C’est Jens Johansson, visiblement fatigué après une journée non-stop d’interview, qui a bien voulu répondre à mes quelques questions. Le facétieux claviériste s’en ai donné à cœur joie.
[Par Eternalis]
1 - Salut Jens ! Peux-tu, pour commencer, nous présenter Rolf Pilve, votre nouveau batteur ? C’est un type super sympa d’Helsinki, ainsi qu’un très bon musicien évidemment, avec qui le feeling est très bien passé dans un premier temps. Il jouait dans différents groupes avant de nous rejoindre, ce qui est une très bonne chose car il a une certaine expérience de la scène. Il est plus jeune, comme Mathias, ce qui fait nous des vieux maintenant (rires).
2 – Parle-nous un peu de « Nemesis » maintenant. Comment le présenterais-tu aux fans de Stratovarius ?
Je pense qu’il est vraiment différent des précédents, et que c’est notre meilleur album depuis « Episode », sorti en 1995. Il est mélodique, mais tout est amené à un niveau différent. Ce n’est plus le même genre de sonorités, plus le même type de mélodie. Nous avons travaillé des harmonies et des atmosphères que nous n’avions jamais évoquées.
3 – « Nemesis » apporte beaucoup d’éléments plus modernes et électroniques que précédemment. Je suppose que c’est toi qui les a apporté avec ton clavier ?
Oui, mais je ne dirais pas électronique. Je pense que c’est plus sombre en fait…Mathias a beaucoup travaillé sur ces éléments, sur la manière de les faire sonner et les intégrer aux chansons. Il fallait garder notre identité, tout en apportant une dominante progressive je dirais.
Je ne sais pas trop comment décrire ça. Notre son est peut-être plus moderne mais je ne trouve pas que ça vienne uniquement de l’électronique, c’est une globalité dans la production.
4 – Il y a notamment le superbe « Halcyon Days », avec un break électronique ponctué par un chœur derrière…voulez-vous provoquer vos fans avec ce genre de compositions ?
Non du tout. C’est juste, je pense, un moyen d’aller plus loin dans nos idées. D’accord, ce n’est pas une mélodie typique de Stratovarius mais j’adore celle-ci et ça apporte énormément de fraicheur. Ce n’est pas de la musique électronique à proprement parler, nous ne sommes pas amateurs de cette musique et je ne crois pas que nous en apporterons plus que cela à l’avenir. « Halcyon Days » est un concept en soi, une inflexion pour expérimenter de nouvelles choses.
A côté, « Umbreakable » est plus agressive et directe, la différence est claire (rires). « Halcyon Days » en devient expérimentale, car personne ne mélange véritablement ces éléments ensemble. Nous sommes très ouverts, et cet album en est la preuve.
5 – « Umbreakable » est justement plus agressive, notamment le solo, et la pochette montre la fin du monde. Y a-t-il un lien avec la fin de l’année 2012 ?
Je pense que chacun y verra ce qu’il veut mais ce n’est pas ouvertement une peinture de la fin du monde. La pochette est une suggestion de Mathias, vraiment excellente, mettant en scène l’ange de la vengeance.
Elle colle très bien à la
musique et aux textes, plus agressifs et directs. 6 – « Nemesis » ne possède pas de longues compositions comme « Elements », « Elysium » ou « Infinite ». Pourquoi ?
Lorsque nous avons réuni le matériel que nous avions composé en 2012, la plupart des compositions étaient déjà très avancées, et en effet, il n’y avait pas de titre qui pouvait se révéler une très longue pièce. Nous ne nous sommes pas posés la question avons continué comme ça « Ok, il n’y a pas de chanson épique mais est-ce si essentiel que ça ? ». L’album n’en avait finalement pas besoin.
7 – Votre production est toujours moderne, innovante et ancré dans son temps. Est-ce important pour vous d’être toujours le leader de votre style ?
C’est une évolution très naturelle en fait, donc le fait que nous vieillissons n’y change rien, même si nous faisons ça depuis vingt-cinq ans. Je ne sais pas si c’est important pour nous mais ça l’est pour nos fans.
Différentes choses font que nous restons jeunes, que nous gardons la flamme et notre âme. Le groupe ne doit pas perdre cela, et le fait d’accueillir des musiciens plus jeunes est aussi important car il permet de perpétuer ça.
8 – Si tu devais choisir l’album ultime de Stratovarius ? Le plus important de votre carrière ?
