Dark Vibes III (2014)

le Samedi 27 Septembre 2014, Dark Vibes



Endless Torment

Le Dark Vibes Fest est encore un tout jeune petit festivalmetal. C’est néanmoins le seul existant aujourd’hui à proximité de Poitiers. J’ai eu l’occasion de me rendre à l’édition de l’année passée. L’organisation était correcte, l’atmosphère conviviale. L’événement ne bénéficiait peut-être pas suffisamment de publicité. Car il faut bien reconnaître que nous n’étions pas du tout nombreux. Cette troisième édition est marquée par le même handicap autour de la communication. Ceux qui ne suivent pas assidument les différents spectacles en Poitou ont dû échapper à ces deux journées de fête autour de la musique metal. Il faut saluer l’affiche alléchante. L’incontournable figure régionale, « Manzer » était présente, mais nous avions aussi des figures montantes du folk metal français avec « Drakwald » et « Nightcreepers ». Un effort a vraiment été fait dans l’invitation de groupes plus renommés ou juste en pleine ascension. Ce choix va s’avérer très judicieux lors des différents concerts.

Arrivé sur place peu avant 16h30, à l’horaire d’ouverture, j’ai la mauvaise surprise de m’apercevoir que j’étais seul, ou plus exactement le seul individu extérieur à l’organisation et aux artistes. On entend à l’intérieur les balances encore inachevées, qui font reculer l’heure exacte d’ouverture. Je prends le temps alors de papoter un peu avec les mecs de « Cub3 » que j’avais rencontré quelques mois auparavant durant le Festi On Air de Chauvigny. Je vois également que Shaxul de « Manzer » y tient son stand Legions of Death à l’intérieur de la petite salle. Une salle sympathique, un peu excentrée par rapport au bourg, en fait situé dans un pré aux abords d’une halte-garderie et d’une voie ferrée plus en bas, que l’on entend à peine. Le lieu est apaisant et tranquille, idéal pour y recevoir du monde, bien qu’elle ne bénéficie pas d’une place conséquente. En fait, il est possible de contenir un peu plus de 80 personnes bien serrées.

Ce vendredi ce n’était pas poisson. Il n’y avait pas trop de monde à table, peut-être juste un tiers de plus par rapport à l’année précédente. A l’origine, il était prévu  que Passenger Hate se présente, tout comme Disclosure Of Soul.  Ces deux-là seront déprogrammés. Klootzak et Nemethes sont désignés pour les remplacer. Puis ce sera au tour de Nemethes de se désister. Faute de trouver un remplaçant à celui, la setlist des trois groupes du vendredi sont rallongées.

KLOOTZAK

Ça a été ma seconde expérience « Klootzak ». Ils n’étaient pas prévu initialement, mais je savais qu’avec eux ça pouvait donner un show sur mesure où se mêle volontiers bonne humeur et heavy metal à papa. On remarque aussitôt Damien le chanteur qui a depuis coupé ses cheveux, le rendant quasi-méconnaissable par rapport à la dernière fois que je l’ai vu. Le premier concert au Dark Vibes débute donc avec un authentique groupe poitevin, prometteur qui plus est, et le petit public présent se régale de ce heavy développant une thématique originale autour des orques. En bon rabâcheur, je trouvais que leur prestation à la crypte du Zinc avait été meilleure, avec une ambiance plus joyeuse. Je sais par contre que ça a été l’occasion pour certains de faire une grosse découverte, et aussi de leur prouver qu’en ces contrées on savait produire du bon heavy metal, qui n’avait rien à envier à ceux d’Allemagne, d’Angleterre ou même des States.

MANZER

« Manzer » joue un peu plus tard que prévu. L’équipe technique n’était, pour ainsi dire, pas tout à fait prête. Il s’agit véritablement du groupe étendard du metal poitevin, que j’ai eu la chance d’assister maintes et maintes fois. Ça se distingue toujours par un rythme endiablé et un son à vous faire défriser. C’est, en ce qui me concerne, le second show avec leur nouveau gratteux, et on voyait qu’il avait vite pris ses marques. Shaxul bombarde sa batterie comme à l’accoutumé et maudit les lieux par ses incantations blasphématoires. Fëarann, le bassiste, donne la mesure et figure aux avant-postes. Encore un bien bon concert, dans le top de ce que j’ai connu d’eux, où « Manzer » nous gratifie lors de cette soirée d’un tout nouveau titre, « Sagana ». J’ai appris qu’un second album était en préparation et devrait retrouver quelque peu la crasse des oubliettes de ses débuts. Décidément ! Ça promet !

DRAKWALD

Voici la curiosité de la soirée et la tête d’affiche du vendredi. Cette formation tourangelle (en provenance de Tours) ne parlait pas beaucoup au public. Même parmi les quelques fans de folk/pagan dans la salle, le nom « Drakwald » ne disait trop rien. Ce groupe de folk death était un inconnu dans cet arrière-pays. Avec un seul album à son actif, il ne faut pas non plus s’étonner. Néanmoins, il représente un solide espoir dans le folk metal français. Et à la suite de ce concert, j’en suis même persuadé. Le public d’Iteuil a eu droit à une prestation sans écart. Il aurait peut-être fallu un brin de gaieté, de folie, dans tout ça pour rendre l’instant parfait. Il faut dire que les gars, bien que maîtres absolus de leur instruments, étaient assez statiques. On aurait aussi souhaité un peu plus de complicité avec le public, histoire de bien coller à la tradition du genre. En clair, c’était efficace musicalement, mais manquait de maturité sur la plan scénique.

