DREAM THEATER
THE ASTONISHING (Album)
2016, Roadrunner Records


DISC 1

1. Descent of the Nomacs 01:10
2. Dystopian Overture 04:50
3. The Gift of Music 04:08
4. The Answer 01:52
5. A Better Life 04:39
6. Lord Nafaryus 03:28
7. A Savior in the Square 04:13
8. When Your Time Has Come 04:19
9. Act of Faythe 05:00
10. Three Days 03:44
11. The Hovering Sojourn 00:27
12. Brother, Can You Hear Me? 05:11
13. A Life Left Behind 05:49
14. Ravenskill 06:01
15. Chosen 04:31
16. A Tempting Offer 04:19
17. Digital Discord 00:47
18. The X Aspect 04:13
19. A New Beginning 07:41
20. The Road to Revolution 03:35

Total playing time 1:19:57

DISC 2

1. 2285 Entr'acte 02:20
2. Moment of Betrayal 06:11
3. Heaven's Cove 04:19
4. Begin Again 03:54
5. The Path That Divides 05:09
6. Machine Chatter 01:03
7. The Walking Shadow 02:58
8. My Last Farewell 03:44
9. Losing Faythe 04:13
10. Whispers on the Wind 01:37
11. Hymn of a Thousand Voices 03:38
12. Our New World 04:12
13. Power Down 01:25
14. Astonishing 05:51

Total playing time 50:34


YoungMetalHeart : 18/20
Que ferions-nous dans un monde sans musique ? Personne ne le sait. Sans doute pas grand-chose. L'homme perdrait là l'une de ses meilleures façons de s'exprimer. Mieux vaut ne pas imaginer un monde sans musique. C'est pourtant dans un monde comme celui-ci que se déroule l'histoire de « The Astonishing », treizième album des maîtres américains du Metal progressif. Ce qui est sûr, c'est que cette nouvelle offrande, découpée en deux actes – 34 titres et deux heures dix de musique ! - a et aura encore longtemps une place à part dans la discographie du groupe. Le concept et l'histoire, imaginés par le guitariste virtuose John Petrucci, sont très ambitieux, et rappellent évidemment l'Excellent « Scenes from a Memory » ou encore le titre fleuve « Six Degrees on Inner Turbulence » présent sur l'album éponyme. Après deux albums que l'on pourrait qualifier de « classiques », faisant suite au départ de Mike Portnoy, le groupe américain a opté pour quelque chose de plus grand, de différent, en prenant énormément de risques. Il est maintenant temps de se plonger corps et âme dans ce voyage unique…

Dans « The Astonishing », nous nous retrouvons projetés en 2285, une ère où la musique véritable a disparu, remplacée par celle, robotique et dénaturée, des NOMACS, sortes de drones sphériques qui n'ont pas l'air très fréquentables (la pochette de l'album le prouve aisément). Les États-Unis sont devenus le Great Northern Empire of the Americas (G.N.E.A), dirigé d'une main ferme par Lord Nafaryus, un tyran avide de pouvoir et oppressant ses citoyens. Dans le petit village de Ravenskill se trouve un homme doté du don de la musique, Gabriel, considéré par ses pairs comme le sauveur qui leur permettra de vivre une vie meilleure. Son frère Arhys, leader de la Ravenskill Rebel Militia, voit en lui l'opportunité de la Révolution contre la famille impériale et les NOMACS. Si vous souhaitez parfaire votre connaissance de l'histoire de « The Astonishing », sorte de réécriture de « Hunger Games », voire même de « Fahrenheit 451 » (où la nourriture et les livres sont remplacés par la musique), n'hésitez pas à vous rendre sur le site dédié à l'album. La musique prend une toute autre dimension quand l'on comprend tout ce qu'il se passe !

L'album débute par l'intrigant « Descent of the NOMACS », représentant la seule musique que connaissent les populations de l'Empire. Il y a trois autres interludes de ce genre : « The Hovering Sejourn », « Digital Discord », « Machine Chatter » et « Power Down ». Ils sont bien évidemment très pauvres musicalement, mais servent l'histoire à merveille et restent cohérents avec l'album dans son ensemble. De plus, ils raviront les amateurs d'arrangements tordus dont seul Jordan Rudess connaît la recette !

