Anthems Of Steel Fest II

le Samedi 07 Mai 2016, La Salle Emeraude

En l’espace de quelques années, Bressuire est devenue la capitale de Poitou-Charentes dans le domaine de la musique metal. Cela doit en grande partie à l’activité et à la volonté de l’association Anthems Of Steel de faire venir des groupes parfois de renom d’Europe, mais également d’autres continents dans ce trou perdu, au fin fond du Poitou. On a connu la série des Anthems Of Doom, le fameux Brazilian Metal Assault, et depuis deux ans la grande fête d’Anthems Of Steel courant mai. Nous en sommes cette année à la seconde session du Anthems Of Steel Fest. Celle de l’an dernier, marquée par la venue de “Désillusion”, “Thrashback” et “Midnight Priest” notamment, aura connu un franc succès. La deuxième édition prévoit dès le départ du très lourd, comptant de grands espoirs du metal/hard français, mais également des formations étrangères au renom non-négligeable, dont la tête est occupée par les brésiliens de “Vulcano”. Nous avons été au regret de renoncer à la venue de “Crison Storm” de Sardaigne et à “Iron Slaught” du sud-ouest de la France, originellement prévus, pour cause d’indisponibilité. A la place, a été prévu en guise de notables remplaçants les grenoblois d’”Electric Shock” et les équatoriens de “The Grief”. Justement, ce sont ces derniers qui entameront le marathon du samedi. Le vendredi est proposé un Warm Up avec le trio infernal et local: “Manzer”, “Mobütu” et “The Last Tomb”, auquel je n’ai malheureusement pas pris part, en grande partie parce que des concerts de ces groupes ont été maintes fois rapportés et récemment sur Spirit Of Metal. Il parait cependant que ça avait été mouvementé. Ce dont je ne doute aucunement, connaissant déjà bien ce de quoi ils sont capables. Intéressons nous donc plutôt au lendemain, à la Salle Emeraude de Bressuire. Sous le coup des 14-15 heures, les musicos prenaient leurs aises du côté des tables qui avaient été disposées sous le préau. Un petit stand grillades, en plus du bar à l’intérieur des locaux était prévu pour la restauration de l’équipe, mais également des visiteurs. Par rapport à l’année précédente, on peut remarquer des stands de merch un peu moins garnis. On passe des deux rangées de la fois précédente, à une seule. Le nombre de spectateurs va fluctuer selon les heures. A l’ouverture, la foule était encore très clairsemée.

The Grief (ECU)

C’est très étonnant et assez perturbant de voir un groupe arriver d’aussi loin pour faire l’ouverture d’un festival assez local de metal. ça ne semblait pas déranger pour autant les équatoriens de “The Grief” qui faisaient déjà la première partie de la tournée de “Vulcano” aux côtés du groupe thrash metal “Warfect”. Le groupe est parfois catalogué en black symphonique. A l’écoute, il y a bien quelques rares orchestrations enregistrées qui ressortent, mais isolées dans une masse de black death plutôt virulent et au final assez sympathique. Malgré un faible nombre de spectateurs en ce beau milieu d’après midi, “The Grief” n’avaient l’air point gênés. Ils se donnaient visiblement avec quiétude. On peut relever un bassiste particulièrement expérimenté, qui jouait de son instrument aussi rapidement que si cela avait été une guitare. Les membres s’adonnaient même à quelques blagues parfois douteuses, y compris sur la gente féminine, rappelant notamment avec insistance qu’un de leurs symboles représentait un vagin.

Electric Shock

Les premiers français à venir sur scène étaient la fine équipe d’”Electric Shock”, une bande de grenoblois que j’avais déjà eu l’occasion de croiser sur le Zinc, le groupe qui a remplacé “Crimsom Storm” sur l’affiche. La formation a beau être jeune, ne pas encore avoir sorti autre chose que des Eps pour l’instant mais elle présente de solides arguments et un hard rock redoutable, parfois mâtiné de heavy metal. Le set comme le groupe ont connu un franc succès. Ce fut pour beaucoup une des révélations de la soirée. L’équipe ayant ici plus d’espace qu’à Poitiers paraissait nettement plus à son aise. Le chanteur s’est notamment fait davantage remarquer de sa dernière prestation.

Set-List:
1. Intro Prisoner / 2. Judas Children / 3. Dressed to Kill / 4. Bite the Bullet / 5. Too Loud / 6. Play it Rock n’ Roll / 7. Scream My Name / 8. Heavy Metal Resistance / 9. Nice Boys / 10. Beer Ritual / 11. Drowned in the Bar

Zoldier Noiz

Originaire de Montpellier, “Zöldier Noiz” a beau s’avancer tel un anonyme, il s’agit néanmoins d’un grand prometteur du thrash metal français. Le trio qui s’est reformé depuis peu, accueillant une petite dame à la batterie qui répond au nom de Reptiliza, a sorti deux albums, et pratique un thrash metal que l’on pourrait qualifier d’”orthodoxe”. “Zöldier Noiz” a donc répondu efficacement aux amateurs d’authenticité et de puissance ravageuse en interprétant des morceau issus de leurs opus, mais aussi des nouveaux ne changeant aucunement de formule par rapport aux anciens. Beaucoup ont été surpris de leur prestation, à commencer par le batteur/chanteur du groupe “Infamy”, venu en spectateur, impressionné par le formidable jeu de batterie de la demoiselle. Il est clair que la batteuse a fait culpabilisé plus d’un. Je suis certain que nombreux étaient les types ne pouvant imaginer une telle prestation, une telle énergie.

