le Lundi 16 Mars 2015, Le Bataclan

Wilson

Halestorm est un groupe de plus en plus populaire aux États-Unis, considéré comme l'étoile montante du Hard Rock, et j'étais loin de me doutais que c'était aussi le cas en France. Lors de leurs derniers passages en France, la bande à Lzzy Hale avait joué en première partie d'Alter Bridge au Zénith, puis en tête d'affiche, dans des salles à la capacité moyenne, comme le Trabendo ou le Nouveau Casino. Mais cette fois-ci c'est un Bataclan qui s'offrent les américains, et en tête d'affiche bien sûr ! Deux groupes compatriotes sont prévus pour les épaulés : les texans de Nothing More et les détroitiens (et oui, ça se dit) de Wilson. Lorsque j'arrive devant la salle, encore sur le trottoir, la file est interminable, et je me doutais déjà qu'il y aurait une belle affluence. En effet, la salle sera bien pleine, toutefois sans que le balcon ni les côtés soient ouverts, ce qui reste impressionnant.

Wilson

Les premiers à faire face au public parisien sont les cinq de Wilson, dont le chanteur débarque attifé comme pour une fanfare, avec un tambour. Bon, pourquoi pas … Le premier constat est qu'ils semblent miser avant tout sur leur prestation scénique et la dynamique, en mettant de côté la musique en elle-même. Le chanteur donne volontiers de sa personne, et à mon avis c'est bien là que réside le problème. En effet, le vigoureux barbu multiplie les clichés de la rock star dévergondée, dans sa gestuelle et dans sa communication avec le public, dont les allusions obscènes commencent à devenir vraiment lourdes. Le bassiste en revanche semble connaître la bonne attitude à avoir sur scène : dynamique, souriant, et visiblement heureux d'être là. Un véritable plaisir à le photographier. Dommage que le reste du groupe ne soit pas à son image : je pense aux guitaristes qui se révélèrent assez statiques et boudeurs. Quant à la musique, celle-ci se révèle être un Hard Rock, à tendance Metal alternatif, dans son expression la plus basique, et dénué de ses aspérités. Ils préfèrent d'ailleurs jouer une valeur sûre, avec une reprise de Back in Black de qui-vous-savez, qui n'est ni à la hauteur de l'originale, ni réellement différente pour être intéressante. La sonorisation n'est pas non plus au rendez-vous, puisqu'on aura droit (et malheureusement durant toute la soirée) à un son beaucoup trop gros et épais, surtout concernant la section rythmique, au détriment des guitares. Leur prestation se termine sur une petite innovation, où le chanteur frappe avec des baguettes sur des bouteilles de bière, devant le micro. Ça ne suffit pas à relever le niveau dans son ensemble, et le chanteur décide de finir le set dans la foule, foule qui a réservé à Wilson un enthousiasme poli.

Setlist :
1. Viking Pussies Fuck Off
2. If You Ever Leave Me, I Will Find You
3. College Gangbang
4. Back in Black (AC-DC cover)
5. Better Off (Strictly Doods)
6. Snake Eyes
7. Beer Bottles Solo
8. Susan Jane

Nothing More

C'est au tour de Nothing More de fouler les planches du Bataclan, et, bonsoir mesdames (et aussi messieurs, pourquoi pas), c'est un chanteur déjà torse nu qui nous fait face. Là encore nous avons un groupe qui préfère miser sur des attributs extérieurs (et je ne parle pas du physique du chanteur) plus que sur la musique en elle-même. En effet sur la scène figure une très étrange caisse de batterie multitâche, qui servira tour à tour de tambour, de piédestal, et de support pour guitare. On notera aussi deux plus petits tambours de part et d'autres de la scène. Pour le coup, l'ajout de percussion sur certains passages rend la musique intéressante, alors qu'il ne s'agissait avant que d'un Metal alternatif relativement basique et un peu entraînant. Lorsque la guitare sera posée sur la fameux support (voir les photos), ce sera pour y jouer à plusieurs dessus (jusqu'à trois sur la même guitare, la pauvre) et le rendu est surprenant : le son qui en sort est beaucoup plus riche, plus subtile. On a tout de même la très forte impression que le groupe tient à nous en mettre plein les mirettes avec ses accessoires, pour ne pas qu'on se focalise trop sur une musique fort peu originale. D'un autre côté, le show est assuré correctement, les musiciens sont bien actifs et tous font vivre le spectacle. Dommage que le son ne soit toujours pas à la hauteur, même s'il y avait uhne petite amélioration par rapport au début de la soirée.

Setlist :
1. Christ Copyright
2. Mr. MTV
3. Bass Solo
4. Jenny
5. First Punch
6. If I Were
7. The Matthew Effect
8. This Is the Time (Ballast)
9. Salem (Burn the Witch)

Halestorm

Et voici enfin ceux tant attendus, la famille Hale, Lzzy et Arejay, accompagnés de Joe et Josh, pour retourner une bonne fois pour toutes ce Bataclan, dont le public est de plus en plus enthousiaste au fur et à mesure que la soirée avance. Au moment où apparaît Lzzy je crois que la salle pourrait exploser de ferveur. Le show démarre … et les ricains nous balancent un Mz. Hyde dantesque. Leur Hard Rock mélodique à la voix hargneuse de Lzzy commence déjà à faire des ravages dans la foule, où les pogos démarrent. Après deux groupes jouant une musique plutôt quelconque, ça fait plaisir de retrouver un Halestorm qui joue avec son cœur et sans artifice une musique racée et élégante. Les quatre sont en relative forme, même si on devine que la fatigue de la tournée se fait sentir. Chacun donnera tout de même son maximum, avec mention spéciale pour Lzzy, dont l'aura m'impressionne toujours, et pour Arejay, très souriant et blagueur (par contre il faudra qu'il s'améliore en lancer de baguettes). La setlist est plutôt bien répartie, entre les "tubes" parfaitement connus de tous, les morceaux plus originaux, et ceux issus du prochain album à sortir en avril prochain. Par contre, honnêtement, je n'ai pas vu de grande différence entre les nouveaux morceaux et les plus anciens. Halestorm ne semble pas chercher un changement de direction … Encore une fois dommage que le son ne convienne pas proprement, certains passages lourds se révèlent assez durs pour les oreilles, et ce malgré les bouchons adéquats. En tout cas l'éclairage, grand ennemi du photographe, était plutôt bien fait ce soir-là, permettant de belles captures et une belle mise en scène. Après deux rappels, les yorkais nous quittent définitivement, en nous laissant la très forte envie de les revoir bientôt, et si possible avec un son à leur honneur.

Setlist :
1. Mz. Hyde
2. It's Not You
3. Freak Like Me
4. Amen
5. Innocence
6. Daughters of Darkness
7. Apocalyptic
8. Rock Show
9. Break In / Familiar Taste of Poison
10. Drum Solo
11. Mayhem
12. I Get Off
13. Love Bites (So Do I)
14. I Miss the Misery

Encores
15. I Like It Heavy
16. Here's to Us