Bestial Blasat Festival 2011

le Samedi 28 Mai 2011, Dock Club 412



Armageddon Death Squad

Lieu: le Dock Club 412 à Marange-Silvange, endroit sympathique bar assez grand avec au fond une salle de concert aménagée avec plus de cœur que de moyens mais là n'est pas l'important.

Différents groupes sont déjà arrivés lorsque je me pointe vers 17H30, Nephren-Ka et Temesta.

Ils seront quatre ce soir, en plus des deux cités, il y aura Armageddon Death Squad et Whoresnation. Le temps passe à la même vitesse que celle ou nous éclusons quelques bières et lorsqu'un silence assourdissant s’installe, on comprend que ça va commencer.

Il est 20H30 lorsque Armageddon Death Squad monte sur scène, l'honneur et accessoirement, la difficulté d'ouvrir le festival, leur revient. Ils seront trois sur scène ce soir, le bassiste ayant joué les filles de l'air. Tan pis pour lui parce que dès "No compromise" les strasbourgeois vont attaquer fort.

Le son du groupe est compact mais c'est la qualité des compositions qui fait mal, ce sera d'ailleurs une constante invariable tout au long du festival, Syl et Dr W les deux gratteux envoient des riffs ciselés sur lesquels Leim assure un tempo impérial, la voix de Syl oscille entre chant semi-clair et growl en fonction des passages.

The comet, second titre arrive dans la foulée et là deux constats, le chant de Syl tient plus que bien la route mais c'est surtout son jeu de guitare qui interpelle, technique, précis, doté d'un son d'une propreté sans faille les différents plans de tapping ultrasoniques et autres sweep encadrés par la rythmique de Dr W vont rendre ce show plus qu’intéressant.  

Nous aurons droit à des titres expérimentés sur scène qui devraient donner lieu à un EP, je ne suis pas certain que les titres soient définitifs aussi, je mettrais plutôt l'accent sur leur efficacité.

Bien que d'obédience Black Metal, les compositions sont très techniques et le chant de Syl reste très perceptible. Un manque d'expérience se fait parfois sentir mais pour ma part, j'ai trouvé qu'ils ont assuré le show.

Bien quel salle soit encore tiède, les strasbourgeois ne vont pas démériter et au final, après une quarantaine de minutes sur scène ils sortiront salués et applaudis.

Bonne entrée en matière.

Temesta

Temesta prend la relève et là on change de domaine passant du Death Metal technique des Armageddon Death Squad (nom de groupe / titre emprunté au Impaled Nazarene ?) au Grindcore (Uiiiiikkkkk !!!!!) qui tâche.

Perso, je ne suis pas un gros fan du Grind, j'en aime le côté Keupon ultra speedé mais bon au delà, c'est pas mon truc, c'est donc avec un certain recul mais aussi dénué de tout préjugé que je assister à leur show.

D'emblée, ça avoine TRÈS fort, si le nain atomique qui leur sert de chanteur assure comme une bête, le groupe derrière lui n'est pas mal non plus avec une mention spéciale pour le guitariste (ex Nephren-Ka) il porte à lui seul la structure complexe des morceaux avec une facilité déconcertante.

Si un titre m'a interpellé au milieu de plein d'autres, j'ouvre une parenthèse pour préciser aux non initiés du Grind que schématiquement, ce style consiste à hurler à l'aide d'une technique vocale basée sur des cris aigus et vocables graves, des textes  débitées si rapidement que le temps d'un battement de cil trois titres sont passés, fin de parenthèse, revenons au titre, il s'agit de Sarkolocaust.

La conviction du nain atomique tenant le micro est totale, ses sauts, ses harangues font monter la température d'un cran et les premiers slams et pogos apparaissent.

Le reste va être du même calibre, pas de temps mort, ces mecs envoient les titres avec force et aplomb, le public chauffe, chauffe, le show ne peut pas avoir été travaillé, la spontanéité du nain atomique, sa façon de courir, s'agenouiller sous l'effort vocal, ses sauts dans le public...

Pas de show ici, rien que de la sueur, du plaisir et du bruit.  

Ces auvergnats savent comment chauffer une salle, à la fin du set on est tous KO debout et tandis qu'ils remballent le matos, je croise des regards respectueux, "plein la gueule" me dira un mec.

J’achèterais leur Split à l'issue du concert histoire de garder une trace de cette énergie reçue.

Je confirme, plein la gueule.

Nephren-Ka

Nephren-Ka arrive enfin sur scène, leur show va amener ce festival au point culminant parce que d'emblée, il va vite être clair qu’ils ont une expérience scénique plus importante que celle des autres groupes présents ce soir là mais aussi, parce que leur Brutal Death va mettre tout le monde d'accord.

Je connais leur MCD par cœur, dire que j'attendais Lord of Treason est en dessous de la réalité, je VOULAIS ENTENDRE Lord of treason joué à bloc et sans limites. Moi et tous les furieux présents, on le prendra dans le tronche ce foutu titre mais revenons au début du set.

