DIMMU BORGIR
IN SORTE DIABOLI (Album)
2007, Nuclear Blast / Icarus Music / Avalon




Vinterdrom : 6/20
Il fallait bien que ça arrive un jour …

Et pourtant, qui aurait pu le prédire à la vue ou plutôt à l'écoute d'une carrière entamée sous les meilleurs auspices, culminant sur un "Stormblåst" de toute beauté, empli de tessitures guitaristiques hypnotiques et d'harmonies pianistiques touchantes baignées d'une aura mystérieuse, à la fois nostalgique et mortuaire, assurément l'une des plus belles réussites en matière de black metal atmosphérique, suivie d'un "Enthroned Darkness Triumphant" plus véloce, plus rentre-dedans, moins envoutant certes, mais qui a su frapper juste par ses riffs acérés et ses claviers monumentaux, plus symphoniques et grandiloquents que par le passé.
Rien ne laissait alors présager de la catastrophe, et pourtant … une seconde partie de carrière où le clinquant et l'artificiel prirent progressivement le pas sur la sobriété et l'authenticité avait de quoi mettre la puce à l'oreille. Une orientation estompant la flamme du Black Metal pour jouer de plus en plus à fond la carte du spectaculaire, parfaitement assumée cela dit, ayant trouvé son aboutissement sur un "Death Cult Armageddon" se posant en véritable blockbuster hollywoodien gorgé de riffs pétaradants propulsés à grands coups d'orchestrations massives, parvenant à compenser une inspiration aussi mince qu'un sandwich SNCF, pour peu que l'on ait envie de mettre le cerveau sur off un moment, bien aidé en cela par son soucis du détail permanent et une recherche effrénée de l'arrangement qui tue. Fort sympathique et distrayant. Seulement voilà, le doute commença à s'insinuer en mon esprit : les norvégiens de DB (Dummy Burger ? … non, Dimmu Borgir, mon bon monsieur), autrefois si inspirés, devenaient aseptisés.

Dimmu Borgir, le désormais symbole par excellence du BM grande consommation (BM ? … Big Mac ? … non, Black Metal, mon bon monsieur), référence incontournable d'une génération de trve-evil-méchants ne voyant pas plus loin que les bacs de la Fnac, chantre du surfait et de la musique en polymèr(d)e de synthèse.
Ne pouvant vraisemblablement aller plus loin en termes de débauche symphonique pompeuse, les norvégiens décidèrent alors d'adopter une orientation musicale plus brute, une expression plus spontanée traduite par une production plus roots, c'est du moins ce qu'ils prétendaient. Ils ont voulu changer leurs habitudes … pourquoi pas … au fond, je n'ai rien contre ce principe, bien au contraire, car les habitudes c'est comme les bonnes femmes, il faut savoir en changer de temps en temps.
Mais le problème était ailleurs, et les interrogations fusaient : avaient-ils les moyens de concrétiser leurs velléités ? Les guitaristes Silenoz et Galder, ramollis par des années passées à pondre des riffs et autres leads aussi digestes que des barquettes de frites exhalant l'huile rance, pouvaient-ils supporter à eux seuls toute la charpente en la quasi-absence du claviériste Mustis, excellent arrangeur en son état mais arrivé sur le tard pour les séances de répétitions ? Le départ de Nick Barker et sa frappe de brute parviendrait-il à être compensé par l'embauche de Jan Axel "Playskoolhammer" Von Blomberg et sa frappe de mouche ?
Bien évidemment, ces questions demeuraient très inquiétantes, et je craignais franchement le résultat, je me disais qu'il fallait bien que ça arrive un jour. Et c'est arrivé … Le malaise, même si peu apparent, était trop profond. Dimmu Borgir, malade à en crever, tiraillé à s'en tordre, ballonné à en exploser, se retenant jusque-là au nom de la sacrosainte Bienséance, a fini par craquer … et la prophétie se réalisa en ce jour du 27 Avril 2007 : Dimmu Borgir largua un monumental étron dans un tonnerre de flatulences pestilentielles. Nom de code de la chose : ISD (Immonde Selle Dégoutante ? … non, In Sorte Diaboli, mon bon monsieur).

