservant une grande part de mélodie et d’aspect cinématographique grâce notamment à un excellent son mettant parfaitement en valeur les claviers (le fait de sampler les basses aide aussi, puisque ce sont souvent les basses qui annihilent le clavier).
Seregor était en grande forme vocale et d’un charisme fou, mimant ses textes, les regards se tournant naturellement vers celui pour qui le public mangeait dans la main. Charismatique, démoniaque et très proche de la foule, il aura marqué de nombreux points et démontré que le statut actuel de Carach Angren n’était en aucun cas dû au hasard. Excellent concert. (by Eternalis)



Grave Pleasures : Très peu connaissent cette formation. Pour le coup et la concernant, il serait difficile de la classer en Metal. Le groupe finlandais pour sa majorité, qui s’est appelée « Beastmilk », qui se nomme aujourd’hui « Grave Pleasures », restitue en fait un ersatz de « Danzig ». Un rock bluesy teinté doom très plaisant, mais dont la présence au Temple interroge. Je les aurais bien vu à la Valley plutôt, surtout que « Danzig » avait fait son show là-bas, il y a deux ans. Joseph McNerney a le look du blouson noir des années 60.Son chant est superbe, bluesy, animé. Le personnage use de son charisme et de son bagout. Les yeux se portent aussi sur la blonde suédoise Linnéa Olsson, ex-guitariste de « The Oath », restituant ses mélodies avec froideur et méthode. On en ressort avec l’envie de revoir « L’équipée sauvage » avec Marlon Brando. (by AlonewithL)

Set-List : 1. (Utopia ?) / 2. Death Reflects Us / 3. You are Now Under Our Control / 4. Crying Wolves / 5. Fear Your Mind / 6. Genocidal Crush / 7. Taste / 8. Nuclear Winter / 9. Lipstick on Your Tombstone / 10. The Wind Blows through Their Skulls / 11. Love in a Cold World

