le Dimanche 27 Octobre 2013, Le Klub

Chariot (UK)

Le rendez vous était pris pour moi il y a déjà longtemps pour le retour de Chariot que je devais aller voir avec Vulcain la veille à Vouziers, la présence sur l'affiche de Paris d'Hurlement a dicté mon choix. Je n'irais pas à Vouziers !!!

Le Klub, un lieu enterré "underground" au départ de rue Saint Denis plus connue pour ses bonnes glaces à la vanille que pour ses clubs de Rock… Bon repérage facile, en arrivant un tas de chevelus sont amassés devant l'entrée, les membres des groupes et les quelques curieux comme moi ayant daigné sortir ce soir là. L'antre est accueillante, Saint Omer au bar, la scène est minuscule, je sens que l'on va passer un bon moment.

En toute première partie de cette soirée, le groupe de Metal Symphonique Evolvent, pas facile d'ouvrir à 18h30 et encore moins avec ce genre de musique que l'on apprécierait plus pour se reposer les oreilles apres avoir pris un bon gros coup de Thrash dans la gueule. On a affaire a une musique plutôt mélancolique et peu énergique emmenée par une paire "clavier en avant" et "guitare en retrait", la voix lyrique de Emma, plutôt agréable à regarder… pardon à entendre est bien placée, on sent beaucoup d'hésitation voire meme de la timidité dans la prestance scénique du groupe. Je reproche mais je ne suis pas là pour donner des leçons, l'absence de basse et la présence trop importante des claviers…pas étonnant quand on sait que le créateur et compositeur n'est autre que le clavieriste. Evolvent s'en sort quand meme bien avec l'approbation du public.

la suite, Dreamcatcher, un groupe de Heavy Metal composé de parisiens et d'un avignonnais, Denver, guitariste à la superbe Gibson Explorer, ils ne se voient que pour les concerts, ça ne se voit pas trop d'ailleurs. Là on passe à la vitesse supérieure avec des compos Power / Heavy issues de leur album "Emerging from the Shadow" et le public commence à se chauffer. Des influences Maiden première mouture bien trempées, des breaks façon "Remember Tomorrow" avec une atmosphère "Ruskin Arms". Tendance confirmée quand le groupe balance sa reprise de Powerslave, rondement bien menée avec un chanteur Chris Garrel qui ne fait pas semblant et qui met tout ce qu'il peut dans le micro.

Au tour des 4 compères de Hurlement qui avaient décidé d'en découdre à domicile ce soir, j'attendais ce moment avec une réelle impatience car la découverte de ce groupe avec leur dernier album "Terreur et Tourment" en juin dernier ne m'avait pas vraiment laissé de marbre. Une influence marquée ADX et Manowar, bref Hurlement nous assène un Heavy Metal puissant et mélodique dans lequel il est facile de rentrer et on prend vraiment du plaisir à les voir sur scène avec leur look de Hardos 80's, cheveux longs, bracelets cloutés et veste à Patch. Le Gorg le bassiste est impressionnant et envoie du gros bois, le chanteur Alexis dit le Warnabot avec ses cheveux presque plus longs que son corps tient bien le front de scène et François avec sa Flying V rouge passe en revue les riffs et les bons plans mélodiques qui font toute la qualité des compos de Hurlement. Le batteur à l'arrière ben c'est pareil, il est dans le ton ou plutôt dans le rythme. le set a duré une petite heure avec des points d'orgues comme Broceliande, Moine Guerrier ou Prince Noir, des titres qui résonnent vraiment comme des hymnes à la gloire du Heavy Metal.. Putain je me suis pris à Headbanger comme un malade ! Merci les gars.

Le temps d'une bière pour se rafraîchir le gosier et s'hydrater le cerveau mis à mal, Chariot monte sur la petite scène du Klub, et là petite surprise pour Pete Franklin a qui on vient fêter un Happy Birthday pour ses 54 ans qu'il aura le lendemain. Apres ce sympathique interlude, la leçon de Heavy Metal peut commencer..

Chariot est une légende du Heavy Metal Britannique, ils n'ont pas la popularité de Maiden mais ils sont là depuis l'origine de la NWOBHM, pour ceux à qui ça parlerait, London East End, le Ruskin Arms, Le Marquee Club, la boutique Shades dans les années 80 sont les lieux que fréquentaient aussi Steve Harris, Dennis Stratton ou Cliff Evans…

Je les ai connu comme beaucoup de ma génération dans les années 80 lors de leurs passages en France mais aussi au Marquee Club. Ils n'ont pas résisté aux années 90 et se sont séparés - la reformation a lieu dans le milieu des années 2000 avec un nouveau guitariste et 2 nouveaux albums.

Bon passons au concert, ça démarre fort avec When the Moon Shines de leur premier album, puis un Living on the Edge, pas leur meilleure compo mais qui reste efficace en live. S'en suit 3 titres plus récents dont l'excellent Make Believe de leur album sorti en 2006. Toute la suite sera axée sur leur début de carrière avec Horizon, une ballade bien riffée, Screams the Night, Run with the Pack puis Warriors. La Jackson RR rouge de Pete fume, une corde pete, il repartira avec une autre RR bleu celle ci. Paul le nouveau guitariste n'est pas en reste, il apporte vraiment au groupe avec son jeu de guitare très inspiré rappelant Gary Moore, ça joue très très fort et précis.
Le décibel-mètre à l'arrière de la scène affichant fièrement ses 105-115 Décibels en permanence… Faut dire que les 4 doubles bobinages de Pete et Paul sont très sollicités et renforcés par les vrombissements de basse de John et un Jeff à l'arrière qui ne cesse de frapper ses futs… Plus quelques centaines de Watt de Marshall Hurlants pour à peine une centaine de personnes dans une salle pas plus grande que ma salle à manger, ça pète lourd. J'ai eu les oreilles qui ont sifflé longtemps après de ce concert "Loud & Warm" au Klub de la rue St Denis…
Les quelques vieux au devant de la scène à 50 cm du Chariot sont en transe, ça déménage sévèrement, Pete, John et Jeff sont aux anges aussi et surpris par l'accueil parisien aussi chaleureux.

Le concert touche à sa fin, le rappel est naturel : Love Me or Leave Me puis, alors que je m'y attendais un peu, en me mettant à gueuler le titre suivant comme si c'était une évidence… clin d'oeil et pouce levé de John et Paul, c'est parti… "Le Klub Ain't a Bad Place to Be".

La messe est dite, merci Chariot, revenez quand vous voulez, votre Heavy Metal n'a pas vieilli, c'est d'une grande classe, simple, puissant, efficace.

Merci aussi à JP Binois l'organisateur car il faut de la foi et de la passion pour oser ce genre d'évènement… Ce soir 87 personnes se sont présentées aux forges du Klub pour y battre le fer. Il rentre dans ces frais. Alléluia !