le Jeudi 15 Août 2013, FOIRE AUX VINS

Rage (GER)

Avec mon copain Tian-Tian on essaie de faire au moins un concert ou un festival métal par an, histoire d’entretenir nos vertèbres cervicales, tout en remplissant nos cages à miel du plus délicieux des nectars. En 2013, le grand bol d’oxygène métallique annuel se dégustait en Alsace, dans l’entre deux vins.
Une Foire aux vins, voilà un cadre intéressant pour une hard rock session. Quoi de plus pittoresque que de voir déambuler, côtes à côtes, familles en quête de panneaux photovoltaïques et métalleux en uniforme noir, t-shirt de rigueur, Anthrax étant l’armoirie la plus représentée (du moins m’a-t-il semblé). Avec Tian-Tian, nous défilions sous les couleurs d’ACDC et Messaline (le classique et l’introuvable).
La choucroute de midi digérée avec l’aide précieuse d’une bière artisanale brassée sous la douce appellation de La PERLE, Les premiers accords de guitare se font de plus en plus prégnants et nous attirent inexorablement tel le chant des sirènes vers la salle de spectacle, transformée pour un après-midi en antre du métal.
RAGE
A notre entrée dans l’arène (en tant que spectateurs, rassurez-vous), nous procédons à un repé-RAGE rapide des endroits essentiels, buvettes, toilettes afférentes, gradins, fosses, et enfin la scène, où se produit le groupe RAGE. Voilà un groupe que je connais très peu, que je découvre en cet après-midi d’août, en ouverture d’un festival. Que les fans n’en prennent pas omb-RAGE, mais j’ai trouvé que la musique ne tenait pas les promesses du nom du groupe. Attention, ce n’est qu’une impression dans un contexte particulier, et il est vrai que visiblement la fosse était d’un tout autre avis, malgré les rayons de soleil qui lui surchauffaient la canopée. J’ai un peu remué la tête à l’entrée, peut-être même n’ai-je que dodeliné de la tête,… Bref, pour moi, ce groupe était idéal en ouverture, il m’a permis de prendre mes repères pour les sets suivants.

Sonata Arctica

Un autre groupe que je ne connais que de nom, je sais que c’est plutôt de bons musiciens. Le gros problème, c’est les réglages son : UNE BATTERIE, une voix et un clavier ; pourtant sur scène, je vois bien qu’il y a des bonshommes équipés de 4 et de 6 cordes, qu’ils grattent frénétiquement, sans pour autant que les notes ne parviennent à mes esgourdes. La batterie était tellement forte que j’ai dû me résoudre pour la première fois de ma carrière de headbanger à adopter les bouchons d’oreilles, avec un résultat décevant, les vibrations des coups de batterie réussissant néanmoins à passer le filtre. Impossible de juger ni de la musique, ni de la prestation ! Heureusement, le concert s’arrête avant que les murs ne se fissurent et que les arènes ne s’écroulent.

Gamma Ray

Ah, voilà un groupe que je connais, puisque les trois premiers albums d’HELLOWEEN ont bercé mon adolescence tout en m’initiant au dessin de citrouilles. Je m’intéresse donc, d’autant plus que la batterie a fini sa crise hégémonique pour rentrer dans le rang et nous permettre d’écouter les autres instruments. Groupe agréable, show correct, je me lève quand même pour reprendre le refrain de « Future world » que je maîtrise comme évoqué en début de chapitre. Je m’assure ainsi que c’est bien toujours GAMMA RAY sur scène, et qu’ils n’ont pas fait rentrer HELLOWEEN à mon insu. Ils ont joué un autre morceau issu des albums « Keepers of the seven keys.. » mais je ne sais plus lequel. Dans l’ensemble, bonne prestation, le chanteur originel d’HELLOWEEN a gardé son timbre de voix malgré les années, et je m’en vais m’intéresser à leur discographie.

Helloween

Les voilà, semblent annoncer les citrouilles géantes gonflées de part et d’autre de la scène. On attaque avec un « Eagle fly free » joué à fond les ballons, la foule n’a pas le temps de comprendre que c’est à elle de reprendre le refrain, qu’on en est déjà au couplet suivant. Ce morceau était déjà speed, mais là on croirait que c’est Anthrax qui l’interprète. Décidément, les groupes sont décalés aujourd’hui (et déchaînés) ! Le concert se poursuit par un mélange de morceaux de différentes époques, mais tous plutôt bons et bien choisis dans un contexte de festival avec un temps limité. Parmi les anciens j’ai reconnu « Dr. Stein », « I want out », un morceau de l’album Walls of Jericho me semble-t-il (peut-être « Gorgar », à moins que je l’ai rêvé).
A la fin de ce concert, il est l’heure d’une kleine saucisse au fromage, avant la poursuite des hostilités.

Anthrax

La journée se termine en apothéose. Pour Anthrax j’ai la curiosité de descendre dans la fosse, et je ne regrette pas. Ils arrivent sur l’intro de « Among the living ». ça démarre fort, surtout qu’ils enchainent avec deux autres morceaux de l’album culte, « Caught in a mosh » et « Efilnikeusin », joués avec l’énergie d’un groupe de jeunes, à vitesse rapide. Mes cervicales tiennent le coup, ouf ! On poursuit avec un hommage à DIO, j’avoue que je n’ai pas reconnu le titre, si quelqu’un peut me rancarder je suis preneur. Hommage musical et gestuel, le chanteur nous gratifiant du signe des cornes du diable du début à la fin de la chanson (pour nous ça changeait peu de choses, on faisait le signe depuis le début de l’après-midi). On enchaîne avec une reprise de TNT (d’un groupe connu) de fort belle facture, puis quelques titres du nouvel album, un « time » joué lui aussi très vite, plus que sur l’album où il était déjà très rapide. Dans la fosse on s’organise, wall of death, circle pit, bref l’énergie du groupe est communicative. « Indians » crée le deuxième wall of death, je recule, j’ai déjà assez de mes cervicales, pas question de rentrer avec les pompiers. « I am the law » avant d’achever le concert par Antisocial, reprise en cœur par les quelques 5000 spectateurs.
Voilà, fin de la session, on retraverse la foire en s’arrêtant chopiner à quelques échoppes, la soirée se termine sur les lacs du connemara sous le chapiteau des bars, avant l’extinction des feux. On quitte donc l’Alsace avec le sourire et l’espérance de vivre une prochaine hard-rock session.