Abinaya + Enemy of the Enemy + Dirty BastarZ @Paris Le Gibus 31-05-2015

le Dimanche 31 Mai 2015, Le Gibus Café

    Ce 31 mai dernier au Gibus Café fut l'exemple typique de la petite soirée tranquille et peut-être un peu ratée, mais qui va certainement rester rangée dans la case ''souvenirs impérissables''. Pourquoi ? C'est ce que je vais vous raconter …     Ce dimanche-là, j'arpentais le 11 arrondissement de Paris, à la recherche d'une salle de concert/bar, que je ne connaissais que de nom : le Gibus Café. On y jouait ce soir-là un plateau de trois groupes, et je venais pour le dernier d'entre eux, seul de ma connaissance, dont je peux me déclarer être un grand fan. Abinaya est un quatuor parisien jouant un style assez unique, un metal tribal/ethnique que j'avais directement apprécié en découvrant leur deuxième album, Beauté Païenne, sorti chez Brennus Music l'an dernier. Abinaya était donc accompagné de Dirty BastarZ qui ouvrait la soirée, et Enemy of the Enemy, tous deux originaires de la région parisienne. Je comptais bien découvrir ceux-là directement sur scène.     Ne connaissant pas la taille de l'endroit, et en voyant marqué plus de cinquante personnes sur le sondage des temps modernes (facebook), j'avais prévu d'arriver un peu en avance. Résultat, je suis arrivé très très en avance, car finalement la fréquentation a été beaucoup plus faible. En attendant que le lieu se remplisse, ou au moins un signe de vie de la part des musiciens, je patiente à l'extérieur en compagnie de Tangui, le gars qui distribue des flyers le plus rapidement de la capitale, et qui participe indirectement à la décoration de mon appartement.

Dirty Bastarz

Mais trêve de bavardages ! Du monde s'affaire sur la petite scène, et je me prépare doucement, aux côtés d'un public épars d'une trentaine de personnes (musiciens compris). Les lumières s'éteignent, pour que tout le monde ait l'attention focalisée sur les six membres qui forment Dirty BastarZ. Et oui, six, c'est nombreux, surtout vu la faible taille de la scène, déjà amputée d'un quart par la batterie et ses panneaux transparents. Qu'importe, nos Dirty BastarZ ne restent pas sur place, et bougent du maximum qu'ils peuvent sur le petit espace. Les trois vocalistes se relayent sur le devant de la scène, tandis que les gratteux occupent les côtés. A propos du chant, je remarque assez vite les caractéristiques et les différences des trois ; le dénommé Bro'Lee tient le rôle de frontman, spécialisé dans un chant plutôt deathcore, le Docteur Kero lui se meut dans un hip-hop violent, tandis que le Grand Pazuzu donne une touche reggae à l'ensemble. À noter que les trois micros sont parfaitement complémentaires, et la variété des sonorités donne un résultat avec beaucoup d'impact.





    Côté guitares et section rythmique, il faut bien avouer que je les préfère plus virtuoses et mélodieux qu'ici, mais force est de constater que tout est toujours cohérent avec l'esprit de ce metal fusion. Le set en lui-même est assez court, on tourne autour de quarante minutes. Bro'Lee nous annonce alors qu'avec la trentaine qui approche, ils doivent tout donner maintenant, pour leur prochain titre, qui est un peu leur morceau phare ''Boulimie 2''. Toujours dans la même veine musicale, les six crachent leur haine du gaspillage alimentaire, en parodiant textuellement les moutons de la société de consommations. Si vous avez cinq minutes, n'hésitez pas à visionner le clip, bien réalisé et très parlant. Les Dirty BastarZ nous disent à bientôt, et de mon côté, s'ils refont des dates à Paris, je n'hésiterai pas à retourner les voir.


Enemy Of The Enemy

    Le temps du changement entre les deux groupes est le moment de faire pour moi un petit point de la situation : le public est vraiment très peu nombreux, et finalement nous devons être une quinzaine devant la scène. Autre constat, il fait très sombre, et les spots de la scène ne donnent pas de très belles couleurs : je suis obligé de shooter en noir et blanc. Après coup j'apprécie ce noir et blanc, car il donne un grain particulier aux images, un peu ancien, mais qui n'était pas du tout recherché de prime abord.