Mon album favori, je ne sais pas si c’est le plus important de notre carrière, est un album live. Il s’agit de « Visions in Europe », je pense que dans cet album, il y a une puissance et qu’il montrait à quel point nous nous sentions puissant et plein d’espoir. Le son avait été capturé avec une grande pureté, c’est l’essence même de notre musique, de notre metal et tout le groupe va véritablement dans le même sens pour une très grande musique.
C’était en 1997, et nous explosions tout juste. L’accueil était monstrueux, le public fabuleux et nous découvrions un nouveau monde. L’esprit de Stratovarius est dans cet album.
C’était en plus le début d’une nouvelle ère, avec des groupes comme Freedom Call ou Gamma Ray avec qui nous partagions la scène. C’était une grande époque…
J’espère qu’avec « Nemesis », nous retrouverons tout ça, cette passion et cette ferveur.
9 – Justement, en parlant de live, votre dvd « Under Flaming Winter Skies » comporte énormément de titres de « Visions » [ndlr : six en tout] mais seulement deux de « Elysium », votre dernier album. Pourquoi si peu ?
Je ne sais pas [ndlr : très direct]. Nous avons beaucoup de titres dans notre répertoire et il faut faire des choix. La setlist change constamment, chaque soir. « Visions » est un album très aimé des fans donc il est normal que nous en jouions beaucoup d’extraits.
10 – Stratovarius est composé de membres avec de fortes différentes d’âge maintenant. N’est-ce pas trop difficile de vivre ensemble pour plusieurs mois en tournée ?
Non
, c’est vraiment parfait actuellement. Quand tu es un membre de Stratovarius, que tu sois un nouveau ou un ancien membre, tu es là pour la musique et pour une passion commune. Les gens du groupe et du staff s’entendent très bien, et nous avons toujours du temps pour nous isoler un peu quand nous le voulons. Ce n’est pas un souci. 11 – Tu as joué personnellement dans le « Angel of Babylon » de Avantasia, sur l’opera metal Aina en 2003 et de nombreux autres projets. Aimes-tu particulièrement ce genre de concept avec de nombreux musiciens réunis ?
Oui, évidemment. C’est vraiment sympa et c’est une vision différente de la composition et de la musique. C’est souvent très ambitieux et conceptuelle, et c’est un honneur d’y participer.
Les fans sont souvent très enthousiastes envers ce type de projet, notamment celui de Tobias [ndlr : Sammet ; Avantasia] qui remporte un fort succès. C’est un vrai plaisir à chaque fois, un plaisir d’y être convier et je trouve qu’il se dégage souvent une grande émotion de ce genre de compositions. Il y a un excellent esprit, et un niveau technique vraiment haut du fait que ce soit souvent les meilleurs musiciens de divers horizons qui se retrouvent.
12 – Concernant le packaging de « Nemesis », est-il prévu une édition limitée comme le vinyle de « Elysium » ou encore la box de « Elements » ?
Oui, il y a une édition spéciale de prévue, avec un très beau livret en format « booklet » avec de nombreuses photos du studio et des sessions d’enregistrement. Encore une fois, Mathias est derrière ce packaging et cette version contiendra normalement deux titres supplémentaires, qui ont été écarté car elles étaient un peu différentes du reste, et ont été enregistré plus tard dans le processus.
Nous pensons aux « consommateurs », aux fans, qui achètent et nous soutiennent donc il est important de les remercier en leur offrant le meilleur au niveau du visuel. Je suis très heureux de cette édition, que je trouve très réussie, vraiment cool. Je pense que c’est un produit agréable à tenir en main, et que ce type d’édition spéciale est primordiale aujourd’hui pour attirer à acheter un album, en comparaison du disque standard, avec onze morceaux. Ce sont des arguments supplémentaires pour nous. C’est du marketing mais c’est obligatoire aujourd’hui et il est important de ne pas l’oublier pour continuer à exister…
13 – Excellent, je l’achèterais [rires communs]. Merci beaucoup à toi. Je te laisse conclure comme tu le souhaites…
Nous avons travaillé très dur pour ce nouveau disque et j’espère qu’il plaira aux fans et qu’ils sauront l’apprécier à sa juste valeur. Nous avons passé beaucoup de bons temps à le composer et retrouverons l’Europe et la France en Mars avec Amaranthe pour quelques dates pour des soirées très power metal. Ça risque d’être des shows très sympas et espérons qu’il y aura énormément de monde. Nous sommes heureux d’avance ! Merci à tous.
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interview réalisée par Eternalis
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J'espère avoir l'occas' de les voir à Lyon ;)
ils passent a paris ce WE. des news concernant d éventuel dedicaces?
Merci
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