le Vendredi 21 Septembre 2012, Le Chapiteau de la Mer

Oil Carter

Quand quelque chose doit être à l’heure, il y a de fortes chances que je ne le sois pas. Coup de stress au moment de l’impression du billet électronique, coup de pression jusqu’au bus, coup de sprint pour arriver à ce train Cannes-Toulon, coup d’énervement quand la petite amende de 10€ tombe, coup de fatigue pour attraper ce bateau jusqu’à la plage des Sablettes à la Seyne sur Mer et finalement coup de bol quand je vois que les portes ne sont pas encore ouvertes.

Ouf ! Le temps de souffler un peu et de regarder les gens qui m’entoure. À croire que tous ont revêtus leur plus belle tenue Metal, cela augure une bonne soirée. Nouveau coup de pression à l’ouverture des portes et au contrôle des invitations quand ma feuille mal imprimé peine à être reconnu par leur scan. Stress passager, ma feuille passe, je pénètre dans la cour du Chapiteau de la Mer. La foule n’est pas encore très dense, chacun se dirige vers le stand pour se restaurer entre boissons fraîches, bière et hot-dog à la pelle, je bénéficie malgré moi de l’aide d’une personne qui m’a généreusement avancé le reste de monnaie pour me permettre également de me restaurer.

La nuit est belle et la température clémente. Mais très vite, le tenancier du stand se met à hurler : « Bande de trou du cul ! Le spectacle de Metal va bientôt commencer dans le chapiteau ! ». Fou rire général et une masse de gens se dirigent peu à peu à l’intérieur du chapiteau où les quatre membres du groupe Toulonnais Oil Carter se préparent. La foule est relativement peu nombreuse pour l’occasion. Je prends une place dans les gradins, le temps d’évaluer la température, ne connaissant le groupe que de nom.

Et on peut dire que ça commence bien fort ! Une voix grave et puissante, une instrumentation en béton et le mélange Heavy Rock/Metal du quatuor Varois envoie le bois bien comme il faut. J’arrive à capter quelques titres ici où là, « The Punisher », « Volcanic Girl »… Un titre de leur futur album également dont le nom m’échappe. Mais assurément un groupe à suivre. La pêche contagieuse du chanteur a facilement entraîné la fosse à headbanguer comme il faut, moi-même de ma place ne retenant pas quelques mouvements de tête. Une bien belle communication avec le public, également, bien que la répétition du « ça commence à se réveiller » fasse un peu office de remplissage. Néanmoins beaucoup d’humour, y compris avec ce jeune homme essayant désespérément de « nager » sur le public et qui avait visiblement du mal à se faire comprendre.

Pour ce qui est du plus important, le son, c’est du tout bon. Les titres sont tous extrêmement pêchus (même quand le groupe déclare qu’il va « ralentir le tempo »), férocement agréable et ce chant est juste en parfaite adéquation, surtout sur les diverses hurlements balancé ici où là. Les solos de guitare sont extrêmement précis et efficace et le batteur était véritablement heureux d’être là, frappant ses fûts avec rapidité, précision et puissance. La basse était assez inégale, par contre, dans le sens où quelquefois, celle-ci était trop forte et parfois pas assez… Mais les chœurs que le quatre-cordiste apporté était véritablement prenant. Vraiment un gros plaisir, surement un groupe que je reviendrai voir avec un plaisir non dissimulé ! Avant de partir, le groupe est resté sur place vendre quelque tee-shirt et album, le tout avec bonne humeur, bien naturellement !

Lofofora

Le temps d’aller souffler quelques minutes pour reprendre un peu nos oreilles ensanglanté par ce déluge de riff, quelques coups de batterie se font entendre dans le chapiteau. Le groupe est déjà à l’échauffement. Un peu galère au niveau du son, Reuno en profite pour faire un peu d’humour. La bonne humeur est au rendez-vous, en tout cas.

Avec un peu de retard, l’intro se lance. Des samples se lance et « Utopiste » démarre les hostilités. Dès le début, ça joue fort, ça poutre, le public est réceptif et reprends en cœur le refrain. Reuno est explosif et n‘hésite pas à solliciter le public, lui parlant régulièrement le faisant régulièrement intervenir. La plus belle intervention fut d’ailleurs sur le titre « Les Gens » quand le public reprit en chœur tout le premier couplet, ce qui ne manqua pas de plaire à Reuno.

Pendant plus d’une heure (on perd rapidement la notion du temps au milieu de la foule), le groupe balancera un bon best-of de sa discographie avec des titres récents et explosifs (« Mémoire de Singe » et son break imparable, « Elixir » et son circle pit démoniaque, « Enfant du Chaos »…). Lofofora n’oubliera pas non plus ses classiques et ce sont des monstres comme « Macho Blues » où « Dure Comme Fer ».

Du côté de l’ambiance, comme déjà mentionné ci-dessus, c’était tout simplement le feu. Reuno fut extrêmement bavard avec son public, toujours à rigoler avec lui, à lancer de bonne plaisanterie bien sentie… Phil et Daniel, surpuissants dans leurs jeux et toujours le sourire aux lèvres, il n’en faut pas plus pour avoir la forme. Quant à Vincent, son jeu toute en puissance et en rapidité fut tout bonnement impressionnant.

Un double concert tout simplement extra, un gros plaisir de pouvoir enfin voir les Lofofora et une expérience génial avec les Oil Carter. C’est tellement rare d’avoir des grosses écuries dans notre Sud-Est, on peut tout simplement dire qu’on est servi !