    C'est Enemy of the Enemy qui se positionne ensuite dans mon viseur. Eux aussi sont originaires de région parisienne, et eux aussi jouent une fusion entre rythmes metal/hardcore et vocaux hip-hop. Les spécialistes du style pourront chercher d'où viennent les influences, moi pas. Sur scène, c'est le chanteur, Kal, qui mène la danse et met l'ambiance. On sent le groupe rodé (ils ont fait le Motocultor l'an dernier), où chacun sait ce qu'il doit faire, et qui connaît la recette d'un concert réussi. Dommage qu'il n'y ait pas assez de monde pour mettre ça en pratique. Vers la fin du set, Kal réclame un maximum de bordel dans la fosse, puis un wall of death. Problème : nous ne sommes plus que six dans la fosse. Je pose l'appareil photo dans un coin, et, en espérant bien fort que le ridicule ne tue pas, nous nous préparons pour le premier wall of death de l'histoire à trois contre trois ! Si Enemy of the Enemy parvient à mettre quand même un peu d'ambiance avec moins de dix personnes, je n'ose pas imaginer pour une scène de festival !





    Les autres membres du quatuor ne sont pas en reste, et bougent au moins autant que le versatile vocaliste, mais ils demeurent tout de même un peu en retrait de la scène. En pensant aux quelques moments où ils sont au premier plan, on aimerait les voir plus près de nous. Encore une fois, au bout d'une quarantaine de minutes seulement nous arrivons à la fin de la prestation avec regrets. Encore une fois, je reviendrais volontiers les revoir, d'autant plus que je sais qu'ils ont des dates de prévues à Paris en novembre. Le rendez-vous est pris !


Abinaya

    Je crois qu'il est un peu tard pour que le public arrive, et que nous ne serons finalement que quelques irréductibles à être restés jusqu'au bout de la soirée. Tant pis ! Les absents ont toujours tort, comme on dit … Sauf qu'en plus, au moment où Abinaya investit la petite scène du Gibus, je remarque qu'il y a aussi des absents parmi eux. Pas de traces du percussionniste Nicolas, ni du bassiste Andreas. Seuls Dumbo le batteur et Igor le guitariste chanteur sont présents, accompagnés d'un plus jeune inconnu à la basse. Après coup, Igor m'a expliqué que le percussionniste Nicolas était tombé malade le matin même, et qu'Andréas était en ce moment au Brésil, d'où le remplaçant dont je ne me rappelle plus le prénom.





    En prenant en compte l'absence de deux membres du groupe, et les conditions difficiles de cette soirée, Abinaya s'en est plutôt bien sorti, en assurant une prestation correcte, alors qu'on pouvait s'attendre au service minimum. J'avoue avoir eu du mal au début à reconnaître les morceaux sans les percussions, et avec un son qui n'était quand même pas parfait. Étrangement, on reconnaissait tout de même des aspects ethniques et tribaux dans les compositions, comme quoi ce ne sont pas les percussions qui font tout. Cela doit provenir à mon avis du jeu de batterie de Nicolas Vieilhomme, alias Dumbo, qui comporte quelques influences tribales. Igor de son côté fait ce qu'il peut pour faire le job de frontman, mais on sent un léger manque d'enthousiasme, aisément compréhensible au vu de la situation … Les parties de guitare et de chant sont par contre parfaitement exécutées ; nous avons là un vocaliste très à l'aise dans des domaines variés, entre la mélancolie et la rage. La setlist est globalement axée sur les titres les plus heavy, tirés des deux albums, dont le titre éponyme de Beauté Païenne, très riche dans ses huit minutes. Dommage de ne pas avoir eu droit à L'épitaphe, ma préférée, mais j'imagine que cela devrait être possible dans une setlist plus longue. Le concert touche à sa fin, alors que nous ne sommes plus qu'une dizaine dans la salle, musiciens compris. Je ne pensais pas voir un jour un concert aussi intimiste, ce qui a à peu près autant d'avantages que d'inconvénients … J'en profite pour discuter rapidement avec Igor, et faire signer mon exemplaire de Beauté Païenne, avant de retourner en métro dans ma banlieue.



1. Haine

2. Arawaks

3. Enfant d'Orient

4. Résiste

5. Regarder le Ciel

6. Le Nouvel Insurgé

7. Beauté Païenne



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photo de Le Gibus CaféParis, Ile-de-France, France
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