Hate Field

Il y a encore quelques années, Alfi Hayati faisait partie des membres du groupe le plus vieux de metal en Egypte, Odious. Désormais, le sieur est dans son propre one man band, Hate Field", et a eu l'occasion de sortir son premier album "Scary Fairy Tale", dans un style de metal industriel oriental. Si le metal industriel est très rare au Moyen Orient, ce genre est au contraire très présent dans le coeur d'Alfi. Rencontre avec un multi instrumentiste convaincu. [par Mataï]

interview Hate Field1/ Salut Alfi! Comment vas-tu depuis la sortie de ton album "Scary Fairy Tales? Quels ont été les retours?
Salut Tiphany! Tout va bien depuis la sortie de "Scary Fairy Tale", j'ai eu de bons retours venant de l'Europe, de l'Amérique du Nord et du Sud. Pour le moment, je suis plutôt satisfaits de toutes les réactions et il va me falloir beaucoup de temps pour diffuser dans le monde entier ce premier album qui vient tout droit d'Egypte, mais je reste optimiste pour la suite.


2/Tu étais le bassiste d'Odious avant de créer Hate Field: comment étaient les années passées avec les autres membres? Comment vois-tu le groupe maintenant?
J'ai été bassiste dans Odious pendant près de 10 ans, et ça m'a apportée une énorme expérience musicale, et ce, avec le meilleur et sans doute le plus ancien groupe de metal égyptien. Je suis très content de nos albums ainsi que de notre bonne réputation dans le monde entier. Les membres du groupe sont comme une famille pour moi, nous avons partagé beaucoup de moments ensemble, en studio et en live, et je ne pense pas que le train d'Odious ne s'arrêtera de ci tôt.

3/Pourquoi as-tu décidé de quitter Odious et de te créer un one man band?
En fait, j'ai créer Hate Field avant de me séparer d'Odious, et ce n'est pas moi qui ait décidé de partir, nous étions tous d'accord sur le fait que personne ne pouvait se donner à fond quand il emprunte plusieurs chemins, et surtout après plus de 10 ans passés ensemble, il fallait donc que je m'écarte et que je laisse la place à ceux qui pourraient faire fonctionner cette machine de manière forte et puissante, comme ça devrait l'être. Et maintenant c'est le travail de Bassem (chanteur, claviériste et membre fondateur). Je le soutiendrais toujours ainsi qu'Odious du mieux que je peux pour que le nouvel album voit enfin la lumière.

4/Je suppose que le nom Hate Field est une sorte d'hommage à James Hetfield de Metallica. Que représente ce groupe pour toi?
Ah, eh bien oui, c'est même assez évident, le nom du groupe rime avec celui du leader James Hetfield, car c'est mon idole. Ceux qui me connaissent savent à quel point je m'inspire de cet homme. Hate Field n'est pas qu'un simple side project. Ca représente tout ce qui me représente musicalement et personnellement. Je dois simplement me donner à 110% dans tout ce que je fais pour le groupe, afin de mettre en pratique mes rêves.


5/Peux tu nous présenter ton premier album solo, "Scary Fairy Tale"? De quoi ça parle?
interview Hate Field>"Scary Fairy Tale" est le reflet de mon expérience de la vie et de la musique, j'ai tout composé et enregistré, je me suis occupé des paroles et du chant, c'est un mélange de heavy metal, de musique industrielle et orientale. Tout cela me représente, ainsi que mon état émotionnel au moment où j'ai écrit l'album. En plus de cela, Domestic Genocide Records a eu la responsabilité de distribuer l'album dans le monde entier, et je suis très fier d'avoir travaillé avec un label aussi enthousiaste.


6/Comment as-tu fait pour produire et tout composer? Comment se passaient les sessions d'enregistrement?
Les sessions d'enregistrement et de mixage ont particulièrement été agréables, j'y ai dépensé beaucoup de mon temps, ça m'a pris près de 2 ans, du début à la fin, jusqu'à ce que ça soit sur CD. Travailler avec mon vieil ami et producteur Samir Nabil, c'était super, je dois même avouer qu'il a mis beaucoup d'effort et de patience dans ce projet. On pouvait passer des mois entier à travailler et mixer, jusqu'au moment où j'ai pris la décision de changer quelque chose d'important dans le son, et on a dû reprendre depuis le début...finalement, nous sommes satisfaits et fiers de la production.


