SAMAEL
SOLAR SOUL (Album)
2007, Nuclear Blast




Matai : 16/20
On ne présente plus Samael, ce groupe d'indus ayant comme petite particularité de nous proposer des albums aussi différents les uns que les autres, chacun ayant son thème, son design, sa patte musicale…si bien qu’à chaque opus, la question qu’on se pose n’est autre que « Que nous font-ils encore ? ». Car en effet, dans ce groupe, il y en a pour tous les goûts, si bien que personne n’est lésé ou mis à l’écart.

Forcément avec ce « Solar Soul », nous sommes en droit de nous demander à quoi ressemble la musique, dans quel monde les Suisses nous embarquent, dans quel univers musical ils se sont essayés…. Eh bien pour le coup, nous voici les bienvenus dans la mythologie gréco-romaine, et ce après nous avoir emmené loin dans des contrées spatiales avec « Eternal » et dans un monde oriental avec « Reign of Light ».

Le concept semble si évident après avoir écouté la musique mais la cover et le visuel l’est moins aux premiers abords. En voyant cet espèce de soleil et cette lune, éléments astrales si chers à nos amis suisses, on ne penserait pas que justement, la musique diffère des dernières sorties. En effet, après une petite virée à l’intérieur du livret, nous pouvons voir sculptures, gravures, mosaïques et même poteries, assez typique de cet empire gréco-romain. La tracklist peut elle aussi nous mettre sur la voie après avoir lu des noms tels que « Ave ! » ou « Olympus ».

Mais cela ne suffit pas, pour en avoir le cœur net, il faut toujours se pencher sur le contenu, l’objet qui nous intéresse réellement, l’album, et donc, la musique.
Samael nous a toujours habitués, surtout après l’avènement de leur album transitionnel « Passage », à des mélodies enivrantes, beaucoup de claviers et des ambiances martiales. Le combo ne change donc pas ses habitudes sur cet album-ci puisque dès le titre d’ouverture éponyme, on retrouve tout ce à quoi on s’attendait depuis le départ : de la puissance, de la mélodie et des Passages planants. Guitares incisives, chant tranchant et ultra charismatique, mais aussi une batterie un chouillat plus vrai que nature (le rythme étant créé à la boîte à rythme depuis « Passage » justement). Ajoutez à cela bien sûr, une mélodie très facile à retenir, qui fait que ce titre-ci permet de nous entraîner et de nous faire saliver de bonheur.

Les deux morceaux qui suivent, à savoir « Promised Land » et « Slavocracy » sont totalement déroutants car ils changent assez de l’ordinaire. On retrouve la patte de Samael, les ambiances, mais la façon dont tout cela est appréhendé est différente. Ces titres se veulent vraiment puissants, avec un son lourd et dense. De plus, on y retrouve beaucoup plus d’électro qu’à l’accoutumer. Beaucoup de bruitages, d’effets, soutenant les guitares lançant des offensives, et ce chant, ô combien rageur et grave mais si mélodique. Bien que le rythme soit en tempo moyen, on est littéralement pris et embarqués dans ce déluge musical et ça fait du bien. Cependant, si bien sûr vous êtes allergiques à tout ce qui est électronique voire symphonique, ça n’est pas trop fait pour vous…

Le reste de l’opus se veut tout aussi puissant et entraînant, dynamique, mélodique et électronique, tout en étant incorporé d’éléments et d’ambiances typiques de l’empire gréco-romain. On ne sera pas étonnés de retrouver des sitars, des chœurs mais aussi quelques percussions et instruments assez représentatives. « Western Ground », « Quasar Waves » ou « Alliance » sont de bons exemples et permettent aisément de s’imprégner de cette ambiance si antique. Des titres tels que « Ave ! » ou « Olympus », eux, sont sans doute les plus atmosphériques, de par ce rythme assez lent, de la prédominance du clavier et de la modulation du chant.

Si « On the Rise » est surtout un titre fait pour remuer, le rythme étant ultra dynamique, la musique très agressive, le titre bonus « Architect », lui, sort du lot de par son ambiance assez sombre et son refrain relativement planant. Pas de chichi pour ce morceau, tout réside dans la composition, les harmonies à la guitare, la voix, qui se pose délicatement sur un fond d’ambiance aux claviers.