Un ISD déboulant à grands renforts de riffs pseudo-black de bouffon échappé du cirque Pinder, de bourrades thrash poids plume et de cavalcades heavy boiteuses, tournant à vide, s'enchaînant interminablement, interchangeables d'un morceau à l'autre, dégoulinant comme une mauvaise diarrhée que nos deux gaillards S&G s'acharnent à mouliner à grands coups de tremolos-branlettes au rythme de plans de batterie aussi plats que la poitrine de Jane Birkin : rien, absolument rien qui ne justifie de balancer la purée dans son falzar.
Parlons-en justement de cette batterie et du bonhomme aux manettes de la mécanique. Alors, oui, Hellhammer est doté d'un bon niveau technique et a su en son temps apporter rigueur et précision à un Mayhem qui en avait fichtrement besoin au vu de ses toutes premières prods. Mais là, ça sent l'usure. Le manque de puissance est flagrant. Et comme si ça ne suffisait pas, l'usage outrancier du trigger, accentuant l'aspect artificiel et aseptisé de l'ensemble, confère aux percussions un apparat de boîte à rythmes aussi stérile qu'un eunuque.
Rien à retenir de côté-là non plus, si ce n'est du mauvais, comme les breaks laborieux de "The Ancestral Fever" ou le roulement en intro de "The Chosen Legacy" sonnant comme un gamin passant sa crise de nerfs sur son kit en plastoc King Jouet : désolant et crispant.
Sans parler des interventions de Vortex au chant clair, que j'ai failli oublier d'aborder, tant elles m'ont marqué. Aussi déplacées qu'un poil de cul atterrissant dans la soupe, elles se sont retrouvées parachutées là sans trop de raison, certainement pour faire joli ou parce que les fans en réclament. Perdues au beau milieu du massacre, elles n'ont eu d'autre choix que de périr lamentablement, sans pouvoir se défendre. Peuchère…
Un massacre qui n'est cependant pas total, une catastrophe que le claviériste Mustis, tel l'invincible Sangoku surgissant du marasme post-apocalyptique provoqué par l'abominable Freezer, est parvenu à contenir in extremis.
Ses interventions, malheureusement trop sporadiques, parviennent pourtant à redonner vie au revêtement plastique de la carcasse dimmuborgienne, y insufflant un semblant d'élan épique, profilant à elles seules la personnalité de chacun des morceaux de ISD. Le cardiogramme s'emballe enfin au son des arrangements de cordes grandioses de "The Sacrilegious Scorn", je me sens enfin transporté au son des chœurs de "The Conspiracy Unfolds".
Mustis, le sauveur, et qui comme à son habitude, excelle dans les parties de piano de virtuose : "The Sinister Awakening" et "The Sacrilegious Scorn", certainement le titre le plus potable de l'album avec "The Fallen Arises" où le maestro nous propose un instrumental symphonico-médiéval dépeignant une ambiance cinématographique convaincante, voire même ponctuellement envoûtante lors de l'intervention des chœurs angéliques.
Mais si par le passé, son rôle de locomotive du TGV Dimmu Borgir lui permettait de tracter efficacement ses boulets de coéquipiers qui lui servaient de wagon, son positionnement en queue de convoi sur ISD lui coupe toute efficience, le contraignant à commettre quelques fautes de gouts. Forcément, c'est toujours la nullité qui finit par déteindre sur le reste. Je pense aux harmonies bal-musette de "The Invaluable Darkness" ou aux orchestrations hilarantes de "The Serpentine Offering" rappelant les plus grands moments de Goldorak contre les Golgoths, quoique la puissance dégagée évoque plutôt l'OVT d'Alcor (vous savez, cette espèce de frisbee jaunâtre qui se fait dézinguer à chaque épisode).

