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Biographie : Slayer (USA)

Je sais, il n’est pas encore venu le temps où on vous demandera d’apprendre ce qui suit pour le bac mais bon... lisez-le quand même c’est intéressant.

Et dire que si Kerry King n’avait pas tranché le groupe se serait appelé « Wings of Fire »... Plus dur à scander, non ?

Slayer a vu le jour en 1982 à Los Angeles grâce à deux membres : les deux guitaristes Kerry King et Jeff Hanneman. Leur but premier était de se mettre à contre-courant des groupes de « Glam-rock » qui pullulaient à cette époque. Ensuite ils ont croisé LE batteur intéressé par ce projet : Monsieur Dave Lombardo. Il est venu tout simplement avec une pizza chez Kerry King et il leur a fait écouter ce qu’il savait faire avec des baguettes... Kerry et Jeff sont de suite tombés sous le charme ! Kerry King parla de son projet de groupe à mi-chemin entre le punk et le Heavy de leur enfance à Tom Araya qu’il connaissait bien car ils faisaient déjà tous les deux partie d’un groupe appelé Quits. Tom accepta et devint le bassiste chanteur du groupe.

Leur groupe ainsi fait travaillait dur mais il n’y avait pas plus de trente personnes à leurs shows dans Los Angeles. En 1983, tout comme Metallica l’avait fait auparavant pour la première compil, Slayer grâce à la connaissance de Brian Slagel enregistre « Aggressive Perfector » pour figurer sur la compilation Metal Massacre 3. C’est là l’entrée de Slayer chez Metal Blade, leur premier label. Ensuite, tout naturellement s’en suit la création et la production en 1984 de leur premier album : « Show No Mercy »* (* traduction de « j’aime bien les fleurs » pour ceux qui m’auraient pas compris).

Les premières critiques sont bonnes et Slayer font enfin bonne impression sur de grandes scènes, où ils ont eu le bonheur de jouer avec Exodus ou Venom. Ils n’en croyaient pas leurs yeux de voir tant de gens venus les applaudir ! Dans la foulée de Show No Mercy, Slayer en profite pour enregistrer « Haunting the chapel » mais il n’y aura aucune suite... pour le moment ! Le groupe n’a pas encore pu tourner en Europe mais leur passeport est leur album suivant sorti en 1985, un chef d’œuvre qui n’aura pas le même sort que Haunting the chapel : Hell Awaits. Kerry King a déclaré que chaque titre de l’album comportait des riffs qui eux-mêmes pouvaient créer de supers titres pris en dehors du contexte de la chanson d’origine.

Slayer arrive enfin en Europe : à Londres, en Belgique... un peu partout et Kerry King toujours aussi volubile déclare que le moment le plus déterminant pour lui a été de se voir sur la même affiche que ses idoles à Donnington : Iron Maiden ! On peut le comprendre.
Le groupe, toujours aussi productif, veut sortir un témoignage Live !de leurs titres ; l’idée de « Live Undead » a fait son temps et il est grand temps de passer à l’action sauf qu’il y a un petit souci : on ne peut pour des moyens purement techniques dus à la production les enregistrer en direct sur un grand show. Alors le groupe décide de faire venir quelques privilégiés dans le studio pour assister à leur gigue. Live Undead est en boîte et y sera ajouté le fameux mini album « Haunting the chapel » avant de le mettre en vente quand l’occasion se présenterait. Rick Rubin, qui assiste à un de leur enregistrement – répétition en studio à New York, après les avoir vu dans une vidéo promotionnelle auprès d’Exodus et de Venom, décide de les faire signer dans sa boîte. Car il faut dire que leur futur Album « Reign in Blood » ne convainc pas Metal Blade et leurs grands pontes de la productions. Alors Slayer s’en va chez American Records. Mais juste avant Slayer sort le fameux Live Undead accompagné de Haunting the chapel, histoire de laisser Metal Blade avec trois albums et ainsi clore en assez bons termes leur collaboration avec eux.

En 1986, ils sortent « Reign in Blood », album qui reste à ce jour LA référence quand on parle de Thrash.. Pourtant l’album est très court et Slayer se pause de lui-même la question de savoir s’il faut rajouter des titres. Mais à la production, on leur dit : « vous avez 10 titres ? Oui ! Alors cela nous suffit ! »
Hélas, Dave Lombardo commence à vouloir faire des projets solo et se fait remplacer au sein de Slayer par Tony Scalione pour le début de la tournée « Reign Tour ». Ledit Lombardo était parti pour remplacer le batteur de W.A.S.P. durant leur tournée au détriment de son groupe principal. Pendant ce temps, Slayer joue aux Etats-Unis sur la même affiche que Raven.

Lombardo is back... Les paroles des chansons de Slayer commencent à poser problème, d’autant plus que le groupe prend de l’ampleur. Jeff Hanneman n’a jamais nié avoir un goût pour tout ce qui a trait au matériel militaire allemand du second Reich mais en plus d’être accusé de xénophobie, Slayer se verra dans les années futures accusé d’incitation au meurtre (un fait divers évoque même la torture et le meurtre d’une jeune femme par quatre fans de Slayer et de death metal en général). Tout comme AC/DC l’avait été avant. C’est un peu la rançon de la gloire... Pourtant, les chansons de Slayer sont, en grande partie, à replacer dans le cadre d’un film d’horreur ou d’un livre de Stephen King.

