Last Avenue

Last Avenue, quintet français évoluant dans un rock/indus pêchu agrémenté d'électro, sort son premier album "Analog 1.1" en Février prochain sur le label Tinphlo Records. A cette occasion, Dèj et DDA, respectivement chanteur/guitariste et batteur du groupe orléanais, m'ont accordé une interview.

interview Last AvenueBonjour, question toute bête d'abord, pourriez-vous présenter Last Avenue, qui sont les membres du groupe et comment l'aventure a commencé.

DDA : Nous sommes des amis de longue date. On a fait nos études musicales et nos premiers groupes ensemble. Puis nous sommes partis vers divers horizons.



Dèj : En 2009, Elie (basse) et moi (guitare/chant) commencions un projet qui allait devenir Last Avenue. Puis on a demandé à Will (guitare) et DDA (batterie) de nous suivre.

Flo est mon petit frère, et on traînait souvent autour de logiciels pour expérimenter ou reproduire des sons de groupes électro connus. C’est donc naturellement qu’il a prit part au projet.

Dans Last Avenue, Flo est de plus en plus dépendant des machines et maintenant, l'informatique nous contrôle presque tous et presque complètement. Le rock et le metal, c'est ce qui nous reste d'humain, qui transpire le vrai. On se bat pour garder un peu de son organique dans notre monde numérisé.



DDA : On résiste au tout electro. On l'aime mais on veut se battre pour prouver qu'il y a plus d'énergie dans un groupe de rock qu'il n'y en aura jamais avec un mec qui lance des samples seul devant sa machine. C'est surtout vrai sur scène.



Votre premier album "Analog 1.1" sortira le mois prochain. Pourriez-vous nous en dire plus sur le processus qui a abouti à sa création ? Combien de temps cela a-t-il pris, dans quelles conditions ?

Dèj : Avec le temps, on a acquis un peu d’expérience pour faire des prises nous même avec les moyens du bord. On a enregistré chez nous tout ce qui est acoustique. On a la chance d’avoir un espace chez moi dédié à la musique.

Avec le matériel d’aujourd’hui, on peut faire des choses vraiment cool de n’importe où!



DDA : L'electro, c'est des bidouillages de sons, des samples maison, on maltraite du signal jusqu'a ce qu'on soit content du résultat, on le passe dans des amplis, des pédales, ou seulement dans les logiciels... Le mixage a été fait dans le même local que l’enregistrement. On s'est débrouillés tout seuls, avec des conseils d'amis ingénieurs du son de temps en temps.

On a mené ce projet à bout en un an de travail, puis on a eu la chance d'être repéré et signé chez notre label Tinplho Records. Ça nous a donné un bon coup de boost, avec un mastering professionnel et l'ouverture à un vrai réseau de distribution numérique ainsi qu'un pressage physique de l'album.



De quelle manière le travail a-t-il été réparti entre les membres du groupe ? Est-ce que vous avez procédé de manière collégiale ou chacun tâche était-elle confiée à un membre en particulier ?

DDA : Ça dépend. Sur l'album Dèj et Will ont fait la plupart des riffs et/ou arrangements, je me suis occupé des morceaux electro, des paroles de quelques morceaux, Elie a beaucoup travaillé sur le morceau New Jail, Flo a pas mal travaillé avec Dèj sur les sons électros...

Mais il n'y a pas de règles, au final tout le monde a participé à sa manière aux différentes étapes d'écriture. On n’a pas des rôles figés. On a la chance d'être polyvalents, on peut se montrer les idées en changeant d'instrument.

L'informatique nous aide à travailler à distance, quand une répèt est impossible. On ne perd pas de temps, on en manque même.



Dèj : Niveau enregistrement, chacun s’est occupé de ses prises dans notre local.

Tout le monde n’était pas forcément présent quand l’autre enregistrait,
interview Last Avenuemais on échangeait beaucoup sur le mixage par mail ou en direct pour ceux qui étaient là au bon moment.

Vous dites vouloir mélanger dans votre musique les diverses influences de chacun de vous. Pourriez-vous citer quelques artistes qui, de près ou de loin, ont été des sources d'inspiration pour l'album ?
DDA : Ça dépend beaucoup du membre qui répond. On a des influences très différentes, ça va de Giorgio Moroder à Slipknot en passant par le rock US genre Stone Sour, Nickelback, et le Glam rock US comme Extreme. La scène Indus Allemande des années 90/2000 a joué un gros rôle aussi avec des groupes comme Rammstein, Oomph!…



Dèj : J’ai longtemps écouté les années French Touch’ fin 90 début 2000 avec des groupes comme Daft Punk, Bob Sinclar (au début), Martin Solveig, Jess & Crabbe etc… Tous les morceaux à base de samples en fait, tout en ayant une culture musicale très éclectique. A l’époque, mon père était très branché musique américaine des 70’s et 80’s genre Kool & the Gang, Stevie Wonder, Donna Summer, alors que ma grand-mère écoutait aussi bien du jazz, du Django Reinhardt, que les Pink Floyd, en passant par J-J Goldman. C’est très large.

Mais on a également grandi avec le néo metal, même si c'est vrai que ça ne s'entend pas trop dans notre son. Même KoRn a arrêté le néo metal! (rires)



Quand on écoute le disque, on se rend justement compte que les divers aspects de la musique sont bien équilibrés. Est-ce que ça n'a pas été trop difficile de concilier le côté metal et électro, la lourdeur des riffs et l'aspect accrocheur des mélodies ?

