Neurotech

Les metalleux aimant le metal industriel ou le cyber metal ont sans aucun doute entendu parler de Neurotech, ce groupe slovène de cyber metal, qui vient de sortir son nouvel opus, "Antagonist". Rencontre avec le leader et créateur, Wulf, afin d'en savoir plus sur son groupe, ses albums, sa façon de travailler, ses émotions...

interview NeurotechPour commencer, peux tu présenter ton groupe, pour ceux qui ne te connaissent pas encore?
Neurotech est un groupe de Cyber metal de Slovénie, et je l’ai fondé au debut de l’année 2007, avec l’aide de Sophis à la guitare et de Naur à la basse pour les concerts, ainsi que de batteurs complémentaires pour les sessions live.

Est-ce que tu fais tout tout seul? Je veux dire, tout ce que nous connaissons de Neurotech vient-il seulement de toi ?
Oui, c’était l’idée du début. J’aime avoir les choses dans mes propres mains, les groupes qui composent ensemble…ça ne marche pas pour moi. Je pense que je travaille mieux quand je suis tout seul, donc je ne me laisse pas distraire par les idées musicales des autres membres ainsi que leurs opinions.

Pourquoi avoir choisi ce nom, “Neurotech”? Je devine que ça vient de « Neurotechnology », non ?
Le nom est venu de façon spontanée, alors que je réarrangeais mes chansons sur mon ordinateur, et j’avais besoin d’un dossier pour tout organizer, hormis ma tête si je peux dire. Je pensais le changer avant que le premier EP ne sorte, mais au bout d’un moment, je me suis rendu compte que ça représentait bien la musique et je n’arrivais pas à imaginer un autre nom que celui-ci. C’était le meilleur…et oui, ça vient sûrement de neurotechnologie.

D’ailleurs, il y a trois ans, tu enregistré “Transhuman”, que penses-tu de cet EP maintenant? Etait-ce le début d’une grande aventure, d’un grand concept ?
C’était la meilleure chose que je pouvais faire à cette époque. De ce point de vue, je le vois mieux maintenant : il y a des choses sur « Transhuman » que je ne supporte plus d’écouter, mais si je le prends l’EP comme un tout, c’est le premier pas, et c’est pour cette raison qu’il reste important dans le neuro-catalogue. Les débuts sont souvent durs, mais ce sont de bons enseignants. J’ai beaucoup appris grâce à ça, et incorporé cette connaissance dans le développement d’ « Antagonist ».

Puis, tu as enregistré “Angst Zeit”, le single, une sorte de nouvelle direction musicale?
Oui, “The Angst Zeit” a été enregistré un an plus tard, juste pour montrer au jeu une version plus améliorée du style. Mais aussi pour réduire le temps d’attente d’ « Antagonist » bien sûr.

Et cette année marque l’arrivée de …”Antagonist”! Peux tu nous le présenter ?
“Antagonist” est la première réelle representation de ce qu’est Neurotech. C’est quelque chose que j’ai toujours voulu faire, un album plein d’énergie, d’atmosphères, montrant différentes émotions. C’est cyber metal d’un côté, mais de l’autre il y a un gros travail qui se dégage des orchestrations Mais c’est ça, la beauté de ce genre de musique, car il n’y a aucune frontière, tu peux t’exprimer comme tu le souhaites. Contrairement à d’autre genres de metal, où il y a ce type d’approche assez renfermé avec les instrumentations et tout le reste.

Je suis d’accord, c’est d’ailleurs une de mes questions, tu t’exprimes bien et tu mélanges pas mal de choses, notamment des parties symphoniques (les derniers morceaux de l’album en fait). C’est nouveau dans ta musique, je veux dire qu’il n’y avait pas ça dans « transhuman » par exemple.
Ouais, on essaie toujours de s’améliorer. Améliorer les chansons et la production. Ce qui est arrivé après « Transhuman »…j’ai commencé à apprendre de nouvelles harmonies (j’ai fait une école musicale et appris la trompette quand j’étais jeune), de nouvelles échelles, à faire du nouveau boulot….je voulais mettre plus de musique dans « Antagonist », et c’est pour ça qu’il y a plus de mélodies, par rapport à « Transhuman », qui est plus « direct ».