A noter aussi la présence de la chanteuse Vibeke Stene, ex chanteuse de Tristania, sur le titre « Suspended Time », apportant un léger côté sensuel…

Un autre très bon album pour Samael qui sait quoi faire de son talent. Ils innovent à chaque album et ne semblent pas prêts d’avoir fini d’évoluer ou même de saturer. L’alchimie dégagée dans chaque titre est tel que presque rien est à jeter, même si des titres sont forcément moins bons que d’autres (je vise en particulier « Ave ! », original, planant peut-être, mais pas transcendant pour un sous et surtout très linéaire…). Laissez vous embarquer avec ce « Solar Soul » et profitez du voyage…

2010-08-15 00:00:00


Eternalis : 12/20
Un puzzle…l’idée de globalité, d’aboutissement, de plénitude…à l’instar d’un flash back intégral d’un passé à l’hétérogénéité aussi confondante qu’exceptionnelle de maitrise. C’est ainsi que vint l’idée de vouloir compiler des idées, des formes, des saveurs, des textures et des ambiances afin d’aboutir à un ultime chef d’œuvre dont seul lui sera le garant, maitre qu’il est de ses propres influences.
Ce géant, influence majeur d’une scène dont il a aidé à sceller le destin, utilisant le patronyme du prince de la tentation et qui, dans la mythologie cabalistique, se veut l’égal même de Satan, en vint, après près de deux siècles de création, à vouloir créer une œuvre cohérente avec son passé. Samael

Des tréfonds d’un black métal haineux et lent avaient surgi une mutation à la froideur sidérale, celle d’un black métal fusionnant avec les atmosphères lointaines et astrales de sonorités électroniques des plus originales. C’est ainsi que "Passage", puis "Eternal" et "Reign of Light", à l’aspect oriental qu’il ne faut pas oublier, avaient vu des fans de plus en plus perplexes sur les réels désirs musicaux des suisses. Néanmoins, des ses expérimentations, il ressortait une création unique et souvent avant-gardiste, gardant une constante longueur d’avance sur son temps et sur les autres, pour solder toujours un album sur une impression d’évoluer en terrain vierge…telle la terre sainte de la création funeste. "Reign of Light" (puis "Era One", semi opus de Samael, par Vorph et Xy mais étant absente de la discographie officielle) avait ainsi réussi à presque occulter complètement la vision black metal du groupe, s’insinuant dans les méandres d’un electro dark magistral et glacial, à la portée stellaire et musicale effrayante et magnifique. Dans un tel contexte, l’idée d’un énorme puzzle, qui regrouperait toutes les facettes du groupe depuis sa création, lui qui avait tant changé et semblait avoir installé une nouvelle limite, apparaissait des plus séduisante…le concept "Solar Soul" était né…

L’idée paraissait aussi louable que décevante pour un groupe qui avait tant évolué et déclarait clairement ne jamais vouloir faire la même chose…devait-on y voir une forme de peur ? D’un groupe qui se serait perdu dans ses propres expérimentations ?
Produit par Waldemar Sorychta (Moonspell, Enemy of the Sun, Lacuna Coil…), l’album dispose, sans grande surprise, d’une production énorme et très grasse et, en ce sens, va à l’opposé complet de la finesse et l’inhumanité des deux opus précédents. Il retrouve une texture humaine, grave, les guitares sont omniprésentes, elles-mêmes qui étaient devenus de plus en plus fantomatiques et faméliques avec le temps, mais les claviers, bien que plus en retrait, reste ici une constante fondamentale de l’architecture des morceaux. Unique point de ralliement du groupe à travers les âges, la voix toujours aussi dogmatique, impératrice et dominatrice de Vorph.

