le Samedi 16 Mars 2013, La Laiterie

Hatesphere

Que faire un samedi soir à Strasbourg? En ce soir d'un doux week-end de mars, plusieurs possibilités s'offraient à nous Alsaciens. Courir au supermarché le plus proche et acheter le DVD des Enfoirés et s'installer devant la TV toute la soirée, se rendre à la Meinau voir le RCS (oui oui, ils ne sont pas morts), ou encore.. se rendre à La Laiterie pour se tordre les cervicales dans tout les sens pour 3h de bon thrash metal avec les Danois de HateSphere, accompagnés sur cette date par les deux groupes français de No Return et For Many Reasons.

Le choix est fait, HateSphere !

Les rois du Thrash Metal Danois sont donc de passage en terres Alsaciennes 5ans après leur passage au Grillen de Colmar. Depuis ce concert, HateSphere n'a pas beaucoup changé, dans ses habitudes tout du moins. Le leader et fondateur Pepe est le seul toujours présent.
Mais avant un Kincking Ahead dévastateur, flashback sur les prémices d'une soirée d'une rare violence..

Il n'y avait pas foule à l'ouverte des portes du petit Club de La Laiterie.. Mike Tramp et Ben Hart s'occupaient eux de rameuter les spectateurs dans la grande salle. C'est donc en petit comité d'une dizaine de personnes que les portes s'ouvraient à nous et que quelques minutes plus tard le trio français de For Many Reasons prenait possession des lieux.

FMR - Je ne connaissais ce groupe que de nom, qui semble-il comprend des anciens membres de Destinity. Et comme leurs amis Lyonnais, ces trois gars ne rigolent pas : c'est sec, c'est net, c'est parfois mélodieux, la musique des français est nette et sans bavure. Une batterie, deux guitare, une voix grave doublée parfois par des enregistrements de voix claires, le groupe ne peut que murir et devenir, je l'espère, une valeur sûre de la scène métal française. Belle découverte pour la petite vingtaine de metalhead présents !

No Return - L'assistance doublera de volume pour la prestation des vieux briscards de No Return. Le groupe commence sa prestation avec un titre issu du dernier album en date, Inner Madness. Les chansons restent classique dans le style si caractéristique du groupe, de bons riffs thrash, des solis magnifiques et un chanteur surpuissant. Surpuissant, c'est peu dire : une véritable machine de guerre, une bête de scène. Ce gars à une aura incroyable. Son chant est tout simplement dévastateur. Une heure de bon Thrash/Death, avec pour finir deux superbes classiques, Civil War et Vision of Decadence ainsi que le très bon titre Don't Judge Me. Même devant un public clairsemé, la puissance des français sur scène n'est plus à démontrer !

SetList: Borderline / Rising / Inquisitive Hegemony / News Item / NIL 2 / Fanatic Mind / MS intro / Blackdoor / Virus / Civil War / Don't Judge Me / Vison of Decadence

HateSphere - Place au gros morceau, j'ai nommé HateSphere ! La bande à Pepe écume les clubs européens depuis de nombreuses années et c'est toujours avec beaucoup de tristesse que je vois que le succès qui devrait être le leur n'est pas au rendez-vous. Qu'importe, les connaisseurs sont de la partie ce soir, et c'est devant un club à moitié plein que les Danois vont se produire.
Pour le premier show de l'année 2013 du groupe, le moins que l'on puisse dire, c'est que les sourires sont au rendez-vous. Malgré un pied assez lourdement handicapé (il se déplace en béquilles depuis quelques jours), Pepe parcourra la scène de long en large tout au long du show.
Les vieux titres sont de sorties en ce début de show, Kicking AHead et 500 dead people s'occupent de faire monter la température dans la salle. Esse est en forme, les bières défilent et les petites blagues fusent. La choucroute, le pain, les croissants, la bière italienne dégueulasse, les "pets" de l'ingé-son, tout y passe. S'en suis un premier titre du surpuissant album Serpent Smiles and Killers Eyes, le meilleur du groupe à mes oreilles. Floating met littéralement le feu dans le pit avant que l'excellent Ressurect with a Vengeance du dernier album en date ne mette tout le monde une première fois d'accord. Oceans of Blood vient représenter l'album To The Nines (enregistré au passage avec le peu connu mais fort talentueux jeune chanteur Jonathan Joller). Point culminant de la soirée, le trio destructeur : Let Them Hate et son soli majestueux, un Forever War surpuissant voyant un mosh pit d'un rare violence avoir lieu ainsi que l'incontournable Drinking with the King of the Dead. Le public est peu nombreux mais très réactif, on me dit d'ailleurs dans l'oreillette que le feu allumé par les mosh pit s'est répandu jusque dans la grande salle obligeant Ben Hart à stopper son show ! Plus sérieusement, le rouleau compresseur HateSphere est en marche, et ne s'arrêtera plus. Le très demandé Need to Kill fait son apparition avant que The Sickness Within de l'album éponyme ne mette l'assistance ko.

Un concert dévastateur, HateSphere à fait son boulot. C'est net et sans bavure, on remballe le matos, on ramasse les cervicales dans la fosse et on plie bagage.

Si ce n'est pas déjà fait, un seul conseil, découvrez ou redécouvrez HateSphere, ce groupe mérite sincèrement d'exploser vos enceintes et de faire hurler votre femme.

SetList : Kicking AHead / 500 dead people / Floating / (intro) Ressurect with a Vengeance / Oceans of Blood / Let Them Hate / (intro) Drinking with the King of the Dead / Forever War / Hate / Need to Kill / Murderous Intent / The Coming Chaos / Disbeliever / The Sickness Within.

Je dédicace ce live-report aux deux "rageurs" de la soirée : le videur de l'entrée qui, selon une expression reprise, aura été le "demi steak" bien peu sympathique du soir et le préparateur de la salle qui s'acharna pendant 5 bonnes minutes sur son rouleau de scotch et qui envoya fort sympathiquement le bassiste d'HateSphere se faire voir.