Alestorm : A l’attention des lecteurs qui aiment un peu, beaucoup, passionnément, à la folie « Alestorm » ou qui considèrent encore qu’ « Alestorm » fait du folk metal ou du pirate metal, je vous vomis à la bouche et vous conchie par mes saints excréments. Merci pour votre attention et à la prochaine !
Le public, colossal, énorme, en surnombre scandait son nom : « Apérroooooo ». L’apéro fut venu et tout le monde est reparti à poil. Ça pourrait être le résumé de ce qui s’est passé entre 18 :35 et 19 :25 au Temple ce dimanche 21 Juin. Je voulais aller voir « Alestorm ». On me connait désormais pour renier, voire dégueuler sur « Alestorm », qui fut autrefois un vrai produit de folk metal et de pirate metal, mais qui a aujourd’hui complétement basculé dans la facilité, les niaiseries et les turlututu pouetpouet tirolis de toutes sortes. Je voulais aller voir « Alestorm » pour vérifier mes dires, mais aussi parce qu’une petite voix me disait : « non, franchement, tu es trop dur avec Christopher Bowes. Donne-lui une vraie chance, bordel. Si ça se trouve toute sa notoriété doit plus à ses shows qu’à ses sorties studios. » Ben, peine perdue, c’est pire encore. Toute mon argumentation s’est vérifiée en un seul show. Je dirais même dès la levée du fanion de la formation. Tout l’univers pirate a été enlevé, puis violé, puis engrossi par deux canards-bananes, faisant office de présentation de la formation. A cette vue, je jure sur Barbe Noire qui a du faire des acrobaties sur le plongeoir à requins pour obtenir la note maximale aux jeux olympiques, à la simple vue de ce que je venais de voir.
Je suis quand même soulagé de voir Chistopher présent lors des balances. On pourra dire véritablement que c’est un même sympa. C’est vrai qu’il partage beaucoup avec le public. Mais sa présence aux balances a consisté à tirer la langue et faire des petites farces dont notre président François Hollande, expert en blagouilles ne voudraient même pas. Son comportement est enfantin. En fait, il pousse un peu trop le bouchon là-dessus. Une fois toutes les pièces installées, on cherche obstinément une référence aux pirates. Un tee-shirt avec des légos, un autre avec des bananes. Putain ! Là-encore. Heureusement, on a eu du spectacle dans le public. Certains avaient amené des requins gonflables et ceux qui atterrissaient dans la fosse devaient être libérés par les vigiles de sécurité, eux aussi en nombre et prêts à en découdre avec la masse d’écervelés. « Libérez le requin ! Libérez le requin ! » « Mais on l’a libéré » réagit un vigile. Après coup, j’aurais préféré continuer à jouer avec les requins que d’écouter l’immonde tambouille pouet pouet coquillages crustacés qui veut mes beignets, qu’a joué aussitôt « Alestorm ». Je ne pleurais pas à cause de la pluie de godasses des slammers, ou de la barrière qui me rentrait dans une côte sous la formidable force du cumul de milliers de fous furieux qui s’empressaient à bourrer vers l’avant. Je pleurais parce qu’ « Alestorm » faisait pire encore que « Trollfest » l’an dernier. Ce n’était plus de la musique, plus du metal. Juste une compil réunissant les pires chansons de Patrick Sébastien, de Philippe Risoli et des Musclés. Mais de manière bien plus épique, cependant. Je retiens au moins ça. Grosso-merdo plus que des chansons à la con de picole. Les minces espoirs de revoir le pirate metal vigoureux lors de ma découverte du groupe en 2008 étaient pulvérisés par un amas de perruques multicolore. Une grosse larme pour le coup a sillonné ma joue à l’écoute de « Nancy the Tavern Wench », meilleur morceau de la set-list, bien devant « The Battle of Carthagena », autre titre sortant la tête de l’eau, et qui a généré un bordel d’enfer. Une fois le massacre musical et celui du public terminés, on pouvait admirer un cimetière de lunettes et de claquettes. Un gros type passait toutes les cinq minutes en recherche de ces putains de tongs. Puis, au fond de mon désespoir, en unique rescapé pirate, échappé d’un navire prit à l’abordage par des clowns, je me refugie dans mon île déserte, et je trouve un trésor à mes pieds, une pièce de 50 cents. (by AlonewithL)

Set-List : 1. Walk the Plank / 2. The Sunk’n Norwegian / 3. Shipwrecked / 4. Magnetic North / 5. That / 6. Famous Ol’ Spiced / 7. Nancy the Tavern Wench / 8. Keelhauled / 9. Rumpelkombo / 10. 1741 (The Battle of Cartagena) / 11. Drink / 12. Rum



