EternalTearsOfSorrow : 16/20 | Suite à un Master of the Rings plus que prometteur quant à l'avenir du chanteur Andi Deris et du marteleur de fûts Uli Küsch sorti en 1994, Helloween nous sort une bonne suite à cet album en présentant The Time of the Oath, assez original et possédant des morceaux très variés, ne manquant en aucun cas de punch, de bonnes mélodies, des riffs ensorcelants, dans la veine de ce que les citrouilles ont déjà été capables de nous montrer avec Master of the Rings, bien sûr encore loin des Keeper Of The Seven Keys, mais tout de même très convaincant. Deux ans après cette bonne production, Helloween décida de tourner les talons en direction des studios pour enregistrer sa huitième production signée Raw Power, appelée Better Than Raw.
On retrouve déjà parfaitement l'aspect sombrement coloré et délirant d'Helloween en passant la pochette en revue la première, nous arborant une femme à l'air et au regard assez psychopathe, et nous prouvant qu'elle est très hostile avec ces pauvres citrouilles, particulièrement une, baignant dans ce liquide bleuâtre, l'air agonisant, souffrant et particulièrement tristounet, avec une certaine ironie et joie de la part de cette femme en tenue courte loin de l'air déprimant et démoniaque présent sur la pochette de The Time of the Oath. Helloween devait être particulièrement bien inspiré pour l'aspect visuel, cette année là, apparemment.
Et cette inspiration ne va certainement pas se limiter au simple aspect visuel. La musique, elle aussi, fait ses preuves, une fois de plus. Mais cette fois-ci, c'est une véritable tuerie que nous offrent les Allemands, et ce, jusque dans les moindres recoins, sauf peut-être pour la Power Ballade « Time », qui tentera tant bien que mal de calmer les tensions pendant toute sa durée, mais qui sera bien évidemment rattrapée par l'envie de faire fort, et de devenir de plus en plus speed tout comme ses contemporains. « Deliberately Limited Preliminary Prelude Period In Z » démarrera la méga bombe sur une intro expressive et très émotive, nous aspergeant de symphonie assez gaie, épique à souhaits et aventureuse, nous offrant une minute de pur bonheur, avant de directement embarquer sur une vraie dose de nucléaire avec « Push », démarrant tout de suite avec des notes de guitare résonnantes et tranchantes, amenant droit à un couplet contenant un Andi Deris plus hurleur qu'il ne nous l'avait jamais montré auparavant, des choeurs de Markus Grosskopf, Roland Grapow et Michael Weikath toujours aussi présents, ainsi qu'un Uli Küsch comme à son habitude prêt à nous en balancer plein la face avec ses descentes de toms et sa maîtrise impressionnante des fûts.
Il ne va pas sans dire que, même si Better Than Raw s'avérera comme l'album d'Helloween le plus speed et le plus agressif, l'album possédera tout de même de la joie (« Helloween sans joie ? Impossible » diront les jeunes fans qui ne connaissent pas The Dark Ride, l'album suivant) avec « Lavdate Dominvm », titre présenté et chanté en latin, avec un Andi Deris très dur dans les couplets, mais aussi joyeux qu'un bisounours dans le refrain, les choeurs aigus toujours prêts à saupoudrer l'ensemble d'une joie de vivre explosive. « Revelations » se manifestera malheureusement comme un vrai bémol dans l'album. Le morceau semble perdu dans ses parties interminables semblant plus incohérentes les unes des autres, malgré sa bonne technique et sa vie évidente. Petite déception, de ce côté. Si « Hey Rabbit Don't Come Easy » sera un des morceaux les plus originaux de cet album, alors son successeur « Don't Spit On My Mind » sera la lenteur et la noirceur absolue, comme Helloween nous a rarement donné l'occasion d'en entendre autant dans un seul morceau, ayant notamment un chant qui le prouve très bien, nous sortant des notes très graves.
Better Than Raw marquera un grand point positif dans la carrière d'Helloween, même si la plupart des morceaux présents ne sont plus beaucoup, voire plus du tout présentés à nos jours. La triologie des trois bombes atomiques Master of the Rings, The Time of the Oath et Better Than Raw s'achévera donc ici, laissant s'écouler des jours plus doux pour Helloween, mais également plus noirs, puisque deux ans après cet album, les Hambourgeois nous sortiront The Dark Ride, plutôt bon, mais pas assez speed pour être qualifié comme la vraie continuité des trois albums présents ici.
Les nostalgiques resteront évidemment dans leur période des Keeper Of The Seven Keys Part 1 et 2, d'autres se pencheront plus vers les derniers albums à partir de Rabbit Don't Come Easy. Mais personnellement, si vous ne connaissez pas Helloween et que vous avez envie de découvrir un groupe de Power Mélodique se démarquant des autres, je ne peux que vous conseiller de démarrer sur ce bon vieux Better Than Raw, qui reste à nos jours un des meilleurs albums d'Helloween. Album à conseiller très vivement. 2011-08-02 20:53:00
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