« Dystopian Overture » sert de mise en bouche à ce que nous réserve l'album. S'ouvrant sur des chœurs majestueux, cet instrumental est sans aucun doute l'un des moments forts de la double galette. Sa progression étant basée sur les futurs thèmes musicaux de l'album, vous ne l'apprécierez à sa juste valeur qu'après plusieurs écoutes. Ce qui frappe d'entrée de jeu, c'est la puissance mélodique qui émane de la guitare de John Petrucci ainsi que la mise en avant des claviers de Jordan Rudess. Une parenthèse pour préciser que « The Astonishing » est un album très mélodique et c'est totalement assumé. La mélodie, l'émotion et le « beau » se mélangent et remplacent la technicité parfois indigeste que l'on peut retrouver chez Dream Theater. La technique est présente, évidemment, mais maîtrisée. L'ensemble des musiciens – Petrucci le premier – a su trouver le juste milieu pour raconter cette histoire musicale, sœur spirituelle du célèbre « 2112 » de Rush. Pour en revenir à « Dystopian Overture », c'est une parfaite introduction, dont on retiendra forcément le final, magnifique mélodie aux claviers, qui représente à mes yeux l'essence même de « The Astonishing ».

Nous avons parlé de mélodie. L'album en regorge et certains morceaux attirent rapidement l'oreille grâce à leurs refrains et surtout leurs introductions très travaillées. Tout d'abord, « A Better Life » enchante par son air joué au piano (instrument omniprésent sur l'album) accompagné d'un violon débordant de beauté et de sensibilité. Pour sa part, « The Road to Revolution », morceau clôturant le premier acte, débute par une superbe mélodie saupoudrée de magnifiques chœurs, dans un tempo lent propice à l'émotion. Quant au sublime « Moment of Betrayal », second morceau du deuxième acte, il est très accrocheur et mêle lui aussi le piano et le violon dans une introduction calme, avant que cette dernière n'explose dans une avalanche de chœurs (également omniprésents) soutenus par la guitare et la batterie. Toujours dans l'acte II, il est impossible de faire l'impasse sur « Heaven's Cove », une totale réussite au niveau de l'ambiance. Pleine de mystères, son introduction, mélangeant habilement la nature aux divers instruments (violon, piano et guitare sèche) est exceptionnelle, suivie par une mélodie intimiste aux claviers avant de laisser place à un riff simple mais efficace. De façon générale, tous les morceaux ont une introduction réussie, mais il serait beaucoup trop long de les analyser une par une dans leurs moindres détails !

« The Astonishing contient de nombreux moments de bravoure. Et ce, grâce à la maîtrise instrumentale, bien entendu, mais aussi grâce à un James LaBrie en pleine forme. Le vocaliste, souvent critiqué, répond plus que présent sur cet album. Il incarne les huit personnages de l'histoire (ainsi que le narrateur) avec maestria. On retiendra, par exemple, « Lord Nafaryus » et « Three Days » où il joue le rôle de l'empereur de la plus belle des manières dans des morceaux heavy et accrocheurs. Dans un registre bien différent, on peut citer « Act of Fayhe », délicate ballade où LaBrie donne vie à la princesse Faythe (cette modulation féminine peut prêter à sourire mais est très réussie). Mais la véritable et grande prouesse vocale de l'album est « Ravenskill », où l'on retrouve Faythe, Arhys et Gabriel. Je vous laisse vous forger votre propre opinion là-dessus.

Merveille également que « A New Beginning », le plus long morceau de l'album (qui n'est pas si long que ça, avis aux connaisseurs!), où nous avons le privilège d'apprécier l'étendue du talent de John Myung. Agrémentée de joyeuses trompettes, cette piste contient à elle seule l'essence de « The Astonishing » : mélodies, chœurs, orchestrations, émotions et prouesses techniques. On passe de façon subtile d'une ambiance à une autre (cet enchaînement piano – refrain – passage typique de Dream Theater est Excellent). Et que dire des trois dernières minutes ? Un pur régal. Les deux John sont à l’œuvre, l'un à la basse, l'autre à la guitare (quel solo!), accompagnés par un Mike Mangini qui prouve qu'il a désormais trouvé sa place dans la famille Dream Theater.