Epica : Rare groupe de metal symphonique sur l’affiche, c’est face à une très jolie audience que s’apprête à jouer les hollandais de Epica. Après l’introduction de rigueur tirée du dernier opus déboule « The Second Stone » qui met tout le monde d’accord. Le son est énorme, les musiciens sont survoltés, Simone est magnifique et le groupe nous abreuve directement d’une pyrotechnie fort bienvenue, malgré la chaleur ne faisant qu’augmenter dans les premiers rangs. « The Essence of Silence » suit et écrase tout sur son passage, preuve de la puissance de frappe impressionnante du combo bien loin d’être impressionné par la foule devant lui ni de jouer dans un festival où le metal à chanteuse n’est pas très représenté.
« Nous avons besoin de vous, et vous allez headbanger avec nous » clame Mark avant de lancer « Martyr of the Free World » qui se veut tout autant violent que les autres. On se dit alors qu’Epica a très bien choisi sa setlist en enchainant les titres les plus techniques et brutaux de sa discographie (et ce n’est pas le terrible « Victims of Contingency » en fin de show qui nous fera dire le contraire tant le circle pit qui aura suivi fut intense). Simone est impeccable vocalement et on sent un groupe heureux et souriant, notamment Coen Janssen qui enchaine les pitreries et s’amuse à dévaler la scène de long en large lorsqu’il se pare de son superbe clavier portable arrondi.
« The Obsessive Devotion » et « Sancta Terra » marque le retour à une période un peu plus ancienne, tout comme un « Sensorium » acclamé par une foule complètement acquise à la cause du groupe.
Le concert se termine en beauté sur le magistral « Consign to Oblivion ». Mark et Coen demande d’abord un wall of death qui se termine un immense circle pit (étonnant de voir sur Epica dites-vous ?) dans un déluge de metal symphonique et de pyrotechnie, complètement calibré sur le refrain hurlé de Mark (visuellement magnifique, il faut le dire).
Un concert fabuleux d’un groupe en pleine confiance, ayant puisé dans chacun de ses opus (sauf « Requiem for the Indifferent...preuve qu’ils ont conscience de s’être plantés sur cet album) pour établir la setlist et jouer face à une foule pleine de ferveur. Un de mes meilleurs moments du festival, précieux et rare dans une affiche délaissant beaucoup ce genre chaque année. Epica est juste venu montrer qui était le patron en cette fin d’après-midi du dimanche (en attendant Nightwish ?). (by Eternalis)

Setlist : 1/ Originem 2/ The Second Stone 3/ The Essence of Silence 4/ Martyr of the Free Word 5/ Chemical Insomnia 6/ The Obsessive Devotion 7/ Sensorium 8/ Unchain Utopia 9/ Victims of Contingency 10/ Sancta Terra 11/ Consign to Oblivion



Samael : Là, c’est du sérieux, là c’est du solide. Au-revoir pauvres petits clowns écossais. Place au vrai, à la sommité « Samael », autrefois maître du black metal, désormais maître du Metal industriel. Un groupe qui a su rester excellent malgré le changement d’orientation. La nuit et l’épaisse fumée ne facilite pas les clichés. Dommage ! Car les membres avaient tous beaucoup de prestance sur scène. J’avais un mal de chien à cadrer Makro et son corpsepaint très spécial, qui scindait son visage en deux, un côté blanc, un côté noir, jusqu’aux cheveux. Le bonhomme en plus bougeait beaucoup, complétement transporté par le rythme. Vorph se tenait droit, en véritable chef. Il était poignant dans son chant et dans ses airs de guitare. L’abondance des coups et des sonorités synthétiques obsédantes en provenance du double instrument claviers/batterie de Xytras vous fichaient un sacré tournis. Avec « Samael » tout le cosmos vous tombait dessus. Le concert fut vraiment délectable au centuple et hisse la formation suisse dans les principaux événements du Hellfest 2015. (by AlonewithL)

Jouant conjointement un quart d’heure avec Epica, j’arrive sous la Temple voir les suisses en plein milieu de « Baphomet’s Throne » (le temps de prendre un rafraichissement au passage) et je comprends vaguement que c’est l’intégralité de « Ceremony of Opposites » que joue Vorph et sa bande ce soir-là (je regrette un peu moins, appréciant surtout Samael à partir de l’album suivant « Passage »).
Néanmoins, le groupe est très en place, Xy est à la place du batteur mais entouré de claviers et autres percussions électroniques mais également de quelques toms acoustiques qu’il martyrise à quelques moments. Il se dégage du groupe une prestance naturelle, une énorme puissance astrale comme si Samael dominait tout l’espace de son show sur scène, sans sourciller un seul instant, dans une hégémonie totale. On aperçoit Drop, l’ancien Sybreed, désormais jouant de la basse (plutôt discret) et un Marko seul grimé à la seconde guitare, au regard démoniaque et au jeu de scène dévastateur.
« Rain » débute après le titre-track de l’opus culte des suisses et je retrouve encore plus cette dimension spatiale si unique à Samael. Le groupe se retire sur le furieux « My Savior » du dernier album en date et démontre sa place à part dans le paysage extrême actuel, résolument unique et anticonformiste. Aux vues de l’accueil recueilli et des visages après le concert, visiblement entre admiration et surprise, on peut se dire que le quatuor a encore de bien belles années devant lui...(by Eternalis)

