Commençons par votre nouvel album, Black Cloud and Silver Linings, quest-ce que vous pouvez nous en dire ?
(pause) Ouaaaaais, il est pas mal... (rires)
(rires) Vous pouvez détailler un petit peu ?
Cétait la prochaine étape pour Dream Theater. Cest notre dixième album, cela fait 24 ans que nous jouons ensemble, donc nous avons juste fait ce que nous faisons dhabitude : une alchimie conservée par la même équipe qui était sur le dernier album, et dans le même studio. Je pense que nous avons continué musicalement dans la lignée du dernier album, constitué de journées épiques. Je pense que toutes les choses enfin, JE pense, quest-ce que jen sais ? Je ne peux pas être objectif à 100%. Mais je pense que nous avons pris les choses qui constituaient les chansons préférées de nos fans, comme notre ancienne manière de composer, et lavons proposé avec notre son actuel.
Cela aurait été possible si vous naviez pas produit lalbum ?
Absolument et à 100%, non. On me le demande tout le temps, les fans en parlent tout le temps, « Ils pourraient y gagner à avoir un producteur extérieur », je suis désolé, mais je ne suis pas daccord. Chaque fois que nous avons eu un producteur externe par le passé, ça a été destructeur et ça a failli provoquer la séparation du groupe.
Quelles libertés avez-vous eu en produisant lalbum vous-même que vous naviez pas auparavant ?
La liberté la plus totale. Dhabitude le rôle du producteur est de donner forme aux chansons et de superviser la manière dont elles sont enregistrées. Mais les chansons sont déjà bien assez mises en forme ! Il y a déjà pas mal dallers-retours quand on commence à écrire ! Moi-même, John Petrucci et Jordan Ruydess, nous savons ce que nous faisons et nous sommes des passionnés. Nous navons pas besoin dune personne extérieure pour nous aider à formater, cela ne ferait que détruire lalchimie entre nous et créerait beaucoup de frictions et de discorde, comme par le passé.
Lautre rôle du producteur est dapporter une sorte dexpertise dans le processus denregistrement et pour ça, nous avons quelquun de lextérieur qui nous donne son opinion et son ouïe. Nous avons travaillé avec Paul Northfield sur cet album en tant quingénieur du son et de mixage pour donner vie à nos idées. Je pense que nous avons le meilleur des deux mondes : nous pouvons toujours travailler avec un ingénieur externe, mais cest John (Petrucci, le guitariste) et moi, à la fin de la journée, qui avons le dernier mot. Si nous étions Bon Jovi et nous devions écrire des singles de 5 minutes qui devraient correspondre à une certaine formule, alors daccord, il faudrait que quelquun vienne et dise (il prend la voix dun vieil homme) « Mon petit, le refrain doit revenir une seconde fois et ». Mais nous, nous écrivons des périples musicaux de 15 minutes, la dernière chose dont nous avons besoin est dune autre opinion, nous en avons déjà assez comme ça.
En ce qui concerne les différentes versions de ce nouvel album, pourquoi avoir choisi den inclure une instrumentale dans lédition spéciale ?
Jai vu quelques autres groupes le faire, Nightwish, Protest the Hero, Muse et les Flaming Lips. Jai trouvé que cétait une idée parfaite surtout pour Dream Theater puisque, à chaque fois que nous écrivons une chanson cela commence par une version instrumentale. Quand on a commencé à réfléchir à lédition spéciale, on a pensé que ça serait une bonne idée, que les fans aimeraient peut-être écouter ça. Et jai aussi eu lidée de faire des reprises en studio, ce que nous navons jamais fait. En live oui, mais pas en studio. Par chance, nous avons le soutien de Roadrunner. Surtout que les maisons de disque sont à la recherche de nouveaux moyens pour que les gens continuent dacheter des CDs, les fans auront la possibilité de trouver différentes versions : le vinyle, le coffret DVD, et tous ces objets-là.
Pour les reprises, est-ce quil est possible davoir des noms ou cest un secret ?
Cest un secret. Seulement parce que cest la dernière chose que nous pouvons encore espérer gardée secrète ! Tout le reste est dévoilé. Et je pense que les secrets sont marrants, les fans ont au moins un truc à attendre avec impatience. Vous le saurez bien assez tôt !
