PALE DIVINE
CEMETERY EARTH (RE-RECORDED) (Album)
2014, Shadow Kingdom Records


This is a remastered and re-recorded version of "Cemetery Earth" released through Shadow Kingdom Records in 2014 with a bonus disc including rehearsal and live tracks

DISC 1

1. The Eyes of Destiny
2. Fire and Ice
3. Broken Wings
4. (I Alone) The Traveller
5. Cemetery Earth
6. Empyrean Dream
7. The Seventh Circle
8. Soul Searching
9. Shadows of Death
10. The Conqueror Worm

DISC 2

1. The Eyes of Destiny (Demo)
2. Broken Wings (Demo)
3. Cemetery Earth (Demo)
4. (I Alone) The Travelller(Demo)
5. Fire and Ice (Demo)
6. (I Alone) The Traveller (Live)
7. Soul Searching (Live)
8. I've Been Around Too Long (Live)


Icare : 15/20
Pale Divine est un groupe ricain peu connu qui évolue dans un stoner doom poisseux et bien lourd comme il en sévit des dizaines au pays de l’Oncle Sam. Originellement, ce Cemetery Earth, troisième album de la formation, sort en 2007, mais il est réédité en 2013 avec la démo de 2006 jamais sortie comportant les premières versions de plusieurs titres de l’album plus quelques titres live pour une durée totale de 2 heures de musique. Voilà donc un beau produit pour découvrir le groupe, et nul doute que tous les amateurs de heavy doom lourd, poisseux et halluciné apprécieront.

Tout est quasiment dit dans l’intro, mais essayons de développer un peu quand même : Pale Divine propose un doom ultra classique parfaitement torché, avec un son à décoller le papier peint, une pointe psyché délectable merveilleusement rendue par des soli à rallonge gorgés de fuzz et de wah wah aux bons relents 70’s (Broken Wings).
Les influences sont plus que palpables et le groupe ne s’en cache pas, ne cherchant pas à faire dans l’originalité, son unique ambition étant de nous servir un bloc compact, solide et efficace. En ce sens, on peut dire que le pari est réussi. Entre morceaux bien heavy, décélérations doom écrasantes, avec cette basse toujours aussi grasse, et passages rock stoner et bluesy à la Monster Magnet (Soul Searching), Pale Divine alterne les rythmes entraînants et headbangants avec les passages plus lourds rappelant des formations comme Pentagram. Il y a évidemment du Black Sabbath et du Trouble là dessous, et on ne va pas s'en plaindre.

Si la plupart du temps, le tempo se fait lent, les riffs lourds et plombés, on a tout de même quelques parties un plus pêchues où le tempo s’accélère en un mid bien cadencé, et sur lesquelles la voix s’éteint, laissant la place à la puissance instrumentale, portée par une basse qui claque bien comme il faut et des soli de guitares toujours très inspirés (le milieu de I Alone (The Traveler)). D’une manière générale, les titres sont longs, oscillant entre 5 et 11 minutes, ce qui laisse largement le temps aux riffs de tourner en boucle et à cette ambiance lourde, pesante et enfumée de prendre l’auditeur dans ses vapeurs lénifiantes. Mention spéciale au titre éponyme, bien rampant et léthargique avec ses 11,15 minutes, et ses soli à répétition, et à Fire and Ice, plus heavy, couillu et rythmé, balançant un riff bien appuyé par la frappe lourde de la batterie - tapage du pied et remuage de tête garantis ! -, pour un morceau certes un peu plus speed mais toujours très typé rock n’ roll.

La basse résonne et prend aux tripes, le son est extrêmement gras avec une saturation très forte et bien baveuse noyée dans la réverb‘, rappelant parfois presque un Electic Wizzards un peu moins glauque et halluciné (le début du titre éponyme avec ses grattes vrombissantes), et à certains moments, on se rapprocherait presque d’un grunge bien crade, lourd et plombé à la Alice in Chains/ Soundgarden (The Seventh Circle, The Conqueror Worm, qui clôt la galette), la voix plaintive et un brin nasillarde de Greg Diener qui sait se faire plus éraillée au besoin entretenant la ressemblance. Les vocaux ne sont certes pas exceptionnels, manquant un peu de puissance et de variété, mais le timbre du chanteur, chaud et rocailleux, colle parfaitement à la musique.

Concernant la démo de 2006, il n’y a pas grand-chose à ajouter : les morceaux sont quasiment les mêmes que ceux présents sur l’album, mais avec un son bien moins puissant et plus étouffé qui fait perdre une bonne partie de son aura à la musique des Américains. Restent les titres live, parfaitement exécutés, avec un son plus que correct et une belle énergie, notamment dans les parties un peu plus speed, qui dynamise des morceaux parfois un peu redondants sur album, et un Greg Diener très juste et bien en voix. Pas indispensables mais plutôt réussis.

Rien de nouveau sous le soleil de Pennsylvanie donc, mais les amateurs de belles envolées guitaristiques; de psychédélisme 70's et de musique plombée et poisseuse fleurant bon le goudron, le soleil du sud et les substances illicites apprécieront cette réédition à sa juste valeur: du bon gros son bien gras et lourd à déguster sans modération pour se faire plaisir sans se prendre la tête.

2014-03-28 15:03:18