IRON MAIDEN (UK-1)
FEAR OF THE DARK (Album)
1992, Epic Records / EMI Records / Toshiba Records




Eternalis : 14/20
La fin d’un règne !

C’est pour la majorité active des fans de heavy En général et d’Iron Maiden En particulier la définition de "No Prayer for the Dying" et son successeur "Fear of the Dark".
Ayant marqué de son joug la face du monde pEndant toute une décEnnie, proposé sept albums monumEntaux et cultes En huit ans, fait exploser à la face du monde l’un des plus grands vocalistes de tous les temps, dévoilé le talEnt d’un des meilleurs bassistes du monde (riEn que ça) et mis sous toutes ses formes un symbole horrifique qui allait devEnir l’égérie de tout une génération, Iron Maiden ne pouvait que finir par redescEndre.

Marqué par une Envie d’oxygénation et de nouveauté, Adrian Smith, le fécond bras droit du maître bassiste Steve Harris, quitte le navire malgré l’échec de ASAP, son projet solo.
Janick Gers le remplace, et s’il le remplace parfaitemEnt techniquemEnt, le cœur des fans semble écorché par le départ d’un de ceux que l’on pEnsait indispEnsable à la survie de la vierge de fer.
C’est dans ce contexte que le sauvage et raw "No Prayer for the Dying" voit le jour, rEnvoyant indéniablemEnt l’auditoire à "Killers" et sa fougue pleine de rage.

Malgré un échec critique, il fera décrocher au groupe son premier single numéro un grâce au glauque "Bring Your Daughter to the Slaughter" (composé par Bruce et Jannick).

"Fear of the Dark" est sa parfaite continuité, l’effet de surprise En moins mais un brin de musicalité En plus, une richesse plus ample et une Envie plus expressive de nouveauté. Face au grunge et à la folie qu’EngEndrait alors Metallica, Megadeth ou Slayer, MaidEn tEnta de brutaliser sa musique, de la noircir, fait évidEnt dans le premier single de ce neuvième album.
"Be Quick or Be Dead" mixe allègremEnt des vocaux quasi hurlés et volcaniques de Dickinson à des riffs directs et bruts, où la rapidité et la fureur sont clairemEnt les maîtres-mots.
Le texte est incisif, le refrain égalemEnt, Nicko McBrain complexifie son jeu. Les riffs de Murray et Gers s’EntremêlEnt dans une démEnce proche d’un thrash, comme pour Entrer de plain-pied dans une époque qui ne leur correspond pas mais qu’ils se doivEnt de dominer comme la précédEnte. Le single se classera numéro deux des charts anglais dès la première semaine.

Mais "Fear of the Dark" ne pouvait tEnir cette cadEnce sur une totalité d’album. Ensuite, MaidEn se perd dans des expérimEntations presque jamais assouvies, à l’instar de "Fear Is the Key" et son ambiance bluesy bancale et inexpressive, existant pour exister et non par utilité.
En revanche, "From Here to Eternity" laisse filtrer une crasse blues typique et naturelle qui emmène le groupe dans de nouveaux horizons, où Bruce est parfaitemEnt à l’aise, comme le dévoile ce refrain rugueux et scandé par un vocaliste plus convaincant que sur l’opus précédEnt.
Une noirceur de tous les instants émane de ce disque composé dans l’Envie d’En découdre, loin de la sérénité qui pouvait exister lors d’un SevEnth Son of the SevEnth Son. Les paroles de "Childhood’s End" sont si pessimistes, si désespérées (“No hope, no life, just pain and fear - No food, no love, just greed is here”), si réelles et loINTaines des mythologies d’antan que c’est le fondemEnt même de la musique qui En pâtit.

Car plus brutes et orphelines de cette aura mystique qui Entourait les opus post 90, les productions des années noires du heavy perdEnt de leur éclat si indispEnsable à l’émotion.
Pourtant, la sEnsibilité du superbe "Afraid to Shoot Strangers" contrebalance avec le reste de l’album. S’ouvrant sur une mélodie poignante, Bruce pose des vocalises presque torturées, à fleur de peau et emplies de souffrance. Les élans de caisse claire sont autant de claquemEnts secs qui nous rapprochEnt inexorablemEnt de l’affrontemEnt physique, avant l’ultime son du couperet. La mélodie prEnd alors le dessus, la pression monte, doucemEnt mais sûremEnt, Bruce se montre plus En voix et…le déchainemEnt ! Le rythme s’accélère et s’emballe. A l'égal des salves purificatrices et annihilatrices d’armes de mort, les solos sulfureux mais néanmoins magnifiques des guitaristes broiEnt les pistes, se mêlEnt et se déchirEnt Entre un Bruce éructant et une basse imposant un tempo de char d’assaut.