« The Astonishing » propose également de nombreuses ballades. Sachez que chacune d'elles est particulièrement réussie. « When Your Time Has Come » dispose d'un très beau refrain et ses claviers rappellent « Solitary Shell » sur « 6DOIT ». C'est assurément l'un des meilleurs moments de l'album. Le morceau suit son chemin jusqu'à un splendide solo de Petrucci (comme bien d'autres sur cette dernière offrande !) et s'achève en apothéose (cette multitude de chœurs donne des frissons!). « Brother Can Your Hear Me ? », de son côté, est la ballade guerrière de l'album, dont la mélodie pourra sans doute vous rappeler un certain « Finally Free »... « Chosen » ainsi que « Begin Again » sont également de magnifiques chansons. Mention spéciale à la fin de « Begin Again » qui vous fera sûrement penser à Noël!

Pour répondre aux ballades, il y a bien évidemment des morceaux plus heavy. On compte parmi eux le tango de « Lord Nafaryus », le délirant « Three Days » et surtout le majestueux « The Path That Divides », qui débute un peu comme un interlude des NOMACS avant de s'envoler dans un registre plus violent qui ravira les fans de « Train of Thought » (« This Systematic Chaos Soul » n'est pas très loin !). Le tempo s’accélère jusqu'à un refrain superbe chanté par un James LaBrie impérial accompagné encore une fois par des chœurs. Le morceau s'achève de façon épique et est définitivement l'un des très nombreux moments forts de l'album.

« The Astonishing » se termine sur un morceau éponyme grandiloquent et somptueux reprenant les divers thèmes musicaux de l'album (à l'image de « Dystopian Overture »), en commençant par le fameux thème « principal » de la double galette. « Brother Can Your Hear Me ? » est repris deux fois et sert de conclusion à l'album de façon outrageusement épique (trompettes, chœurs, la totale!), en compagnie des derniers mots chantés par LaBrie : « Et nous vivrons de nouveau éternellement en harmonie, nos vies seront extraordinaires à nouveau ! ». Du grand art, des frissons, et sûrement une petite larme !

« The Astonishing » est loin d'être un album ordinaire. Je l'ai dit au début, il a et aura pendant longtemps une place à part dans la discographie du groupe. Il souffrira sans doute de la comparaison avec ses grands frères, auxquels il fait pas mal référence (qui ne tombent jamais dans la facilité). Aussi, ne venez pas chercher ici l'agressivité que vous avez tant aimée sur « Train of Thought », ni la technique ahurissante de « Systematic Chaos ». Essayez plutôt de vous poser. Dites-vous bien que « The Astonishing » est différent de tout ce que vous avez pu entendre de Dream Theater jusqu'à présent, et donnez-lui une chance, car il est bien plus qu'un simple album. C'est une aventure, un film musical, qui se vit et se ressent. Dream Theater vient de sortir en cette année 2016 un chef-d’œuvre, celui auquel personne ne s'attendait. « The Astonishing » restera probablement à tout jamais gravé dans les mémoires. Une œuvre d'art qui va bien au-delà du Metal, bien au-delà de la musique... Chapeau!

2016-03-20 18:58:33


Agonkakon
Si DT, en bon groupe progressif, a toujours cherché à faire évoluer sa musique, il devient de plus en plus difficile pour le groupe de s'affranchir de l'identité que constituaient les albums précédents, notamment l'adulé Metropolis Pt.2 et les tout débuts des deux premiers opus, parfaits héritiers du rock progressif de Yes ou Genesis, Images and Words, notamment, alliant la nostalgie à l'éclosion d'une nouvelle étoile. Difficile donc de faire valoir sa recherche musicale surtout lorsqu'elle lorgne avec insistance vers Muse, Pink Floyd (oui c'est toi que je regarde, Octavarium) ou vers la grande moulinette à Metallica Tool Pantera et consorts à l'image de Train of Thoughts. Pourtant, si DT est aisément identifiable à sa technicité et à la voix de son chanteur, les accès d'innovation et d'inventivité, allant du black sympho aux gammes orientales, se font de plus en plus occasionnelles. Et quand bien même le groupe se refuse à abandonner le sens de la symphonie, il a une sérieuse tendance à se replier sur son aspect technique, de la même façon qu'un enfant introspectif se trouvant en difficulté retourne à son univers imaginaire.