Antagonist” est aussi plein d’éléments, il y a plus de choses, plus de details et de subtilités…
En meme temps, il y a beaucoup de choses qui sont arrivées au même moment. C’est ce que je pense là-dessus, mais ouais, je pense que ça fait un album plus intéressant à écouter. J’ai appris la leçon avec « Transhuman », en fait j’apprends toujours sur la musique, la façon de produire, ainsi que d’écrire des chansons, et trois ans plus tard…nous avons « Antagonist »

Et quell est le concept? La signification de la pochette, des paroles, du des
interview Neurotechign ?
Le concept d’”Antagonist” est multiple. Je ne pourrais pas débattre sur tout, mais il y a différents angles, différents points de vue. Ce qui explique que sur le livret, il y a des changements de visages et de points de vue. Mais on son cœur, ça parle de conflit internet, de dépersonnalisation, et de trucs comme l’anxiété, entre autres.

Mécanisation?
En fait, la mécanisation représentée sur la pochette de l’album est juste une forme de symbolique ; l’humain n’est plus vraiment un humain, mais une sorte de machinerie hybride, sans emotions.

C’est une impression ou dans “Antagonist” , il y a davantage d’éléments électroniques?
En effet, il y a plus de choses dans “Antagonis”. Les parties électroniques sont beaucoup raffinées et détaillées, contrairement à « Transhuman ». Et ça m’a pris du temps pour que cela ne sonne pas trop « bon marché » ou « générique »

Et il y a plus de melodies, tu sembles plus de focaliser là dessus.
Oui, à mon sens, une musique sans mélodies, c’est ennuyeux. Ce qu’on retrouve principalement dans cet album c’est l’apport des claviers et des harmonies, et les guitares servent juste à appuyer la rythmique. Dans la plupart des cas, chez les autres groupes, les claviers et l’électronique ne servent juste que de fond, d’arrière plan, alors que sur « Antagonist », c’est en premier plan. Et la majorité des musiques que j’écoute sont européennes, et les mélodies ont toujours fait partie de notre continent.

On peut sentir des humeurs différentes selon les morceaux, comme la mélancolie, la peur, l’anxiété…
Oui, ça donne à l’album du caractère. Ce n’est pas un album de black metal qui blast du début à la fin, et là on s’ennuie, il n’y a pas d’émotions. J’aime avoir ce conflit entre énergie et atmosphère. Différentes chansons pour différentes humeurs. Parce que nous, humains, n’avons pas qu’une seule humeur.

Combien de temps cela-t-a-t-il prit pour enregistrer l’album?
Je pense que ça m’a pris une bonne année pour enregistrer/mixé/masteries. Mais je ne travaillais pas la plupart du temps, parce que j’avais une journée de travail, et si tu es fatigué à la fin de la journée, c’est dur de te concentrer et d’être créatif. Pour résumer : deux ans de créations et de sélections des bonnes chansons, et un an d’enregistrement.

Etait-ce difficile? Surtout en tant qu’auto prod?
C’était difficile, parce que l’album est à plusieurs échelles. Chaque chanson est faite de 90 parties ou plus, alors pour faire en sorte que tout sonne bien et que tout soit écoutable, ça prend du temps. Faut donc faire pas mal de compromis, et il faut avoir l’esprit critique.

Surtout quand tu es tout seul pour faire tout le travail
Ouais, mais j’aime faire ça de cette manière. On contrôle sa machine en fait !

Quant aux parties vocales, comment c’était?
C’était un processus assez agréable, j’avais déjà des chansons complètement enregistrées en format demo, donc je savais que qui marcherait, et ce qui ne marcherait pas. Je n’ai pas ressenti le besoin d’expérimenter avec les vocaux. Ils font partie de la musique dans son ensemble, donc je ne voulais pas trop les mettre trop en avant, parce qu’il y a déjà beaucoup d’éléments et de travail…peut-être un jour, mais aujourd’hui, je ne le vois pas de la même façon.

Est-ce si différent en live, vu que tu ne peux pas jouer de tous les instruments?
C’est totalement différent. J’ai envie que la musique soit entendue en concert comme sur le cd, donc on utilise des morceaux en fond pour tous les synthés, parce que sinon, on serait obliges d’être six sur scène, pour les claviers et tout le reste…il y a aussi des compromis à faire, mais en fin de compte, les concerts sont juste des concerts, et les albums sont là pour toujours. Je préfère donc le studio que les situations live.

Selon le concept, as-tu, personnellement, une vision sombre et pessimiste du futur de l’humanité?
Je n’a pas vraiment d’opinion. Je peux seulement dire que notre façon de penser et de vivre nous échappent, parce que de nos jours, nous sommes bombardés de médias qui nous lavent le cerveau d’un côté, et de l’au
interview Neurotechtre nous avons les théoriciens du zeitgeist qui nous assènent des choses sur une probable conspiration…on vit dans une période étrange et je devine que personne ne sait ce qui va se passer.