Set-List : 1. Ceremony of the Opposite / 2. Black Trip / 3. Celebration of the Fourth / 4. Son of Earth / 5. Till We Meet Again / 6. Mask of the Red Death / 7. Baphomet’s Throne / 8. Flagellation / 9. Crown / 10. To Our Martyrs / 11. Ceremony of Opposites / 12. Rain / 13. The Ones Who Came Before / 14. The Truth Is Marching On / 15. My Saviour



In Flames : Avec In Flames, on ne sait jamais complètement à quoi s’attendre ; ou plutôt, on ne sait jamais dans quel état sera Anders Fridén, sur qui repose en grande partie la qualité d’un concert des suédois. Et autant dire qu’il était en très grande forme ce dimanche soir, autant physique que vocal. Aguicheur, jouant avec une foule très réceptive (« Vous êtes géniaux, vous slamez même sans musique » dit-il en parlant de deux festivaliers slamant sur un matelas gonflable entre deux morceaux).
Si l’on pourrait déplorer un son trop fort et pas toujours très lisible (surtout aux niveaux des guitares), on peut dire que les titres récents passent très bien le cap du live et que leur accueil est on ne plus positif (« Everyting’s Gone », le puissant « Paralysed », le catch « Deliver Us » ou le plus atmosphérique « Where the Dead Ships Dwell »), s’intégrant parfaitement avec les classiques du groupe. Sur ce sujet, In Flames a joué la sécurité avec en pagaille « Only for the Weak » pour ouvrir les hostilités, « Cloud Connected » toujours aussi épileptique (ces lights !), un « Take this Life » détruisant tout ainsi que « The Mirror’s Truth » ou « Drifter » pour le côté un poil plus moderne du groupe.
Un concert au top d’un groupe constamment décrié mais drainant toujours autant de fans devant lui et voyant les rangs s’élargir et chanter autant les anciens que les nouveaux morceaux. Preuve que le reflet que veut bien nous montrer les forums et le 2.0 n’est pas forcément celui de la réalité de la scène et du live. Une belle leçon d’un grand groupe en constante évolution et continuant de tracer son sillon après vingt ans de carrière. (by Eternalis)

Setlist : 1/ Only for the Weak 2/ Everything's Gone 3/ Bullet Ride 4/ Where the Dead Ships Dwell 5/ Paralyzed 6/ Deliver Us 7/ Cloud Connected 8/ Drifter 9/ The Quiet Place 10/ Delight and Angers 11/ The Mirror's Truth 12/ Take This Life 13/ My Sweet Shadow




Tryptikon : Un autre Suisse celui-là, et pas des moindres. La continuation de « Celtic Frost », la nouvelle perle noire de sieur Thomas Gabriel Fischer, j’ai dit « Triptykon ». C’est avec un grand respect et beaucoup d’exaltation intérieure que j’attendais ce moment. Je pouvais ainsi voir l’un des pères fondateurs du metal extrême, et de plus un groupe brillant qui a su réalisé des productions de très haute qualité, pratiquement à faire pâlir les anciennes de « Celtic Frost », tellement les compositions peuvent aller loin dans les méandres des ténèbres. Comme les disques, le show des suisses durant ce Hellfest va faire date. Implacable, résolument sombre et froid. Difficile même pour un bon groupe de doom d’arriver à la cheville, du moins à restituer autant les plus profondes cavités sur un plan sonore. On passe outre la détresse, c’est l’annihilation totale, l’absence de vie et de joie. Sous le fog épais qui règne sur scène, véritable enfer pour les photographes, on pourra voir le père Fischer parfois taquiner la ténébreuse Vanja, dont on entend la basse résonner lourdement et méticuleusement. Une petite note de gaieté dans cet enfer impitoyable. (by AlonewithL)

