Mass Hysteria

Lors de leur passage au Noumatrouff de Mulhouse début Novembre les Mass Hysteria nous ont accordés de leur temps pour une interview. Un grand merci à Yann et Rapha, ainsi qu'aux autres membres du groupe que nous avons pu croiser, pour leur disponibilité.

interview Mass HysteriaVous venez tout juste de sortir votre nouvel album, Failles. Les nouveaux titres ont-ils été bien accueillis par le public, pendant les récents concerts ?
Yann : Carrément ! Ça fait plaisir d'ailleurs, du fait que Failles est plus axé Metal et dans un tempo parfois différent des précédents albums donc on ne savait pas trop comment il allait être accueilli. En même temps, ça envoie bien donc le mélange des deux ça le fait carrément.
Rapha : On commence d'ailleurs par « World On Fire » et on voit bien que ça réagi direct. Ce n'est pourtant que la 7ème date et d'autres n'arrêtent pas de tomber, on est à nouveau parti pour un bon moment !
Yann : Pour Une somme de détails on était en tournée pendant 2 ans et on aimerait bien que ça se déroule de la même façon !

Vous écrirez donc le successeur de Failles sur la route ou bien durant un temps de pause ?
Yann : Là on va surtout essayer de se concentrer sur un DVD Live très très complet qui regrouperait un peu les débuts de Mass Hysteria jusqu'à aujourd'hui, pour le concert on aimerait peut-être filmer le Bataclan.

C'est également la première fois que Nicolas enregistre ses parties guitare sur un album de Mass Hysteria. Lui a-t-il été difficile de s'intégrer à la composition ?
Yann : Non non pas du tout ! En fait, pour les guitares, on n'a pas enregistré chacun notre partie ; pour comparer à Metallica, Hetfield préfère enregistrer toute les rythmiques pour que ca sonne vraiment carré. Je suis d'accord avec cette façon de travailler donc on a regardé qui passait le mieux le riff principal et il enregistrait ensuite le reste du morceau. C'est mieux du fait que lorsque c'est le même guitariste, le touché reste le même tout du long.
Rapha : Oui, il s'est très bien intégré, pas de problèmes ! Il avait déjà pas mal d'expérience en studio donc pas de problème de ce côté et sur Failles par exemple le riff de « L'archipel des pensées » vient de lui.

Des bruits de couloirs ont révélé que pour cet album, les paroles ont été dures à être mises sur le papier. Quelle ont été les raisons de cette difficulté ?
Yann : Si tu veux, après le départ d'Olivier dans aAron, il n'y avait plus personne aux machines et on avait l'habitude de partir de ces sons pour la composition. Là, c'était plus rock, on partait des riffs de guitares, et les machines sont venues après et c'est vrai que cette façon de composer était nouvelle pour Mouss. Il a donc attendu que tout soit fini et il a pris un peu de retard du fait qu'il ne savait pas trop où se placer dans tout ça.
Rapha : Après c'est venu tout seul, c'était juste un peu dur au début.

Avec Failles, on reste dans la lignée d'Une Somme de Détails avec un soupçon de Contraddiction. Êtes-vous d'accord avec cette phrase ?
Yann : Ah oui carrément. On a gardé la même façon de fonctionner, mais c'est vrai que les riffs sont un peu plus crus et qu'on a gardé les machines juste pour les ambiances. Il n'y a que dans le morceau « Failles » où elles prennent un peu le dessus.
Rapha : C'est peut-être un peu moins « jump », les riffs sont plus appuyés, mais voilà, c'est toujours les mêmes mecs, donc on ne refait pas le monde !
interview Mass Hysteria>La pochette de l'album semble être une métaphore directe liée au titre de l'album. J'imagine qu'il s'agit bien sur des failles faites par la vie et l'expérience de chacun.
Yann : Oui, si tu veux on voulait une grosse gueule sur notre pochette, quelqu'un qui avait vécu. On a contacté Eric Canto, qui a fait le tour de Montpellier pour trouver des clochards, croiser des gens qui avaient « vécu », ou bien encore dans son entourage. Il a mis du temps, nous a envoyé plusieurs portraits jusqu'à celui de Michel. On était tous fans de son cliché, et c'est finalement Eric qui nous a dit de nommer l'album de cette façon en voyant Failles dans un des titres.

Toujours concernant cette photo, elle n'est pas sans rappeler Metallica, que ce soit avec le clip « The Unforgiven » ou même la photo illustrant la biographie éditée par Camion Blanc. Est-ce un clin d'œil au groupe ?
Rapha : Si tu veux, on a percuté bien après que ça pouvait faire penser au clip, mais sur l'idée ça se rejoint. Par contre beaucoup de gens nous comparent à Rammstein ; personnellement, je n'en ai pas chez moi et on en écoute pas trop et je le dis haut et fort depuis le début : Mass Hysteria c'était déjà comme ça. Tu écoutes « Du Hast » de Rammstein et « Donnez-vous la peine » (premier album du groupe : Le bien-être et la paix. ndl), « Donnez vous la peine » est sortie avant!