Voilà pour tout ce qui concerne l'aspect purement technique et compositionnel : pas grand-chose à en sauver, et c'est bien triste. Mais ce n'est pas le plus grave, loin de là. Car Dimmu Borgir a oublié un point essentiel, vital, capital : un album doit être réalisé avec le cœur, les tripes et les couilles. Et cette lacune ne pardonne pas, chaque élément de la Triarchie pointant aux abonnés absents. Dimmu Borgir veut paraître, mais n'est pas, dans ce ISD où tout n'est qu'esquissé, suggéré, caricaturé. C'est beau la volonté, mais contrairement à ce que prétend le célèbre proverbe, vouloir n'est pas toujours synonyme de pouvoir.
Ils entendent nous faire griller vif dans les flammes des Enfers, malheureusement il y a un con qui leur a coupé le gaz (et oui, c'est la crise pour tout le monde).
Point de fournaise ? Alors pourquoi pas une petite séance de blizzard des terres nordiques. Même en restant attentif, je ne perçois que le léger souffle d'une clim Ecotherm. Raté là aussi.
Dimmu Borgir espère nous transformer en passoire sous une pluie de balles tombant dans un tonnerre de détonations assourdissantes, mais je n'entends que les claquements agaçants du AK Paratrooper Jouéclub de mon gentil petit neveu.
Ils aspirent à invoquer le Grand Cornu rompu à toutes les techniques d'étripage en règle, brûlant de nous assommer d'un coup de boule ravageur, de nous perforer d'un coup de corne magistral, de nous achever dans une ruade implacable. Mais que diable, le rituel aurait-il merdé ?! Pourquoi n'ai-je en face de moi qu'une vulgaire vachette emboulée tout droit sortie des joutes épiques d'Intervilles ?!
Ils se sont escrimés à tourner le mythique Diablesses affamées prises en DADV par une meute de cerbères en rut dans un tonnerre de hurlements de souffrance et de jouissance explosant en geysers d'hémoglobine, de mouille et de foutre incandescents. Mais ça joue Ta mère mugissante en jarretelles se tapant son chihuahua dans un flot de menstruation dégueulaxative.
Bienvenue dans le monde du satanic-porno à deux balles et du plastoc en toc, transpirant jusque dans l'artwork et sa figurine au bâti digne d'un éthiopien crevant de famine et aux airbags gonflés à la silicone. Chapeau à l'auteur de cette merde picturale sensée être inquiétante, mais à défaut de chier dans mon froc, je me pisse de rire.

Et comment ne pas parler du summum de l'artificiel et du superfétatoire, j'ai nommé : le miroir. Cet accessoire livré avec la version limitée de ISD, permettant de lire les paroles imprimées dans le livret et dont des hordes de fans ont chanté les louanges, y trouvant un je-ne-sais-quoi de mystérieux et d'énigmatique. Comment peut-on se laisser berner à ce point ? C'est simple : une version Deluxe, un bon coup de pub, de la poudre de perlimpinpin et vas-y que j't'embrouille … Et ça fonctionne, pour peu qu'on soit un tantinet fragile du cigare … ou aficionado des gadgets offerts avec chaque Picsou Magazine. Navrant.
Et derrière tout ça, il y a un concept parolier, une histoire. Ai-je eu l'envie de m'y plonger ? Non. En ai-je eu la patience ? Non plus. Mais qu'importe, un concept en soi n'a jamais fait un album. Il faut aussi et surtout une base musicale solide et cohérente, et au vu de celle que me démontre ISD, le concept, je m'en fous comme de ma première chaussette.
Alors, oui, je ne m'y suis pas intéressé, oui, je ne suis qu'un Trve du Kvlt de la mort qui n'a rien compris à rien, alors oui, traitez-moi comme tel, oui, chatiez-moi, torturez-moi, éviscérez-moi, oui, faites-moi subir les pires tourments de l'Enfer. Oui, mille fois oui, je ne demande que ça. Offrez-moi tout ce que ce fadasse ISD a été incapable de me faire ressentir.

Un ISD qui montre au grand jour les limites et les carences des créations dimmuborgiennes modernes qui, allégées de leurs atours ultra-symphoniques et de leur toute-puissante superproduction, ne sont plus rien.
Des créations d'un orchestre en jupette que le courageux et talentueux Mustis a tenu à bout de bras, permettant de faire illusion le temps de trois albums. Mais tel Messi paumé au beau milieu d'une équipe de CFA, il n'a pu éternellement faire des miracles, surtout en ne jouant qu'une mi-temps. Allez, Must', là tu t'es bien économisé et le prochain match, tu le joues en entier et à fond. On compte sur toi !