Hexecutor

Autre grande promesse venue de France. On attend à ce jour la sortie de leur premier album après un Ep qui s’est littéralement arraché. C’est une mandale que je me prends à chaque fois que je vois “Hexecutor”. Le public ne s’y trompe pas. Il était impossible au premier rang de naviguer de gauche à droite de la scène tellement on était serrés. Les Rennais ont fait comme à leur habitude, un thrash metal virtuose, vif et agressif, dans la lignée des grandes formations du thrash metal des années 80. Ils ont ajouté quelques autres titres à leur répertoire, certains plus longs, mais génialement fignolés. Un vrai régal qui ne fait que hâter la sortie de l’opus à venir.

Set-List:
1. Macabre Ceremony / 2. Soldiers of Darkness / 3. Phalanx of Damnation / 4. Horrible Visions from the Past / 5. Hangmen of Roazhon / 6. Metal Witchcraft / 7. Visitation of a Lascivious Entity / 8. Hardrockers City

Elvenstorm

On retourne cette fois à l’opposé de la France, du côté de Grenoble, avec un groupe différent. Il n’est pas question de thrash mais de heavy speed. C’est aussi le seul groupe de la soirée qui comporte une chanteuse dans ses rangs. “Elvenstorm” comporte déjà un bagage fort intéressant avec deux excellents albums. Il faut dire que j’étais très impatient de les voir sur scène, sauf qu’ils passaient à l’heure où une grande partie du public sortait dehors pour manger. Cela a eu pour effet de les désarçonner au départ du set. C’est vrai que les premiers morceaux étaient un peu froids, mais ça s’est grandement arrangé en milieu de set au retour d’une grande partie des spectateurs. C’était quelque peu dommage au su de la grande qualité de leurs albums. Et j’en aurai redemandé dans des conditions plus favorables.

Set-List:
1. Intro / 2. Werewolves of the East / 3. Mistress from Hell / 4. Black Hordes / 5. Stand Thy Fall / 6. Raven in a Blackened Sky / 7. Sworn to the Dark / 8. Sirens of Death / 9. Legions of Steel

Warfect

“Warfect” faisait office aux côtés de “Vulcano” de groupe star de la soirée. Parce que les suédois avaient été membres de formations prestigieuses comme “Lord Bellial” ou “Bestial Mockery”, mais aussi parce que le trio infernal a fait paraître trois albums de qualité dont le thrash metal été salué et accueilli très favorablement, y compris même par les aficionados du genre et quelques difficiles. On s’approche néanmoins plus chez eux de la subtilité technique que de la brutalité contrairement aux brûlots servis par “Zöldier Noiz” et “Violentor”, notamment. Plus bay area que teuton, on va dire. Ouais! C’était remarquablement bien fignolé et ils ont délivrer une véritable leçon que l’on était pas prête d’oublier de si tôt.

Set-List:
1. The Prince / 2. Pride from Earth / 3. Purveyors / 4. Evil Inn / 5. Drone Wars / 6. Anatomy of Evil / 7. Resurrect / 8. Exoneration

Violentor

On passe les Alpes et la frontière transalpine pour l’une des grosses sensations de la soirée. Une chose est sûre le nom de “Violentor” est bien mérité. Le trio italien qui le compose a délivré un thrash metal particulièrement abrasif et foudroyant durant plus d’une heure. Le batteur du groupe s’est avéré exceptionnel tellement il tapait vite et sans perdre à aucun moment le rythme très soutenu. Un déluge de coups, un caillassage en règle. Cela avait un effet immédiat sur le public qui appréciait ces titres courts et très violents emprunts d’influences punk et crossover.

Vulcano

Il était tard quand les vedettes brésiliennes de la soirée sont montés sur scène. Ils semblaient tous avoir la cinquantaine bien passée. En fait le groupe officie depuis le début des années 80, c’est une légende du thrash death sud-américain. Bien sûr, tous les membres ne sont pas présents dans la formations depuis les débuts. Il n’empêche que leur prestation était on ne peut plus remarquable et donnait envie même aux plus jeunes. Le set-list comprenait pour ainsi dire, une grande partie de leur carrière. On a ainsi compter des titres issus de leurs débuts. ça bougeait aussi pas trop mal. Il n’était pas très évidemment à croire que le groupe datait des années 80 au vue de la qualité, de la sérénité qui se dégageait. Le chanteur jouait les possédés, mais l’ensemble des membres arrachait parfois un sourire, pas insensibles il semblerait de venir jouer dans des contrées aussi éloignées aux leurs.

Set-List:
1. Satanic Legions / 2. Witche’s Sabbath / 3. The Signals / 4. The Evil Always Return / 5. Awash in Blood / 6. Gates of Iron / 7. Total Destruiçao / 8. Guerreiros de Sata / 9. Legioes Satanicas / 10. Dominios of Death / 11. Spirits of Evil / 12. Ready to Explode / 13. Holocaust / 14. Incubus / 15. Death Metal / 16. Voices from Hell / 17. Bloody Vengeance