Est-ce que ce sont des grosses surprises ou des chansons classiques ?
Cest un peu des deux, quelques chansons de métal, dautres de prog, et du rock plus classique. Quelques-unes viennent de groupes qui ne sont pas très connus et qui nous ont influencés. Un peu de tout. Comme je le disais, on na jamais enregistré de reprises en studio et nous avons pris autant de soin et de temps à le faire que pour nos propres chansons. Un titre en particulier où il se passe pas mal de trucs et que nous naurions pas pu rendre si nous lavions joué en live. Dans le studio, nous avons pu lui donner cette dimension.
Vous parliez à linstant dinfluences Quels étaient les albums dans l« inspiration corner » pour Black Clouds and Silver Linings ?
Aucun. Ça a été une décision commune de ne pas écouter dalbums quand on était en studio. Par le passé, il y a eu trop de rumeurs à propos de ce quon écoutait dans l« inspiration corner », les fans lont amené à un tout autre niveau dinterprétation qui navait pas lieu dêtre. Jai entendu des gens dire que cette chanson ressemble à Muse et celle-là à autre chose on na voulu se débarrasser de tout ça et travailler sur ce qui vient de nous. À la fin de la journée, je rentre à mon hôtel et je vais écouter ce que jécoute et je ne vais même pas citer de noms ! (rires) Mais, quand on a constitué le group
(pause) Ouaaaaais, il est pas mal... (rires)
(rires) Vous pouvez détailler un petit peu ?
Cétait la prochaine étape pour Dream Theater. Cest notre dixième album, cela fait 24 ans que nous jouons ensemble, donc nous avons juste fait ce que nous faisons dhabitude : une alchimie conservée par la même équipe qui était sur le dernier album, et dans le même studio. Je pense que nous avons continué musicalement dans la lignée du dernier album, constitué de journées épiques. Je pense que toutes les choses enfin, JE pense, quest-ce que jen sais ? Je ne peux pas être objectif à 100%. Mais je pense que nous avons pris les choses qui constituaient les chansons préférées de nos fans, comme notre ancienne manière de composer, et lavons proposé avec notre son actuel.
Cela aurait été possible si vous naviez pas produit lalbum ?
Absolument et à 100%, non. On me le demande tout le temps, les fans en parlent tout le temps, « Ils pourraient y gagner à avoir un producteur extérieur », je suis désolé, mais je ne suis pas daccord. Chaque fois que nous avons eu un producteur externe par le passé, ça a été destructeur et ça a failli provoquer la séparation du groupe.
Quelles libertés avez-vous eu en produisant lalbum vous-même que vous naviez pas auparavant ?
La liberté la plus totale. Dhabitude le rôle du producteur est de donner forme aux chansons et de superviser la manière dont elles sont enregistrées. Mais les chansons sont déjà bien assez mises en forme ! Il y a déjà pas mal dallers-retours quand on commence à écrire ! Moi-même, John Petrucci et Jordan Ruydess, nous savons ce que nous faisons et nous sommes des passionnés. Nous navons pas besoin dune personne extérieure pour nous aider à formater, cela ne ferait que détruire lalchimie entre nous et créerait beaucoup de frictions et de discorde, comme par le passé.
Lautre rôle du producteur est dapporter une sorte dexpertise dans le processus denregistrement et pour ça, nous avons quelquun de lextérieur qui nous donne son opinion et son ouïe. Nous avons travaillé avec Paul Northfield sur cet album en tant quingénieur du son et de mixage pour donner vie à nos idées. Je pense que nous avons le meilleur des deux mondes : nous pouvons toujours travailler avec un ingénieur externe, mais cest John (Petrucci, le guitariste) et moi, à la fin de la journée, qui avons le dernier mot. Si nous étions Bon Jovi et nous devions écrire des singles de 5 minutes qui devraient correspondre à une certaine formule, alors daccord, il faudrait que quelquun vienne et dise (il prend la voix dun vieil homme) « Mon petit, le refrain doit revenir une seconde fois et ». Mais nous, nous écrivons des périples musicaux de 15 minutes, la dernière chose dont nous avons besoin est dune autre opinion, nous en avons déjà assez comme ça.
En ce qui concerne les différentes versions de ce nouvel album, pourquoi avoir choisi den inclure une instrumentale dans lédition spéciale ?