Quelles sont tes influences? Musique, événements, littérature …
Je pense que la musique en elle-même m’influence beaucoup, dans tous les cas de figure. J’écoute beaucoup de genre, du classique à la techno en passant par le new age et des trucs comme Jean Michel Jarre, Vangelis, Enigma, etc…Je veux étendre mes horizons musicaux et incorporer différents éléments et styles dans la musique de Neurotech. Par ailleurs, pas mal de films m’ont influencés, ainsi que leur bande son.

Quel genre de films?
Beaucoup de films de Science Fiction comme Equilibium, Matrix, Inception, et bien sûr les blockbusters comme The Dark Night. Ceux avec une bonne histoire et une bonne musique, bien sûr. Je ne peux pas regarder un film avec une bande son mauvaise.

Tu as pris de l’assurance, tu viens juste d’enregistrer un album mature qui semble être aimé par les fans d’indus et/ou de cyber, penses tu pouvoir devenir un modèle, comme Fear Factory ou Sybreed ?
Ne jamais dire jamais. Ca serait sympa, mais seul le temps le dira. J’essaie toujours de composer le mieux possible, et je ne recherche pas un succès commercial. Tu vois, j’offre mes albums en téléchargement libre.

Oui c’est sympa
Ouais, les gens aiment ça, ils les font circuler. Si tu as l’occasion d’enregistrer un bon premier album, je pense que c’est la chose à faire si tu veux être un peu plus connu.

Que penses-tu de la scène cyber metal en general?
C’est un genre mineur mais sûrement un des plus passionés. Les gens qui écoutent ce style musical sont très ouverts, ce qui est vraiment cool, et les nouveaux albums d’artistes sont juste phénoménaux. Je pense que c’est vraiment un genre dans lequel il y a beaucoup de choses à découvrir. Donc c’est pourquoi ça reste intéressant, pour moi en tout cas.

Quels sont tes groupes préférés de cyber metal?
Je dirais Sybreed et The Kovenant, du moins je pense que ce sont eux que j’ai le plus écouté. Et ils aiment beaucoup « Antagonist » vu qu’on en a parlé sur le net.

C’est vraiment bien d’avoir des compliments de gens que tu admires, c’est bon d’entendre que l’on fait du bon boulot.

Selon toi, quels sont les pionniers du cyber metal ?
Je dirais Samael. “Passage” est un des mes albums prefers et il a été enregistré en 1996 si je me souviens bien. Je ne sais pas s’ils se catégorisent eux-mêmes de cyber metal, mais ils mettent bien en valeur cet aspect futuriste et les atmosphères dans leur style.

Apparemment, tu es en train de bosser sur de nouvelles choses, tu peux m’en dire plus là dessus?
Oui, ça commence à peine. Je n’en dirais pas plus parce que c’est trop pour en paler, mais si « Antagonist » était une version plus élevée de « Transhuman », alors on peut s’attendre à ce que le nouvel opus soit une version améliorée de « Antagonist ». J’ai déjà prévu un mini CD pour cet automne, et si tout se passe bien, on pourra avoir un nouvel album de Neurotech l’année prochaine. Mais seul le temps nous le dira.

As tu des concerts de planifiés?
Des choses sont prévus, et des choses ont été annulées. J’essaie de me focaliser davantage sur la création de musique, plus que vouloir faire des concerts. Ca serait vraiment bien de pouvoir faire de grands concerts avec une super production et un son impeccable, mais tu sais, si tu es un petit groupe, tu as un risque sur deux de faire un mauvais concert…

Et comme je l’ai dit précédemment, les concerts sont juste des concerts, les albums restent pour toujours.

Eh bien, je pense que c’est bon. Plus de questions…de toute façon, merci pour ton temps, pour ta musique et l’interview. C’est sympa. Maintenant, si tu veux ajouter quelque chose ou convaincre les gens d’écouter ton album, n’hésite pas.
Merci pour l’invitation, tout le monde peut aller voir sur notre si et télécharger le nouvel album ici www.neurotech.si, ou nous rejoindre sur facebook ici www.facebook.com/neurotechband …j’espère que vous aimerez ! Wulf

Voilà, c’est fait. Hourra!


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interview réalisée par Matai

2 Commentaires

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Celldweller55 - 21 Juin 2011: Gloire à Neurotech !!! Bon, et à la reporter aussi...
NagaShadow - 21 Juin 2011: Très bonne interview, malgré quelques fautes de frappes ! (rien de bien méchant ! ;D )
J'apprécie beaucoup ce "Wulf", ces horizons musicaux, ça façon de penser... ( et il aime Sybreed et The Kovenant ! Que demander de plus ?! =D )


Ça va me permettre de découvrir ce groupe.

Un grand merci à toi et gloire à Neurotech ! ^^
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