ILLOGICIST
SUBJECTED (Album)
2004, Crash Music




Fabien : 13/20
Peu exposée, en dehors de quelques groupes comme Natron ou le redoutable Hour of Penance, l'Italie a toujours été en retrait des autres scènes deathmetal européennes. Elle compte pourtant depuis 1997 une autre formation de renom, baptisée Illogicist, formée à Aoste autour du guitariste chanteur & compositeur Luca Minieri. Fort d'un contrat discographique avec le label US Crash Music, le groupe enregistre son premier album Subjected en décembre 2003, comptant sur la présence de son leader derrière les consoles, puis bénéficiant d'un mixage et d'un mastering aux célèbres Finnvox Studios finlandais.

A l'image de son logo labyrinthique, Illogicist développe un death technique & alambiqué, privilégiant des structures riches & posées à toute forme de brutalité. De l'architecture même des compositions polyrythmiques & feutrées, jusqu'aux vocaux éraillés de Luca, en passant par une thématique traitant de sujets philosophiques & spirituels, la couleur de Subjected reste ainsi comparable à l'excellent Individual Thought Patterns de Death, trahissant l'influence considérable de Chuck Schuldiner sur le compositeur italien.

Illogicist possède toutefois une empreinte personnelle qui lui confère une véritable identité, s'appuyant sur des individualités au talent indéniable. En effet, les lignes de basse habiles & complexes d'Emilio se mêlent aux rythmiques fouillées de Remy, offrant un terrain idéal aux duels guitaristiques de Luca & Diego, qui entremêlent leurs riffs et soli avec beaucoup de virtuosité, à l'image des subtils Price of Confidence & Soul Feeder, ou encore de l'instrumental Introspection, où la formation démontre toute l’étendue de son savoir faire.

Possédant à la fois un ton agressif et un côté intimiste, Subjected impressionne ainsi par sa richesse et sa mise en place minutieuse. Illogicist ne peut toutefois s'empêcher de trop en faire, délivrant des compositions manquant hélas de repères mélodiques et de moments paisibles, rendant l'écoute de son album parfois éprouvante, sans véritable refuge durant 38 minutes. Le talent de la formation italienne permettra toutefois de rectifier le tir dès le second album, toujours très technique mais décidément plus accrocheur.

Fabien.

2008-10-06 00:00:00