Jai vu quelques autres groupes le faire, Nightwish, Protest the Hero, Muse et les Flaming Lips. Jai trouvé que cétait une idée parfaite surtout pour Dream Theater puisque, à chaque fois que nous écrivons une chanson cela commence par une version instrumentale. Quand on a commencé à réfléchir à lédition spéciale, on a pensé que ça serait une bonne idée, que les fans aimeraient peut-être écouter ça. Et jai aussi eu lidée de faire des reprises en studio, ce que nous navons jamais fait. En live oui, mais pas en studio. Par chance, nous avons le soutien de Roadrunner. Surtout que les maisons de disque sont à la recherche de nouveaux moyens pour que les gens continuent dacheter des CDs, les fans auront la possibilité de trouver différentes versions : le vinyle, le coffret DVD, et tous ces objets-là.
Pour les reprises, est-ce quil est possible davoir des noms ou cest un secret ?
Cest un secret. Seulement parce que cest la dernière chose que nous pouvons encore espérer gardée secrète ! Tout le reste est dévoilé. Et je pense que les secrets sont marrants, les fans ont au moins un truc à attendre avec impatience. Vous le saurez bien assez tôt !
Est-ce que ce sont des grosses surprises ou des chansons classiques ?
Cest un peu des deux, quelques chansons de métal, dautres de prog, et du rock plus classique. Quelques-unes viennent de groupes qui ne sont pas très connus et qui nous ont influencés. Un peu de tout. Comme je le disais, on na jamais enregistré de reprises en studio et nous avons pris autant de soin et de temps à le faire que pour nos propres chansons. Un titre en particulier où il se passe pas mal de trucs et que nous naurions pas pu rendre si nous lavions joué en live. Dans le studio, nous avons pu lui donner cette dimension.
Vous parliez à linstant dinfluences Quels étaient les albums dans l« inspiration corner » pour Black Clouds and Silver Linings ?
Aucun. Ça a été une décision commune de ne pas écouter dalbums quand on était en studio. Par le passé, il y a eu trop de rumeurs à propos de ce quon écoutait dans l« inspiration corner », les fans lont amené à un tout autre niveau dinterprétation qui navait pas lieu dêtre. Jai entendu des gens dire que cette chanson ressemble à Muse et celle-là à autre chose on na voulu se débarrasser de tout ça et travailler sur ce qui vient de nous. À la fin de la journée, je rentre à mon hôtel et je vais écouter ce que jécoute et je ne vais même pas citer de noms ! (rires) Mais, quand on a constitué le group
e, on a fait exprès de ne rien écouter pour sorienter, on voulait être libre de nos mouvements.
Et en tant que batteur, êtes-vous influencé par des nouveaux talents comme ceux de Porcupine Tree ou Mastodon ?
Les deux, je suis ami avec Gavin (Harrison, Porcupine Tree) et Brann (Daylor, Mastodon), ce sont des types formidables et dexcellents batteurs. Je suis toujours inspiré par les jeunes batteurs et jécoute toujours les autres pour me donner de linspiration. Il y a plein de types bien, comme Chris Adler qui est un super batteur, dêtre en tournée avec Opeth et Between the Buried and me, ma fait faire écouter pas mal de blast beat et de doubles pédales ça ressort inévitablement dans ce que je fais.
Vous parliez de la corporation entre Jordan Ruydess, John Petrucci et vous, quen est-il de James Labrie et John Myung ?
James (chanteur) nest pas là quand on a écrit la musique. Par le passé, il était parfois là, parfois pas, mais pour cet album-là il nétait pas là. Nous travaillons sans lui, parce que quand il était là, comme il ne joue pas dinstrument, il napportait pas grand-chose. Cest lalchimie qui fonctionne comme ça et pas autrement. John Myung (bassiste) est juste extrêmement silencieux de nature, comme la plupart des gens le savent, donc instinctivement il ne va pas participer. Alors que John, Jordan et moi, quand nous composons, ça va vite, ça avance, on a des idées, et tous les trois nous avons des opinions très marquées, ça fonctionne comme ça. Je pense que cest OK avec tout le monde, le fait que James nécrive pas la musique avec nous cest la manière dont on fonctionne. Que John Myung soit un peu plus réservé et plus silencieux, et qui de temps en temps nous propose quelque chose ici ou là, cest notre alchimie. Ils sont libres sils veulent proposer quelque chose, nous nessayons pas de les en empêcher, cest juste la personnalité de chacun. Si nous changions ceci, ça ferait tout foirer. Si on voulait un chanteur comme Neil Morris, qui sait écrire et jouer, ça changerait tout. Ou si on voulait un bassiste bavard qui nous la jouerait cartes sur table, ça changerait lalchimie, or elle marche bien telle quelle maintenant, donc on ne veut pas la faire foirer. Tout le monde connaît sa place et son rôle, et tout le monde en est content.