2009-02-15 00:00:00


Eternalis : 15/20
« Absolument génial » : tels sont les mots me venant à l’esprit après maintes et maintes écoutes du dernier méfait de Dimmu Borgir.
Ayant quitté l’hystérie de la découverte, je peux affirmer que la critique livrée ici est parfaitement objective et notée uniquement pour la grande musicalité qui le compose.
« P.E.M » mettait les choses aux claires, les démons norvégiens étaient uniques. Eux seuls pouvaient alors se vanter de réaliser un métal si noir et si esthétique à la fois, ce mélange unique de beauté et de laideur, de haine et d’art. « D.C.A » enfonçait le clou voilà quatre ans maintenant dans une direction encore plus symphonique, à la limite de l’excès (ayant pour principal défaut d’infléchir cette haine caractéristique du genre justement). Mais après un succès amplement mérité pour certains et incompréhensible pour d’autres, comment garder son identité sans se répéter mais en gardant une ligne de conduite qui permettrait aux fans de ne pas se sentir lésés ?

La réponse se nomme « I.S.D » et je dois dire que les Norvégiens réalisent avec ce chef-d’œuvre, sans doute une de leur plus grande réussite à ce jour. Mettant quelques peu les atmosphères grandiloquentes des trois précédents albums de côté, Dimmu Borgir revient plus noir, plus malsain, diabolique et possédé que jamais. Le supersonique et jouissif The Choosen Legacy en est la preuve : un énorme « beat » de Hellhammer (ayant remplacé Nick Barker et gratifiant tout l’album de son jeu inimitable et unique de batterie) et un hurlement cauchemardesque de Shagrath, appuyé par des guitares incisives et hypnotiques. Un sentiment de puissance et une ampleur sans pareille mesure émane de ce son produit une nouvelle fois au Friedman mais disposant indiscutablement d’un côté plus sombre que précédemment (malgré le fait que l’on puisse considérer cela comme très propre aux vues de certaines réalisations actuelles du genre), notamment au niveau de la batterie qui dispose d’une profondeur incroyable.

Le morceau The Conspiracy Unfolds va encore plus loin avec cette symbiose unique de noirceur et de lyrisme, se partageant des vocaux hurlés glaçant à des chœurs féminins tourmentés.
Les sporadiques, mais indispensables, interventions de Vortex sont simplement extraordinaires et apportent encore un surplus de mélancolie et de noirceur à un groupe que l’on avait pas vu si dérangeant depuis de nombreuses années (les parties solos de Galder sur The Sinister Awakening), à l’instar de sa splendide pochette.

Il y a fort à parier que les fans les plus « accessibles » du groupe risquent d’être quelques peu démunis face à un tel disque, mais il deviendra probablement avec le temps un album de référence dans le monde obscur du black metal.
Apprenez à connaître l’autre vérité du satanisme : l’art de la sincérité.

2008-11-11 00:00:00


Julien
Mieux vaut être direct dans ce genre de chronique. Pour ma part et c’est purement personnel, je n’avais pas du tout accroché à Death Cult Armaggedon. Trop clean peut-être, ou tout simplement pas assez Dimmu Borgir. Résultat je ne savais pas trop comment aborder ce nouvel album. Malgré l’arrivé du légendaire frappeur de Mayhem et un Stormblast 2005 intense dans sa réinterprétation, la capacité à écrire de nouveau quelque chose de bon restait à démontrer. Annoncer comme un concept album In Sorte Diaboli me faisait de plus en plus peur, a tord...