Set-List : 1.Crucifixus / 2. Procreation (of the Wicked) (Celtic Frost Cover) / 3. Tree of Suffocating Souls / 4. Circle of the Tyrants (Celtic Frost Cover) / 5. Goetia / 6. Altar of Deceit / 7. The Usurper (Celtic Frost Cover) / 8. The Prolonging / 9. Winter (Outro)

Arch Enemy : Un petit déplacement du côté de la Altar pour (re)voir les suédois d’Arch Enemy cette fois mais la première fois avec la jeune Alissa White-Gluz en lieu et place d’Angela Gossow. Si je sais que je devrais partir pour ne pas rater l’ouverture de Nightwish et que je regrette de ne pas les revoir sur une Mainstage comme en 2010, c’est avec délectation que j’entends résonner « Khaos Overture » (surement le meilleur passage de « Khaos Legions » d’ailleurs) suivi de « Yesterday is Dead and Gone ». Le son est, cette fois encore, trop fort pour en profiter pleinement mais qu’importe, on ne peut qu’être abasourdi face à l’énergie déployé par la jeune canadienne qui impressionne vocalement mais surtout par sa présence physique (surtout pour une jeune femme aussi menue et ne faisant pas plus d’1h65). Son français aidant, elle se met littéralement le public dans la poche qui chante et hurle à chacune de ses demandes pendant que Mick Amott et le dernier venu, le géant blond américain Jeff Loomis, distillent leur riffs tranchants comme des rasoirs et leur soli à se couper les doigts de jalousie (quand on sait que Jeff a appris le répertoire en moins de 48h...). Petit aparté mais j’ai regretté personnellement l’excès de fumée utilisé rendant parfois la scène quasi invisible et les musiciens complètement couverts (je vous laisse imaginer les photos).
Une fois n’est pas coutume, Arch Enemy a enchainer des classiques comme « Ravenous », « Dead Eyes See no Future » ou « My Apocalypse » en intégrant des nouveaux titres comme le génial « As the Pages Burn » ou les plus traditionnels « War Eternal » et « You Will Know my Name ». On pourra remercier également le replay Arte pour que je puisse évoquer le superbe « Avalanche » (Nightwish allait commencer), au riff d’ouverture fabuleux et au pré-refrain absolument dantesque. On remarque en revanche qu’Alissa ne tente qu’à moitié le semi chant clair et préfère hurler pour décupler la puissance du passage.
Arch Enemy prouve en tout cas qu’il est plus fort que jamais et que son nouveau line-up est dur et soudé comme de l’acier. Vivement le prochain album ! (by Eternalis)

Setlist : 1/ Khaos Overture 2/ Yesterday Is Dead and Gone 3/ Burning Angel 4/ War Eternal 5/ Ravenous 6/ Stolen Life 7/ You Will Know My Name 8/ My Apocalypse 9/ As the Pages Burn 10/ Dead Eyes See No Future 11/ Avalanche 12/ No Gods, No Masters 13/ Nemesis



