KREUZWEG OST
GOTT MITT UNS (Album)
2012, Cold Spring Records


1. Exitus In Paradisum 8:39
2. Calvaria 7:51
3. Stammen 8:11
4. Heiliger Gehorsam 7:36
5. Thy Will Be Done 9:23
6. Black Moon 7:48
7. Geh Mit Gott 7:48
8. Feuertaufe 7:21
9. Geistige Emigration 2:11

Total playing time 01:06:43


Katla : 14/20
7 ans. C’est le temps qu’il aura fallu attendre pour enfin mettre les mains, et surtout les oreilles sur ce tant attendu troisième opus du trio déjanté qu’est Kreuzweg Ost.
Mené par le célèbre Michael Gregor (aka Silenius de Summoning), ici accompagné d’Oliver Stummer et Ronald Albrecht, KWO s’est toujours démarqué des autres entités du genre, tel que les allemands de Triarii, ou les Suédois d’Arditi par une identité propre, unique, qui vous plonge aisément dans les fracas de la 2eme guerre mondiale, comme on pû le prouver leurs précédents opus “Iron Avantgarde” et surtout l’excellent, que dis-je, le divin “Edelrost” qui surpassait toutes mes attentes.

C’est cet album mémorable, dont les mélodies macabres résonnent encore en moi qui me faisait attendre le nouvel album avec impatience, mais aussi avec une certaine anxiété, car Edelrost plaçait la barre très haut.
7 ans donc que j’attendais cet album, dont la sortie à l’origine prévu pour 2010 a été maintes fois repoussée par le label pour diverses raisons.
Mais en ce début d’année 2012 l’attente pris fin, et ce Gott Mit Uns, dont le titre et la pochette était connu depuis deux ans, sort enfin du four, et nous révèle enfin son contenu, 9 pistes pour un peu plus d’une heure.
Ça sent bon!

Et en effet, le titre d’ouverture “Exitus In Paradisum” ouvre ce troisième chapitre en fanfare, avec brio! Oublié la petite intro d’Edelrost qui était pourtant terriblement efficace.
Ce Exitus, deuxième piste la plus longue de l’album, sonne neuf, énergique, avec un petit côté médiévale, qui me rappelle un peu les début de Mortiis, mais toujours enclavé dans ce vacarme puissant qui est l’essence même de Kreuzweg Ost, sa marque de fabrique. L’ouverture n’aurait pas pû se faire autrement, elle est tout simplement parfaite.
S’en suit Calvaria, un titre energique également, aussi teinté de petits airs aux sonorités medievales, et qui marquent le retour des samples, un des ingrédients principaux du travail de KWO, des samples de voix divers et variés, qui nous entraînent inévitablement dans le chaos infernale de la deuxième guerre mondiale.

Le titre suivant, Stammen, me déçoit par contre énormément. Si je compare chacune des neufs pistes avec les 9 pistes d’Edelrost, Stammen est vraiment décevante comparé à Die Legion. Son principale défaut est son manque de pèche, la piste et molle, quelques notes au piano, lentes, très lentes, et qui se répètent inlassablement pendant 8 minutes. La piste aurait peut-être était mieux en fin de disque mais en troisième position elle casse l’album, j’ai donc malheureusement pris l’habitude de la zapper.

Heiliger Gehorsam relève le niveau, mais marque également la fin de l'album, déjà!

Enfin non, pas tout à fait, il reste cinq pistes, mais quelle déception!

Thy Will Be Done, Black Moon, mais surtout Geh Mitt Gott et Feuertaufe n’ont effectivement de KWO que les samples et quelques effets, mais lorsque je fais abstraction de ces deux éléments, et que je n’écoute plus que les mélodies, assez présente sur ces pistes, c’est clair comme de l’eau de roche, je n’écoute plus du Kreuzweg Ost mais du Summoning.
Je m’attend à être plongé dans un vacarme harmonieux, digne de Kreuzweg Ost, mais voilà que j’embarque pour la terre du milieu. C’est bien, mais comme le sucre dans une baguette (en bon français) je trouve que ça n’a pas sa place ici. Ce n'est pas ce que j'attend!

Et voilà qu’une heure est déjà passée.
La petite piste de fin ne change rien, pire elle déçoit encore. Là où Lebwohl clôturait l’album précédent avec brio, cette dernière piste manque de quelque chose. Quatre notes qui se suivent et se répètent sans aucune nuance, ça manque définitivement de quelque chose.


De toute évidence je n’ai pas sû me détacher de la perle, du Monument qu’est Edelrost, car tout au long de l’écoute de Gott Mit Uns je n’ai cessé de comparer les pistes avec celles d’Edelrost. Mon avis n’est rien d’autre que mon avis, il ne faut bien sûr pas s’arrêter à la lecture de ma chronique pour juger l’album, mais je suis déçu. Gott Mit Uns n’a pas surpassé Edelrost comme Edelrost avait surpassé Iron Avantgarde. J’aurai dû m’en douter, mais il aurait pû au moins l’égaler, car au final mes reproches ne sont pas nombreux, hormis Stammen la première moitié de l’album est plutôt très bonne, c’est la deuxième moitié qui me pose un souci, aucun des titres ne se démarque des autres, aucun des titres n’a la mélodie énergique de Eiserne Menschen, la folie d’un Zum Appell ou le côté sombre d’un Die Legion ou d'un Leu der Lufte. Les titres ne sont tout simplement pas assez marqué Kreuzweg Ost, comme je l’ai déjà dit.
J’ai l’impression d’avoir écouté un album en deux parties, une très bonne, signé Kreuzweg Ost, et une deuxième partie, pas mal en tant que collaboration Kreuzweg Ost / Summoning, mais au final ce sont les mélodies à la Summoning qui me restent dans la tête, et c’est bien là que je suis déçu.

J’attend donc la prochaine fournée, en espérant qu'elle arrive avant 2019!!

2012-03-16 18:13:21