Vous pourriez nous parler un peu du Progressive Nation Tour ? Avec un slogan comme « One Nation under Prog », est-ce que ce nest pas positionner Dream Theater comme le maître incontesté du prog ?
Personnellement, jai limpression que cest mon devoir daider les jeunes groupes de metal prog, ça a toujours été comme ça. Jai toujours choisi nos premières parties de Fates Warning à Kings X, Spokes beard, Porcupine Tree, Pain of salvation, Symphony X sont des groupes que jai triés sur le volet et à qui jai voulu donné consciemment un plus grand public. Progressive Nation reprend ce même concept, et le développe comme une sorte de package, de festival. Ça faisait longtemps que je voulais le faire et lannée dernière ça a commencé. Ça a eu un grand succès aux États-Unis, et ça a pavé le chemin pour quon le refasse cette année, en lamenant jusquen Europe. Je pense que lamener ici, en Europe, est important, car depuis plus de 20 ans, Dream Theater vient en Europe, et ça a toujours été seulement nous, ou seulement nous et une première partie, toujours le même format. Je ne voulais pas continuer à faire la même chose, la même idée, mais un album différent. Donc jai pensé que cétait une bonne idée davoir cette nouvelle présentation pour un concert de Dream Theater. Ce nest pas en mode « Coucou on est là, vous venez nous voir une fois de plus, comme tous les deux ans » : on voulait que ça soit différent. Les groupes que jai choisis vont tous amener quelque chose dunique à la tournée. Opeth a beaucoup de fans, et ils sont très compatibles avec nous, dailleurs cest un de mes groupes de métal préféré. On a déjà fait la tournée Progressive Nation avec eux lan dernier, et on travaille bien ensemble. Les deux premières parties que jai choisies sont des groupes qui nont pas beaucoup de fans et que les gens ne connaissent pas, et cest une chance de partager nos fans avec ces groupes, et vice-versa. Bigelf et Unexpect sont différents et vont compléter la tournée musicalement.
Du coup, votre concert sera plus court
Bien sûr, nous allons jouer moins longtemps. Nous ne pouvons pas avoir trois premières parties et ensuite jouer 3 heures, le public tomberait raide mort. (rires) Mais ce nest pas grave, on va jouer 90 minutes cest raisonnable. Au lieu de jouer pendant 2 ou 3 heures, je préfère partager la scène avec dautres bons groupes et leur donner la possibilité de jouer. Beaucoup de ces jeunes groupes nont pas la possibilité de jouer devant 5,000 personnes en jouant cette musique-là Je pense que cest bien pour eux, et 90 minutes cest assez pour un groupe
(son téléphone sonne avec pour sonnerie Constant Motion, de leur dernier album)
Sympa la sonnerie !
(rires) Oui hein ! Je ne sais pas, peut-être que je me fais vieux, mais quand jécoute dautres groupes, quand ça dépasse la barre des 90 minutes, jen ai marre. Jai vu des groupes récemment, je ne citerai pas de noms, mais des groupes que jaime vraiment, vraiment beaucoup, mais au bout de 90 minutes, je suis crevé. Mais tympans sont morts Je me fais sûrement vieux, mais je me demande comment notre public peut tenir pendant un concert de 3 heures. Je sais quil nous aime bien et tout, mais quand même
Mais vous ne pensez pas que 90 minutes cest un peu court pour présenter votre nouvel album ?
On reviendra (rires) ce nest pas notre dernière tournée !
Vous parliez de partager votre public avec dautres groupes, on ne peut sem
Et en tant que batteur, êtes-vous influencé par des nouveaux talents comme ceux de Porcupine Tree ou Mastodon ?