Justement, en parlant de Metallica, j'ai assisté à votre show donné aux arènes de Nîmes. Quel effet ça fait de jouer dans un endroit aussi incroyable, accompagné par un pilier du Heavy Metal ?
Yann : Je ne sais pas pour Rapha, mais en tout cas pour moi, c'est un des plus beaux jours de notre carrière (acquiescement de Rapha). On a beaucoup appréhendé parce que le public de Metallica est difficile, et en se baladant sur les forums avant le concert on a vu que l'on se faisait pas mal descendre. Beaucoup de gens ont des aprioris sur les groupes français. Et puis finalement, on est arrivés en se disant qu'on allait faire notre concert comme on le fait d'habitude et ça s'est hyper bien passé. Vu que tu y étais, t'as pu voir la sortie de concert où tout le monde s'est levé, on est sortis avec des frissons c'était assez hallucinant. Et puis jouer en première partie de Metallica ! La seule petite frustration était de ne pas les voir, on était dans la loge juste à côté mais il y avait toute une artillerie de 'ricains, des bodyguards dans tous les sens et du coup, tu te dis 'tant pis'. Et puis tu ne veux pas le déranger. A vrai dire je n'aurais même pas su quoi lui dire, mais juste histoire d'immortaliser le moment en prenant une photo, même si en plus on à déjà eu l'occasion de les rencontrer dans des soirées. Mais je pense que pour nos amis de Gojira qui les suivent sur plusieurs dates, d'autres liens doivent se créer.
Rapha : Mais même sur scène Hetfield a dit « Thanks to the french bands » ; il aurait au moins pu nommer les deux groupes, d'autant plus que c'était pour un DVD « Spécial France ». Bon, je l'ai croisé dans un couloir, ça m'a fait plaisir, tu vois. Par contre ce qui était bien, c'est que l'on a vraiment eu de super conditions live, on avait le son qu'on voulait, des retours, accès au catering , on était vraiment bien accueillis par l'équipe technique.
Yann : Vu qu'ils ont tous leur système, la prod' nous a lo
interview Mass Hysteriaué du son rien que pour nous et donc différent du leur. Du coup on n'a pas été limités comme c'est souvent le cas pour les premières parties.
Rapha : Quand on a tourné avec Korn, dès le deuxième jour, P.O.D qui jouait après nous, sont allés parler à la prod' de Korn en leur demandant de nous brider un peu.
Yann : C'est vrai qu'à l'époque, P.O.D n'était pas du tout connu et les 'ricains ont halluciné parce que pour nous, ça marchait grave !
Rapha : Mais il faut savoir que les premières parties sont très limitées, on se retrouve avec 4 lignes sur la table de mixage et des amplis bridés et il faut se débrouiller avec ça.


Concernant la tournée vous êtes actuellement en plein dedans, avec un Bataclan le 18 février ; cependant, on ne vous voit pas dans les pays voisins, contrairement à vos collègues de Kiemsa qui tournent beaucoup en Allemagne, comme à leur habitude. Pourquoi cette restriction à la France ?
Yann : On a une date à Lörrach le 29 janvier, mais si tu veux pour l'Allemagne on a certainement pas les bons plans. Mais voilà, on a la Belgique, la Suisse, la France, le Québec où ça marche comme ici. Après l'Allemagne on a essayé mais c'est quand même dur de t'imposer dans un pays où ils ne comprennent pas ce que tu dis.
Rapha : Je pense qu'il faudrait plutôt se tourner vers l'Espagne, le Portugal ou l'Amérique du Sud, ça pourrait le faire si on a les gens qui se bougent. Sinon on aimerait bien retourner jouer à la Réunion et en Nouvelle-Calédonie
Yann : Après, on est aussi bloqués par les maisons de disques qui n'envoient pas les albums à l'étranger parce qu'ils se font moins de marge dessus, mais c'est nous qui en subissons les conséquences. C'est pas comme pour les Américains, leurs albums sortent automatiquement partout. En étant Français il faut faire la démarche d'aller chercher des distributeurs à l'étranger.
Rapha : C'est vrai que l'on dirait qu'ils ne veulent pas vendre de disques...


Est ce que « Get High » vous permettrait justement de vous ouvrir à l'étranger ?
Yann : En fait tu vas rire. Quand on faisait le morceau en répét' Mouss plaçait un yaourt parce qu'il n'avait pas encore de paroles, et ça le faisait ! Donc on lui a dit de trouver des paroles en français qui se rapprocheraient le plus de ça. Mais rien ne collait et il a donc dit qu'il allait le faire en anglais. Mais si jamais on allait à l'étranger, je préfèrerais qu'on y aille avec notre propre identité. Et puis plein de groupes qui ont fait ce changement se sont plantés.

En parlant de Kiemsa, Martin nous a récemment soufflé lors d'une récente interview qu'un projet réunissant les deux groupes pourrait bien voir le jour. Pouvez-vous nous en dire plus ?!
Yann : Oui pourquoi pas, ce n'est pas prévu là dans l'immédiat. On aimerait bien faire plein de choses, on a un projet avec Stephane Buriez de Loudblast depuis un moment mais on n'arrive pas à se caler parce qu'il a aussi un très gros planning. Ça fait deux ans qu'on en parle mais on n'arrive pas à se voir.
Rapha : Un autre truc tout bête mais c'est qu'avec les Mass on a vraiment l'habitude de jouer ensemble. J'ai joué une fois avec Stephane Buriez mais il n'y avait pas cet automatisme, sur scène on sait exactement comment réagi l'autre et là c'était pas évident de recommencer à zéro.

interview réalisée par recycler

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