Commençons par le concept qui finalement se situe plus autour des paroles que de la continuité musicale. Plantons le décor, nous voilà donc plongés dans un Moyen Age ou l’on retrouve un jeune homme en proie à des interrogations concernant sa foi. Disciple d’un prêtre il se détournera peu a peu du christianisme pour allez du coté des ténèbres. Voilà donc en gros l’histoire qui nous est racontée. Même si musicalement il n’y a pas de liens forts entre les titres, on retrouve quand même des petites connections comme une ligne de chant par exemple (merci Silenoz). Mais ce qui est le plus appréciable c’est que le coté trop grandiloquent qu’avait Death Cult Armaggedon a disparu. Fini l’abus de l’orchestre symphonique à 1 million de dollar. Ici le coté symphonique soutient parfaitement les compos sans les noyer dans un flot mielleux. Comme quoi il ne faut pas abuser des bonnes choses, un c’est bien, trop c’est mal. Résultat l’ensemble dégage nettement plus de noirceur et prend aux tripes. Entre DCA et In Sorte Diaboli, il n’y a pas photo. L’un est un album de black et pas l’autre. Je plains les personnes qui ont découvert le groupe il y a deux ans avec un album aussi médiocre. Les riffs de guitares sont eux aussi plus cinglants, on retrouve une bonne cohérence d’un titre à l’autre et même si ce n’est pas un concept album au sens le plus commun, il est bien difficile d’en tirer un titre. Mieux vaut se garder 40 minutes et l’écouter d’un seul et unique trait, le plaisir n’en sera que plus grand.
Et que dire de Hellhammer ? Il fallait y arriver mais sans faire offense à ces prédécesseurs, il faut avouer que son apport est colossal. Tout le monde sait que c’est un batteur de génie et ce n’est pas cette prestation qui va le discréditer. Agressif et groovy en même temps, il développe son jeu avec sérénité. L’intro à la batterie sur The Chosen Legacy est monstrueuse et ravit les aficionados du genre.
Toujours en comparaison avec DCA, on note une bien meilleure exploitation du chant clair de Vortex. Plus discret mais également de meilleure qualité, ses interventions s’accordent parfaitement avec le chant de Shagrath. Pour faire simple on va dire qu’il est plus-dedans.
Juste pour finir, on peu dire que l’on retrouve un interlude symphonique/médiéval au milieu du disque qui est de toute beauté.

Voilà, sans dire que le disque rivalise avec les premières productions du groupe, on peut tout de même dire que Dimmu Borgir a regagné ses galons de vrai groupe de black symphonique. Reste que l’album peut tout de même postuler au rang de troisième meilleur album dans la discographie du groupe.

2007-03-30 00:00:00


Nagotar : 9/20
Il est tôt pour faire un article sur cet album. Trop tôt, je le sais. Je n'ai écouté l'album que 3 ou 4 fois, mais ça m'a suffit. Autant le dire tout de suite : si ça n'avait pas été Dimmu Borgir, je n'aurais jamais écouté cet album jusqu'à la fin. Une déception.
Je ne suis pas un fan de Dimmu Borgir, juste un amateur qui reconnaitra volontiers le talent du groupe. J'avais bien accroché à la première version de Stormblast, à Spiritual Black Dimensions, et aussi à Death Cult Armaggedon, et il ne me restait plus qu'à écouter Puritanical Euphoric Misanthropia pour pouvoir faire cet article en toute légitimité, mais voilà, j'ai été tellement déçu que je ne peux pas me retenir...
Peut-être que j'en attendais trop du groupe ? Ce doit être ça, car, en fin de compte, l'album, d'un point de vue objectif, n'est pas si mal que ça. Mais personnellement, je ne reconnais plus Dimmu Borgir, je ne reconnais pas le Black Metal Symphonique qu'il avait l'habitude de servir.
Mis à part The Serpentine Offering, qui doit être le meilleur titre (ce qui expliquerait que ce soit l'extrait mis à disposition, ainsi que la première piste de la tracklist...), je n'ai accroché à aucune chanson. Tout tourne autour des guitares, des gros riffs metal et de la batterie. Exceptée la voix si spéciale de Shagrath, on ne reconnait rien : les claviers, si chers à mes yeux (et mes oreilles) sont trop effacés, et la plupart du temps complètement absents ! Du Black Metal Symphonique sans claviers ? Peut-être, mais pas sur cet album en tout cas. Dimmu Borgir sombre dans les influences Metal diverses, exactement comme a pu le faire Cradle Of Filth sur son dernier opus. Et je pèse mes mots.
Le retrait des claviers est le principal reproche que je ferai. Étant claviériste, je suis très sensible à cet instrument et lorsqu'un groupe sait l'utiliser, en général, j'aime bien. Là, les rares bons passages sont ceux où les claviers se font entendre, le reste est complètement vide de mélodie, de symphonie, de profondeur. Ça devient du Metal presque banal, à la limite du désagréable pour l'amateur de sincérité, d'authenticité et de profondeur musicale ; c'est à des milliers de kilomètres de la pureté et de la majesté du Black Metal Symphonique par excellence, comme Dimmu a pu le faire dans le temps.
Autre chose qui a fait polémique et le fera encore : le chant de Vortex. Les passages où le bassiste s'exprimait étaient jadis majestueux, uniques, et apportaient une dimension considérable aux compositions. Ces passages ont été comme bâclés sur ISD. Dimmu Borgir, les (très) rares fois où Vortex chante, tombe dans la mélodie facile et prévisible, la niaiserie grotesque, la routine peu inspirée, bref plus rien à voir avec ces passages, véritables marques de fabrique du groupe, qui nous ont transportés si loin...

