le Vendredi 11 Octobre 2013, MJC Picaud

Heart Attack (FRA)

Un concert Metal à Cannes ? Comme d'habitude, c'est vers la MJC Picaud que l'on se dirige. Unique véritable salle multiculturelle de la ville, elle a décidé de faire honneur ce vendredi 11 octobre au soir à AqME, accompagné des Parisiens de Darkness Dynamite et des locaux de Heart Attack, pour leur dernier concert de l'année dans le sud !

Le concert ne débutera qu'à 21h, mais je suis déjà présent dès 18h30, convié à "l'échauffement" des Cannois et à l'étrange manière qu'à Kevin pour tester son micro. Dans la salle, de nombreux musiciens Metal de la ville sont présents, comme Nico, batteur des Koracore, ou bien encore certains membres des Moghan-Ra (l'occasion d'assurer le featuring, on y reviendra). On y croise aussi Julien (guitariste d'AqME) en pleine relaxation sur le délicat toucher de batterie de Christophe, martyrisant déjà ses fûts. Bref, du beau monde pour une belle ambiance.

Il est temps de quitter la salle avant les festivités. L'heure de prendre une petite pause Sandwich, aussi ! Dehors, de plus en plus de monde, la foule grossit à vue d'œil. Je profite de la petite coupure pour échanger un peu avec Chris (guitariste et chœur) et Flora (basse) pour en savoir plus sur la vie du groupe. Petite interview amicale qui sera rédigée sous peu. Je finis tout de même par les libérer, Heart Attack ouvrira le bal, ce soir. Je fais également sur place la connaissance du père et de la chérie de Chris, ce qui me permet d'en apprendre encore davantage sur la vie actuelle de la scène Azurenne. Mais il est l'heure. Tout juste le temps d'enfiler un tee-shirt orné de cette prêtresse chasseuse que je pénètre dans l'arène.

L'introduction est sombre, prenante, annonciatrice du chaos à venir. Quasiment l'ensemble de l'album « Stop Pretending » sera repris. La foule, massive, répondra présente, multipliant les pogos et les circle pit (à noter que la salle contient de nombreuses marches, donc courir en cercle dessus...). Le son, musicalement très propre dans son ensemble, sera à la peine sur les moments plus "mélodiques", nous empêchant souvent d'entendre correctement les passages en chants plus clairs de Kevin ou les chœurs de Chris.

Dans l'ensemble, le live était une invitation au headbang, les rythmiques Deathcore de « 1902 » (le fameux featuring!) furent écrasantes, les élans massivo-mélodique de « Down the Way » hypnotisants, des titres comme « Lazarus », « Stop Pretending » ou « Thrash your Neighbour », clairement taillé pour le live, assommèrent l'assemblée jusqu'au moment où « Blackbox » se décida d'achever une bonne fois pour toute la MJC. Heart Attack était chez eux et ça se voyait !

Darkness Dynamite

Je ne connaissais pas Darkness Dynamite. L'écoute d'une poignée de morceaux ne m'avait pas convaincu plus que ça, un style assez intéressant de Thrash/Metalcore, mais pas foncièrement plus marquant que ça. Les membres se baladent tranquillement dans les locaux, blaguant avec légèreté sur leur merch. Ils ont l'air bien sympathique, dans tous les cas. Place au live, à présent.

Je ne connais pas les noms des titres, le chanteur les annonce en y mettant un accent anglicisé extrêmement prononcé (sans doute beaucoup trop). La première partie du live n'est pas très agréable. Le fait de ne pas connaître le groupe n'aide déjà pas, le son beaucoup trop fort ne donne pas une sensation agréable, à l'écoute. Au bout de trois-quatre morceaux, je me suis même demandé si je n'allais pas attendre dehors. Mais bien m'en a pris d'attendre.

