MESSIAH (CH)
ROTTEN PERISH (Album)
1992, Noise International




BEERGRINDER : 14/20
D’abord précurseur du Thrash Metal dans les contrées helvètes, Messiah s’était tourné avec une grande réussite vers le Death / Thrash avec le terrible Choir of Horrors combinant une puissance Death et une agressivité Thrash avec talent. Pour ce second disque chez Noise International, les hommes de R. Broggi (toujours sous le même line-up par rapport au 3ième album) reprennent sensiblement la même recette sur ce quatrième album Rotten Perish (1992).

Au niveau du visuel la tendance est toujours à la défiance envers les institutions religieuses et autres bondieuseries pathétiques, mais la peinture de Tim Beer (pourtant avec un nom pareil il doit avoir du talent…) ne parvient pas à dégager le quart de l’aura diabolique que possédait celle d’Andreas Marshall sur Choir of Horrors. La pochette de Rotten Perish apparaît ainsi semblable à un Dawn of Possession du pauvre…, mais les suisses ont d’autres atouts à faire valoir.

L’intro acoustique narrée avec une voix d’enfant et une très légère nappe de clavier fait fort bien monter la mayonnaise jusqu’au départ réelle comme on dirait pour un étape du tour de France, départ symbolisé par For Those Who Will Fail, une guitare incisive dès le premier riff et frénétique dès le second, ajoutez à cela la bonne voix reconnaissable de Andy Kaina et il est impossible de se tromper sur l’identité du combo.
Mid tempo basés sur la double et les guitares bétons (Living With a Confidence) alternés par des titres rapides (Condemned Cell), la formule gagnante de Choir of Horrors est appliquée ici avec application. Le bon mix de Sven Conquest (ayant suppléé pour le coup Tom Morris) au Morrisound Studio permet en sus une clarté encore plus grande entre chaque instrument et notamment des guitares bien tranchantes.

Les interludes étranges des premiers albums peu présents sur Choir of Horrors font un retour remarqué ici, comme sur l’ « acoustico-gutturale » Lines of Tought of a Convicted Man, enchaîné par un Contrition au départ lent et pesant. La quasi absence de solo ne gène pas plus que ça dans un style favorisant l’impact immédiat aux pérégrinations des 6 cordes et ne remet à aucun moment en question l’efficacité des rythmiques de R. Broggi.
Une reprise des américains cultes de Manilla Road ponctue ce Rotten Perish en son milieu, lui donnant ici un aspect plus Heavy mais on peut se demander si la démarche était vraiment indispensable.

La qualité de ce Rotten Perish est au final indiscutable et constitue la dernière offrande de qualité dans la carrière des suisses, cependant les 52 minutes sont peut-être un peu longues, et un Anorexia Nervosa un peu plus faible ainsi qu’un dernier titre interminable empêche ce disque de rivaliser avec l’homogène et compact Choir of Horrors, cela dit on reste tout de même dans un Death / Thrash de grande qualité comme pouvaient le pratiquer Demolition Hammer ou Malevolent Creation.
Malgré la présence de Christopher Johnnson (Therion) au micro le poussif cinquième disque Underground sortira dans l’indifférence général, scellant dès lors le destin du combo dans cette période de récession pour le Death Metal.

BG

2009-04-25 00:00:00