ANEMI
THE BLACKEST LAKE (EP)
2012, Auto-Production


1. Face 2 Face
2. Lady White
3. Last Round
4. Guilty
5. The Blackest Lake


MikeSlave : 14/20
Anemi. La traduction suédoise de l'affection connue en France sous le terme: «anémie» dont je me garderai d'énumérer les symptômes, mes connaissances médicales étant limitées à la pédiatrie domestique de premier niveau (les pères de familles comprendront l'allusion). Néanmoins je peux certifier qu'une certaine famille d'anémies dite arégénératives comporte en son sein une anémie dite «ferriprive» provoquée par une carence en fer de l'organisme.

Contrairement à ce que pourrait laisser supposer son patronyme, cette formation Francilienne formée en 2012, ne semble pas affectée par ce trouble et nous livre la pleine mesure de son talent sur ce premier EP auto-produit de 5 titres, enregistré à distance en 2011, dont le mix et le mastering ont été réalisés, sous une poigne de fer, par Charles «Kallaghan» Massabo.

Le moins que l'on puisse dire c'est que le travail effectué sur la guitare rythmique dote Anemi d'un son énorme, très dense, que vient renforcer le labeur constant d'une basse ronflante confirmant l'impression de puissance perçue lors de l'amorce rythmique du titre «Face to Face» aux fortes consonances arabisantes. D'ailleurs pas de riffing alambiqué ni de surenchère technique sur ces 5 pièces de heavy/thrash, Cheyen reste sur ce qu'il sait faire de mieux proposant un jeu simple et spontané oscillant entre celui de Jon Schaffer (Iced Earth et Demons and Wizard) dans sa période «Dark Saga/Something Wicked this way Comes et Demons and Wizards» et des moments plus proches d'un thrash US.

Cette osmose heavy/thrash ou power/thrash, à l'atmosphère souvent mélancolique, est d'ailleurs parfaitement illustrée par les titres «  Lady White » et « Last Round » et ces influences musicales en partie confirmées (ça reste subjectif) par la prestation vocale de Cyd dans des registres souvent proches d'un Hansi Kürsch, mais se permettant néanmoins des digressions vers des horizons plus modernes à l'instar des premières mesures de « Lady White ».

Si le combo Francilien semble avoir choisi le parti-pris de l'efficacité et de la sobriété, il n'hésite pas à parsemer cet EP de divers soli et chorus qui présument d'un bon niveau technique et propose même un morceau de bravoure de 7mn 30 «Guilty» , véritable condensé des élements qui font l'identité d'Anemi: arpèges, rythmiques béton, ce chant si caractéristique, batterie millimétrée, soli et passages plus enlevés. Il y intègre même un léger chant féminin et quelques nappes de clavier renforçant la couleur émotionnelle de cette composition.

Au risque de noircir le tableau, si cette première offrande est assez réussie j'émets quelques réserves sur le titre éponyme de l'album et dernière plage «The Blackest Lake». En effet celui-ci propose une espèce de thrash metal assez éloigné des plages précédentes, au riff principal assez enjoué et au chant plus agressif. Mais pour une toute première production - à noter que chaque intervenant a déjà roulé sa bosse dans un certain nombre de formations comme Anevrism, Würm, Magoa – l'essai est concluant malgré ce dernier titre qui me laisse perplexe.

Au final les amateurs d'Iced Earth, Demons and Wizards pour l'aspect heavy/power tout comme les afficionados de Megadeth, Annihilator pour la facette plus thrash (qui n'est pas la plus perceptible à mon sens) trouveront en Anemi une formation à suivre de près, pratiquant un Heavy/thrash puissant au chant habité qui ne laisse pas indifférent.

PS : le disque est disponible dans un digipack assez classe via la page FB et Myspace du combo.

2012-09-11 00:12:41