Or, ce nouvel album est apparemment le contre-pied de la tendance présente sur l'avant-dernier album, qui apparaissait comme une seconde tentative de mettre au point les choses avec le line-up post-Portnoy. Son nom montrait bien ce désir introspectif, cette remise en question de la machine à Prog qui commence sérieusement à voir son trône fondre sous ses pieds. Et ce, face à l'influence colossale de Steven Wilson, qui est allé jusqu'à avoir ses petites affiches dans le métro parisien et, bien entendu, à celle des nouveaux arrivants de Haken qui ont une sérieuse tendance à jouer sur le même terrain que la bande à Petrucci. Ce dernier album sans nom avait alors un drôle de statut, et l'on se demande vraiment pourquoi il est la plus grosse vente en metal progressif si ce n'est justement par le prestige de la marque DT, le groupe n'ayant plus rien à prouver depuis longtemps et ne s'accordant des prises de risques que très ponctuelles.

Voilà donc nos amis qui reviennent avec un album concept (genre qui les a immortalisés), et j'attendais donc de voir ce block-buster musical. Block-buster dans sa longueur bien entendu, un album de 2h30 c'est éprouvant, mais aussi par les thèmes futuristes abordés, et l'approche générale de l'histoire, qui repose sur la tradition américaine du gentil jeune homme qui est, en fait, l'élu face à la grande menace. Mais la grande menace, pour Dream Theater, ce n'est pas n'importe quoi: c'est un monde sans musique. Avec des machines incapables de sentiments qui remplacent tant bien que mal le totalitarisme de 451. Or, il me semble que l'on peut en tirer quelque chose sur l'état d'esprit du groupe, mais nous verrons ça plus tard.

Parlons encore un peu de la forme: DT lance l'introduction où l'on verrait bien le générique défiler. Puis, plan large avec "Dystopian Overture" sur une Terre ravagée par les envahisseurs, où règnent destruction et désolation. On remarque, au passage, l'accent hollywoodien de la musique qui caractérise l'album, à tel point que l'on pourrait le comparer à l'approche d'un Luca Turilli s'il n'y avait les changements soudains de tempo et les accès de technicité petruccienne. Et surtout, et la durée de l'album suffit à la comprendre, la musique ici constitue un tout qui est supposé se suffire à lui-même. En témoigne l'ouverture des portes de "The Gift of Music", titre qui constitue un trailer idéal puisqu'il semble être l'équivalent musical du plan large d'ouverture des "Il était une fois dans l'Ouest" et d'une majeure partie des récits d'aventure à l'américaine.

Et c'est à partir de là que le concept de l'album devient très glissant. Car si l'investissement de l'auditeur peut se faire total et attentif, l'avalanche sans répit de ballades et cheese-cakes d'épique fourrés aux soli peut ennuyer ou épouvanter. En effet, les ballades ne correspondent pas à des moments de repos mais sont, au contraire, les moments d'exigence de l'album: il faut arriver à conserver son attention. D'autant plus que l'histoire, loin d'échapper aux clichés, au manichéisme ou à la simplicité, peut assez vite lasser.

On se retrouve, en fait, avec des parties musicales très riches et innovantes, Dream Theater s'essayant à l'espace, à la lumière en exact miroir des Systematic Chaos ou BCSL, sombres et noueux. Ce n'est pas une nouveauté mais l'aspect hollywoodien épure la musique et la remplit avec la clarté des violons et des pianos qui porte le tout à la limite du mièvre (non pas que ce soit une nouveauté), qui s'étend tout de même sur la majorité de l'album. Les seuls moments d'intensité qui viennent nous secouer sont parsemés essentiellement sur le deuxième disque, en plus de "Three Days", "Ravenskill" et "A Tempting Offer" surgissant de la masse indiscernable du premier. Les moments de surprise sont précieux et sont finalement ce que l'on retient de l'album, autrement dit pas tant de choses.