Dèj : Ca dépend du morceau. Soit nous avions une idée précise de la mélodie et on partait à la recherche d’un son pour la jouer, et ça peut être très long !

Soit on a trouvé un super son aux détours d’une erreur de manip, de tests, ou encore de fouilles dans nos fichiers, et on essaye de lui faire jouer quelque chose.

On a pas mal de samples aussi, et c’est la même logique : y’a pas de logique !

Soit on exploite un vieux morceau qui nous plaît, soit on en découpe des dizaines juste pour récupérer un son à un endroit précis, et on assemble le tout.



DDA : Il y a une infinité de possibilités, mais il faut n’en garder qu’une, alors on prend des décisions. On écoute beaucoup nos démos pour que chaque chose soit à sa place, sinon on part refaire les arrangements sur le titre.

En tout cas, ça nous fait plaisir d’entendre dire que c’est équilibré, que ça se mélange bien, car on a travaillé pour, et on a toujours un doute quand on présente quelque chose.



6/ Une autre chose qui frappe clairement, c'est le fait que l'album semble "taillé pour la scène". Cette énergie débordante et ces titres accrocheurs devraient donner un cocktail explosif. Y a t-il des dates de concert prévues en France pour défendre ce disque sur scène ?

DDA : On a fini de monter un set live, avec du son en plus qui nous sert à lier les titres entre eux. Les morceaux de l'album ont été retravaillés pour la scène, ça a pris pas mal de temps mais ça vaut vraiment le coup. On joue plus grave que sur Analog 1.1, ça donne un expérience différente de notre musique. C'est plus lourd et plus intense.

On va certainement garder ce nouveau son pour un prochain disque.



Dèj : Niveau dates, on est à la recherche d’un tourneur, parce que dans notre style si tu te vends toi-même, c’est quasi impossible…



Vous vous revendiquez comme un groupe indépendant, qui fait sa musique sans se soucier des codes. Est-ce une facette qui vous tient à cœur ? Cette "liberté" dans l'écriture et la composition est primordiale pour vous ?

DDA : On mélange les codes de divers univers, on aime bien les « codes ». Au final mélanger tous ces codes, ça t’en libère.

En fait, nous ne souhaitons pas être sous la tutelle d’un label qui viendrait nous expliquer comment faire notre single. Ca irai dans l’exacte opposition de notre idée de ce qu’est un artiste.



Dèj : En plus, dans le rock, tout est formaté aujourd’hui. J’aime bien les prod qui sortent, mais tout se ressemble plus ou moins. L’avantage du rock/metal électro, c’est que tout est à faire, il y a une multitude de sons, d’ambiances, de concepts à explorer. Et ça, si tu n’es pas libre, tu ne peux pas aller voir ce qu’il s’y passe.



Pour enchaîner sur la question précédente, le label sur lequel ce premier disque est signé (Tinplho Records) vous a-t-il laissé une totale liberté musicale ?

Dèj : Lorsque l’on a signé, l’enregistrement et le mixage étaient déjà finis. Il n’a pas eu le choix ! (rires)

C’est agréable de travailler avec la confiance de Chris (directeur du label), qui nous laisse carte blanche.

Il nous a fièrement annoncé que notre premier single « Fly away » (sortie le 21 octobre dernier) est devenu numéro 1 du label en terme de ventes physiques, puis digitales, donc du coup, il nous laisse faire ce qu’on veut ! (rires)



Est-ce facile pour un jeune groupe aujourd'hui en France de sortir son premier album ou cela relève-t-il d'un vrai "parcours du combattant" ?

Dèj : Ca dépend vraiment du style de musique et de l’avancement du produit en lui-même : une fois le cd finalisé (hors mastering et pressage), je n’ai envoyé que trois mails et passé 2 coups de fil pour trouver un label.

En revanche, pour pouvoir faire chaque date, j’ai dû envoyer des tonnes d’emails, dont 98% sont restés sans réponse, et passer plusieurs jours au téléphone.

Je pense que dans le metal, il est plus facile de sortir un disque que de jouer dans des conditions professionnelles (contrat, cachet etc…), surtout quand tu n’as pas de tourneur.



Quel est le programme à court terme de Last Avenue ? Pourriez-vous nous en dire plus sur ce qui attend le groupe désormais ?

Dèj : On est impatients de faire découvrir notre univers aux fans de rock, de metal et d’électro et d’emmener le groupe le plus loin possible.

Dans un premier temps, nous attendons de pied ferme la sortie de l’album ainsi que sa promotion pour voir les retombés. Pour le moment, on est très content et surpris de lire les bonnes chroniques comme celle que tu as faite pour SOM.

Nous peaufinons le set avec nos techniciens son et lumière, et nous recherchons activement une structure pour nous aider à jouer afin de défendre notre premier album sur scène.



DDA : En attendant les concerts, on travaille sur de nouveaux morceaux pour un futur deuxième album. Il est possible que certains de ces titres arrivent au fur et à mesure dans notre set live.



Un dernier mot pour les lecteurs de Spirit Of Metal ?

Vous faites bouger la musique rock et metal. Il ne faut pas oublier que la musique en France, c’est vous qui la faites!
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Interview done by Sken

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