Nightwish : the end will come. Lorsque Korn quitte la Mainstage, on sait que Nightwish sera le dernier groupe à fouler la scène d’une édition d’ores et déjà réussie et entrant dans celle des meilleurs souvenirs.
L’introduction du dernier opus, la narration de Charles Dawkins, retentit et le riff d’ouverture ne se fait pas attendre avec l’irruption d’Emppu, Marco et Tuomas derrière leurs instruments respectifs. Une fois encore, le son est vraiment fort et brouillon (mais s’améliorera au fil du show) et ne permet pas d’apprécier toutes les subtilités d’une musique aussi riche que celle des finlandais.
« Yours is an Empty Hope » poursuit rapidement et démontre tout le bien et la puissance qu’on pensait de lui en studio, avec notamment un break magistral et une reprise de Floor absolument dantesque de puissance et d’agressivité. La belle est en pleine forme, Tuomas est toujours aussi adepte du headbanging frénétique derrière ses claviers et les autres musiciens sont souriants et mobiles. Mention spéciale à Kai Hahto qui a superbement pris la relève à la batterie malgré un héritage lourd à porter (ce n’est pas rien de remplacer le charismatique Jukka) et à démontrer qu’il était bien plus concerné en live que sur clip (et qu’il aimait montrer qu’il venait du metal extrême sur certains passages).
Beaucoup de morceaux du dernier opus en supplément des deux cités auront démontré que l’album passe très bien le cap du live (« Elan » bien plus prenant en concert, le superbe « My Walden » ou le génial « Weak Fantasy ») ainsi que des extraits de presque chaque opus, dont un « Stargazers » inattendu que Floor a fait passer comme un cadeau d’anniversaire « non présente sur la setlist habituelle ». NIghtwish nous a également gratifier du magique « Ghost Love Score », chanté par une déesse en état de grâce (cette dernière note…) avant un plus épique et heavy « Last Ride on the Day », lui aussi sous un déluge de pyrotechnie et de lumière.
Le show se termine, l’un des plus gros et ambitieux du festival pour non pas le meilleur concert mais un moment à part de metal symphonique où Nightwish a démontré qu’il trônait encore au sommet de la hiérarchie. Le moment qu’il ne fallait pas manquer pour les fans, malgré l’heure tardive et la fatigue extrême de beaucoup à ce moment-là. Une nouvelle année s’achève. (by Eternalis)

Setlist : 1/ Shudder Before the Beautiful 2/ Yours Is an Empty Hope 3/ Amaranth 4/ She Is My Sin 5/ My Walden 6/ Élan 7/ Weak Fantasy 8/ Storytime 9/ I Want My Tears Back 10/ Stargazers 11/ Ghost Love Score 12/ Last Ride of the Day




Credit Phott : GloryHoll (official) & AlonewithL



10 Commentaires

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AlonewithL - 15 Juillet 2015: "Si tu aimes pas pourquoi tu y es alle ?"
Relis...
Le show a été l'exact reflet du décor. Tout a été exactement comme j'avais prévu depuis des années concernant cette formation que j'ai réellement adoré (autrefois), à mon plus grand désarroi. Faut dire que j'avais suivi le groupe depuis leurs débuts coontrairement à certains. Concernant le bordel, ça a été pareil pour Trollfest l'année passée, et il aurait été difficile de reconnaître une quelconque valeur musicale de cet autre show, réunissant des ados, des rescapés de la warzone en quête de slam, et tout ce que le site peut compter de mecs émêchés... en général les shows de folk metal au Hellfest donnent lieu à un gros bordel, et pas forcément parce que le show est bon, mais parce que c'est comme ça...Beaucoup vont suivre des concerts de folk uniquement pour se défouler. S'agissant du dernier album, là, tu me fais beaucoup rire. ^^
growler - 16 Juillet 2015: Très beau travail les mecs!! Bravo!! Z'avez pas été voir Cannibal Corpse? Bien vous en a pris, le concert était en mode pilotage automatique. Sinon, j'ai bien aimé le set de Lost Society, j'ai été déçu par Nuclear Assault (j'en attendais certainement trop...) et Cavalera Conspiracy.
Arthron - 17 Juillet 2015: Merci pour le report. Juste, il ne s'agit pas de Charles mais de Richard Dawkins.
trashcanjesus - 18 Juillet 2015: Frustré de n'être pas de la partie(les billets se sont vendus trop rapidemment) j'apprècie vraiment vos reports. Heureusement que Shining est disponible sur Arte, ouf !
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