Blind Guardian + Orphaned Land @Paris Le Bataclan 14-04-2015

le Mardi 14 Avril 2015, Le Bataclan



Orphaned Land

Cela ne fait pas beaucoup de temps que je suis en région parisienne pour y faire tous les concerts, et du coup je n'étais pas là lors du dernier passage dans la capitale de nos chers teutons de Blind Guardian. Quand j'ai appris qu'ils n'étaient pas venus depuis 2010, soit pour la tournée d'At the Edge of Time, je me suis dit que je ne pouvais rater ça pour rien au monde. Une pensée qui n'est devenue que plus forte quand le nom d'Orphaned Land a été annoncé pour les soutenir. À ce propos on peut se demander pourquoi Orphaned Land est là, vu qu'ils n'ont pas sorti d'album récemment, et qu'ils sont déjà passé en France pour plusieurs dates fin 2014 pour fêter les 10 ans de Mabool. Quant à Blind Guardian, si vous lisez ceci, vous n'êtes pas sans savoir que leur dernier album est sorti en janvier dernier et se nomme Beyond the Red Mirror. Pour ma part, je ne suis pas entièrement convaincu par ce manifeste. Si les bonnes idées sont là, il manque l'emphase et l'ambition qui caractérisait l'excellent At the Edge of Time et nombre de leurs précédentes offrandes. De plus, à mon humble avis - et qui semble largement partagé - cette nouvelle offrande ne bénéficie pas d'une production qui la met correctement en valeur. En revanche les allemands sont toujours réputés comme un excellent groupe de scène, toujours énergiques malgré des musiciens qui commencent à vieillir un peu.

Les portes du Bataclan s'ouvrent à 18h, devant une immense file d'étranges gens aux cheveux longs et soyeux, portant évidemment les t-shirts de leur groupe teuton favori. Orphaned Land débute pourtant son show à 19:15, ce qui laisse un long temps d'attente assez gênant dans la salle. On connaît les préférences des salles parisiennes pour finir les concerts pas trop tard, mais afficher des horaires très tôt, plus d'une heure avant le début des hostilités, me laisse dubitatif.

Les lumières s'éteignent enfin dans un Bataclan bien rempli, de la fosse au balcon. La configuration de la scène ne laisse que peu de place à la première partie, puisqu'ils doivent se contenter uniquement du devant de la scène, batterie comprise. On a toujours dit qu'Orphaned Land était un groupe proche de son public ; ça s'est encore vérifié ce soir-là, au sens propre comme au figuré.

Kobi Farhi en particulier est majestueux. Majestueux dans le sens où sa gestuelle est hypnotique, sa voix chaude et suave nous enchante, le tout en étant habillé d'une simple djellaba et de bracelets exotiques. Il exécute même quelques pas de danse lors de passages instrumentaux. À ses côtés, Idan (le nouvel arrivé dans le groupe) et Uri jouent le rôle du rouleau compresseur, lâchant leurs riffs tranchants en faisant bloc, autant dans la gestuelle que dans la musique. De l'autre côté de la scène, Chen s'occupe de la guitare lead, mais se fait un peu timide. Avoir 1500 personnes devant lui semble le gêner un peu, mais au fil du show il se détend, et sourit de plus en plus, prenant même la pose pour les photographes. Le batteur Matan est peut-être celui de la bande qui montre le plus d'enthousiasme : large sourire, cheveux au vent, on sent qu'il est heureux d'être là. C'est d'ailleurs le seul point positif d'avoir une scène aussi petite : on voit correctement le batteur.

Vous remarquerez que dans le line-up énoncé ci-dessus, on ne trouve que des instruments traditionnels du heavy metal, et absolument rien spécifique à la musique orientale, et pour cause, tous les sons traditionnels orientaux sont enregistrés. Yossi Sassi ayant quitté le groupe l'an dernier, il ne reste donc plus personne pour jouer des instruments folkloriques, ni même du clavier pour faire semblant. Ce n'est pas encore trop gênant parce que les musiciens se débrouillent très bien pour assurer la partie ''metal'' du show, mais il y a quand même un petit manque. Le manque se fait par contre un peu plus ressentir lorsqu'on entend des voix féminines, elles aussi entièrement enregistrées. Tant qu'à parler des déceptions, même minimes, je note au passage que le growl de Kobi Farhi se fait de plus en plus difficile, avec l'âge probablement, et ça doit être pour ça que seuls deux morceaux avec des growls (Barakah et Birth of the Three) figurent dans la setlist. Dommage aussi que la setlist soit si courte (45-50 minutes), mais on a rarement plus pour une première partie. J'ai manqué Orphaned Land quand ils sont passés en fin d'année dernière en tête d'affiche, je ne peux m'en prendre qu'à moi-même … Très sympathique première partie donc, mais à revoir dans de meilleures conditions.