Heureusement, et malgré la comparaison, je vous rassure, du point de vue qualitatif, cet album est supérieur au dernier Cradle Of Filth. Il y a de bons passages, tout n'est pas strictement à jeter, loin de là. Ma déception réside surtout dans le fait que les claviers soient éloignés et ne mènent plus les compos, comme c'était le cas sur Enthrone Darkness Triumphant par exemple. Ils n'ont plus, quand ils sont présents, qu'un rôle d'accompagnement, ils sont là "pour faire beau". Et heureusement d'ailleurs, car sans clavier, ça fait pas beau. Je suis déçu aussi parce que je m'attendais à trouver dans cet album un gros coup de cœur, et mettre au moins 18 / 20, mais là je ne peux mettre plus de 9 / 20. En regrettant la prégnance des guitares et de leurs gros riffs dans les compos, et presque l'absence d'ambiances, de symphonie et de rêverie du fait du retrait des claviers.

2007-05-02 00:00:00


Darkkeeper : 20/20
Je sors de mon vendeur de disques (dont je ne préciserais pas le nom) avec l'édition deluxe de l'album "In Sorte Diaboli" de Dimmu Borgir. A première vue, il a des allures de livre. Et c'est bien plus qu'un livre. Arrivé chez moi. Insertion du CD audio dans le lecteur.

Des enceintes me parvient la musique du morceau "The Serpenting Offering". Je me rappelle que j'ai déjà entendu ce morceau sur le net. C'est à ce moment qu'il choisit de prendre fin. Maudissant mon oubli de l'activation de la relecture automatique d'une piste, et ne trouvant nulle part la télécommande, je me lève donc pour la remettre au début... Et m'arrête en plein mouvement. Et pour cause. Je sens la musique de "The Chosen Legacy" rentrer en moi. Je comprend ainsi que tout l'album s'écoute d'une seule fois.

Pendant que les enceintes continuent à me produire le son divin, je me ré-intéresse à la pochette... Et celle que celle-ci contient. j'ouvre donc la pochette "dans la pochette d'album" après l'avoir tournée comme la page d'un... livre. J'y trouve le livret accompagnant (comme dans n'importe quel album) et le "survole". Je constate très vite qu'il s'agit d'un véritable petit grimoire! (avec 8 double page contre 3 au maximum dans les autres album que j'ai eu l'occasion d'écouter). Je décide de le lire "normalement". Déchiffrant la langue de Shakespeare à peu près aussi facilement que les Hiéroglyphes, Je ne comprend (presque) rien au neuf premières pages (sauf la première constitué d'une image). Dans les pages qui suivent, les portraits des membres du groupe sont entrecoupés de texte en apparence illisibles. J'ai mis environ deux minutes à comprendre que ces textes était imprimé de droite à gauche et retournés. Je reporte mon attention sur la pochette "miraculeuse" et en sort... Un miroir : pour lire les textes décrits plus haut. La classe. Il s'avère en fait que ces textes sont les paroles.

