OBLIVION MACHINE
ZERO GRAVITY (Album)
2011, Soyuz Music / Chaotic Noiz


1. Shield Mode
2. 5 A.M.
3. Fallen Boy
4. Ghosts
5. Re-Wake
6. To Earth
7. Surfacing
8. Rhythm of the Gods
9. Hate. Wound. Lick
10. Scorpion Moon


Matai : 13/20
Oblivion Machine avait expérimenté et proposé un cyber death sec et brute de décoffrage avec un « Unnatural and Wrong » en manque de modulation mais déjà abouti. Les deux frères avaient d'ors et déjà réussis à imposer leur identité sur la scène russe, déjà riche en matière de cyber metal et détentrice de formations telles que Illidiance et j'en passe.

Après un album de remixes sorti en 2010, le trio russe change un peu sa recette avec le nouveau « Zero Gravity » qui, à l'image de son concept, se situe plus dans une dimension atmosphérique, moins bestiale, moins agressive et plus dans l'air du temps. En effet Oblivion Machine essaie de rendre sa musique toute aussi futuriste et cybernétique mais privilégie l'ajout de sons plus communs et de parties guitares voire vocales plus dans un style indus simpliste et death metal très métissé.

La musique des Russes s'en retrouve donc très perturbée et se retrouve avec le cul entre deux chaises, c'est un fait. D'un côté on a le côté progressif, expérimental et atmosphérique, ce qui s'avère assez audacieux et bien réfléchi, surtout sur des titres tels que « Fallen Boy » (pas loin d'un Synaptic Fracture) ou « Rhythm of the Gods », respectant plus ouvertement les codes du cyber death metal avec ce chant hargneux et décharné, ce rythme bien robotique, ces riffs déstructurés et ces sons synthétiques, mais d'un autre côté on se retrouve avec des « 5 A.M. »ou « Hate. Wound. Lick » assez plats et linéaires, sans réelle accroche.

Toutefois, on a le plaisir de découvrir un « Ghosts » entre rythmique mécanique et lourde et passage atmosphérique très planant, très relié à ce concept de gravité zéro dans laquelle tout corps peut, disons, planer, sans avoir à retomber, une sorte d’apesanteur si on veut. Le morceau joue donc sur les atmosphères, sur les variations et les changements de structures, pour un cyber progressif très agréable.

Oblivion Machine, sur certains points, arrive à se rapprocher de groupe de metal industriel où l'électronique et le côté dance sont très prononcés, à la manière de Blood Stain Child ou Xe-None par exemple. Les Russes ont ici fait appel à une chanteuse répondant au nom de Daria « Nookie » Stravrovich (Slot) sur deux titres, à savoir l'entraînant mais agaçant « Shield Mode » et l'ethnique et atmosphérique « To Earth ». Sa voix est trop perçante et criée et ne colle pas du tout à l'univers d'Oblivion Machine.

Dommage aussi que « Scorpion Moon » conclut l'album avec une durée trop longue, le morceau aurait gagné à être plus varié, bien que l'aspect cyber/atmo soit bien présent. En tout cas, Oblivion Machine aura pris beaucoup de risques avec ce « Zero Gravity », changeant quelque peu ses habitudes et proposant un album différent de « Unnatural and Wrong », se tournant désormais vers davantage d'atmosphère. On a donc deux parties distinctes, tiraillées entre le très bon et le moins bons, pour un résultat mitigé et moins convainquant que les précédentes sorties.

2012-03-12 20:49:32