"Solar Soul" impose dès les premières secondes, sur les quelques sonorités electro (géniales…) une ambiance lourde, pesante, belliqueuse et surtout menaçante. Le riff est épais et monolithique, et l’on sent une plus grande noirceur émanée du chant de Vorph. La ligne vocale est néanmoins, et étrangement, très catchy, à l’instar des arrangements aux claviers qui offrent une dimension très accessible à l’ensemble, peut-être trop…tout l’inverse de son successeur, et meilleur morceau du disque, "Promised Land", qui dévoile des claviers qui n’avaient jusqu’ici jamais été aussi tranchants. Tranchants mais mystérieux, et grandiloquents, ils sont le point d’encrage d’un titre passionnant où Vorph y installe une narration passionnante, au riff simple mais écrasant et toujours cette ambiance ethnique, directement rapportée de "Reign of Light". Quand au break intensifiant le morceau, il est une véritable petite merveille de beauté…
Cependant, à trop vouloir se perdre dans son propre passé, Samael oublie complètement de créer une cohérence dans son propos. Les compositions partent dans tous les sens avec comme seule réel point commun une production qui tente tant bien que mal de créer un fil rouge entre un génial "AVE !", martial, impérial, saccadé et à la noirceur jouissive (ce refrain hurlé…) et un complètement amorphe "Valkyries' New Ride", ennuyant dans le sens où il n’apporte absolument rien ni à l’album ni au groupe en général. Et si ce détail pourrait être minime, il ne l’est plus lorsque l’on parle de Samael

On pourrait parler d’un "On the Rise" qui débute inhabituellement par un rythme très rapide mais qui très rapidement redevient un mid-tempo très banal, ayant pour seul intérêt ces samples angoissants et latents en toile de fond et un refrain qui, s’il se retient facilement, n’apparait pas comme un indispensable des concerts. "Slavocracy" rappellera directement les opus précédents et si, dans un sens, c’est exactement l’effet voulu, l’impression de redite est trop importante pour que l’on puisse complètement apprécier ce qui aurait dû être une composition nouvelle. C’est probablement le souci principal d’un disque qui, à trop vouloir regarder en arrière, oublie littéralement de se plonger vers l’avenir. "Suspended Time", s’il reste dans la même optique et dans le même moule que les morceaux précédent (on remarquera aussi un manque de changements dans les morceaux qui peine à se forger une réelle identité), surprend par la présence d’une chanteuse et surprend quelques peu. Néanmoins, un morceau comme "Architect" est si indigeste qu’il dévoile les limites d’un tel projet qui, inévitablement, s’handicape par les qualités qu’il pourrait avoir. A savoir un manque de fraicheur, de nouveautés (c’est flagrant sur "Architect", soporifique et passe partout…) et de créativité…

Avec un regard plus lointain, "Solar Soul" pourrait presque matérialiser la seule grande faute artistique d’un groupe qui, sans se remettre en question (il n’est même plus question de ça quand on change tant), a toujours laissé ses idées allées au bout sans jamais les retenir. Il est également placé entre l’opus le moins métal ("Reign of Light" ou "Era One", au choix…) et celui le plus brutal du groupe ("Above"). Un groupe ordinaire aurait donné comme définition album de transition…un groupe anti-conformiste comme Samael le tiendra comme une légère erreur de parcours…

2008-12-08 00:00:00


Julien : 17/20
Ce n’est pas possible. A peine le temps de digérer Era One & Lesson in Magic 1 que Samael nous revient avec un nouvel album du nom de Solar Soul. Mais le plus important était d’offrir aux nombreux fans une suite descente à l’immense Reign of Light. Pas facile me direz-vous et bien si lorsque l’on s’appelle Samael.

Pas d’équivoque possible, dès les premières notes nous savons que les suisses sont de retour au meilleur de leur forme. Il y a un tel sentiment de froid qui se dégage de ce disque que l’on arrive à se demande si la fenêtre n’est pas ouverte. Ce disque est une véritable ode à la musique. C’est puissant, c’est prenant, c’est du grand Samael quoi.
Le commencement de ce disque est parfaitement ancré dans l’univers des suisses et lorsque les premiers accords pointent le bout de leur nez, on sait que l’on va en prendre pour plus de 50 minutes de pur indus ultra puissant. N’essayez pas de résister et écoutez ce disque d’une traite il n’en sera que meilleur. Ainsi vous remarquerez que le groupe a inclus de petits Passages très symphoniques qui mélangés au riffs ravageurs font un mélange assez détonnant. Voyez l’emprise que peuvent avoir des refrains percutants comme celui de « Promised Land ». Vous passerez votre journée à le fredonner sans pouvoir vous arrêter. Même en dormant vous continuerez à le chanter. Pour les aficionados qui ont déjà visité le MySpace du groupe et qui ont par là même écouté le nouveau titre du nom de « Slavocracy » et bien sachez que ce titre vous donne un excellent avant-goût de ce qu’est Solar Soul.
Vorph n’a pas grand-chose à prouver mais sa prestation est impeccable et elle va en faire pâlir plus d’un. Que se soit en chantant très grave ou en poussant à l’extrême avec des cris limite bestiaux, il nous démontre tout son savoir-faire. Admirable. Heureusement que l’on retrouve une touche de chaleur dans ce monde glacé : un chant féminin déposé avec grâce sur « Suspended Time ».
Mais le gros point fort de cet album c’est bien évidement la puissance d’un son, la magie du mixage. Sur ce point (comme sur les autres) rien à redire. C’est du Samael pour jus et ça s’entend.