Les deux, je suis ami avec Gavin (Harrison, Porcupine Tree) et Brann (Daylor, Mastodon), ce sont des types formidables et dexcellents batteurs. Je suis toujours inspiré par les jeunes batteurs et jécoute toujours les autres pour me donner de linspiration. Il y a plein de types bien, comme Chris Adler qui est un super batteur, dêtre en tournée avec Opeth et Between the Buried and me, ma fait faire écouter pas mal de blast beat et de doubles pédales ça ressort inévitablement dans ce que je fais.
Vous parliez de la corporation entre Jordan Ruydess, John Petrucci et vous, quen est-il de James Labrie et John Myung ?
James (chanteur) nest pas là quand on a écrit la musique. Par le passé, il était parfois là, parfois pas, mais pour cet album-là il nétait pas là. Nous travaillons sans lui, parce que quand il était là, comme il ne joue pas dinstrument, il napportait pas grand-chose. Cest lalchimie qui fonctionne comme ça et pas autrement. John Myung (bassiste) est juste extrêmement silencieux de nature, comme la plupart des gens le savent, donc instinctivement il ne va pas participer. Alors que John, Jordan et moi, quand nous composons, ça va vite, ça avance, on a des idées, et tous les trois nous avons des opinions très marquées, ça fonctionne comme ça. Je pense que cest OK avec tout le monde, le fait que James nécrive pas la musique avec nous cest la manière dont on fonctionne. Que John Myung soit un peu plus réservé et plus silencieux, et qui de temps en temps nous propose quelque chose ici ou là, cest notre alchimie. Ils sont libres sils veulent proposer quelque chose, nous nessayons pas de les en empêcher, cest juste la personnalité de chacun. Si nous changions ceci, ça ferait tout foirer. Si on voulait un chanteur comme Neil Morris, qui sait écrire et jouer, ça changerait tout. Ou si on voulait un bassiste bavard qui nous la jouerait cartes sur table, ça changerait lalchimie, or elle marche bien telle quelle maintenant, donc on ne veut pas la faire foirer. Tout le monde connaît sa place et son rôle, et tout le monde en est content.
Vous pourriez nous parler un peu du Progressive Nation Tour ? Avec un slogan comme « One Nation under Prog », est-ce que ce nest pas positionner Dream Theater comme le maître incontesté du prog ?
Personnellement, jai limpression que cest mon devoir daider les jeunes groupes de metal prog, ça a toujours été comme ça. Jai toujours choisi nos premières parties de Fates Warning à Kings X, Spokes beard, Porcupine Tree, Pain of salvation, Symphony X sont des groupes que jai triés sur le volet et à qui jai voulu donné consciemment un plus grand public. Progressive Nation reprend ce même concept, et le développe comme une sorte de package, de festival. Ça faisait longtemps que je voulais le faire et lannée dernière ça a commencé. Ça a eu un grand succès aux États-Unis, et ça a pavé le chemin pour quon le refasse cette année, en lamenant jusquen Europe. Je pense que lamener ici, en Europe, est important, car depuis plus de 20 ans, Dream Theater vient en Europe, et ça a toujours été seulement nous, ou seulement nous et une première partie, toujours le même format. Je ne voulais pas continuer à faire la même chose, la même idée, mais un album différent. Donc jai pensé que cétait une bonne idée davoir cette nouvelle présentation pour un concert de Dream Theater. Ce nest pas en mode « Coucou on est là, vous venez nous voir une fois de plus, comme tous les deux ans » : on voulait que ça soit différent. Les groupes que jai choisis vont tous amener quelque chose dunique à la tournée. Opeth a beaucoup de fans, et ils sont très compatibles avec nous, dailleurs cest un de mes groupes de métal préféré. On a déjà fait la tournée Progressive Nation avec eux lan dernier, et on travaille bien ensemble. Les deux premières parties que jai choisies sont des groupes qui nont pas beaucoup de fans et que les gens ne connaissent pas, et cest une chance de partager nos fans avec ces groupes, et vice-versa. Bigelf et Unexpect sont différents et vont compléter la tournée musicalement.
