EternalTearsOfSorrow : 14/20 | Quand nous tombons dans un gouffre très profond, la plupart du temps, nous avons la motivation la plus flagrante pour se battre de toutes nos forces, et ainsi remonter peu à peu ce dernier (sauf si l'on est dépressif et/ou suicidaire, bien entendu !). Parfois, on y arrive, d'autres fois non. La plupart des personnes connaissent ceci au moins une fois dans leur vie. Et c'est également possible avec les groupes de musique, comme cela est arrivé avec Helloween, se faisant toutefois beaucoup plus rare.
Personnellement, je considère les trois premiers albums ayant la présence de Andi Deris (nouveau gus venu de Pink Cream 69), soit, Master of the Rings, The Time of the Oath ainsi que Better Than Raw comme une trilogie au sein de la carrière fulgurante d'Helloween. Pourquoi? Car, suite au gouffre dans lequel le groupe tombait à la sortie de Chameleon, et même de Pink Bubbles Go Ape, les Allemands ont su se ressaisir et devenir à nouveau le groupe qu'il était auparavant (non, ils n'ont pas sorti d'énième Keeper Of The Seven Keys), en nous piochant deux excellents musiciens (Andi Deris et Uli Küsch) et en nous sortant trois abominables tueries sombres et agressives à souhaits, remontant la pente encore inespérée pour le groupe lorsque ce dernier possédait encore Kiske et Schwichtenberg.
Suite à ces très bonnes productions, nos citrouilles sont parties sur un nouveau chemin, en nous sortant, en cette belle année 2000, un album appelé The Dark Ride. Premièrement, le line-up restera bien entendu le même, gardant ces excellents musiciens qui ne se dont pas désunis depuis l'arrivée des nouveaux musiciens quelques années auparavant. Cela est déjà un bon point. Mais, on peut, rien qu'en regardant la pochette, se demander si l'on ne va pas tout droit en direction de l'enfer avec The Dark Ride. Car cette pochette sera donc loin de l'aspect délirant et dramatique à la fois de Better Than Raw, mais montrera cette fois-ci la facette plutôt démoniaque de The Time of the Oath en encore plus sombre et déprimant, en nous présentant une pochette aux couleurs particulièrement foncées. Et on peut apercevoir la silhouette d'une citrouille répartie dans une grande partie de l'espace visible, ayant un penchant assez voyant pour cette Terre.
Et cette pochette confirme évidemment les soupçons énoncés dès la première observation de cette dernière d'entrée de jeu, avec une intro ("Beyond The Portal") courte, certes, mais assez effrayante pour du Helloween, notamment à la fin, dans laquelle une sorte de gémissement vient d'introduire, stoppant d'un coup sec cette musique sombre, pour repartir directement avec un "Mr Torture" assez speed, avec un Andi Deris au top de sa forme, et un refrain aux choeurs typiquement Helloweeniens.
Morceau ne reflétant pas tellement la noirceur à laquelle on s'attendait pour la première écoute de cet album, remplaçant celle-ci par une originalité passant très bien. Ceci dit, autant dire qu'elle ne sera pas perdue à la fin de "Mr Torture", puisque d'autres morceaux viendront la prolonger considérablement, tels que "If I Could Fly", proposant un aspect plus émotif apporté par le piano présent tout au long du morceau. "Salvation" nous présentera une musique très contradictoire à "If I Could Fly", mais ne rechutant pas dans la déprime totale, se basant plus sur une atmosphère très speed, ainsi que "We Damn The Night", et également "I Live For Your Pain", néanmoins plus hostile du côté du chant.
Du suspense inquiétant sera également présent lors de cet album, avec notamment "Escalation 666" ("666" dans un titre d'Helloween ? On voit qu'on est à l'écoute de The Dark Ride...), nous proposant une musique assombrie au maximum, surtout de la part de Andi Deris, qui semble possédé lors des couplets, tant sa voix s'est durcie (encore plus que dans "Mr.Torture"). A certains moments, discrètement, on pourra même entendre quelques légères voix semblant venir d'une chorale. La voix de Deris passera de presque sataniste à inquiétante, du couplet au refrain, toujours accompagnée de ces voix de Grapow ainsi que Weikath, tandis qu'un somptueux solo apocalyptique de guitare viendra se mêler à la partie. "The Dark Ride" sera aussi sombre que ceci, débutant par une intro de foire, dans une ambiance de départ plus détendue que jamais (cependant probablement assez méfiante), mais qui sera très rapidement remplacée par une atmosphère infernale, prouvée par des cris féminins, avant de partir pour une musique assez agressive, tant dans les couplets que dans le refrain, qui va peu à peu s'apaiser, jusqu'à la fin des 8 minutes de cette fresque. Sans doute un retour vers la joie de vivre (qui sera totalement confirmé par l'album suivant, d'ailleurs).
Nous sommes devant un album différent des autres, oubliant presque intégralement le côté happy du groupe (utilisé cependant abusivement dans Rabbit Don't Come Easy), pour aller faire un bon tour en enfer. Alors, certes, cet album ne sera sans doute pas dans la veine de ce qu'Helloween nous a présenté lors des trois albums précédant The Dark Ride, mais néanmoins, ce premier essai cafardeux sera tout de même assez réussi. Malheureusement, ce dernier sera relativement oublié par Helloween, jusqu'à leur retour en 2010 avec 7 Sinners, album qui ne sera sans doute pas aussi morose que The Dark Ride, mais dans lequel on retrouvera toutefois certaines bases. Déjà âgé de plus de 11 ans, The Dark Ride aura quand même réussi à nous donner deux ou trois grands titres, tels que "Mr Torture" ou encore "If I Could Fly". Les fans absolus de Rabbit Don't Come Easy seront peut être déçus de The Dark Ride, mais cet album aura eu le mérite d'apporter plus d'hostilité dans la carrière du groupe, et ce, sans retomber dans le gouffre d'autrefois... 2011-08-04 00:56:21
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