La voix de LaBrie n'arrange rien. Un Excellent chanteur bien entendu, mais sa voix ne peut pas tout: les instrumentaux polymorphes du groupes rendent sa voix beaucoup trop monocorde et, du reste, mielleuse sur les ballades. C'est un problème qui, à mon sens, se pose depuis le début de la formation, et qui me fait parfois préférer l'approche d'Arjen Lucassen chez Ayreon. En plus de cela, comme l'histoire doit être racontée, on ne peut alors se passer de la voix du sieur et donc se prendre de longues parties instrumentales un peu tarabiscotées.

Et c'est bien cela le problème: un album concept, voyez-vous, c'est un peu tendu à mettre en place. Faire la part des choses entre la narration et la musique pure. Cet équilibre était atteint de manière sublime dans Metropolis, la complexité et la richesse de la musique étant tirées vers le haut par le labyrinthe narratif. Là, j'aurais plutôt tendance à dire que le tout est tiré vers le bas. Non pas en simplicité, mais en niaiserie et en trop-plein de grandiose facile. A vrai dire, que ce soit une bonne ou une mauvaise chose, l'album semble nous replonger dans les univers de l'enfance, devant des films Disney peut-être. On songe aussi et sûrement plus à l'univers des RPG, le groupe ayant sorti un jeu vidéo sur l'album (oui oui) et conçu un art-work book sur l'environnement dans lequel ils se sont plongés.

Investis à fond dans cet univers, les progmans semblent plus s'amuser qu'autre chose. Ils rappelleraient même justement leurs prédécesseurs des 70s qui ne craignaient pas le ridicule de leurs univers et s'investissaient à fond dans des histoires de planètes et de chevauchées fantastiques. Enfin, de la masturbation, sur le manche de guitare et dans l'imagination. Il y a, malgré tout, des passages assez atypiques pour du DT sur l'album et qui donnent de petits espoirs pour le futur, comme "A life Left Behind" sortant du lot par son véritable aspect novateur chez le groupe et même assez peu comparable à quoi que ce soit que je connaisse.

Je parlais, au début, de l'état d'esprit des progueux. Ce monde où la musique entre en résistance est de manière flagrante lié à l'approche de l'album: "nous, Dream Theater, faisons de la vraie musique, du vrai art, nous sommes les élus, la preuve, on vous pond un putain d'Opéra de 2h30! Si ça c'est pas de la résistance, face à ce monde de la musique qui dégénère!" Personnellement, je vois un monde plus florissant que jamais, surtout dans le metal, en général, et dans le metal progressif, en particulier. Aussi, je vois mal comment défendre un tel point de vue. Mais tant qu'à faire de la branlette, moi aussi! Je crois aussi que la résistance de DT, c'est avant tout une réponse à la peur d'une fin de carrière qui, d'ailleurs, les a frôlés avec le départ de Portnoy, le penseur originel du groupe. Petrucci et la bande ne veulent pas envisager la fin, ça leur fait horreur, étant encore jeunes. Un monde sans musique, en tout cas, pas pour eux...

Finalement, que dire de The Astonishing? Qu'il est grandiloquent? Oui, jusqu'à l'indigestion, si ce n'est pour les interludes au piano avant l'inévitable crescendo... De la mièvrerie, de l'enfantin, peut-être la seule manière pour le groupe de ne pas tomber dans la technicité d'intimidation. Pourtant, on est toujours dans de la musique de haut vol, et justement cette recherche de la pureté peut laisser présager un peu de recul vis-à-vis de la musique du groupe, et, qui sait, une vraie évolution! On entend de la cornemuse, des passages électroniques, de la guitare acoustique, du classique, et tout de même un certain retour aux sources, sans se soucier forcément de l'attrait rapide et violent du metal intriqué. Quelques morceaux sortent du lot, notamment après plusieurs écoutes, à l'instar de "A New Beginning" (peut-être une faiblesse d'un adorateur de Pink Floyd). On dira que DT à relevé un défi immense d'ambition, mais la prouesse est technique, et non pas musicale. Et puis ils ont fait mieux. Mais voilà, c'est un block-buster divertissant. C'était sympa, c'était fatiguant aussi. Je rentre chez moi, je vais me coucher. Il y a des chances que j'aime le prochain, mais en tout cas, moi, j'attends le prochain Haken.

2016-05-22 15:29:35