THE HORN
DAWNING OF AN ANCIENT SUN (Album)
2007, Haarbn Productions


Limited to 500 copies

1. Spell 81A: For Being Transformed into a Lotus
2. Spell 29A: For Not Taking Away the Heart of One Whose Conduct Has Been Vindicated in the Realm of the Dead
3. Spell 31: For Driving Off a Crocodile Which Comes to Take Away one's Magic in the Realm of the Dead
4. Spell 28: For Not Permitting One's Heart to Be Taken in the Realm of the Dead
5. Spell 70: For Being the Successor of Osiris, Otherwise Said
6. Spell 32 (Part 1): For Repelling a Crocodile Which Comes to Take Away a Spirit's Magic in the Realm of the Dead
7. Spell 69: For Being the Successor of Osiris
8. Spell 125: The Declaration of Innocence


Matai : 16/20
The Horn aura été très productif en 2007, année notable dans la carrière du one man band australien. Celui-ci a en effet sorti six productions, sans pour autant battre l'hyper actif de Senmuth, et pourtant. Ces deux énergumènes ont le mérite d'avoir un autre point commun : leur passion pour la mythologie égyptienne.

Depuis sa formation en 1997, cet homme étrange a su mettre à profit ses influences et ses goûts pour concocter un metal tout ce qu'il y a de plus atypique. Peu ont adopté ce style relativement macabre mais tout de même ambiancé : l'oriental black metal. Ici, on ne mise pas sur une production propre ni sur un sens particulier de l'esthétique. On mise davantage sur l'expérimentation et la mise en valeur d'un black metal cru et malsain dans lequel on embarque l'auditeur à l'intérieur même d'une pyramide, voire d'un sarcophage, en compagnie d'une momie.

The Horn prend pour thématique le Livre des Morts, fameux recueil initiatique pour les défunts désirant aller dans le monde de l'au-delà. Les titres des chansons ainsi que les paroles viennent directement du manuel en question, dans leur traduction anglaise. De ce fait, l'auditeur sait pertinemment à quoi s'attendre et peut comprendre ce dont il est question. Malheureusement, The Horn n'intègre pas les paroles dans le livret et pour comprendre et lire le guide initiatique, il faut posséder le Livre des Morts en question.

L'Australien se démarque assez vite sur cet album en intégrant des éléments très particuliers et qu'on ne retrouvera pas ou peu sur les prochains opus. L'utilisation de claviers symphoniques et pharaoniques par exemple, soulevant un certain côté impérial, comme sur « Spell 69 : for being the successor of Osiris », morceau qui commençait tout de même avec un ensemble raw black et une voix maléfique. C'est ce raw black qui fait la marque de fabrique de The Horn, entre autre, comme sur « Spell 29A » et ses petits relents indus avec ses sons et sa batterie mécanique.

Le multi instrumentiste n'est pas non plus un virtuose de la maîtrise des instruments, mais profite de ses faiblesses pour intégrer beaucoup d'expérimentation, que ce soit au niveau des guitares, de la batterie ou du claviers, comme sur « Spell 70 » et ses bizarreries. Il ne faut toutefois pas oublier que la majorité des titres restent dans une optique orientale, présente dans le riffing mais aussi certaines touches de claviers. Les nappes d'ambiance seront typiquement dans le style ainsi que les parties symphoniques. Sans oublier les morceaux purement ambient et très porté sur le clavier, « Spell 81A » par exemple et son ensemble malsain avec sa voix décharné et inhumaine ou « Spell 28 » et son râle très animal.

The Horn ne tombe pas non plus dans la linéarité, nous offrant un « Spell 32 » aux riffs saccadés, lancinants, avec ces voix très distordues et ces violons perturbants. Une version plus malsaine de la thématique goa'uld de Stargate ? Oui, nous n'en sommes pas loin. Jusqu'à ce que « Spell 125 » nous étonne par sa longueur. Non nous ne rêvons pas, le morceau dure plus de cinquante minutes et pourrait être un album à lui seul. En réalité, il raconte l'arrivée du défunt devant le tribunal, qui déclare son innocence. Il s'agit de plus d'une sorte de confession, avant que la justice examine le cas et interroge le mort. Les cinquante trois minutes en question sont le reflet de cette séquence importante du Livre des Morts, comme si nous y étions. Il y a différentes parties musicale, notamment une intro venteuse, spirituelle et ambiente, une partie plus black et agressive, une partie où l'on entend un choeur grave en arrière plan, une mélodie orientale et un discours incessant, sans doute les paroles du défunt ou les réponses du tribunal et de Maat. On se rapproche ensuite d'une partie plus black/doom, avec la voix maléfique et inhumaine du multi instrumentiste et de riffs irrémédiablement pesants, pour ensuite s'attacher à des claviers plus puissants et égyptiens, avec une ambiance on ne peut plus funéraire. Les flûtes font leur apparition, en alternance avec des guitares, jusqu'à la fin spirituel et très morbide.

« Drawning of the Ancient Sun » est un album étonnant, et de surcroît le seul à porter un nom autre que « Volume » quelque chose ou « The Book of the Dead ». C'est aussi un des rares à avoir un label (Haarbn Productions) et à intégrer des expérimentations aussi poussées. L'oriental black de The Horn est tout aussi occulte que pharaonique, pour un voyage passionnant dans l'au delà.

2012-04-05 20:30:57