Du coup, votre concert sera plus court
Bien sûr, nous allons jouer moins longtemps. Nous ne pouvons pas avoir trois premières parties et ensuite jouer 3 heures, le public tomberait raide mort. (rires) Mais ce nest pas grave, on va jouer 90 minutes cest raisonnable. Au lieu de jouer pendant 2 ou 3 heures, je préfère partager la scène avec dautres bons groupes et leur donner la possibilité de jouer. Beaucoup de ces jeunes groupes nont pas la possibilité de jouer devant 5,000 personnes en jouant cette musique-là Je pense que cest bien pour eux, et 90 minutes cest assez pour un groupe
(son téléphone sonne avec pour sonnerie Constant Motion, de leur dernier album)
Sympa la sonnerie !
(rires) Oui hein ! Je ne sais pas, peut-être que je me fais vieux, mais quand jécoute dautres groupes, quand ça dépasse la barre des 90 minutes, jen ai marre. Jai vu des groupes récemment, je ne citerai pas de noms, mais des groupes que jaime vraiment, vraiment beaucoup, mais au bout de 90 minutes, je suis crevé. Mais tympans sont morts Je me fais sûrement vieux, mais je me demande comment notre public peut tenir pendant un concert de 3 heures. Je sais quil nous aime bien et tout, mais quand même
Mais vous ne pensez pas que 90 minutes cest un peu court pour présenter votre nouvel album ?
On reviendra (rires) ce nest pas notre dernière tournée !
Vous parliez de partager votre public avec dautres groupes, on ne peut sem
pêcher de constater que ce public ne fait quaugmenter avec chaque album qui sort, alors que la formule de Dream Theater est toujours la même : soit on vous aime, soit on vous déteste. Comment expliquez-vous cela ?
Je pense que, encore aujourdhui, soit les gens nous aiment, soit ils nous détestent, on a autant de fans que dennemis. Je pense quil y a beaucoup de gens qui ne comprennent pas Dream Theater, qui ne nous supportent pas. Comme tous les types de musique mais peut-être plus avec nous puisque cest assez extrême. Mais est-ce que ce nest pas le but des groupes ? De faire ce quon fait et de continuer à le faire, et ce faisant, générer de nouveaux fans, tout en conservant les anciens. Cest ce que nous essayons datteindre à chaque fois.
Vous pensez que le public évolue ? Ou que cest votre formule qui change ?
Je ne pense pas que nous ayons changé notre formule, mais nous changeons avec les époques. Jécoute Images and Words et je me dis que les chansons sont bonnes, mais au niveau du son, ça rend comme un album qui a été enregistré en 1991, et pas en 2009. On veut prendre ce style et cette façon décrire de la musique tout en continuant dévoluer et de rester contemporains. Si tu écoutes Black Clouds, cest du 2009. Donc, on veut évoluer tout en restant fidèle, et je pense que cest la clé pour garder son public cible, tout en rameutant de nouveaux fans plus jeunes. Cest aussi une des choses quon essaye daccomplir avec un label comme Roadrunner, un label qui continuera de développer le groupe, la promouvoir, ce que notre précédent label na jamais fait.
Vous êtes content de votre travail avec Roadrunner jusquà présent ?
Totalement, cest le meilleur des deux mondes : ils nous laissent tranquilles pendant quon fait lalbum, et quand on le leur donne, ils en font la promotion. Cest la raison pour laquelle je suis assis là à vous parler. Ça fait partie de la manière dont un album devrait être vendu. Je pense quils sont le meilleur label pour le métal, alors quInsideOut est le meilleur label pour le prog.
Est-ce que ça a changé quelque chose dêtre avec Roadrunner ? Il y avait le cycle de huit albums qui se finissait avec Octavarium, et après on suppose quil y a un nouveau cycle qui commence avec Systematic Chaos, et continue avec Black Clouds Est-ce que ça a eu un effet sur votre musique ?
À 0%. Déjà, avec Systematic Chaos, on navait même pas signé avec eux quand on la fait. On navait même pas décidé avec qui on allait signer avant de finir lalbum. Donc ça ne la pas affecté. Et pour cet album, Black Clouds, ils nont pas entendu une seule note avant quon leur donne la version finale. Je nai pas arrêté de recevoir des emails et des coups de fil du label « Est-ce que je peux venir ? Hey, jai envie de venir voir ? », et je faisais comme je viens de faire avec mon téléphone : jappuyais sur la touche « ignore » (rires) pendant 6 mois ! Donc, non, ils nont eu aucun effet sur la musique. Quand ils ont signé avec nous, ils se sont rendu compte quils signaient avec un groupe qui était là depuis plus de 20 ans, que nous avions de lexpérience, que nous savions ce que nous faisions et que nous connaissions nos fans. Ils respectent ça, et nous laissent tranquilles. Quand on leur donne lalbum, chaque jour, on reçoit des emails, on est constamment au téléphone avec eux, en nous disant « On va faire ci et ça », et ils soutiennent toutes nos idées. Excepté une en particulier, ils ont soutenu tout ce quon leur a proposé.
