HELLOWEEN
BETTER THAN RAW (Album)
1998, Raw Power / Castle Music


Re-Issue in 2006 by Raw Power with 4 bonustracks.

1. Deliberately Limited Preliminary Prelude Period in Z 01:45
2. Push 04:47
3. Falling Higher 04:48
4. Hey Lord ! 04:07
5. Don't Spit on My Mind 04:25
6. Revelation 08:23
7. Time 05:45
8. I Can 04:39
9. A Handful of Pain 04:49
10. Lavdate Dominvm 05:12
11. Midnight Sun 06:20

Bonustrack (Japanese Release)
12. Back on the Ground 04:38

Bonustrack (American Release)
12. A Game We Shouldn't Play

Bonustracks (2006 Re-Issue)
12. Back on the Ground
13. A Game We Shouldn't Play
14. Perfect Gentleman (Live Bootleg Version)
15. Moshi Moshi Shiki No Uta (Live)

Total playing time 55:00


AmonAbbath : 17/20
Sortant d'un bar (bien) il y a tout au plus deux mois en titubant quelque peu (pas bien) et n'ayant donc plus qu'une maigre somme en poche (pas bien non plus), je décide tout de même de passer par une brocante assez imposante (ça se passait à deux cents mètres de moi je n'allais tout de même pas faire ma feignasse!). Surprise, un disquaire s'y était installé (et il avait du choix le bougre!). Après de longues et éprouvantes recherches, c'est tout naturellement que Better Than Raw est venu se déposer avec douceur entre mes mains (j'ai dû l'arracher du fond d'une caisse) et que j'ai pu distinguer derrière le voile brumeux (carlsbergite aigüe) qui gênait mon regard une étiquette précisant : 15€. Chouette, j'ai certainement encore bien ce montant! Budget restant : 10€ (et douze cents). J'entame donc une discussion très courtoise avec le vendeur, ne manquant pas de complimenter son travail (faux-jeton), qui l'amène après un bon quart d'heure à me demander ce que je compte faire de ce fichu disque que je traîne partout. Mon talent de négociateur porta ses fruits (j'ai pas assez d'fric, j'peux l'avoir pour 10€?) après à nouveau un quart d'heure (ma lenteur faisait fuir la clientèle) et il décida de me laisser emporter l'objet contre ma maigre somme en faisant un peu la moue.

Et, nom d'un chien, il valait bien les quinze rondelles que je n'avais pas sur moi! Certains parlent de retour en force et il faut tout de même dire qu'on en prend plein les oreilles. Rien que les à-coups de guitare introduisant Push mettent d'emblée d'accord : ça va déménager! Le morceau est une déferlante de Power-metal : riff puissant, voix saturée, refrain martelé, solo dominant et empli d'écho... En plein dans la g...!

J'en oublie d'ailleurs de parler de l'intro instrumentale (Deliberately Limited Preliminary Prelude Period In Z, fiou) loin d'être bâclée et mettant tout de suite en place une ambiance que l'on aime ressentir chez Helloween, et se faufilant d'un passage où l'on croit apercevoir ces petites citrouilles malicieuses à quelque chose de plus sombre et inquiétant pour parvenir à un final plutôt épique et ouvrant directement la voie au début surpuissant de Push.

Falling Higher, morceau plus speed, se montrera moins tapageur sans pour autant calmer le jeu. Hey Lord!, légèrement moins bouillant, laisse planer un air de magie mais reste préoccupé (un peu vague ce terme, je veux dire par là que la légèreté est entremêlée avec le sérieux pour un résultat détonnant). En clair, ce titre est loin d'être plat même s'il n'avoine pas vraiment au sens où on l'entend d'habitude. Don't Spit On My Mind est le passage le plus sombre du disque, on sent que The Dark Ride n'est pas loin, il n'empêche qu'il s'agit à nouveau d'un très bon morceau, captivant grâce à ses choeurs et quelques arrangements qui s'ajoutent à l'ambiance générale.

Revelation suivra et c'est mon premier petit bémol de l'album, ce n'est pas forcément une mauvaise chanson mais c'est un peu fouillis, on a du mal à s'y retrouver au milieu des nombreuses alternances de rythmes, de riffs, de soli,... Un titre de huit minutes ma foi parfaitement écoutable tout de même (technique irréprochable), mais qui manque un peu de repères et on en viendrait à souhaiter la fin avant l'heure, voire de chipoter à l'avance rapide. Je dis premier bémol, mais je me rends compte que ce sera le seul!

I Can est entraînant et direct, la ballade (Time) n'est pas sirupeuse, le morceau le plus 'happy' (Lavdate Dominvm) est endiablé et ne quitte plus la tête dès la première écoute, ... Mention spéciale également à A Handful Of PainAndi Deris se la jouerait presque crooner dans les couplets et munie d'un excellent refrain, ainsi qu'au final Midnight Sun, hymne Power assez technique et garni de soli pleins de feeling.

