God Is An Astronaut + Moonlit Sailor @ Paris

le Vendredi 19 Septembre 2014, La Flèche d'Or



Abhorrance (USA-1)

Je commence à bien les connaître, ces hautes grilles délimitant l'espace de la Flèche d'Or, et qui aujourd'hui enfin (enfin !) s'ouvriront à moi, pour rencontrer ceux tant attendus et tant souhaités (oh que oui) : les musiciens de God Is An Astronaut. Un petit avant-goût nous est offert, en entendant les répétitions, porte grande ouverte, faisant profiter de leur musique à toute la rue. D'après ce que j'entends, le dernier album en date, Origins, sera assez bien représenté, de même que les plus anciens morceaux, ce qui suffit déjà à me faire plaisir. Mais passons ces considérations inutiles, car on me propose alors d'entrer pour rencontrer le groupe et mener l'interview (que je vous encourage d'ailleurs à lire pour peu que vous ayez le temps). Moonlit Sailor commence à répéter à ce moment-là, et Torsten propose judicieusement d'aller dans les loges pour l'interview, loges qui se révèlent être exactement ce que l'on suppose d'un lieu pour artistes ; maculées de graffitis et d'autocollants, c'est l'endroit parfait pour une discussion conviviale. Certes on entend toujours les suédois en répétition (particulièrement sur l'enregistrement de la discussion d'ailleurs), mais ces quelques dizaines de minute sont un grand moment pour moi, buvant littéralement les paroles des frères Kinsella et de leurs acolytes Jamie et Lloyd. À ce propos, la présence de Lloyd est un petit événement, puisqu'il n'est "que" le batteur studio du groupe, Stephen Whelan le remplaçant sur chaque tournée. Le sieur Whelan ayant subit l'assaut d'insectes assez féroces quelques jours auparavant, il a été contraint de s'arrêter en cours de tournée afin d'être hospitalisé, et a alors laissé à Lloyd, rapidement débarqué d'Irlande, le soin de continuer. Ce dernier n'a pas fait de concerts depuis un certain temps, mais ce n'est pas l'appréhension que je lis sur son visage lors de l'interview. Il paraît confiant et heureux, d'un bonheur simple voire insouciant, et presque contagieux. Torsten évoque le même sentiment, la compassion pour Stephen Whelan, mais la joie teintée de nostalgie de remonter sur scène accompagné de Lloyd. Je ressors de cette discussion comme sur un petit nuage (malgré un petit manque dans un coin de mon esprit) et retourne vers la salle confiant envers un groupe s'étant déclaré au meilleur de sa forme.

Le public a commencé à entrer pendant ce temps, prenant place dans la jolie salle typée années 20, tandis que je me faufile vers la scène afin de prendre les meilleures photos possibles (là encore je vous invite à aller regarder la galerie photo). Les suédois arrivent sur la scène, il y a une grosse clameur dans la salle, ce qui fait plaisir, car évidemment l'immense majorité du public est venue pour God Is An Astronaut. On sent que le groupe n'a pas une très grande expérience de la scène (problème de samples, communication avec le public un peu hésitante) mais le show est néanmoins réussi avec cinq morceaux qui parviennent rapidement à faire monter la tension. Question musique on se situe plutôt dans le post-rock, instrumental bien sûr, mais plus du côté rock que du côté musique d'ambiance ; d'ailleurs ça se voit aux réactions de la foule qui commence à bien bouger. Parmi les morceaux, deux sont issus du dernier album en date, We Come from Exploding Stars sorti en début d'année, les trois autres sont plus anciens, voire issus du tout premier EP du groupe. Ils auraient pu d'ailleurs en profiter pour jouer le morceau intitulé Paris, issu du dernier album. Sur scène c'est clairement le bassiste Markus Rundlöf qui assure le rôle de frontman, prenant parfois le micro et donnant de sa personne pour faire vivre la musique. Seul le second guitariste Oscar Gullbrandsen (à vos souhaits ...) semble s'ennuyer dans son coin de scène, ne participant que très peu à l'ambiance générale. Les suédois repartent sous des applaudissements nourris, le public parisien acquis à leur cause pour ce soir. Un groupe qui mérite d'être vu, et qui a tout en main pour progresser sur la scène internationale.

