LIZZY BORDEN
APPOINTMENT WITH DEATH (Album)
2007, Metal Blade Records


1. Abnormal 05:12
2. Appointment with Death 03:47
3. Live Forever 05:01
4. Bloody Tears 04:48
5. The Death of Love 05:17
6. Tomorrow Never Comes 04:22
7. Under Your Skin 05:06
8. Perfect World (I Don't Wanna Live) 04:53
9. Somthin's Crawlin 05:43
10. (We Are) the Only Ones 04:01
11. The Darker Side 05:22

Total playing time 53:32


AlonewithL : 16/20
L'un des personnages les plus emblématiques et énigmatiques du hard américain a la mauvaise habitude d'aimer se faire attendre. Il a fallu attendre encore 7 années après "Deal with the Devil" pour que Lizzy Borden nous honore d'un 6ème album studio en 2007, intitulé, comme en rapport avec son précédent opus, "Appointment with Death"; renouant avec le devant de la scène. Il faudra également s'habituer à voir notre personnage derrière un masque mortuaire, couvert par une double identité. Celui-ci semble avoir définitivement enterré sa période de glam metal des années 80, bien qu'elle laisse encore des traces dans son chant, notamment. D'autant plus que la formation a été endeuillée de la disparition de son guitariste Alex Nelson, tué dans un accident de voiture le 17 mai 2004. Suite à ce tragique événement, le groupe se disloqua. Il faudra attendre deux années pour les voir repartir de nouveau. Ira Black prendra la place d'Alex laissée vide. Lizzy, notre nouveau dieu de la mort, a su survivre à toutes les époques, à surmonter les événements et splits de sa formation, malgré un assez faible nombre de productions à son actif. Sans faire de mauvais jeu de mot, on pourrait même dire que le mort n'est pas encore mort. Apercevoir un squelette encapuchonné affalé sur sa faux n'annonce aucun bon présage. Si j'étais vous, je rédigerais vite mon testament.

A l'écoute de cette oeuvre, on est tout d'abord interloqué par le choix du style retenu. Les premiers titres, à commencer par "Abnormal" s'assimileraient pratiquement à du power metal à l'européenne au niveau des riffings, avec un chant et des choeurs fonctionnant ensemble, portant des voix limpides aux nues. Les guitares offrent, dans une évolution empreinte d'une grande liberté, de superbes mélodies harmonieuses. Cette impression va perdre en certitude. Le power metal va de plus en plus s'effacer au fur et à mesure que nous avançons dans l'album. Le rythme devient plus percutant et se laisse plus difficilement suivre. Il reste toujours un peu de synthé et quelques soli mélodiques de guitares pour illustrer la touche à l'européenne.

Celà commence à changer avec le titre "Bloody Tears". Un chant et une rythmique hard prennent des tonalités bien plus agressives, noyant avec une certaine violence la piste dans toutes ses extrémités, saturant par là même le son. On voit surtout la venue de la patte sonore américaine, cette fois-ci, dans les élucubrations des guitares. Le chant principal qui avait toujours su garder sa fraîcheur et sa jeunesse dans la voix, prend une attitude plus neutre sur l'intéressant "Tomorrow Never Comes", dégageant une indifférence morbide qui sait trouver sa place au milieu des duels de guitares qui refusent de sortie de leurs positions. Le summum semble être atteint avec "Under Your Skin"qui alterne stratégiquement entre rampement de dissimulation et emballement énergique. Le synthé joue un rôle déterminant avec le chant. Il donne ici la mesure et les notes les plus entraînantes du morceau.

Un autre cap est encore franchi avec un titre de bonne qualité, "Somthin's Crawlin". La musique joue des airs tyranniques. En plus d'une entame au scintillement inquiétant des claviers, l'oppression se vérifie par les riffs dévastateurs des guitares. Les chants brandissent toujours la même menace et finissent par tout emporter en fin de piste. Ceux-ci seront en revanche bien plus calmes sur "(We are) The Only Ones", malgré la persistance des instruments pris de frénésie. "The Darker Side" clos ce chapitre. Les instruments prennent enfin leur repos. Le titre forme une sorte de ballade avec du piano, un rythme lent de slow, agité par des chants en choeur sur le refrain et quelques cris, permettant à la guitare de faire sa petite entrée. Tout finit en apothéose avec musique et choeur. Les patients pourront aussi entendre une 12ème piste caché, qui est en fait une adaptation acoustique concluante du titre "Tomorrow Never Comes".

Lizzy Borden fait un retour plutôt inattendu et en grande pompe (funèbre). Adaptant au mieux possible sa musique, afin que celle-ci s'intègre aux nouvelles mouvances du metal, sans nécessairement trahir sa culture. Ces longues années de réflexion et de discrétion lui ont permis de réaliser une véritable résurrection de son groupe. Longue vie aux 4 cavaliers de l'Apocalypse.

16/20

2010-07-15 00:00:00