Blind Guardian + Orphaned Land, 14 avril 2015, Paris

le Mardi 14 Avril 2015, Le Bataclan



Orphaned Land

Un live report du concert de Blind Guardian ? Et beh, c'était cool. Voilà, salut et merci d'être venu hein !

Ok, ok, ça va, on va quand même développer un minimum. C'est lors d'une belle journée d'avril ensoleillée que… bon, je vous épargne l'intro cucul la praline. En fait non, j'aime bien les intros.

Après quelque flânerie parisienne et quelque délestage de devises chez ce bon vieux Sieur Gibert Joseph en échange de moult objets qui ressemblent ma foi à une sorte de petite assiette trouée contenant "soi-disant" les œuvres des troubadours représentés sur les gravures de leurs enveloppes, prenons donc la diligence mécanique géante afin de faire route en direction de ce fameux haut-lieu de toutes sortes d'activités nocturnes de la capitale, j'ai nommé le Bataclan. Selon la rumeur une bande de bardes venus de Prusse y donnerait ce soir quelque représentation fort attendue…

Blind Guardian à Paris, qui n'y sont pas venus depuis presque quatre ans (septembre 2010), avec en ouverture rien d'autre qu'un des groupes de metal les plus populaires du proche orient (si ce n'est LE plus connu) : Orphaned Land. Ça en jette. Non ?! Ben je ne sais pas ce qu'il vous faut ! Vous préférez peut-être le soleil et les petits oiseaux tout-ça ? C'est bien ce que je pensais…

Alors que la salle se remplit lentement mais surement, les israéliens montent sur scène peu avant 19h30. Orphaned Land semble jouir d'un public extrêmement dévoué, à en croire l'énergie et la participation dès le premier titre joué. Le concert a débuté à peine depuis cinq minutes, et l'ambiance ressemble déjà à celle d'une soirée bien entamée ! Le quatuor enchaine les titres en ne manquant pas de remercier chaudement l'audience qui le lui rend bien. La bonne humeur communicative du batteur Matan Shmuely (c'est le moins qu'on puisse dire…) et des autres membres enflamme le Bataclan, on regrettera juste l'absence d'instruments typiques du folklore oriental, ou même d'un synthé pour faire la blague.

Quelques mots inévitables à propos du conflit israélo-palestinien de la part du chanteur Kobi Fahri, pour en fait dire qu'on n'en a rien à foutre de la politique et que ce soir seul le metal compte. Ça tombe bien je n'étais pas resté dans mon canapé devant LCP, pour une fois.

Le seul morceau de folklore sera finalement une danseuse libanaise qui accompagnera le groupe sur deux des titres de sa setlist, qui se terminera au final un peu plus tôt que prévu (malgré un début un peu en retard… cherchez l'erreur). Le groupe remballe sans rappel, c'est la dure loi des premières parties.

Pour ma part je n'ai pas été spécialement réceptif à la musique de Orphaned Land, mais à en croire les fans du groupe ce soir c'était du bon. Je dois malgré tout reconnaître que le groupe arrive à créer une communion avec le public avec une facilité déconcertante, à ce point c'est assez rare pour être souligné. Et finalement, même si j'ai eu du mal à m'imprégner de leur art, j'ai trouvé que tout ça s'était vite terminé, j'en aurais bien repris un peu.

Mais, relativisons, rien de grave, ce soir on est venu aussi et surtout pour Blind Guardian, et pas mal de monde semble être là dans cette optique au vu de la vitesse à laquelle se remplit la salle durant l'entracte.

Setlist de Orphaned Land :
1.    All Is One
2.    The Simple Man
3.    Barakah
4.    The Kiss of Babylon (The Sins)
5.    Birth of the Three (The Unification)
6.    Olat Ha'tamid
7.    Sapari
8.    ?
9.    Norra El Norra (Entering The Ark) + Ornaments of Gold (Outro)

Alors en pleine séance infructueuse de cache-cache-sms (c'est le nouveau jeu à la mode dans les soirées parisiennes huppées) avec quelques amis que je déciderai finalement de ne retrouver qu'en fin de concert, les premières notes de l'introduction orchestrale du premier titre du dernier album de Blind Guardian me ramènent aux choses sérieuses. Tiens là pour le coup, ils commencent plus tôt que prévu. On ne va pas s'en plaindre !

