BAK
PAINTER (EP)
2012, Auto-Production


1. Us All
2. Creation
3. What Have We Done
4. The Tragedy of Isabella Lockhardt


Matai : 13/20
Bak ! Non je ne vous invite pas à aller dans le Bak à sable, mais il s'avère que Bak nous fait un come Bak en ce printemps 2012. Les Australiens avaient déjà fait bonne figure avec un premier opus nommé « Sculpture », mettant en musique un opera rock/metal très oriental, où se mêlaient autant d'éléments prog que d'éléments arabisants et Queen-esque.

Pour ceux qui ne le savent pas encore, le metal oriental ne se situe pas qu'au Moyen Orient, bien que les fondements y soient bien ancrés. De nombreux groupes ont commencé à percer dans le domaine, que ce soit aux Etats Unis, en France, en Russie ou en Australie, avec l'émergence de The Horn et ici, de Bak. Dîtes adieu aux kangourous et autres kiwis, dîtes bonjour aux chameaux et aux ibis ! Il va faire très chaud, et on va en avoir bien besoin, avec ce soleil qui se fait discret et ce vent qui se veut frais.

En attendant la sortie d'un futur nouvel album, c'est un EP qui nous est offert, un EP coloré et chaleureux, faisant l'apologie de la paix et de la préservation de l'écosystème. Ici, Bak change de domaine et passe de la Sculpture à la peinture. Et il y a bien une raison à cela : il existe un homme portant le nom de Samuel Bak, un peintre qui a échappé à l'holocauste, qui a étudié l'art en Israël et qui a réalisé plus de cent vingt cinq œuvres sur le thème d'Adam et Eve. Les Australiens se sont inspirés de son travail pour nommer leur nouvel EP.

La pochette est donc plus colorée, mais reflète toujours l'univers de Bak, avec la représentation de la Terre. Le trio s'adresse au monde entier à travers sa musique, se rapprochant pour le coup d'Orphaned Land, qui réussissent, grâce leur chansons, à réunir catholiques, juifs et musulmans sans effusion de sang. Le rapprochement avec les Israéliens n'est pas si incongru que ça musicalement, sachant que dans le premier titre « Us All », on retrouve des narrations dignes de celles de Kobi Farhi et des riffs pas loin de ceux de Yossi Sassi.

Parlons donc de ce morceau. Une fois de plus, Bak s'est entouré d'invités pour ce qui est de l'utilisation d'instruments traditionnels égyptiens ou indiens, que ce soit les percussions, les mandolines et quelques chants. On retrouve aussi les touches symphoniques déjà perçues sur le « Sculpture » avec ces guitares aux soli très rock et aux riffs plus lourds. Mais il faudra attendre la suite pour avoir une plus grande idée du potentiel de Bak, qui met le paquet sur l'aspect oriental de sa musique. Très mythologique, parfois mystique sur « Creation » avec ces ambiances très relevées. C'est surtout de l'instrumental, laissant souvent de côté les guitares, afin de transporter l'auditeur dans un autre monde.

Cependant, si vous voulez vous rendre compte de l'étendu de l'imagination de Bak, il faudra se tourner vers le très long et progressif « What Have We Done ». Un morceau en demi teinte cependant. Les événements défilent sous nos yeux, et on peut dire que la progression est très bien faite. Toutefois, on peut vite se retrouver agacé par les timbres très aigus des voix masculines. Ces dernières rappellent des voix typées heavy metal, sans le côté vif et aiguisé. Par contre, on appréciera davantage le chant principal, plus posé et arabisant, en totale adéquation avec la musique. On alterne donc entre parties acoustiques orientales et parties plus metal, plus rentre dedans, avant d'arriver à un déferlement de riffs proches de chez Dream Theatre, faisant place au côté hargneux qui manquait : tranchant des guitares, envolées de violons, et même growls.

Malgré tout, si on prend l'ensemble de ces quatre morceaux, l'EP manque de piquant, de moments forts, tout étant porté sur l'ambiance égyptienne. Toutefois, il semblerait que Bak s'accroche moins à ce qui faisait leur personnalité sur « Sculpture ». Ici, c'est plus soft, moins diversifié, moins prenant, même si l'utilisation des instruments traditionnels est du plus bel effet. On attend donc un album plus fourni, un peu plus teigneux, et surtout moins long, les titres les plus longs comportant tout de même pas mal de remplissage.

PS : une fois de plus, attendez vous à recevoir des haricots si vous commandez leur opus.

2012-05-14 18:15:29