DOWN
DOWN IV PART I – THE PURPLE EP (EP)
2012, Roadrunner Records




Julien : 15/20
Il aura fallu attendre bien longtemps avant de voir enfin Down nous proposer du nouveau matériel. On peut dire que la sortie de cette série d’EP a été entourée de mystère. Album, double album et finalement série de 4 EPs étalée sur un an. Que de questions pour un groupe qui se veut si authentique. Je prends un ton sarcastique car le discours de Phil Anselmo qui accompagne cette sortie est des plus étranges. « Les gens n’achètent plus de disque alors nous allons faire des EPs plutôt qu’une seule galette ».
Ce n’est pas très Badass comme projet. Heureusement le voile sera levé et en finalement il s’avère que le groupe souhaite proposer 4 facettes différentes de DOWN. A priori nous devrions avoir droit à un autre EP dans la plus pure veine de Nola, un album plus acoustique (cela veut-il dire comme Southern Isolation ou plutôt du genre « Where I’m Going » de Down II, mystère…) et un dernier bah on en sait rien encore…. Reste que Down est bel et bien là avec un nouvel opus/EP et que ça, c’est vraiment cool.


The Purple EP, premier d’une série de quatre donc, se veut être le plus Doom de tous. Il n’y a qu’à voir la pochette pour en être persuader. On dirait plus un album de Saint Vitus qu’un album de Down. Même si le booklet et le reste de l’artwork sont assez proches de celui de Over The Under l’ambiance ne semble pas être à la franche rigolade.


L’album s’ouvre sur un Fade In assez inhabituel pour le combo, mais qui annonce bien l’arrivée d’un gros riff bien gras et poisseux. Même si je ne suis pas un fan des lancement avec un décompte de la part du chanteur (Trop de mauvais souvenir de Phil Anslemo sur le deuxième opus de Superjoint Ritual), il faut reconnaitre que ça colle et surtout que ça pose bien les bases d’un titre en prise « live ». La rythmique est bien plombante à souhait et un côté plutôt Crowbar se fait ressentir. Pepper et Kirk montrent toute l’étendue de leur talent même si l’ex COC reste assez soft dans ses prises de lead. Ca groove mais il nous a déjà fait beaucoup mieux. Finalement la (bonne ou mauvaise) surprise vient plutôt d’Anselmo qui se montre sous un jour différent. Ma seule question est de savoir si c’est une marque de faiblesse ou si c’est un choix délibéré. Son chant très cru, noyé et compressé, se montre relativement monolithique. Et surtout il est bourré de gimmicks usés jusqu’à la moelle. Reste que l’ensemble sonne bien, même si un temps d’adaptation est nécessaire.
« Witchtripper » est le premier extrait propre que nous avons pu entendre de cette première partie de Down IV. Là, on ne peut pas se tromper en disant que le fantôme d’Ozzy & Co plane au-dessus de ce titre. La section rythmique basse/batterie règne en maître. A coup sûr un classique en devenir avec un refrain qui rentre immédiatement dans la tête, un riff somme toute assez simple mais qui fera son petit effet en live. Encore une fois le chant peut laisser perplexe. Il est vrai que notre bon vieux Phil nous avait habitué à des choses bien plus bluesy et groovy. Ici c’est brut de décoffrage, rythmique, limite scolaire… Mais bon…

Il faudra attendre « Open Coffin » pour enfin se prendre un petite claque. Le titre se montre bien plus groovy que ces deux compères précédents avec un Philip plus en velours. Son chant reste abrasif mais on le sent plus concerné. Est-ce parce ce titre est le plus personnel que l’ex Frontman de Pantera s’implique plus. Possible en tout cas, il montre que nos quadras préférés ne sont pas encore cramés.
L’album, oups pardon l’EP, continue avec « The Curse Is A Lie », titre bien agréable au refrain tout aussi accrocheur et qui maintient en haleine jusqu’au final des vieilleries.
Car OUI, on nous annonce du neuf mais c’est faux. Enfin pas tout à fait, mais si en fait. Car souvenez-vous au moment de la sortie de Over The Under, ce riff qui se promenait sur le net c’était bien celui de « This Work Is Timeless ». Du coup, même si il est bien sympa, ce n’est pas une nouveauté en soit. Passons outre cela, le riff est bon, du coup cela aurait été dommage de le perdre et le travail qui a été fait dessus rend honneur à sa qualité. Plus enlevé niveau rythmique, « This Work Is Timeless » passe malgré tout assez rapidement (c’est aussi le titre le plus court de la galette) et fianlement il ne restera pas dans les sphincters.
Dernier titre de cette première partie, « Misfortune Teller » a été vu en live sur Youtube avec des videos de mauvaises qualités. Je n’avais pas été conquis par ce titre de prime abord, mais il faut reconnaitre qu’il envoie sévère. Poisseux et entêtant il marque avec brio la fin d’EP. Bon là aussi le riff principal n’est pas tout neuf. A l’époque les arrangements n’étaient pas à la hauteur du riff, dixit Mister Anselmo. Sept ans après et avec du travail ils le sont devenus pour notre plus grand bonheur. Comme sur Nola, il y a une ghost track, petite blague de Phil Anselmo à ses copains qui n’étaient pas au courant. Elle reprend le de riff de « This Work Is Timeless » mais au lieu de dire « they’ll never get rid of me », Phil dit « the freedom of rock n’roll ». Apparemment c’est une « private jock » entre eux mais ça reste un clin d’œil amusant à leur premier brûlot.

Bon je parle, je parle mais on en oublierait presque que Rex « Mother Fucker » Brown a quitté le navire. Et bien c’est vrai, Rex est parti monter Kill Devil Hill (mais ça ne l’a pas empêché de venir jammer sur une date en septembre dernier, donc il ne doit pas y avoir de grosse embrouille) et son remplaçant se nomme Patrick Bruders, bassiste de Crowbar depuis presque 10 ans et dans d’autre projets « Made In Nola ». Quand je disais plus haut que ça sonnait Crowbar, ca présence n’y est pas étrangère. En effet, même si il n’a pas composé une seule ligne de cette EP, son jeu et surtout son son font qu’il s’impose de lui-même. Il est clair qu’on l’entend notre bon Pat…..


Dernier point des plus important le son. Si Over The Under avait marqué une avancé dans la modernité (rappelons en quelques mots que suite à l’ouragan Katrina, les studios de la Nouvelle Orléans étaient tous HS et donc que DOWN avait due s’expatrier a LA pour l’enregistrement), The Purple EP nous ramène à un son ultra cru et brute de décoffrage. Tout content d’avoir retrouvé son Nodferatu’s Lair, ils nous délivrent une production malsaine et baveuse. C’est véritablement le gros point positif du disque, c’est sludgy a mort, totalement dans l’esprit de Nola et de A Bustle In Your Hedgrow. D’ailleurs ce dernier avait mis en boite au même endroit, sauf que la volonté plus doom de cette nouvelle offrande fait que le son est bien plus râpeux et moins 70’s que Down II.


Quelques mots pour conclure. Cet EP ne fera pas l’unanimité mais il possède d’indéniables qualités et une approche toujours très organique de la musique. Espérons que le chant de Phil soit un choix (même si la dernière tournée laisse quand même planer quelques doutes) et que l’orientation des riffs soit un parti pris pour cet EP uniquement. Vivement le prochain volet afin de dissiper tous les doutes et pouvoir enfin profiter sereinement de DOWN IV : The Purple EP !!!!!!!


2012-10-03 16:11:09