1988 arrive et après une longue tournée américaine suivie d’une tournée européenne non moins fatigante, le groupe sort le très contesté « South Of Heaven », album plus bien lent que son prédécesseur. Alors le groupe s’intéresse à des participations musicales pour le cinéma. Plus tard on les verra apparaître dans les bandes originales de Gremlins 2, Spawn ou de Dracula 2000. Pourtant le groupe repart directement sur la route et le public l’accueille avec beaucoup d’enthousiasme. Au point que le concert ayant lieu au Hollywood Palladium le 12 Août restera dans les annales car les fans ont été si nombreux qu’ils n’ont pu tous rentrer dans la salle et ont cassé tout ce qui se trouvait à proximité de l’entrée (thèse à relativiser car les forces de l’ordre signalent juste des groupes de casseurs n’ayant rien à faire avec le concert).

Toujours aussi productifs, le groupe sort « Seasons in the Abyss » en 1990. Les clips des titres phares de l’album sont enregistrés en Egypte juste quelques mois avant la guerre du Golfe. Ce qui ne laissa pas le groupe indifférent. Surtout lorsqu’on tourne le clip de « War ensemble »... Finalement l’année 90 sera celle où le groupe se posera un peu avant de repartir dès le premier grand festival. En 1991, Slayer est partout et enregistre un double Live !d’anthologie « Decade of Aggression » pour fêter ses dix ans d’existence. Ils tournent auprès de pointures comme Anthrax qui avait débuté en même temps qu’eux, Megadeth dont Kerry King a fait parti un court moment au début de sa carrière. Groupe qu’il a vite quitté, trouvant – comme beaucoup – que Dave Mustaine (Chanteur/guitariste de Megadeth et ex chanteur/guitariste de Metallica) « a beau jouer très bien de la guitare, il n’en est pas moins un trou du cul pour autant ». C’était en 1983.

En 1992, on a le droit à un nouveau départ du très bon Dave Lombardo pour le sublimissime Paul Bostaph afin de continuer à tourner auprès des maîtres à penser de Kerry King : Iron Maiden.

En 1994, on attendait le groupe au tournant après deux albums aux critiques mitigées et un Live !exceptionnel mais de transition. Avec un nouveau batteur, bien qu’ayant fait ses preuves sur scène tout le monde se pause la question de savoir ce qu’il vaut sur album. Et « Divine Intervention » met tout le monde d’accord : un superbe album, ultra rapide et une rythmique de batterie proche de la syncope. Réussite assurée.
Le groupe enregistre deux vidéos : Dittohead et Serenity in Murder. On découvre un Kerry King chauve et tatoué de toute part : une tête de tueur et des intentions aussi louables ! La consécration se fait en 1995 où le groupe a enfin le fruit de son travail sous la forme de quatre disques d’or pour Reign in Blood, South Of Heaven, Seasons in the Abyss et Divine Intervention (déjà !). Et cela leur est décerné à Hollywood ; l’endroit où ils ont été les plus discrédités à la suite de ce fameux concert-carnage. La vidéo « Live Intrusion » sort cette même année. Enfin des images du groupe ! Tournée à la fois du point de vue du public (et en plein pogo !), sur scène et backstage, cette vidéo est révolutionnaire. On comprend mieux qui est le groupe et côté musical on voit ce que l’on a entendu des heures durant pendant l’écoute du Decade of Aggression avec des titres de Divine Intervention en plus (et pas des moindres).

La controverse arrive avec l’album de reprises punk « Undisputed Attitude » enregistré en 1996 avec un autre batteur que Paul Bostaph et n’étant pas Lombardo ; j’ai nommé Jon Dette. Mais celui-ci ne reste que le temps de cet album-concept où les membres veulent rendre hommage à leurs premiers amours tout en rajoutant quelques titres de la création de ce cher Kerry (comme Gemini par exemple) qui auraient mérité de figurer sur un album, un vrai ! Paul Bostaph revient en pleine tournée. 1998 voit le véritable nouvel ouvrage de Slayer du nom de Diabolus in Musica. Cet album décevra les plus vieux fans car le groupe cherche, après un album de reprises assez mal accueilli par la presse et surtout le public, à se réorienter. Le son de Diabolus... est plus lourd et se veut trop proche de la mouvance néo-metal. Un comble pour un pilier fondateur du Thrash. Bref, pas une merveille. Plutôt décevant. Les deux guitaristes se défendent en disant qu’ils ne sont pas là pour sortir une copie de Reign in Blood, même s’ils pouvaient le faire...
Entretemps, Kerry King joue sur le dernier album de Pantera, Reinventing the Steel.

Puis en 2001 le groupe se recadre et sort un album hargneux : « God Hates Us All »... album décrié par les fans de la première heure pour son riffing et ses paroles. Cette année voit aussi la saga des batteurs continuer : Bostaph laisse son tabouret encore tout chaud à... Dave Lombardo ! Et oui, on ne change pas une équipe qui gagne...

La technologie fait son apparition en 2003 chez Slayer qui nous sort un DVD Live !qui se veut aussi novateur que le Live Intrusion en son temps. Ils veulent laisser plus de place au public, les laisser s’exprimer. Ce DVD est bien sûr une réussite et porte le nom de War at the Warfield. On y trouve tous les standards du groupe et très peu de morceaux de l’album Diabolus in Musica. 19 titres en son 5.1 pour les audiophiles. Puis en Janvier 2004, la guerre est déclarée. Le groupe, bien que formé entre 1981 et 1982 sort un coffret collector en forme de boîte de chapelet de balles pour mitrailleuses sur trépied allemandes, contenant deux DVD de lives, trois CDs qui compilent les meilleurs titres des années post Metal Blade ainsi qu’un CD de raretés parmi les trois.

En 2006, alors que la mouvance "Thrash revival" prend de l'ampleur, le groupe renoue avec ses racines thrash avec Christ Illusion, dont l'accueil sera plutôt mitigé. Il en sera de même avec World Paint In Blood, sorti trois ans plus tard.
"Les massacreurs" seraient-il en panne d'inspiration ? Seul l'avenir nous le dira.