Blind Guardian

Le quatuor-plus-deux (pour la scène, un bassiste et un claviériste en plus du line-up régulier c'est plus pratique) débute donc la soirée avec le titre fleuve "The Ninth Wave". Choix ambitieux, mais qui fonctionne. Le public est unanime et réserve un accueil triomphal à Hansi Kursch et ses amis, et c'en sera ainsi tout au long de la soirée. Après chaque chanson jouée, le groupe est obligé de calmer les ardeurs de l'audience afin de pouvoir continuer. Les acclamations sont à chaque fois aussi fortes que celles que l'on peut voir en toute fin du concert d'autres groupes, ce qui prouve que le groupe a su se construire une solide fanbase à travers ses plus de 25 années de carrière, et que peu de monde est présent ce soir uniquement par hasard.

Comme toujours, le très joueur Hansi monopolisera toute l'attention entre les titres, que ce soit pour raconter des conneries ou bien présenter les chansons, ce qu'il s'appliquera à faire pour tous les titres de la setlist. Et cela semble convenir aux autres membres du groupe qui de toute façon semblent plutôt discrets sur scène. Pas distants, mais simplement discrets. Et également humbles et semble-t-il très touchés des ovations reçues pendant toute la soirée à en croire leurs mines réjouies.

La setlist traversera allègrement la désormais fournie discographie des Guardians, allant des bons vieux brûlots speed comme "Banish From Sanctuary" ou "Welcome to Dying", aux incontournables "Nightfall" ou encore "Bright Eyes" qui sonnera la fin d'un petit set acoustique sympathique composé de "Miracle Machine" et de "A Past and a Future Secret", sur ces très recherchés mots du chanteur "Now we're done with the acoustic shit." Tout en finesse. Les titres du dernier album sont plus que bien accueillis… malgré les avis mitigés que l'on a pu lire à son propos. Il faut dire que l'aspect "live" donne une tout autre dimension à ces titres et comble le manque de puissance et de dynamisme qui peut se faire sentir, mais aussi que Blind Guardian fait partie de ces groupes qui font ce qu'ils veulent de leur public, au point qu'ils pourraient lui jouer n'importe quoi qu'il applaudirait encore (et moi le premier !).

Du speed, de l'acoustique, mais aussi de l'orchestral, avec comme déjà précisé le fameux "The Ninth Wave", mais aussi et surtout "Wheel of Time" de l'album précédent qui fait son petit effet en live. Et puis encore des speederies comme "Tanelorn". Mais aussi et surtout "The Last Candle", avec le couplet final qui sera repris par le public pendant plusieurs minutes après la fin de la chanson, et ce malgré les plusieurs mais vaines tentatives du batteur Frederik Ehmke de stopper la machine en tapant partout sur ses toms. Cette chanson est un bon résumé de cette soirée, la salle entière chante sur toutes les chansons du groupe sans exceptions, parfois en accompagnement de Hansi et de ses choristes, parfois seule. Pour reprendre les dires de l'ami d'un ami (de l'oncle de la demi-sœur par alliance de mon voisin) : "un concert de Blind Guardian, c'est un peu un karaoké géant". Hansi signalera d'ailleurs que les concerts de cette tournée seront enregistrés afin de sortir un prochain album live du groupe. Honnêtement, "The Last Candle, Live in Paris" a du potentiel pour y figurer !

On aura aussi droit à "Imaginations from the Other Side", parce qu'il ne faut quand même pas déconner. "Let's get crazy one last time tonight!" pour ne pas citer. C'est là-dessus que le groupe s'en va prendre une pause bien méritée. Le temps est passé très vite, mais cela fait déjà plus d'une heure que le groupe est sur scène sans interruption.

