DAWOHL
POTESTAS, RATIO, IUSTITIA (EP)
2014, Trendkill Recordings




BEERGRINDER : 15/20
Finalement dans la scène Death Metal, entre les adeptes du tout technique et les mordus du old school, on ne trouve pas tant de groupes que ça entre les deux (particulièrement en France), souvent il y a d’un côté les inconditionnels de Bolt Thrower, Incantation et Autopsy qui vomissent tout ce qui est sorti après 1993 (alors que pour certains ils n’étaient pas encore nés), et de l’autre des branleurs de manche professionnels qui se tapent une pignole devant Necrophagist et Spawn Of Possession et trouvent que Asphyx c’est nul parce que ça ne blast pas….
Le jeune combo alsacien Dawohl n’entre heureusement dans aucune des deux catégories : leur Death Metal n’est ni ultra technique (à part peu être la batterie, on y reviendra), ni ultra gore, ni ultra satanique, ni ultra old skull, c’est…. Du Death Metal, du Death Metal puissant, bien agencé et avec une indéniable force de frappe pour être précis.

Depuis quelques années, Maxime Guillemain cherche à fédérer un line up stable autour de lui (chose ô combien difficile), il y est presque parvenu, mis part le poste vacant de batteur héritant sur cet EP au talentueux sessioniste Kevin Foley de Benighted. C’est sous l’égide de Trendkill Recordings que voit le jour Potestas. Ratio. Iustitia. (2014), la toute première sortie des alsaciens.

L’introduction Canticum Belli manque un peu d’ampleur, mais étant donné que tout le monde ne peut pas se payer l’orchestre philharmonique de Londres pour composer, on ne leur en tiendra pas rigueur. Decimare le premier véritable morceau en revanche, s’avère furieux et véloce, tel un Nile sans Egypte ou un Hate Eternal, avec en son sein quelques plans plus modernes et saccadés (1 :20 – 1 :40), et même un pig squeal dans la plus pure tradition.
Deus Ex Machina mise davantage sur la lourdeur, avec des ambiances Zyklon qui aurait copulé avec Hate Eternal, sans pour autant négliger les accélérations, alternées avec une double pédale omniprésente. Damnation Memoriae quant à lui, favorise les passages lourds et écrasants à la Blood Red Throne, avec aussi des breaks de batterie bien sentis et des accélérations comme sait en faire le sieur Foley (Kevin hein, pas le flic de Beverly Hills, ni le journaliste égorgé en ce mois d’août).

Une production largement à la hauteur est aussi un atout maître pour cet EP, celle ci fait bien ressortir la force des compositions : impact, équilibre entre les instruments, le résultat est parfait, peut-être éventuellement la batterie un poil en avant par moments, mais avec un tabasseur de la sorte derrière les fûts, c’est de bonne guerre.
Le riffing et les leads paraissent relativement simples en apparence, mais tout est mis en place aux petits oignons, le tout servi pas un chant efficace (pas si éloigné d’un Secthdamon (Zyklon) par exemple) et d’une batterie redoutable.
Rien n’est laissé au hasard chez Dawohl, que ce soit l’artwork irréprochable de Marcelo Vasco ou les paroles traitant (pour faire simple) de la capacité des humains influents à manipuler leur semblables.
Je mettrais simplement un petit bémol sur le titre final Verbia Imperiosa, mid tempo un peu trop monolithique à mon sens, mais Rome ne s'est pas faite en un jour.

Voici donc un 4 titres prometteur qui devrait faire rentrer le combo dans les groupes UG qui comptent, pour peu que la promotion soit au rendez vous, et que le quatuor mette enfin la main sur un batteur pour se produire live.
L’intérêt sera maintenant de voir ce que vaut Dawohl sur un album entier, mais si le rythme est maintenu, cela devrait donner un album plus qu’intéressant.

BG

2014-08-25 18:52:17