7/Il n'y a pas beaucoup de groupes de metal industriel dans au Moyen Orient, pourquoi avoir choisi ce style de metal? Te rends-tu compte que tu appartiens à une rare catégorie de groupes qui utilisent des éléments industriels, comme Seth.Ect par exemple en Turquie?
Pour être honnête, il y a quelques années j'étais très (et encore maintenant) influencé par les sonorités électroniques des albums de Samael tels que "Passage" ou "Eternal". La même chose pour The Kovenant, qui ont leur marque de fabrique. Mais quand j'ai eu ma période Rammstein, leur musique m'a envoyée un message dark/electro, une mixture de guitares heavy tranchantes et des humeurs que tu peux avoir au moment où tu insères ces touches électro...et tout ça s'est répercuté quand j'ai commencé à écrire "Scary Fairy Tale" et Hate Field fait maintenant partie de ces rares groupes qui vont dans cette orientation musicale au Moyen Orient.


8/Tu es proche de tes origines culturelles et tu intègres beaucoup d'éléments orientaux: pourquoi avoir gardé cette "vibration" culturelle? Tu aurais bien pu en faire abstraction.
Cet aspect culturel ainsi que mes origines sont déjà à l'intérieur de moi, comment aurais-je pu éloigner mes racines musicale qui m'ont bercées depuis ma naissance? A mon avis, ça fait partie des éléments qui rendent la musique de Hate Field originale e
t musicalement sincère.


9/Comment est la scène metal en Egypte, et en particulier, le gouvernement, vis à vis de cette musique?
Internet a tout facilité, c'est facile d'apprendre, d'explorer, et de partager encore plus de musique. Maintenant, il y a énormément de musiciens avec des goûts différents, des directions différentes, je pense que c'est pour ça que notre scène est si compétitive et même plus productive qu'avant. La seule chose qui nous manque, c'est de voir les genres nous regarder comme des musiciens qui jouent du metal, ici, ça prend du temps au gens de comprendre que nous sommes des gens normaux qui adorons jouer de la musique lourde...rien de plus!


10/Depuis la révolution égyptienne, penses-tu que c'est plus facile ou plus difficile d'être dans un groupe de metal?
Jusqu'à maintenant, rien n'a vraiment changé sur le plan musical, peut-être cependant qu'il y a plus d'esprit créatif ici et là après les combats pour la liberté et tout et tout...donc je pense que maintenant, la musique peut faire partie de messages qui se diffusent, alors que dans l'ancien régime, on ne pouvait pas.


11/Quels sont tes projets pour le futur? Vas-tu faire des concerts?
J'ai réussi à choisir trois musiciens talentueux pour m'accompagner, on a commencé à répéter et à incorporer leur "touche" dans les chansons. Nous sommes vraiment enthousiastes à l'idée de faire des concerts en Egypte et même ailleurs, le groupe sera bien plus vivant et fort sur scène...ce qui nous donnera assez d'énergie pour commencer à travailler sur un autre album, mais cette fois je pense que ça ne sera plus un one man band comme pour cet opus.


12/Quel est le groupe que tu écoutes le plus en ce moment?
Ces temps-ci, je suis à fond dans un groupe qui s'appelle Viza. Je suis aussi très attaché à la radio...la radio t'ouvre les portes de mondes bien différents, et c'est toujours un plaisir de découvrir de nouveaux groupes avec leur propre direction musicale.


13/Dernière question: quel est ton groupe d'oriental metal préféré?
Ce n'est pas parce que j'y étais membre, mais mon préféré est et restera Odious.

14/C'est la fin de l'interview, encore merci! Je te laisse les derniers mots, exprime toi!
Merci Tiphany, bonne chance avec le travail que tu fais, et j'espère que je pourrais un jour lire la chronique d'un des concerts d'Hate Field en Europe.

Cheers and Stay Metal!


interview réalisée par Mataï

5 Commentaires

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Matai - 18 Avril 2012: Vous avez des artistes préférés en commun, ça aide ;)
NagaShadow - 19 Avril 2012: Chouette interview, merci Mataï.
En effet, le monsieur à l'air sympa et ouvert, c'est tout du moins ce qui ressort de l'interview.

Oh, pour faire dans le pointilleux, il y a une petite faute : "Nous sommes vraiment enthousiastes à l'aider de faire des concerts en Egypte et même ailleurs"
je pense qu'il est plus enthousiaste "à l'idée", "qu'à aider" de faire des concerts ! :p
Matai - 19 Avril 2012: Arf, oui en effet, petite faute de frappe, tu as l'oeil ;)
NagaShadow - 19 Avril 2012: J'en ai même deux, des yeux ! :P
Mais plus sérieusement je ne pense pas avoir l'oeil à la faute, il suffit juste de lire l'interview, qui est très sympa, au risque de me répéter.
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