1. All Is One
2. The Simple Man
3. Barakah
4. The Kiss of Babylon (The Sins)
5. Birth of the Three (The Unification)
6. Olat Ha'tamid
7. Sapari
8. In Thy Never Ending Way (Epilogue)
9. Norra el Norra (Entering the Ark)

Blind Guardian

La pause entre les deux groupes est pour moi l'occasion de me faire aborder par deux individus étranges, une petite blonde et un grand chevelu, d'un ''Salut, c'est toi le loup arctique ?'' Euh … oui ! ''Ah, mais bien sûr, c'est Pistache et MightyFireLord !''. Bref, on taille le bout d'gras (très joli ton t-shirt Elvenstorm, Mighty), jusqu'à ce que les lumières s'éteignent, le temps pour mes acolytes de se trouver une place pas trop loin, et moi de me ruer dans le pit photo. Et ça démarre par le titre épico-symphonique teuton par excellence, j'ai nommé The Ninth Wave ! Étant une des bonnes surprises du dernier album, ce morceau a tout pour devenir un classique du groupe, et ce n'est pas pour rien qu'il est désormais systématiquement choisi pour ouvrir les concerts. André m'avait dit, peu avant en interview, que c'était ce qu'ils avaient de mieux pour débuter leur show, et il avait raison le gaillard ! En un seul morceau, Blind Guardian a (re)mis le public parisien dans sa poche. ''The ninth waaave ! I can feel it's coming, the niiiinth wave !'' Et c'est parti pour la séquence karaoké …

Car oui, avec d'une part un public extrêmement fidèle et d'autre part des hymnes en pagaille issus de toute la discographie, Blind Guardian a su faire participer son public. Le point d'orgue est atteint sur Valhalla (qui date quand même de 1989 !), dont le refrain a été chanté pendant quatre minutes non-stop par le public (les vidéos postées sur youtube faisant foi : https://www.youtube.com/watch?v=aUA00zMldm4 ). Difficile de décrire le sentiment grisant quand on est au milieu de 1500 personnes à scander: ''Valhalla ! Deliverance, why've you ever forgotten me ! ''. L'émotion était palpable quand on voyait le sourire des membres du groupe.

En plus de promouvoir le dernier album (dont quatre morceaux en sont issus), les teutons ont été dans l'obligation de composer une setlist qui convient à tous, en essayant de couvrir du mieux possible toutes les périodes, ce qui, au vu de leur discographie, n'est pas aisé. Ils sont pourtant parvenu à offrir un beau tour d'horizon de leur carrière, même si certains ''monuments'' (pour moi en tout cas) sont ignorés, A Night at the Opera en tête. Dommage aussi de ne pas avoir eu un Sacred Worlds, que j'imagine dantesque en concert. Pour se consoler, on aura tout de même eu The Last Candle, ou Banish from Sanctuary, qui ne sont pas très fréquents sur les setlists. Et de toute manière, difficile de blâmer le groupe quand il nous a offert environ 2h10 de musique ! En réalité, le groupe a quitté la salle au bout d'1h30, mais est revenu pour un premier rappel de trois titres, puis une seconde fois, pour encore trois titres. C'était à n'en jamais finir, pour le plaisir de tout le monde ce soir-là.

Du côté des protagonistes, l'envie et l'enthousiasme étaient évidemment présents et visibles, pour Hansi le premier. Ce cher lutin nous a gratifié de ses plus fines plaisanteries : ''Maintenant on en a fini avec ces conneries acoustiques'' nous a-t-il déclaré à la fin de quelques morceaux proposés justement en version acoustique. Il peut sans conteste rivaliser parmi les meilleurs frontmen du genre, aux côtés de Tobias Sammet notamment. Les collègues d'Hansi ne sont pas en reste, bien dynamiques sur scène, mais nettement moins dans la théâtralité. Leurs sourires nous prouvent qu'ils apprécient le moment autant que nous, même si André et Marcus paraissent un peu fatigués. Le seul point négatif que je trouve concerne les deux membres de la tournée, Barend Courbois à la basse et Michael Schüren aux claviers, qui restent cantonnés à l'arrière de la scène, sans s'approcher une seule fois du public. On frise le manque de reconnaissance pour des gens qui accompagnent le groupe depuis plus de dix ans, surtout pour Barend qui est quasiment intégré au groupe.

Pendant ce temps-là … les vieux classiques de Blind Guardian finissent de nous achever. On aura plus de voix le lendemain, mais ce n'est pas grave, c'est pour une bonne cause. The Bard's Song, et puis l'inévitable Mirror Mirror, pour conclure ce qui risque fort d'être pour moi l'événement power metal parisien de l'année. Tout était en place pour accueillir du mieux possible nos Guardians, avec un excellent public très réactif, et surtout un très bon son, qui finalement a réussi par me faire aimer les morceaux du nouvel album. Il n'y a plus qu'à espérer que nos chers teutons repassent dans moins de quatre ans, l'attente risque d'être longue …


1. The Ninth Wave
2. Banish from Sanctuary
3. Nightfall
4. Fly
5. Tanelorn
6. Prophecies
7. The Last Candle
8. Miracle Machine
9. A Past and a Future Secret
10. Bright Eyes (Heavy Version)
11. Welcome to Dying
12. Imaginations from the Other Side

Rappels 1
13. Into the Storm
14. Twilight of the Gods
15. Valhalla

Rappels 2
16. Wheel of Time
17. A Bard's Song
18. Mirror Mirror

Spéciale dédicace aux amis somiens présents ce soir-là (MightyFireLord, Pistache, et Furaxyn retrouvé à la sortie), après tant d'émotions nous avions bien besoin d'une bière fraîche ...

10 Commentaires

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pistache - 24 Mai 2015: Ah bon heureusement alors :)
LeLoupArctique - 24 Mai 2015: Enfin, si tu préfères l'eau du robinet :p
pistache - 24 Mai 2015: Oui l'eau du robinet et si possible lorsqu'elle n'est pas potable et qu'elle vient des toilettes ^^
LeLoupArctique - 24 Mai 2015: Je vois que madame a des goûts de luxe ...

Ou des goûts de chiotte plutôt ^^
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