Car la suite sera bien plus intéressante ! Le son se révèlera optimal et l'écoute approfondie bien plus enrichissante. Il y a un groove véritablement intéressant, les deux guitaristes s'en donnant à cœur joie pour provoquer le public par des riffs acérés et de break judicieusement placés. Au niveau du chant, si ça ne révolutionne rien, on reste dans de bons éclats de voix. C'est à la fois viscérale et brutal. La batterie m'a impressionnée. Mais la basse m'a laissé sur ma faim, de même que le bassiste, un peu trop en retrait sur la scène.

Mais leur prestation, enchaînant moment de folie, destruction rythmique, puissance sourde, m'a convaincu et après un bref échange avec Junior Rodriguez, je me suis procuré le deuxième album, « Under the Painted Sky ». Une chronique reviendra dessus d'ici peu. Mais en attendant, place à la tête d'affiche : AqME.

AqME

Je me suis vraiment beaucoup intéressé à AqME lors de la sortie de l'album « En l'Honneur de Jupiter ». J'ai vraiment découvert la voix de Koma sur ce disque, encore davantage sur le dernier « Épithète, Dominion, Épitaphe ». Mais comme tout le monde le sait, Vincent à remplacé le chanteur il y a déjà plus d'un an. Je fais mon mea-culpa : je n'ai pas écouté la réédition de l'album ni l'EP. Complètement refroidi par le départ du premier vocaliste, j'ai laissé un peu le groupe de côté. Leur passage sur Cannes est donc une occasion de renouer un peu avec ce quatuor, surtout après les multiples avis positifs sur Vincent.

En fait, je m'attendais à entendre un live centré sur l'EP et le dernier album. C'est avec un très grand plaisir que je me suis rendu compte que non ! Bien évidemment, beaucoup de titres du dernier disque était présenté, comme « Idiologie » en introduction, « Quelque Soit le Prométhéen (Ou le Nihiliste) » en guise de rappel, l'éponyme « Épithète, Dominion, Épitaphe » (le "Peu importe" hurlés en chœur par la salle) ainsi qu'un titre de l'EP, mélange d'atmosphère lourde et de puissance.

Vincent a vraiment une voix. Plus que le remplaçant de Koma, il insuffle sa propre personnalité à AqME. Pour décrire ça facilement, disons que sa voix est moins grave et caverneuse, et qu'elle gagne davantage en clarté et en émotion, notamment sur des hurlements plus viscéraux. Son chant clair, un peu plus difficile à entendre, s'est révélé plus juste que son prédécesseur. Je me suis du coup senti un peu honteux de ne pas lui avoir laissé une petite chance avant ... *s'en va acheter l'EP « Les Sentiers de l'Aube »*

Du coup, Vincent s'approprie avec une facilité déconcertante le répertoire du "vieux" AqME. Et si les titres ont gagnés une impressionnante puissance, on reconnaît sans aucun souci les classiques « Superstar » ou « Le Rouge et le Noir » de l'époque « Sombres Efforts », ou le si bien nommé « Pornographie » de l'album suivant. La forme communicative des quatre musiciens, jouant et rigolant bien souvent avec un public très réceptif, a suffi à poursuivre une magnifique soirée.

Absent de la track-list du live, personne ne pestera de la non-présence des titres de « Le Fin des Temps ». « Hérésie » est ressorti pour nous asséner un surpuissant « Uniformes » repris avec hargne par la foule, « En l'Honneur de Jupiter » démonte l'auditoire par l'écrasant « Macabre Moderne », le remuant « Le Culte du Rien » et le destructeur « Blasphème ».

Malheureusement, la fin arrive déjà. Il est 0h30, mais on aurait tous pu y rester encore et encore... L'ambiance était au beau fixe pour une triplette live. Constamment, je me demande pourquoi si peu de concerts sont donnés dans le sud-est quand on voit l'effervescence que ça engendre. Une très belle soirée, de très beaux échanges, que demander de plus ? Un petit échange avec Vincent avant de partir et un petit tee-shirt d'AqME mis dans le sac clôtureront cette belle soirée ! À la prochaine !