tonio : 12/20 | Dans les années 90, l’Angleterre a vu naître de grands groupes de death, tel Cancer, Carcass, Bolt Thrower ou Benediction. Beaucoup d’autres (comme partout d’ailleurs) ont tenté tant bien que mal de se faire une place dans le milieu, et pour cela, mieux vaut être les premiers sur la ligne de départ…
Et malheureusement pour Worlord U.K., celui ci sort son premier album avec pas mal d’années de retard, car en 1996, les pionniers du genre ont déjà sortis plusieurs albums et fait évoluer leur style. Le death gras et basique de ce « Maximum Carnage », assez proche de Benediction, part donc avec une longueur de retard. Ce premier album sort pourtant chez Nuclear Blast, mais en 1996 la grosse vague du death est partie en écume et les métaleux préfère surfer sur le black métal, style en pleine explosion. D’autant que le death de Warlord U.K. est résolument old school (même pour l’époque), ce qui forcément n’aide pas…
L’album débute pourtant assez bien avec deux très bon titres, mélange musclé et énergique de rythmiques bien grasses et de cavalcades rythmées par la double. Pas de technique à foison, le groupe mise sur des constructions à base de riffs basiques et couillus relevés par quelques ponts plus mélodiques, en gros un très bon mélange de Benediction et de Bolt Thrower. Mais à partir du troisième titre, les choses se gâtent, Warlord U.K. ralentit le rythme, saccade se rythmiques et tente de nous fourguer un death plus groovy, engagé, aux accents punk (le très faible "Change"), le chanteur ne collant alors plus du tout à la musique. Au milieu de ces morceaux bancals, quelques pépites apparaissent, mais c’est au final une impression de maladresses qui ressort de ce disque, comme si le groupe, conscient qu’il arrivait avec un train de retard, tentait de moderniser un chouilla son death hyper convenu. Et le résultat sur ces titres un brin plus aventureux est indigeste au possible. Reste donc les autres titres, beaucoup plus conventionnels, qui, à défaut de soulever des montagnes, se montrent agréablement entraînants, même s'ils sont à la limite du pompage de certains titres de Benediction ("Vivesection").
A noter que l’album se conclut par trois reprises, deux de Amebix (groupe anglais culte de crust punk formé en 1978) et une de Slayer (Raining Blood), ces trois morceaux se montrant ma foi fort sympathiques, pour ne pas dire meilleures que le reste. Je ne suis pas certain de ce que j’avance, mais il me semble que ces trois reprises sont chantées par David Ingram (chanteur de Benediction jusqu’en 1998), celui ci ayant officié au sein de Warlord U.K. à ces débuts.
Le groupe a finalement disparu dans l’indifférence générale, et leur unique album est uniquement conseillé aux fanatiques de death/thrash old school. Quelques titres sont entraînants, mais l’ensemble reste tout de même de qualité moyenne, « Maximum Carnage » est donc un album à découvrir par curiosité, avis aux amateurs…
2008-09-21 00:00:00
|
|