Cétait quoi cette idée ?
Je le savais que je naurais pas dû en parler (rires).
Une idée qui na pas vu le jour, mais que je voulais vraiment quelle se fasse. Je leur ai proposé de faire en sorte que lalbum soit téléchargeable dès quon lavait fini. Un peu comme quand Radiohead lavait fait, sauf que dans ce cas-là ça naurait pas été forcément gratuit, je voulais que le label le mette sur iTunes, ou autre chose, car, pourquoi attendre 3 mois ? Lidée était de prévenir les fuites, quon laisse les fans avoir lalbum, mais on aurait quand même lalbum en vente dans les magasins en juin, avec les éditions spéciales, les coffrets DVD, les reprises et les vinyles. Jai organisé une grosse conférence de presse avec Roadrunner, le président et le vice-président et tout le beau monde. Ils étaient très réceptifs à lidée, tout le monde est daccord pour dire quinévitablement les choses vont aller dans ce sens. Mais ils avaient un peu peur de couper les ponts avec les distributeurs et les magasins. À chaque fois que quelquun va faire un truc pareil, ça va énerver pas mal de monde. Les fans sont contents, mais pour des raisons « corporate », on a peur daller dans ce sens.
Une dernière question qui concerne un autre projet, Liquid Tension Experiment, vous avez fait quelques concerts lan dernier avec eux, quelle est la différence de sensations quand vous jouez avec eux plutôt quavec Dream Theater ?
On a fait quelques concerts lété dernier et cétait génial de jouer ces morceaux. Il y a une alchimie considérablement différente entre moi, John et Jordan dans Dream Theater et entre moi, John et Jordan dans Liquid Tension. Cest une autre manière décrire, lune est une musique à base instrumentale où le clavier et la guitare portent les musiques, lautre est un groupe qui a un chanteur portant la mélodie. Tony (Levin de King Crimson) est un bassiste complètement différent de John Myung, il jam et il improvise, ce qui est un élément important dans LTE. De faire ces concerts, cétait génial, malheureusement on na pas eu le temps de venir jusquen Europe, jespère quun jour on pourra. En attendant on a des DVDs et des CDs de nos lives vont sortir, pour avoir un avant-goût de comment on est sur scène.
Retranscription par Virgile de Discordance (http://www.discordance.fr)
Je pense que, encore aujourdhui, soit les gens nous aiment, soit ils nous détestent, on a autant de fans que dennemis. Je pense quil y a beaucoup de gens qui ne comprennent pas Dream Theater, qui ne nous supportent pas. Comme tous les types de musique mais peut-être plus avec nous puisque cest assez extrême. Mais est-ce que ce nest pas le but des groupes ? De faire ce quon fait et de continuer à le faire, et ce faisant, générer de nouveaux fans, tout en conservant les anciens. Cest ce que nous essayons datteindre à chaque fois.
Vous pensez que le public évolue ? Ou que cest votre formule qui change ?
Je ne pense pas que nous ayons changé notre formule, mais nous changeons avec les époques. Jécoute Images and Words et je me dis que les chansons sont bonnes, mais au niveau du son, ça rend comme un album qui a été enregistré en 1991, et pas en 2009. On veut prendre ce style et cette façon décrire de la musique tout en continuant dévoluer et de rester contemporains. Si tu écoutes Black Clouds, cest du 2009. Donc, on veut évoluer tout en restant fidèle, et je pense que cest la clé pour garder son public cible, tout en rameutant de nouveaux fans plus jeunes. Cest aussi une des choses quon essaye daccomplir avec un label comme Roadrunner, un label qui continuera de développer le groupe, la promouvoir, ce que notre précédent label na jamais fait.