Laurent hurleur de son état, se tient au milieu de la scène, tête baissée, Alex à la basse sur sa gauche, Seb à la gratte à droite et Thibaud aux enclumes guettant le départ, après une intro de 30 secondes The dazzling revenge ouvre les hostilités et d'emblée, Laurent prend possession des lieux.

Le mec est impressionnant, chanteur jusqu'au bout des ongles, il n'aura de cesse d'haranguer le public, descendre de scène pour chanter au milieu des mecs qui l’accueillent avec un sourire immense mais, Laurent n'est pas à lui seul, Nephren-Ka.

Mention spéciale au groupe, Thibaud est impressionnant sur scène, ce jeune mec possède une frappe démentielle quand à sa technique... Alex m'a scotché, le son de sa basse, la précision de son jeu est monstrueuse quand à Seb, il est le pivot du groupe, enchainant des rythmiques ultrasoniques en assurant les chœurs le mec est inhumain alors bien sur, lorsque l'on dispose de mecs de ce calibre, on peut se lâcher.

Et ils vont se lâcher, Final stage to godhood, Lord of treason, Centerpiece et autre the Feyd vont chauffer à blanc la salle, les pogos sont partout, des slammeurs se jettent dans un public qui n'attend que ça. Furie, c'est le mot qui décrit le mieux la prestations des sorciers noirs.

Même si Laurent aménage quelques micro pauses annonçant Gom Jabbars's trial ou un inédit ou le final et définitif Revenge and supremacy, personne n'a le temps de souffler.

On sent que la réaction du public les dépassent, ils ont beau être mieux armés que les autres groupes présents ce soir, la réaction du public est unanime. Alors que le dernier titre est fini, le public en redemande, Laurent scotché met un moment à comprendre puis demande à l’organisateur si ils peuvent envoyer un dernier missile. Ce sera oui.

Le final de la prestation sera à l'image de ces mecs, rapide, précise, pêchue. Je croiserais plus tard Laurent, pas tout à fait redescendu, Seb aux anges Alex qui me demandera "on a été bons ?" et Thibaud discret et souriant.

De mon point du vue, ce fut le meilleur show du festival et quelque chose me dit que je n'aurais pas été le seul ce soir là, à le penser.

Je finis ce Live-Report avec Whoresnation.

N'ayant pas assez de matière pour référencer le groupe sur ce site, vous ne trouverez pas non plus de galerie photo et c'est dommage car ils le méritaient autant que les autres.

Amis du Grindcore, c'est sur cette note que va se finir le festival, si Temesta avait engagé les hostilités sur ce terrain, Whoresnation va aplatir toute résistance.

Même si avec eux on est à "l’extrême de l'extrême" comprenez 54 titres en 7 secondes trois quart (55 ?), il n'y a rien a jeter.

Le Fun fait partie de leur show, l'humour décapant de leur chanteur fait mouche en plus le mec est en mode Megawatt, putain de prestation qu'il nous offre ce soir là, il y a bien le gratteux assurant avec aplomb mais ils sont éclipsés par la tornade à lunettes qui tient le micro.

Les Whoresnation m'ont filé la banane et pourtant, après la presta des Nephren-Ka... mais putain, ils étaient contagieux et même si tout ce que j'ai compris des textes des Whoresnation se résume à quelques Uiiiiikkk et autres Ourglll, ils m'ont fait me marrer et headbanger comme un malade.

Set (forcément) intense et très réussi. Une bonne façon de conclure ce festival placé sous le signe de la bonne humeur, la bière et le bruit.

Merci au Dock Club 412, sa serveuse aussi sympa que son look était canon, son ingé son au top sa bière aux fruits rouges. Putain de soirée.

HeadCrush
 

9 Commentaires

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infestuus - 28 Juin 2011: Oui , il y'a des putains de belles photos .
Dommage que tu ne sois pas venu au Hellfest , c'était énorme , autant au niveau des groupes que des rencontres . A bientot l'ami et le bonjour à ton fils .
HeadCrush - 28 Juin 2011: Je vais être au Wacken Open Air, pour qu'il n'oublie jamais ses 18 balais (note qu'avec toute la bière qu'il va boire...).
albundy57 - 29 Juin 2011: Salut camarades!
En tout cas un grand merci à toi Headcrush pour ce live-report qui me donne chaud au coeur!
Je suis content que tout le monde ait ressenti cette chaleur et bonne ambiance durant le show, malgré le peu de monde présent.
Pour ma part ce fut le dernier concert death/grind que j'organisais au dock 412.
Et j'avoue que terminer sur une note pareille, je ne pouvais espérer mieux...
HeadCrush - 29 Juin 2011: Le public Metal français est étrange, râleur, exigeant, pointu mais ne se mobilisant que peu.

Au fond, ce n'est pas négatif parce que les concerts ont plus de cœur que de moyens, comme les vrais fans qui eux, font le déplacement.

J'aime ces festivals, sur Paris Le Klub en assure pas mal, 100 Metallos dans...25m carrés...mais j'y ais rencontré des mecs hors pairs.

Content aussi d'avoir pu te serrer la louche.
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