Ça hurle, ça chante, ça tape des pieds, des mains… un rappel en bonne et due forme. Et les allemands sauront le récompenser, par le classique "Into the Storm" et son intro "War of Wrath" tirées de ces fameuses interludes de l'album "Nightfall in Middle-Earth". Et par le single du dernier album "Twilight of the Gods" et son refrain taillé pour la scène. D'ailleurs en parlant de taillé pour la scène, ils nous achèveront avec le classique parmi les classiques "Valhalla".

C'est là-dessus que le groupe s'en va prendre une pause bien méritée. Ça hurle, ça chante, ça tape des pieds, des mains… un rappel en bonne et due forme.
Tiens, j'ai déjà vu ça…

Second rappel, et celui là aussi sera grandement récompensé. Ils reprennent sur la symphonique "Wheel of Time" et son passage instrumental aux parfums d'orient durant lequel les gars d'Orphaned Land et leur danseuse auraient pu être les bienvenus… mais il manque un truc. Pour tous ceux qui ont déjà assisté à un concert de Blind Guardian, ou bien vu un DVD live, ou bien écouté un album live, ou bien même pour les fans n'ayant jamais eu la chance de faire partie des catégories précédentes, il manque un truc. LE truc. La traditionnelle inévitable sempiternelle classique de chez classique acoustique "The Bard's Song (in the Forest)", qui une fois n'est pas coutume sera reprise en chœur par le public dans son intégralité, ce qui une fois n'est pas coutume ravira les musiciens qui semblent avoir atteint les limites fixées par l'anatomie du visage humain en ce qui concerne le sourire. Ah, et puis juste un truc avant de partir, "Mirror, Mirror".

Une soirée d'anthologie. Les lumières reviennent le temps au groupe de faire ses adieux, et les visages réjouis se comptent par dizaines dans la salle.

J'avais assisté à leur passage en 2010 à l'Elysée Montmartre, et j'avais déjà trouvé ça grandiose, cette fois c'était pareil mais en mieux. Le son était encore mieux (particulièrement sur les parties symphoniques), l'ambiance était encore plus dingue, la setlist était quasiment parfaite (toujours pas de "Majesty" !). Je pense ne pas trop m'avancer en disant que je suis loin d'être le seul qui va garder un superbe souvenir de ce concert.

Et pour terminer la soirée, un petit rafraichissement bien mérité avec les sommiens présents ce soir-là : Pistache, Furaxyn et LeLoupArctique.

En espérant que les Guardians repasseront dans le coin avant 2020 !

Setlist de Blind Guardian:
1. The Ninth Wave
2. Banish from Sanctuary
3. Nightfall
4. Fly
5. Tanelorn (Into the Void)
6. Prophecies
7. The Last Candle
8. Miracle Machine (Acoustique)
9. A Past and Future Secret (Acoustique)
10. Bright Eyes
11. Welcome to Dying
12. Imaginations from the Other Side
Rappel :
13. War of Wrath (Intro) + Into the Storm
14. Twilight of the Gods
15. Valhalla
Rappel 2 :
16. Wheel of Time
17. The Bard's Song - In the Forest
18. Mirror Mirror + At the Edge of Time (Outro orchestrale)

6 Commentaires

0 J'aime

Partager

MightyFireLord - 22 Avril 2015: C'est parce que dans ces soirées on y parle espagnol. Mais merci quand même (c'est corrigé) :)
Salvarode - 22 Avril 2015: J'aurais plus cru que c'était l'allemand qu'on parlait lors d'un concert de Blind Guardian. De rien ;)
furaxyn - 24 Avril 2015: Du régal et encore du régal cette soirée ! 'Faut dire, j'avais encore jamais connu un concert aussi bourré en refrains repris. Rien à ajouter Mighty. Orphaned Land était pas mal aussi, mais la prochaine fois, ce sera mieux sans playback, s'il vous plait (soyons exigeant ^-^) !
Arthron - 26 Avril 2015: Rhoo la soirée de fou... Dire que j'ai manqué ça. Beau live report qui donne l'eau à la bouche ! Merci.
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Le Bataclan

photo de Le BataclanParis, Ile-de-France, France
En savoir plus

Orphaned Land

Folk Death - Israël
En savoir plus

Blind Guardian

Power Mélodique - Allemagne
En savoir plus