SóLSTAFIR
MASTERPIECE OF BITTERNESS (Album)
2005, Spikefarm Records




Svartolycka
Indéfinissable, indéfinissable… Pourquoi ?
Il faut bien l’avouer, il est rare qu’un disque donne pleinement le sentiment de mettre le pied sur une terre pratiquement vierge. C’est ce que réussit sans peine l’album éponyme de Solstafir en nous entraînant dans des registres certes connus, mais passés sous le moule d’un voile qui fleure bon la nouveauté et l’hybridité.

Définir concrètement de ce quoi est composé cet album revient de la gageure. En effet, Solstafir joue avec les codes de certains styles et courants « métalliques » pour accoucher de sa propre approche, singulière et pour le moins étrange (tu m’étonnes). Enfin, pour essayer, cet album est en grande partie proche d’un dark-metal passé sous le crible de parasitages divers et variés. En autre, nous avons des parties « prog » qui semblent sortir dont ne sait où… Des blasts flirtant avec le black mélodique alors que la voix s’élance dans plusieurs registres à l’image de samples de chœurs pétaradants sortant d’un combo gothique pété au Beaujolais !! Je sais, comme ça, cela paraît dur de se faire une image de ce que peut faire le groupe. Et ce n’est pas fini, les titres sont longs voire très (dans les alentours d’un bon quart d’heure) et c’est bien la première fois depuis longtemps qu’un suspense s’installe quand à la teneur des prochains titres de ce disque.

Cependant, je veux bien croire que le contact ne sera pas vraiment aisé avec un objet pareil, mais je tiens à dire que cet album de Solstafir a besoin de temps pour s’épanouir malgré son caractère bizarroïde. Et que même les menus défauts n’entachent en rien l’impression d’évoluer dans une sphère nouvelle. Peut-être même que ces imperfections servent, involontairement ou pas, la démarche iconoclaste de Solstafir. Comme ces parties où le batteur pédale bien dans la semoule, notamment durant les breaks et les raccords de blastes semblant incongrus. Et pourtant, pourtant, allez savoir, ça marche, on rentre dans la structure, et il faut dire que les titres sont assez convaincants dans le rythme, comme par magie benêts que nous sommes…

Si le contact ne se fera pas dans l’immédiateté, Ce nouvel album des Islandais mérite bien des égards pour foutre quelques coups de pieds bien placés dans les préjugés musicaux. C’est pas simple, mais c’est fun, rythmé et vraiment intéressant.

Attention, « Solstafir », deuxième album du groupe, Islande, est l’OVNI sous LSD de l’année 2005 !!

2005-12-22 00:00:00