La production allemande est, a-t-on encore besoin de le dire, béton, pas un instrument ne passe à la trappe (la basse n'est pas mise en avant, mais est parfaitement audible, c'est excellent!), l'artwork d'Henjo Richter est amusant, très croquis, on a droit à un délire de ces fameuses citrouilles cinglées pour chaque chanson, et on pourra également se marrer devant les têtes que tirent Markus Grosskopf (qui n'a pas l'air de trop apprécier les photos) et Michael Weikath (qui lui n'a pas l'air d'avoir dormi beaucoup pendant quelques mois!). Un achat dont l'intérêt est fort justifié (oui, je sais, moi en plus j'ai magouillé, quel truand), on met les choses au point d'entrée de jeu et on ne se perd pas en fioritures inutiles. C'est ce qu'on appelle un excellent album. 17/20

2009-09-02 00:00:00


EternalTearsOfSorrow : 16/20
Suite à un Master of the Rings plus que prometteur quant à l'avenir du chanteur Andi Deris et du marteleur de fûts Uli Küsch sorti en 1994, Helloween nous sort une bonne suite à cet album en présentant The Time of the Oath, assez original et possédant des morceaux très variés, ne manquant en aucun cas de punch, de bonnes mélodies, des riffs ensorcelants, dans la veine de ce que les citrouilles ont déjà été capables de nous montrer avec Master of the Rings, bien sûr encore loin des Keeper Of The Seven Keys, mais tout de même très convaincant. Deux ans après cette bonne production, Helloween décida de tourner les talons en direction des studios pour enregistrer sa huitième production signée Raw Power, appelée Better Than Raw.

On retrouve déjà parfaitement l'aspect sombrement coloré et délirant d'Helloween en passant la pochette en revue la première, nous arborant une femme à l'air et au regard assez psychopathe, et nous prouvant qu'elle est très hostile avec ces pauvres citrouilles, particulièrement une, baignant dans ce liquide bleuâtre, l'air agonisant, souffrant et particulièrement tristounet, avec une certaine ironie et joie de la part de cette femme en tenue courte loin de l'air déprimant et démoniaque présent sur la pochette de The Time of the Oath. Helloween devait être particulièrement bien inspiré pour l'aspect visuel, cette année là, apparemment.

Et cette inspiration ne va certainement pas se limiter au simple aspect visuel. La musique, elle aussi, fait ses preuves, une fois de plus. Mais cette fois-ci, c'est une véritable tuerie que nous offrent les Allemands, et ce, jusque dans les moindres recoins, sauf peut-être pour la Power Ballade « Time », qui tentera tant bien que mal de calmer les tensions pendant toute sa durée, mais qui sera bien évidemment rattrapée par l'envie de faire fort, et de devenir de plus en plus speed tout comme ses contemporains. « Deliberately Limited Preliminary Prelude Period In Z » démarrera la méga bombe sur une intro expressive et très émotive, nous aspergeant de symphonie assez gaie, épique à souhaits et aventureuse, nous offrant une minute de pur bonheur, avant de directement embarquer sur une vraie dose de nucléaire avec « Push », démarrant tout de suite avec des notes de guitare résonnantes et tranchantes, amenant droit à un couplet contenant un Andi Deris plus hurleur qu'il ne nous l'avait jamais montré auparavant, des choeurs de Markus Grosskopf, Roland Grapow et Michael Weikath toujours aussi présents, ainsi qu'un Uli Küsch comme à son habitude prêt à nous en balancer plein la face avec ses descentes de toms et sa maîtrise impressionnante des fûts.

Il ne va pas sans dire que, même si Better Than Raw s'avérera comme l'album d'Helloween le plus speed et le plus agressif, l'album possédera tout de même de la joie (« Helloween sans joie ? Impossible » diront les jeunes fans qui ne connaissent pas The Dark Ride, l'album suivant) avec « Lavdate Dominvm », titre présenté et chanté en latin, avec un Andi Deris très dur dans les couplets, mais aussi joyeux qu'un bisounours dans le refrain, les choeurs aigus toujours prêts à saupoudrer l'ensemble d'une joie de vivre explosive. « Revelations » se manifestera malheureusement comme un vrai bémol dans l'album. Le morceau semble perdu dans ses parties interminables semblant plus incohérentes les unes des autres, malgré sa bonne technique et sa vie évidente. Petite déception, de ce côté. Si « Hey Rabbit Don't Come Easy » sera un des morceaux les plus originaux de cet album, alors son successeur « Don't Spit On My Mind » sera la lenteur et la noirceur absolue, comme Helloween nous a rarement donné l'occasion d'en entendre autant dans un seul morceau, ayant notamment un chant qui le prouve très bien, nous sortant des notes très graves.

Better Than Raw marquera un grand point positif dans la carrière d'Helloween, même si la plupart des morceaux présents ne sont plus beaucoup, voire plus du tout présentés à nos jours. La triologie des trois bombes atomiques Master of the Rings, The Time of the Oath et Better Than Raw s'achévera donc ici, laissant s'écouler des jours plus doux pour Helloween, mais également plus noirs, puisque deux ans après cet album, les Hambourgeois nous sortiront The Dark Ride, plutôt bon, mais pas assez speed pour être qualifié comme la vraie continuité des trois albums présents ici.

Les nostalgiques resteront évidemment dans leur période des Keeper Of The Seven Keys Part 1 et 2, d'autres se pencheront plus vers les derniers albums à partir de Rabbit Don't Come Easy. Mais personnellement, si vous ne connaissez pas Helloween et que vous avez envie de découvrir un groupe de Power Mélodique se démarquant des autres, je ne peux que vous conseiller de démarrer sur ce bon vieux Better Than Raw, qui reste à nos jours un des meilleurs albums d'Helloween. Album à conseiller très vivement.

2011-08-02 20:53:00