TOURNIQUET
WHERE MOTH AND RUST DESTROY (Album)
2003, Metal Blade Records


1. Where Moth and Rust Destroy 07:15
2. Restoring the Locust Years 03:30
3. Drawn and Quartered 08:12
4. A Ghost at the Wheel 04:18
5. Architeuthis 06:50
6. Melting the Golden Calf 06:54
7. Convoluted Absolutes 05:37
8. Healing Waters of the Tigris 09:31
9. In Death We Rise 07:02

Total playing time 59:19


metalmat66 : 18/20
Trois années après le parfait Microscopic View of a Telescopic Realm, Tourniquet parvient à nous refaire le même coup avec Where Moth and Rust Destroy. Alors, on prend les mêmes et on recommence ? Pas tout à fait. Puisque Aaron Guerra est indisponible, c’est Ted «Almighty» Kirkpatrick qui se colle (en plus de la batterie) à la guitare rythmique, Steve Andino se charge de la basse, les soli étant réalisés par messieurs Marty Friedman (Megadeth, Cacophony) et Bruce Franklin (Trouble), et le tout produit par Bill Metoyer (Slayer, WASP, COC, DRI, Flotsam And Jetsam, …). La classe !

Sur la base éprouvée d’un heavy-thrash teinté de néo-classique (notamment les intros de «Drawn and Quartered» et «Architeuthis», qui ne me feront pas mentir …), Tourniquet développe sans conteste une musique bien personnelle et originale. Bien sûr, ça et là, on pourra évoquer Metallica, Annihilator, Megadeth, Sacred Reich ou encore Flotsam And Jetsam, mais la liberté avec laquelle Tourniquet évolue est indéniable. Les titres flattent l’oreille pour au moins deux raisons. Tout d’abord, les mélodies, imparables, simples mais pas simplistes, entrent dans le crâne et n’en ressortent plus, malgré les structures progressives de la plupart des morceaux. Ensuite, la rythmique infligée par le sieur Ted, très technique, est l’épine dorsale des morceaux, celui-ci utilisant sa batterie comme un instrument plus musical que métronomique. Quant à Luke Easter, il reproduit sa précédente performance et reste un chanteur absolument à l’aise dans tous les domaines, du chant classique à la vocifération, tour à tour écorché, menaçant ou encore touchant. Pour ce qui est des soli de Friedman, ils sont variés et s’intègrent à merveille dans le paysage, en vous faisant parfois voyager vers les contrées de Rust in Peace ou Countdown to Extinction.

Du titre éponyme aux allures d’hymne au doom (et oui !) de «In Death We Rise», en passant par les indispensables «Architeuthis» (et ses multiples facettes, black, heavy, thrash, tout y passe) et «Healing Waters of the Tigris» (un morceau à tiroirs finement ambiancé), on navigue dans cet album comme dans un best-of, en se demandant comment une telle inspiration est encore possible. C’est d’ailleurs en ça que la musique de Tourniquet est abordable, les titres formant un tout mélodique et homogène. Bien que proche de son prédécesseur dans le style, Where Moth and Rust Destroy se veut tout de même plus heavy dans sa production, les guitares rythmiques étant devenues plus épaisses. Et là encore, quelques passages au violon et autres effets sonores viennent aérer le propos et surprendre l’auditeur.

Méconnu en Europe, Tourniquet mérite pourtant que l’on s’y attarde, sous peine de ne pas connaître ce que l’on recherche désespérément dans le heavy-thrash, cette alchimie musicale parfaite entre puissance et mélodie, ambiance et technicité. Si vous décidez de vous penchez sur Tourniquet, il se peut bien que votre quête de perfection se termine après cet album …

2009-04-14 00:00:00