La moitié du public sort lors du changement de plateau pour se nicotiner les poumons ; j'en profite pour m'aérer de l'autre côté de la salle, puis aller vers le stand de merchandising, où je recroise Jamie Dean à qui les gens autour ne semblent étrangement pas faire attention. Je retourne alors vers la scène, après l'acquisition de quelques souvenirs, en tentant une fois de plus d'être au plus près des artistes.

God Is An Astronaut

Et ils arrivent, tout sourire mais très professionnels, et commencent à jouer … C'est un vieux morceau, un morceau des débuts … When Everything Dies, sur l'album All Is Violent, All Is Bright. Les irlandais ont placés la barre haute avec ce premier titre ambitieux qui nous plonge d'un coup au plus profond du monde de l'Astronaute, assez difficile d'accès en somme. Mais le public réagit très favorablement, et le groupe enchaîne facilement sur Transmissions, issus du dernier album Origins, qui emporte tous les suffrages. God Is An Astronaut a remporté la complicité du public parisien en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire. Torsten et Jamie disent chacun quelques mots au micro, s'essayent au français, ce qui fait évidemment sourire le public dans une atmosphère bon enfant. Si Torsten est placé sur le devant au milieu de la scène, ce n'est pas pour autant qu'il joue le rôle de frontman. En fait il se partage ce rôle avec un Jamie qui ne tient pas en place. C'est d'ailleurs Jamie qui sera l'homme de la soirée, en véritable bête de scène, donnant des coups de pied dans le vide et descendant quatre ou cinq fois dans le public avec sa guitare. En homme à tout faire, c'est aussi lui qui s'occupe des synthés et du chant lorsqu'il y en a. Torsten n'est pas en reste, provoquant régulièrement ses collègues à des duels de gratte. On y ressent une grande complicité, de même que lors de fréquents regards entre Jamie et Lloyd, et plus généralement entre Lloyd et les autres musiciens.
Les morceaux choisis sont pour beaucoup tirés d'Origins, mais cependant à égalité avec ceux issus d'All Is Violent, All Is Bright qui aura finalement été joué quasiment en entier ! On remarque que plusieurs titres du premier album sont joués, mais ceux des albums entre 2006 et 2010 sont plutôt laissés de côté. Un nouveau morceau fait son apparition dans la setlist, qui figurera sur le prochain album. Il s'agit de Dark Passenger (que le public, très au courant, réclame dès le début du show) aux mélodies toujours atmosphériques, mais plus lourdes et plus sombres, comme annoncé dans l'interview.

L'ambiance est énorme tout au long de la soirée. Des gens sont soulevés physiquement par la foule, il y a des pogos : il fait très très chaud. Certains parlent de plus de 45°. Jamie distribue même des bouteilles d'eau au public (quel multitâche !).

Après une bonne heure et demi de show vient le moment des retours, et encore l'espoir d'entendre certains morceaux que j'apprécie particulièrement. Et c'est chose faite, car les quatre reviennent nous offrir Suicide by Star, une de leur plus belles créations assurément, avant de conclure sur Route 666. Le spectacle aura été grandiose de bout en bout. Pas un seul temps mort, pas de coup de mou, une énergie constante et un enthousiasme qui fait plaisir à voir : c'est ça un concert de God Is An Astronaut. Ils saluent une dernière fois, prennent la traditionnelle photo avec le public (on m'y voit très bien d'ailleurs) et disparaissent. Je repars le pas léger, épuisé bien sûr, en ayant hâte de les revoir sur scène. À la prochaine les gars !



Setlist de Moonlit Sailor :
1. Waiting For Nothing
2. Skydiver
3. Dollar Underwater
4. Hope
5. 1994


Setlist de God Is An Astronaut :
1. When Everything dies
2. Transmissions
3. All is violent...
4. Reverse world
5. Echoes
6. Spiral Code
7. Remembrance day
8. End of the beginning
9. Fragile
10. Calistoga
11. Forever lost
12. Worlds in Collision
13. The Last march
14. From Dust to the beyond
15. Dark Passenger
16. Fireflies
Encore
17. Red moon lagoon
18. Suicide by star
19. Route - 666

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