Deceit

interview Deceit (CH)

Ah la Suisse ! Ses verdoyantes montagnes, son paradis fiscal pour milliardaires, ses fromages goutus, ses banques aux coffres pleins à craquer, son chocolat qui croustille… STOP !!! Virez-moi ce ramassis d’idées préconçues à deux balles ! La Suisse c’est aussi et surtout une scène métal et hardcore extrêmement vivace depuis déjà fort longtemps. Les Young Gods, Celtic Frost, Coroner, Krokus (nan je déconne là) ça vous dit quelque chose ? Et la Suisse c’est également Deceit qui eux ne font pas dans le fromage au lait de chèvre, mais plutôt dans le grindcore technique de haut vol. Un véritable ouragan d’ailleurs ce premier album entièrement auto-produit qu’ils vous balancent à la gueule sans crier gare. Deceit qui trouve aisément sa place quelque part entre Napalm Death, Nasum, Nostromo et les Blockheads. Et oui je vous ai prévenu, c’est du costaud. Voici d’ailleurs une interview avec leur batteur Sébastien Schacher en janvier 2005. J’espère simplement que le gars ne frappe pas aussi fort sur les touches de son clavier que sur ses toms.

 

>Salut, pourrais tu nous présenter Deceit par un historique récapitulatif des débuts du groupe ?
Hello. Et bien le groupe s\'est formé en été 1999 sur les bancs du lycée, à Nyon, en Suisse. A la base il y avait Olivier (basse), Mitch (guitare), Jeal (chant), Christian (guitare) et moi-même (Seb - batterie). Nous tentions tant bien que mal de jouer une espèce de rock hybride et le but était de progresser un max. Personne ne savait vraiment jouer de son instrument respectif, alors nous avons évolué tranquillement au fil des répètes et des concerts foireux. En 2002, notre musique a connu un tournant lorsque nous nous sommes intéressés a des groupes plus extrêmes, comme Nasum, Brutal Truth ou les genevois de Nostromo. Daniel (basse) est arrivé après que Christian et Olivier nous eurent quitté. C\'est là qu\'est véritablement né Deceit. Puis nous avons enregistré un premier ep ainsi que notre premier album. Nous avons également pas mal tourné partout en Suisse. Le grind nous passionne !

 

>On pense souvent à Napalm Death lorsqu’on écoute Deceit. Quelles sont vos autres influences ?
C\'est clair qu\'on est tous des ultra-fans de Napalm ! Mais je ne pense pas qu\'ils représentent une source d\'inspiration directe pour nous, que ce soit dans les riffs ou dans le chant par exemple. C\'est plutôt dans l\'exécution des morceaux et de certains breaks que cela "sonne" comme du Napalm. La plupart des groupes qu\'il nous arrive d\'écouter (Napalm Death, Mastodon, Nasum, Brutal Truth, Nostromo, Isis, Aborted...) nous influencent de cette manière, c\'est-à-dire dans la façon d\'aborder certains morceaux et non pas de reprendre simplement un riff déjà existant.

 

>Votre premier album "Mass Cultural Obliteration" a été enregistré par Jérome Pellegrini de Nostromo. J’imagine que vous le connaissiez avant ces séances de travail en studio. Comment cela s’est-il déroul&ea

interview Deceit (CH)cute; ?
Non en fait nous avons vraiment fait sa connaissance en studio. Etant donné que nous sommes de Nyon, il nous a été difficile à un moment de nous "infiltrer" au sein de la scène genevoise, et donc de connaître des gars comme lui. Mais les choses se sont faites simplement et l\'enregistrement s\'est parfaitement déroulé. Nous avons enregistré dans le local de Nostromo. L\'ambiance était plutôt à la déconne mais le rendu est plus que convaincant.

 

>Le titre "Mass Cultural Obliteration" est-il une critique de la sous-culture télévisuelle ?
Pas vraiment. En fait il s\'agit d\'un thème qui est parcouru tout au long des morceaux du cd. Il s\'agit littéralement de l\'annihilation en masse de toutes les formes de cultures étrangères à l\'homme moderne ou occidental. Un phénomène résume bien ceci, c\'est l\'ethnocentrisme de classe. Je ne suis pas un expert en la matière, bien que ce soit moi qui écrive les paroles, mais certains supports (livres, films, sites web) contiennent des informations intéressantes sur l\'évolution de la société et le comportement des gens. J\'ai simplement trouvé marrant de mettre ça sur papier, bien que nous n\'ayons pas réellement de message à faire passer.

