ORCHID (USA-1)
HERETIC (MCD)
2012, Nuclear Blast


1. Heretic 05:04
2. Falling Away 07:12
3. Saviours of the Blind 07:29
4. He Who Walks Alone 06:49

Total playing time 26:34


Julien : 16/20
Une fois n’est pas coutume faisons une intro pochette. Il est évident qu’elle attire l’œil, mais surtout, elle ne laisse pas beaucoup de place à l’équivoque (on dirait une pochette de The Coven). Nous allons avoir le droit à une musique bien vintage, bien lourde mais aussi très typée Black Sabbath. Il faut dire que le patronyme du groupe laisse lui aussi peu de place à l’équivoque puisque avant tout chose Orchid c’est l’instrumentale qui déboite sur Master of Reality. Il reste quand même un fait troublant, c’est le label du groupe. En effet le géant allemand Nuclear Blast n’est pas coutumier du fait. Le rock psyché 70’s n’étant pas vraiment son rayon de prédilection, il y aurait pu y avoir un doute mais dès les premières notes de du titre éponyme, tous les doutes sont dissipés.


Place donc à cet EP de 4 titres (3 nouveaux + 1 déjà présent sur le seul album du groupe Capricorn). « Heretic », le morceau, nous plonge donc directement dans un univers enfumé ou l’ombre de Black Sabbath plane très fortement. On penserait volontiers à une version moderne d’un titre comme « NIB ». Les riffs sont plombant, limite Stoner par moment, le refrain est totalement imparable et le tout soutenu par un orgue extrêmement malsain. Le chant de Theo Mindell étant un excellent compromis entre Ozzy et celui de Jus Oborn, l’ambiance doom est proche de son paroxysme.

L’ambiance continue dans son intensité avec la pépite de ce disque, la balade macabre « Falling Away ». Il est évident que le spectre lugubre de « Solitude » plane au-dessus de ce titre. La simple guitare acoustique rehaussée par la basse ronflante de Keith Nickel nous emmène sur un terrain connu dans un premier temps, mais aussi bien plus loin dans un second temps. Car si l’on pense au titre de Black Sab’ sur le début, l’ambiance y est si prenante qu’il s’en dégage une je ne sais quoi qui nous fait vite oublié ce mimétisme pour s’affirmer comme un classique en puissance. Le chant y est encore une fois possédé et le coté par moment hispanisant de cette satanée guitare nous enveloppe dans une douce mélancolie. Le travail sur ce titre est vraiment impressionnant.

La machine se relance dans un heavy psyché plus électrique avec « Saviours of the Blind » très en jambes. Les guitares sont lourdes à souhait, les parties harmonisées ne sont pas sans rappelé le légendaire gaucher et les soli sont au top. Comme sur le titre d’introduction, le refrain est vraiment imparable, même si il est vrai que ce titre pourrait faire partie du prochain album d’Ozzy & Co. Mais comme Orchid l’a fait en « premier », nous allons leur en imputer la genèse.

Dernier titre de cet EP, « He Who Walks Alone » faisait déjà partie de l’aventure Capricorn. Choix étrange donc de remettre le couvert avec ce titre, certes excellent mais pas vraiment une surprise. Reste que titre est là aussi excellent avec un final dantesque en mode « jam ». Psychédélique à souhait avec un son toujours aussi pesant et excellent.


Car si le groupe joue la carte retro, il ne le fait pas à moitié. Le son est une pure merveille de « vintage à la sauce moderne ». Y comprendre que c’est fuzzy et baveux à mort avec toute la puissance que l’on peut avoir à ce jour. Les petits gars poussent même le vice en proposant un artwork en format mini vinyle. Très à la mode en ce moment, ce packaging reste néanmoins raccord avec la philosophie du groupe : Vintage mother fucker !!!!!!


Un très bon EP donc, totalement anachronique mais qui respire la sincérité et le respect. A conseiller a tous les fans du genre en manque de petite pépite.

2012-10-12 11:11:39