Aucune crainte à avoir, il ne reste plus qu’à attendre sagement le 1 juin pour voir arriver ce disque dans notre belle contrée. Une réussite de plus pour un groupe qui n’aura jamais fait deux fois la même chose.

2007-05-07 00:00:00


ground
Alors le voila, tout frais tout beau, entre mes petites mimines de jeune metalleux (...), on regarde un petit coup la pochette, on rigole, hahaha, mais on met le cd dans la chaîne tranquillement assis sur sa chaise.
Et non, pas "Quelle baffe monumentale je me suis prise alors !"
Ca commence avec le premier morceau (Solar Soul pour les incultes), "ah, c'est bien...", on l'a déjà écouté des milliers de fois et on se dit qu'on aurait du garder l'ivresse de découvrir le tout en même temps. Pas grave, la suite... encore la suite… toujours la suite... déçu...
Alors on va faire une pause à la fin de l’album (c'est que les morceaux sont tous les mêmes on dirait...).
Hop hop hop on s'attelle à la tache une deuxième fois, et...
Hehehe, le voila transformé, quelle puissance, quelle rage ; quelle volupté (du métal en fait...).
C'est une réelle partie de plaisir, on entonne les refrains avec en même temps que la musique, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, du sitar de Quasar Waves à cette mélodie de Olympus.
L'entrée dans le temple de Samael est faite, on pourrait croire l'album facile d'écoute, peut-être bien que oui... peut-être bien que non... peut-être pas vous mais moi j'ai galéré avant de passer l'entrée...
On comprend petit à petit, le monde réel est confronté à l'antiquité, une sorte d'introspection. Un retour à l'ancien pour prendre de la distance, les titres sont évocateurs (Slavocracy, la démocratie des esclaves).
Ca restera comme un bon souvenir...
16/20

2007-07-08 00:00:00


AmonAbbath : 17/20
Puissance, créativité, donner le meilleur de soi-même,... Voilà ce que les musiciens semblent avoir en tête sur cet album. Il y a beaucoup de riffs (quel retour des guitares par rapport à Reign of Light), des lignes de synthé toujours aussi inventives, un chanteur qui ne cesse d'étonner tant il place bien ses paroles (terrible Vorph), une batterie lourde et puissante,...

Le plaisir ne s'estompe pas le moins du monde en écoutant cet album en boucle. Et, comme le groupe l'avait annoncé, c'est véritablement un mix du meilleur de tout leur parcours. On ne peut pas rester de glace devant une telle œuvre, à la fois chaude (Western Ground, Solar Soul), glaciale (Suspended Time, avec ses chœurs signés Vibeke Stene de Tristania), martiale, ou encore intelligente (tous les titres avec mention spéciale pour Slavocracy). Et cette production béton du désormais mythique Waldemar Sorychta...

Un must du genre.

2009-01-15 00:00:00


yellosfr : 18/20
Je m'étais très clairement lassé de l'album "Reign of Light" et je ne m'attendais pas à grand chose de celui-là. Donc mon état d'esprit de départ était plutot négatif.

Et je dois dire avoir été surpris ; l'album a dépassé mes espérances pour ce groupe. L'album est devenu excellent surtout grâce à une chanson : "On The Rise", vraiment puissante !

Globalement, l'album est bien écrit, les Suisses de Samael ont bien muri et leur composition aussi, et c'est tant mieux. Les guitares sont bien plus présentes que dans le précédent album. L'album garde son aspect industriel qui est à ravir. L'orchestration rajoute un caractère merveilleux, alors que la puissance de la composition est renforcée par de nombreux changements de rythme... Les Suisses de Samael s'approchent donc bien de la lumière à chaque nouvel album...

Note : 18/20

2007-08-03 00:00:00