La sonorité de la musique continue à parvenir à mes oreilles. Voilà quatre fois que j'ai écouté cet album et, s'il y a une petite chose que je peux regretter, c'est que le chant de vortex ne soit pas assez présent. Un nouveau coup d'œil dans la pochette m'apprend qu'il reste un papier sur lequel est présenté les objets en rapport avec l'album (vêtements, etc). Je porte mon attention (qui ne pèse pas trop lourd, malgré tout) sur la droite de la pochette pour contempler le pentagramme inversé qui orne la page "porte DVD". j'insère donc celui qu'il contient. Le clip de "The Serpentine Offering" : superbe. Les "making of" sont bien réalisés et la galerie de photo (en noir et blanc) est assez complète (environ trente-cinq photos).

L'édition deluxe de "In Sorte Diaboli"; avec ses huit excellents titres, son illustration de couverture bien pensée (et remplie de symboles), sa pochette présentée de manière originale et son livret accompagnant (tout deux illustré de façon moyenâgeuse) avec son miroir pour lire les paroles, ainsi que le DVD et son contenu; est un album hors du commun qui mérite amplement la note de 20/20 que je lui ai attribué.

2007-05-06 00:00:00


Dimmu : 16/20
En décembre 2006, après une petite pause suivant la sortie de Stormblast MMV, Dimmu Borgir annonçait la préparation d'un nouvel opus. Il s'ensuivit d'un grand mystère: on savait qu'il s'agirait d'un album concept avec Hellhammer (toujours pas membre officiel du groupe) à la batterie puis silence jusque 2 mois avant la sortie où ils dévoilèrent la tracklist, la pochette et le clip ("The Serpentine Offering") ; un trop bref aperçu pour pouvoir répondre à la question que tout le monde se pose : "retour musical vers Enthrone Darkness Triumphant ou symphonie encore plus soporifique que Death Cult Armageddon ?"
Ce n'est que fin Avril (sauf pour les privilégiés qui auront pu se procurer l'album parfois 1 mois et demi avant la sortie officielle) que le suspense pris fin pour laisser place au soulagement. Le groupe a réussi à trouver le juste milieu concernant le côté symphonique, fort présent lors des intros et les parties plus calmes et très peu lorsque que le reste de l'instrumentation se déchaine afin de ne pas atténuer la puissance/brutalité musicale, le principal défaut de DCA.
Au niveau du reste de l'instrumentation : première fois que Hellhammer pouvait composé au sein de Dimmu Borgir (étant donné que, lors de sa contribution dans Stormblast MMV, il s'agissait d'adapter d'anciens morceaux donc pas de nouvelle composition). Ça s'entend, le jeu de batterie de Hellhammer s'adapte parfaitement à la musique de Dimmu Borgir.
Le chant de Shagrath semble moins soigné, sûrement pour donner une sensation de revenir à la bonne vieille époque du black au son bien crade, le chant de Vortex est quand à lui beaucoup plus propre afin de donner une vision encore plus magistrale de son chant épique.
On notera que les cordes semblent aussi avoir gagner un coté plus technique (mais qui savent quand même continuer à envoyer la sauce quand il le faut).

Le dvd (pour le Ltd) en anglais:
- Le clip "The Serpentine Offering" n'offre rien de spécial car il est facilement disponible sur internet. Il n'en reste pas moins qu'il s'agit du 1er qui ait un sens, une histoire. Il annonce la couleur d'entrée de jeu et a subi une réalisation impeccable.
- Le Making Of du clip est très peu intéressant, ça casserait presque l'image du clip. Ce n'est pas ma tasse de thé mais je comprend que ça puisse intéresser certaines personnes (Interview du réalisateur, de l'acteur principal et report sur la partie du groupe et des figurants).
- Le Making Of de l'album: Interview principalement de Silenoz, de Mustis et du producteur, etc.