 

>Au niveau des textes, quels thèmes abordez-vous ? La critique politique est-elle quelque chose qui vous intéresse ?
Oui mais cela n\'a pas vraiment d\'influence au sein de Deceit. Et ce n\'est pas un thème abordé dans les paroles. Ce qui est réellement traité, c\'est le comportement des gens et les déviances dans leurs comportements. Certains titres sont de la pure fiction noire, et mettent en scène des personnages au destin dramatique, voire tragique. Mais bon, franchement, les paroles sont un élément secondaire dans Deceit. C\'est pourquoi elles n\'apparaissent pas dans le livret du cd. La voix est surtout un instrument à part entière et se fond bien avec la batterie et les grattes. C\'est surtout ça qu\'il faut retenir.

 

>Qui compose au sein du groupe ? S’agit-il d’un processus commun ?
En général c\'est Mitch qui balance un riff et ensuite c\'est la batterie qui trouve ses marques là dessus. Le but des morceaux est surtout d\'arriver à trouver des enchaînements pertinents qui donnent de l\'originalité. Donc c\'est vraiment moi et Mitch qui mettons sur pied les morceaux.

 

>Dear John Conspiracy est, je crois, votre propre label. Est-ce par soucis de total control que vous l’avez sorti ainsi ? Ou par faute de mieux ?
Les deux. Nous sommes entrés en contact avec plusieurs labels, et après avoir longuement réfléchi, nous nous sommes rendu compte que cela nous prendrait trop de temps de sortir l\'album sur un label que nous ne connaissions pas. Cette première expérience nous a appris à nous gérer seuls et à trouver un bon support de distribution (Irascible et Overcome) sans qui nous ne serions pas allés bien loin. En tant que groupe inconnu en France, nous sommes très satisfaits du résultat, bien que nous n\'y a

yons joué que deux fois.

 

>Ce premier album a été enregistré il y a plus d’un an déjà. Les compos datent donc un peu désormais. Depuis, peut-on parler d’évolution chez Deceit ? Dans quel sens ?
Et bien les nouveaux morceaux sont plus personnels, et ont un sens plus profond que certaines anciennes compos qui "sonnent" peut-être trop comme tel ou tel groupe. Il y a également certains passages qui groovent plus et leur exécution est également un progrès pour nous.

 

>Vos projets à l’heure actuelle, quels sont-ils (enregistrement, concerts…) ?
Là nous préparons notre troisième concert en France ! Nous allons jouer à Colmar le 15 janvier prochain. Donc nous continuons tranquillement notre chemin et nous allons bientôt nous tourner vers le prochain album. Nous avons également d\'autre projets musicaux à côté de Deceit ("Magnitud Diplomat", qui est un groupe de post-rock, et "Mumakil", c\'est du brutal grindcore) ce qui nous prend pas mal de temps libre également.

 

>Etre originaire d’un pays qui compte au moins 3 langues officielles est-il pour vous un avantage ? A l’heure où beaucoup se renferment sur des nationalismes nombrilistes, est-ce que votre ouverture aux autres en a été facilitée ?
Je ne sais pas si il s\'agit d\'un avantage, ça peut l\'être dans le sens où ça peut aider un groupe à trouver des plans dans une région. Beaucoup de gens en Suisse parlent le français et le suisse-allemand. Mais il y a à la base une bonne collaboration entre tous les groupes des milieux alternatifs pour qu\'une ouverture se fasse. Par exemple dans Deceit, personne ne maîtrise vraiment une des deux autres langues nationales et nous avons joué dans pas mal de coins. Mais en Suisse aussi il y a un gros état d\'esprit nombriliste, malgré la diversité des langues. C\'est ça la "Mass Cultural Obliteration" !

 

>De tout temps, on a vu émerger de Suisse des groupes qui ont fait avancer les choses : Celtic Frost, Coroner, Samael, les Young Gods, Shora, Knut, Nostromo… Etant un tout petit pays, quel est votre secret ?
Oui c\'est vrai ! Et ça fait plaisir. Franchement je pense que les Suisses ont une sorte d\'état d\'esprit travailleur qui se reflète également dans la musique. Les groupes aiment se faire chier à trouver des trucs originaux et c\'est vrai que parfois on voit des trucs spéciaux et d\'autres qui donnent envie de progresser. Mais c\'est mon avis. Mais je pense aussi que chaque pays à ses groupes connus et ils font parler d\'eux chacun à leur manière, par exemple en France vous avez des groupes comme Gojira ou Loudblast, qui sonnent vraiment très pro.

 

>Je te laisse le mot de la fin, si tu veux ajouter quelque chose…
Et bien merci pour l\'interview ! Ca fait toujours plaisir de faire ça. On se réjouit vraiment de pouvoir faire plus de concerts en France... Reste à trouver des gens motivés ! A tous les groupes de grind : faites tout péter ! Merci et à bientôt !

interview réalisée par Dj In Extremis

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