Le samedi tout est permis, du moins à priori. Quelques inconnus partagent la scène avec la force montante et tranquille « Nightcreepers ». Aucun groupe du samedi ne s’est décommandé à l’inverse de ceux de la veille, et ça arrive des quatre coins de la France. On cultive encore une fois la diversité des genres. C’est vrai sur la carte, comme en pratique. Ce sera l’occasion de découvrir et d’être une nouvelle fois surpris.

AMETHYS

Ce n’est pas vraiment un inconnu pourtant qui ouvre cette deuxième journée de festivités. « Amethys » a déjà trois albums au compteur et appartient au catalogue du label Brennus. Pour être tout à fait honnête, je n’y croyais pas trop. Voilà près de deux, lorsque j’officiais encore chez Pavillon 666, je m’étais intéressé à cette formation bordelaise (qui n’est pas née de la dernière pluie). J’avais eu l’occasion d’y dresser une oreille et de chroniquer leur « Gallery of Lives », un album très décevant que j’ai pu retrouver à le vente au Gibert d’Odéon à Paris. Lucile Jon présente dans le line-up en tant que claviériste lors de cet ouvrage a depuis remplacé Jean-Philippe Demarcq au chant. Un remplacement très judicieux en concert à ce que j’ai pu voir. La vilaine chrysalide s’est soudain transformée en beau papillon. J’avoue avoir été mauvaise langue avec ce groupe peu avant leur prestation, et je peux affirmer qu’ils m’ont cloué le bec. Les titres mous et fastidieux que j’avais pu entendre s’en sont retrouvés également transformé musicalement et à l’aide du chant exalté de Lucile. La femme s’est imposée aussi scéniquement, faisant de la scène son territoire, passant d’un côté à l’autre avec grâce et sérénité, bien servi par les musiciens postés comme des gardes de faction. Léger couac durant cette prestation magique (n’ayons pas peur du mot) ; Lucile s’était laissée convaincre que le public sous le charme reconnaîtrait la reprise de « Left Outside Alone » d’ « Anastacia ». Je ne suis pas sûr qu’il y ait eu des inconditionnels présents de la chanteuse pop américaine. Ça sera pour la petite anecdote.

CUB3

Eux par contre je connais. J’ai déjà pu les voir en extérieur au Festi On Air de Chauvigny. C’est une bande de mecs simples et sympas qui pourraient peut-être devenir un groupe de premier ordre dans le metal français contemporain à l’avenir, comme ce que l’on trouve actuellement sous la bannière Klonosphere. Je dois dire que leur concert a été beaucoup plus puissant que celui d’il y a quelques mois. Déjà que leur style hybride mêlant core et death industriel en français, n’est pas des plus répandu, c’est encore mieux quand il y a de la patate. L’équipe semble avoir pris du champ et de la vigueur, et ça s’entend, fort. Scéniquement, le groupe prend également du galon. Ça bouge bien et beaucoup. C’est tout ce à quoi on peut s’attendre d’une bonne formation. Même ceux plus habitués au metal traditionnel n’ont pas ronchonné.

STORMHAVEN

Ce groupe ne me disait rien, y compris de nom. Je croyais même qu’il s’agissait d’une formation de heavy thrash ou quelque chose du genre. Visiblement il n’y a pas que moi qui ignorais tout d’eux. Le public était en totale phase de découverte les concernant. Les toulousains n’ont sorti qu’un album à ce jour et officie dans un death progressif, ou plus exactement une sorte de « Dream Theater » growlé. En effet, il y aurait un peu à redire de leur parenté avec le death metal. C’est beaucoup plus mélodique qu’ils ne laissent entendre. Et à vrai dire ce n’est pas plus mal, car ça leur réussit. Je n’ai pas trop compris le trop peu de réaction du public, car de mon côté j’ai réellement apprécié la forte imprégnation technique. Nous avions là de petits orfèvres. C’était fin, stylé, créatif. Un peu plus de pêche aurait juste été le bienvenu, mais j’espère qu’ils continueront dans cette lancée.

NIGHTCREEPERS

Encore un groupe que j’ai apprécié et que j’apprécie. Pour ceux qui n’ont pas la chance de les connaître, « Nightcreepers » c’est l’équivalent français d’un « Equilibrium ». La musique s’y apparente en tout cas. J’avais gardé un excellent souvenir de leur venue à Saintes. Les retrouvailles sont juste un peu moins sportives et explosives que l’autre fois, mais nous retrouvons l’énergie d’une formation en pleine ascension, avec à la clef des morceaux de leur prochain album (déjà le troisième) qui sonnaient clairement plus death à ce que j’ai retenu. Peut-on y voir là un léger changement d’orientation ? La dimension n’en reste pas moins épique et bon enfant, avec les tenues barbares en prime. Vincent et ses potes ont désormais effectué un sacré bon parcours, il leur reste encore du chemin pour s’imposer dans le circuit européen, mais je leur fais confiance pour la suite. Ils ont la niak.

C’est donc avec « Nightcreepers » que se termine la troisième édition du DarkVibes. Il a été sans nul doute plus attrayant et plus intense qu’en 2013, avec quelques prodiges sérieux au rendez-vous. La communication est essentielle pour ce genre d’événement, et devra devenir une résolution pour l’année prochaine, pour une éventuelle 4ème édition du Dark Vibes. Un peu plus de monde ne serait pas de refus, surtout que nous sommes à peine à 20 kilomètres de Poitiers dans un cadre des plus agréables. Groupes de metal et metalheads venez au Dark Vibes l’année prochaine. Il y a de la bonne humeur, des bons groupes et de la bière.

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