L’on retiEndra égalemEnt le très mélodique et Entêtant Judas Be My Guide, plus typique des britanniques, rEnforçant une seconde partie de disque ternie par un "The Fugitive" répétitif et un "Chains of Misery" se perdant dans sa propre recherche d’aération d’un style En plein questionnemEnt. Il est l’exemple typique du morceau qui veut tEnter des nouveaux élémEnts mais n’ose pas aller au bout, comme le prouve ce refrain niais et anachronique En comparaison de couplets cyniques et très hard.
Le constat est idEntique pour un "WeekEnd Warriors" inutile et soporifique, notammEnt En cette fin d’album qui commEnce sincèremEnt à se faire attEndre.

Mais qu’EntEnd-on là ?

"Fear of the Dark" ! L’un des rares morceaux de cette époque pouvant se targuer d’être devEnu culte autant pour le groupe (pas un concert sans lui) que pour la communauté metal au sEns très large du terme.
Comme un rappel inévitable à l’indispEnsable Hallowed By the Name dans sa structure et sa durée, Fear of the Dark profite pleinemEnt de l’ambiance angoissante qui plane sur cette pochette prônant un Eddy mEnaçant au clair d’une lune vampirique.
La rapidité du titre, l’immEnse ligne de basse de ‘sieur Harris (incroyable !), les couplets devEnus cultes, ce refrain unique et simple, créé dans le but d’être repris par des milliers de poitrines En délire, ces solos cisaillant l’atmosphère de leur mélodie, leur fluidité et leur virtuosité, sont autant d’élémEnts qui ont permis au morceau titre de devEnir culte.

"Fear of the Dark" ! Inégal mais cachant de véritables trésors, autant que de pacotilles certes mais si précieux En ce qui concerne les joyaux. Il marque la fin d’un règne égalemEnt car Bruce Dickinson, face au succès de plus En plus Encombrant du groupe, vivra de plus En plus mal les tournées INTEnsives et sans fin. Préférant vivre quelques années En solo, il acceptera néanmoins de signer deux témoignages Live de cette période trouble égalemEnt de la vie de Steve.
Trouble qui donnera naissance à la controverse ultime En la présEnce de "The X Factor", INTroduisant le ténébreux Blaze Bayley. Mais ceci est une autre page de l’histoire du Heavy Metal

2009-06-07 00:00:00


cunteater : 17/20
Sorti 2 ans après un "No Prayer for the Dying" qui fut loin de faire l’unanimité, "Fear of the Dark" était fortemEnt attEndu pour redresser la barre. On sEnt un mieux avec un Jannick Gers qui s’INTégre dans le groupe même si au final un grand nombre de titres paraîssEnt dicutables.

On retouve En effet sur cet album des titres top niveau qui auraiEnt tEnu largemEnt leur place sur "Powerslave" ou "Seventh Son of a Seventh Son". En premier lieur "Fear of the Dark" avec son INTro angoissante, qui est aujourd’hui un hymne incontournable du groupe, et "Be Quick or Be Dead", morceau musclé qui ouvre l’album et qui rappelle un peu la période "Killers". On ne doit pas oublier le très progressif "Afraid To Shoot Strangers" aux paroles très pertinEntes. "Chilhood’s End", titre assez méconnu, n’est pas mal non plus.

Le reste me paraît moins inspiré : "Wasting Love", fausse ballade, offre une nouvelle facette au groupe mais personnellemEnt je ne suis pas convaincu ; "Judas Be My Guide", au rythme assez Entraînant ; "WeekEnd Warrior", aux paroles dénonçant la stupidité du hooliganisme ; ou "From Here to Eternity" sont des titres qui, sans être transcEndants, ne sont pas mauvais.

Quant aux autres morceaux, "Fear Is the Key" (dont le seul INTêret repose dans les paroles), "Killers", "Chains Of Misery" et surtout "The Apparition", titre sans véritable structure, ils sont très loin d’être des référEnces et n’aurait probablemEnt jamais eu leur place sur un album précédEnt.

A la suite de cet album et de la tournée l’accompagnant, Bruce Dickinson tirera sa révérEnce, preuve sans doute d’une certaine lassitude du chanteur ce qui explique peut-être la faiblesse de certains titres.

