IMPERIA
QUEEN OF LIGHT (Album)
2007, Massacre Records


1. Mirror 04:33
2. Fly Like the Wind 04:57
3. Raped by the Devil 04:14
4. Broken Wings 06:32
5. Braveheart 05:36
6. Facing Reality 05:24
7. Norway 04:48
8. Abyssum 06:49
9. The Birth of ... 03:11
10. Queen of Light 04:58
11. Fata Morgana 05:45
12. The Calling 05:50
13. Missing You 05:08

Total playing time 1:07:45


ericb4 : 17/20
En ces temps d'inspiration profonde pour les groupes de référence en matière de métal symphonique à chant féminin, il s'avère délicat de convaincre un auditoire déjà acquis à leur cause. Comment imaginer alors se frayer un passage dans ce dédale de formations "classiques", chacune oeuvrant à sa manière sur les terres fort convoitées de cet univers musical? En effet, l'année 2007 est particulièrement prolifique pour les groupes majeurs tels que Epica, Nightwish ou Within Temptation, chacun ayant sorti un album majeur, d'envergure internationale. C'est précisément dans cette mouvance qu'Helena Michaelsen (ex-Angel, Trail of Tears), chanteuse lyrique norvégienne, s'inscrit et vient défier, avec ses musiciens, les grosses pointures du genre sur leur propre terrain.

Ce quartet néerlandais de métal symphonique propose un riche et généreux album, offrant plus d'une heure d'écoute pour pas moins de treize titres diversifiés et à l'ambiance générale bien identifiable. La structure instrumentale, épique, imposante et nuancée, nous place dans un style propre au métal symphonique. Sur le plan orchestral, la production est soignée, les arrangements s'avèrent à la hauteur des ambitions du groupe et les phases individuelles témoignent de qualités éprouvées des musiciens. Quant aux prestations d'Helena, elles sont d'excellente facture et nous enveloppent de sa voix puissante, profonde, capable de magnifiques envolées lyriques ainsi que des plus séduisantes des nuances.

Cet opus nous octroie quelques pièces maîtresses parmi les titres majeurs, chacune officiant dans un registre particulier, à commencer par le monumental "Abyssum". Ce morceau à la dense orchestration progressive fait la part belle aux mélodieuses envolées lyriques de la diva. Appuyée par des choeurs chatoyants, celle-ci parvient à changer de tonalité et à intensifier sa voix au point qu'en bout de piste l'émotion est au paroxysme. Dans la mouvance de ce chef d'oeuvre, on décèle "Mirror", morceau à la solide structure rythmique typiquement symphonique. Cet entraînant passage s'appuie notamment sur des refrains catchy, eux-mêmes servis par les variations vocales et les montées en puissance d'Helena. Tout aussi impactant, "Facing Reality" témoigne de belles harmonies à l'instar de la remarquable étendue vocale de la diva. Parmi ces morceaux dominants, on retiendra encore "The Calling", jouant sur les contrastes entre de tortueux couplets et des refrains mélodiquement imparables, le tout s'asseyant sur une rythmique enjouée, mais sans être violente pour autant. Dans un registre différent, "Broken Wings" est une ballade privilégiant la profondeur du champ acoustique, une ligne mélodique bien inspirée, des refrains bien ciselés, pour nous envoûter tout le long sans sourciller. L'hétérogénéité stylistique voulue de ces titres majeurs autant que leur positionnement opportun sur l'opus nous incitent à prolonger l'écoute et à apprécier, par ailleurs, d'autres moments moins emphatiques mais également fort bien inspirés.

C'est ainsi que, dans un même brassage, j'ai repéré "Fly Like the Wind", puissant morceau de métal symphonique, rapide dans sa rythmique tout en préservant quelques passages lyriques bien ajustés et des refrains mélodieux. Le titre éponyme de l'album, "Queen of Light", est de la même veine, avec une dimension épique plus accentuée encore. Dans un registre plus atmosphérique, à l'instar d'une musique de film, "Missing You" séduit par la douceur de son climat essentiellement instrumental, où vient se superposer en filigrane la voix angélique d'Helena. On pourra encore se laisser tenter par l'énigmatique "Fata Morgana", sous l'impulsion du charme d'une mystérieuse ambiance orientale. Quant à "Raped by the Devil", il peut également intéresser à la fois par son tempo rapide et ses refrains nuancés.

Par contre, on passera aisément son chemin sur "The Birth of...", jouant le rôle d'interlude, sur fond de babillements continus d'un jeune enfant.

Je suis ressorti de l'écoute de cet opus convaincu de trouver là un groupe d'envergure comparable aux combos dominants de métal symphonique. En effet, pour ma part, le travail de studio me semble ne souffrir que de rares imperfections. De plus, les textes, écrits en totalité par Helena, sont rédigés avec finesse et les musiques, souvent composées par le guitariste Jan Yrlund, se révèlent accessibles, souvent agréables et techniquement convaincantes. Précisons que ce dernier a également réalisé l'artwork de la pochette.

Cette impressionnante production devrait certainement toucher les amateurs de métal symphonique à chant féminin lyrique, à l'image de groupes tels que Nightwish, d'Epica ou Xandria, pour n'en citer que quelques uns. L'accessibilité des mélodies, la variété des champs rythmiques et harmoniques tout comme les modulations vocales exemplaires de la diva sont des qualités non négligeables qui pourraient également ravir d'autres oreilles, plus habituées à des univers musicaux diversifiés.

Même si l'album ne pose pas de réels problèmes d'accroche, pour l'apprécier à sa juste mesure, plusieurs écoutes permettraient cependant de percevoir les nombreux détails techniques et harmoniques qu'il contient et qui risqueraient d'échapper à un unique passage des titres. Aussi, on comprend que l'on détient probablement là l'un des albums majeurs de métal symphonique à chant féminin du millésime 2007.




2014-07-30 18:16:42