En bref, le Ltd a principalement été créé pour les fans. L'album en général quand à lui devrait soit convaincre ceux qui ne voyaient en DB qu'un groupe à fric, soit faire en sorte que les trve tournent définitivement le dos au groupe.


ps: Un petit truc bien sympa (bien que légère prise de tête pour rien): le miroir pour pouvoir lire les lyrics qui sont inscrites à l'envers et la tête en bas. Ça a le mérite d'être original sans pour autant être innovant, ça rajoute un petit je ne sais quoi.

2007-05-01 00:00:00


Al7426
Il est d'abord nécessaire de comparer cet album de Dimmu aux anciens : il y a encore une fois une évolution notable, l'album est moins violent que le précédent (mais tout aussi bon). On peut noter que les parties symphoniques sont bien plus majestueuses (on est bien loin de Puritanical Euphoric Misanthropia et ses résonances futuristes - Carnival Of King Creation-), comme le démontre The Serpentin's Offering et sa grandiloquente intro.
Les orchestrations posent ainsi une ambiance religieuse (bien que sataniste) et médiévale (le petit passage de clavecin de the Sacriligeous Scorn).
Le petit morceau ambiant nous offre une pause bienvenue dans cette album (comme il y a bien longtemps, à l'époque du black ambiant-For All Tide-).
Niveau des musiciens : Sagrath possède une voix qui va de mieux en mieux (surtout en live), on peut regretter le manque d'opérette de la part de Vortex car elle sont magnifiques, pas de grands changements au niveau des guitares (bien que quelques riffs trash sont à noter), le clavier de Mustis est bien plus présent.

Finissons avec le must : Hellhammer à la batterie.
L'ancien batteur de Mayhem nous prouve encore une fois sa dextérité et se rapidité (The Heretic Hammer - US bonus).
Les blasts (bien que sous-mixés) sont délicieux et on en oublierait presque ce bon vieux Nicholas et sa leçon de blasts sur Puritanical Euphoric Misanthropia !

Bref un album de Dimmu comme on les aime, bien qu'un (tout) petit peu différent mais tout aussi bon que les autres...

Votre fidèle serviteur Al7426

2008-07-22 00:00:00


vincent : 12/20
Bonjour à toutes et tous,

Il était temps. Après de nombreuses écoutes, je suis enfin prêt à rédiger ma modeste chronique pour cet album. J'écoute Dimmu depuis 1999. Et seul le track Serpentine Offering me procure un frisson, surtout les grandiloquentes premières notes. Il est clair que Dimmu a changé de trajectoire avec le Puritanical que l'on pourrait presque considérer comme leur "black album". "DCA" a enfoncé le clou. Plus brutal, moins (beaucoup moins... ) atmosphérique (ou sympho) que le magnifique "Spiritual" ou "Enthrone", Dimmu est désormais un peu brouillon, puissamment dévastateur et plus malsain que jamais et rameute surement d'autres fans. Mais le problème est là : à trop vouloir en faire, j'y décèle une certaine homogénéité, un son continu, parasité, un côté destructuré si bien que j'ai un mal fou à fredonner un riff, un refrain. à retenir.. grand dieu... quelque chose de toute cette bouillie. C'est répétitif au possible. Allez allons-y : un morceau peut se composer de 3-4 parties différentes sans ligne de conduite et ce track adopte un titre à la limite du compréhensible (de toute façon c'est jamais très important un titre, faut que ça sonne bien, point final) ce morceau se fait passer pour une chanson. Ca commençait à devenir intéressant et hop on change de rythme, ça breake à tout va, des idées pas abouties, des cassures surprenantes. Alors, fan de DCA, vous allez y trouver votre compte, mais pour les autres, je vous propose vivement de l'écouter avant de l'acheter. Je cherche, je cherche quelque chose de positif, un élément qui me fasse remettre ce CD sur la platine, mais à part une soirée peu inspirée, il n'y a rien. Et la voix déshumanisée de Shagrath, désolé, je reste ouvert à tout, mais là on frise le robot-metal et je sature moi-même... Salut à tous.

2009-01-31 00:00:00