En conclusion, je dirais que cet album est très irrégulier mais vaut néanmoins la peine de l’achat si vous aimez Iron Maiden ne serait-ce que pour "Fear of the Dark" ou "Afraid To Shoot Strangers"... CepEndant, si vous ne connaissez pas biEn le groupe, il vaudrait mieux lui préférer un album de la période "The Number of the Beast" à "Seventh Son of a Seventh Son".

2006-07-07 00:00:00


AGrangeret : 10/20
-Allo docteur, c'est Steve Harris à l'appareil !
-Ah... bonjour Steve, comment allez-vous aujourd'hui ?
-Ben c'est bizarre docteur, j'ai l'impression que les deux premiers morceaux de mon nouvel album ont été composés par Accept (Be Quick or Be Chain) et AC/DC (From her to eternity). Bon...OK, le premier c'est Bruce et Janick qui l'ont fait dans mon dos, mais le deuxième c'est bien moi !
-Ohlalala ! Vous m’inquiétez Steve. Perte de repères dans le temps et l'espace, schizophrénie, trouble de la personnalité...Si vous continuez comme ça, dans 3 ans vous nous pondez un album de grunge acoustique tribal et dans 6 ans un mauvais album de Van Halen.
-Ah merde, alors...faudrait qu'on en discute docteur ?
-Ben j'ai pas trop le temps, Steve, je dois voir Rob Halford...y' déprime grave depuis son retour de chez Tata Turlut' à Mykonos. je vous rappelle courant 1999...
Bip...bip...bip...
(Enregistrement téléphonique d'une conversation entre Steve Harris et son psy-Londres-janvier 1992.)

Si "No Prayer" (l'album précédent) cumulait les tares (inspiration niveau zéro, enregistrement bâclé dans le home studio de Steve Harris), "Fear of the Dark" est sans doute à peine plus écoutable grâce à 2 ou 3 morceaux qui sortent heureusement du lot et permettent ainsi à cette galette d'éviter la benne à ordures.
Le gros problème d'Iron Maiden durant ces années 90, résulte du fait, à mon humble avis, que le groupe perd peu à peu son identité. Et par la même, a bout d'inspiration, la "vierge" se contente sur cet album, de pomper allègrement ses confrères.
C'est quand même regrettable pour un groupe qui durant toutes les années 80 était reconnaissable entre mille (cavalerie rythmique, do-ré-mi et twin guitars d’orfèvres) de s'égarer lamentablement dans ce genre de patchwork.

Il est aussi à noter, qu'un très bon morceau comme "Fear of the Dark" possède une vraie "patte", un style et surtout....une écriture vraiment «maidenienne». Tout ce qui n'existe pas sur les 3/4 du disque...Une vraie bouffée d'oxygène, avec son comparse prog' "Afraid to shoot a Stranger", qui sauve cet album (trop hétéroclite pour être honnête) du naufrage intégral.

Si "No Prayer" subissait les (mauvais) traitements d'une production quasi inexistante, "Fear of the Dark" lui est presque "trop" produit par moment. "Tuné" et maquillé comme une vulgaire Porsche Cayenne de caillera... Sans doute, pour masquer la platitude de certaines compos, Birch a beaucoup "enrobé" d'effets inutiles des morceaux très médiocres comme "Fear Is the Key" ou "Childhood's End".
La liste des griefs est ici très longue: "The Apparition", titre bâclé, sans âme ni structure, est pour moi, le plus mauvais morceau jamais composé par le groupe. Ce "truc" donne même l'impression ne pas avoir été terminé ! "Chain of Misery" ne mérite même pas de se trouver sur la B'side d'un single de Bruce Dickinson, et "The Fugitive" est d'une telle vacuité que je n'ai jamais réussi à aller au bout!
Dernière salve: Déjà extrêmement pénible sur l'album précédent, le chant de Bruce, souvent gouailleur et caricatural n'arrange ici rien à l'affaire. Un chanteur d'une telle trempe n'a pas le droit de grogner comme un vulgaire interprète de pub-rock.

Résultat final : Un album indigeste (avec au moins 6 morceaux à virer d'office) qui va provoquer, suite à la tournée mondiale qui l'accompagne et malgré de bonnes ventes, « le grand chambardement » à venir. Iron Maiden est artistiquement à bout de souffle, Bruce a des envies d'ailleurs, et Harris veut reprendre les choses en main.
Après Adrian Smith, exit Dickie et...Welcome Blaze !
Un choix risqué et contesté qui débouchera 3 ans plus tard sur un "X-Factor", certes soporifique, mais largement plus personnel et moins racoleur.

2009-11-06 00:00:00