Vous êtes content de votre travail avec Roadrunner jusquà présent ?
Totalement, cest le meilleur des deux mondes : ils nous laissent tranquilles pendant quon fait lalbum, et quand on le leur donne, ils en font la promotion. Cest la raison pour laquelle je suis assis là à vous parler. Ça fait partie de la manière dont un album devrait être vendu. Je pense quils sont le meilleur label pour le métal, alors quInsideOut est le meilleur label pour le prog.
Est-ce que ça a changé quelque chose dêtre avec Roadrunner ? Il y avait le cycle de huit albums qui se finissait avec Octavarium, et après on suppose quil y a un nouveau cycle qui commence avec Systematic Chaos, et continue avec Black Clouds Est-ce que ça a eu un effet sur votre musique ?
À 0%. Déjà, avec Systematic Chaos, on navait même pas signé avec eux quand on la fait. On navait même pas décidé avec qui on allait signer avant de finir lalbum. Donc ça ne la pas affecté. Et pour cet album, Black Clouds, ils nont pas entendu une seule note avant quon leur donne la version finale. Je nai pas arrêté de recevoir des emails et des coups de fil du label « Est-ce que je peux venir ? Hey, jai envie de venir voir ? », et je faisais comme je viens de faire avec mon téléphone : jappuyais sur la touche « ignore » (rires) pendant 6 mois ! Donc, non, ils nont eu aucun effet sur la musique. Quand ils ont signé avec nous, ils se sont rendu compte quils signaient avec un groupe qui était là depuis plus de 20 ans, que nous avions de lexpérience, que nous savions ce que nous faisions et que nous connaissions nos fans. Ils respectent ça, et nous laissent tranquilles. Quand on leur donne lalbum, chaque jour, on reçoit des emails, on est constamment au téléphone avec eux, en nous disant « On va faire ci et ça », et ils soutiennent toutes nos idées. Excepté une en particulier, ils ont soutenu tout ce quon leur a proposé.
Cétait quoi cette idée ?
Je le savais que je naurais pas dû en parler (rires).
Une idée qui na pas vu le jour, mais que je voulais vraiment quelle se fasse. Je leur ai proposé de faire en sorte que lalbum soit téléchargeable dès quon lavait fini. Un peu comme quand Radiohead lavait fait, sauf que dans ce cas-là ça naurait pas été forcément gratuit, je voulais que le label le mette sur iTunes, ou autre chose, car, pourquoi attendre 3 mois ? Lidée était de prévenir les fuites, quon laisse les fans avoir lalbum, mais on aurait quand même lalbum en vente dans les magasins en juin, avec les éditions spéciales, les coffrets DVD, les reprises et les vinyles. Jai organisé une grosse conférence de presse avec Roadrunner, le président et le vice-président et tout le beau monde. Ils étaient très réceptifs à lidée, tout le monde est daccord pour dire quinévitablement les choses vont aller dans ce sens. Mais ils avaient un peu peur de couper les ponts avec les distributeurs et les magasins. À chaque fois que quelquun va faire un truc pareil, ça va énerver pas mal de monde. Les fans sont contents, mais pour des raisons « corporate », on a peur daller dans ce sens.
Une dernière question qui concerne un autre projet, Liquid Tension Experiment, vous avez fait quelques concerts lan dernier avec eux, quelle est la différence de sensations quand vous jouez avec eux plutôt quavec Dream Theater ?
On a fait quelques concerts lété dernier et cétait génial de jouer ces morceaux. Il y a une alchimie considérablement différente entre moi, John et Jordan dans Dream Theater et entre moi, John et Jordan dans Liquid Tension. Cest une autre manière décrire, lune est une musique à base instrumentale où le clavier et la guitare portent les musiques, lautre est un groupe qui a un chanteur portant la mélodie. Tony (Levin de King Crimson) est un bassiste complètement différent de John Myung, il jam et il improvise, ce qui est un élément important dans LTE. De faire ces concerts, cétait génial, malheureusement on na pas eu le temps de venir jusquen Europe, jespère quun jour on pourra. En attendant on a des DVDs et des CDs de nos lives vont sortir, pour avoir un avant-goût de comment on est sur scène.
Retranscription par Virgile de Discordance (http://www.discordance.fr)
interview réalisée par Julien
Un grand merci Julien.
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