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Biographie : Sweet Sybil

Le label Eonian Records s’est lancé dans une croisade de réhabilitation des groupes prometteurs privés d’un accès au succès par l’avènement du ‘fléau’ grunge. Après Gynger Lynn, c’est Sweet Sybil, un autre combo originaire de Chicago, qui bénéficie d’une résurrection discographique inespérée.

Pour l’anecdote, en 1988, lors de sa création par le guitariste Michael Parker et le vocaliste Sam Carava, Sweet Sybil s’appelle Frontalis. Après quelques mois de répétitions, Frontalis participe à un concours du type ‘Battle Of The Bands’. Lors de la présentation, l’annonceur confond le premier titre de la setlist avec le nom du groupe. C’est donc sous le nom de Sweet Sybil que Frontalis remporte la finale. Ce patronyme erroné se répand si rapidement que le groupe est obligé de se rebaptiser. Sweet Sybil utilise le prix du concours (douze heures d’enregistrement dans un studio de Chicago) pour mettre en boîte sa première démo. Celle-ci, diffusée en boucle sur les ondes locales, permet au groupe de se constituer une fanbase consistante. Les lecteurs du magazine Chicago Rocker l’élisent ‘meilleur nouveau groupe’ de l’année (1988). Cette notoriété grandissante permet à Sweet Sybil d’ouvrir pour Extreme, Alice in Chains, Enuff Z'Nuff, Dirty Looks, et King's X. Quelques changements de line-up, notamment avec l’arrivée du guitariste Brian Unger, et des concerts, que l’on affirme mémorables, mènent le groupe, début 1991, au River North studio, où il enregistre un EP six titres qui deviendra la plus grosse vente locale de l’époque. Malheureusement, comme ce fut le cas pour Gynger Lynn, la déferlante de combos grunge originaires de Seattle met fin aux rêves de Sweet Sybil. Tout à coup, l’industrie du disque n’est plus intéressée par le hard et le sleaze rock. Le groupe splitte en 1992. Fin 1993, Randy Matthiessen, le batteur du groupe, âgé de 24 ans décède dans un accident.

Eonian Records édite aujourd’hui un album intitulé "Sweet Sybil". Ce dernier reprend les six titres de l’EP de 1991, deux titres qui furent publiés en 1992 sur une compilation intitulée "Loud and Plowed" ainsi qu’un titre acoustique daté de 2009.

Si l’album "Baby's Gone Bad" de Gynger Lynn présentait une facette assez pop du glam rock en s’inspirant de groupes comme Poison ou Enuff Z'Nuff, le disque de Sweet Sybil, lui, marche plutôt sur les plates-bandes des premières réalisations des ‘bad boys’ du sleaze rock. Les références à Guns’n’Roses, Skid Row ou Faster Pussycat sont évidentes. Le son des guitares est brut de rock’n’roll, la voix de Sam Carava est aussi crue et rauque que celle de Taime Downe (Faster Pussycat). Quant aux lyrics, ils sont beaucoup moins ‘fleur bleue’ que chez Gynger Lynn. On parle ici de sexe, de suicide et de bagarres plutôt que d’amour et de belles voitures. Bien qu’enregistré il y a environ vingt ans les titres de l’EP et de la compilation jouissent d’un son plus que correct. Quant à "You & I", le titre daté de 2009, il n’aurait pas fait tache sur l’EP "G N' R Lies" de Guns’N’Roses.

Les neuf titres présentés sur "Sweet Sybil" sont plutôt réussis. Il aurait été vraiment dommage qu’ils tombent dans l’oubli. Nouvelle mission accomplie pour Eonian Records. Vivement le prochain sauvetage musical.

Source : www.musicinbelgium.net