IDENSITY
SERENITY (Album)
2011, Auto-Production / Great Dane Records (FRA)


1. Let's Introduce...
2. The Hatred
3. Night Terror
4. New Years Eve
5. Man in the Masses
6. Ocean of Sand
7. Do Not Forget
8. Nevermore
9. Serenity
10. Picture


GandhiEgo
En France on sait faire plein de bonnes choses au niveau du Metal et pas forcément uniquement du Black Metal comme bon nombre pourraient le penser. Le Death Progressif peut donc compter parmi ses fiers représentants francophones Idensity qui depuis sa formation en 2008 a su peaufiner son son pour finalement nous présenter leur premier album intitulé Serenity.

Selon les dires du groupes les influences varient allègrement de Katatonia à Opeth en passant par des choses plus expérimentales comme sait le faire Devin Townsend. On ne contredira pas le groupe sur ces points, plus qu’évidents à l’écoute de l’album, mais on pourra rajouter aussi une pléthore d’autres influences, certaines plus subtiles et d’autres plus évidentes.

Le Death Progressif, notamment grâce au concours d’Opeth mais pas uniquement, a su évolué relativement loin des sphères plus traditionnelles dont il était issu. Devenu genre à part entière, il mélange allègrement les diverses influences tout en gardant sa base Death Metal. Idensity ne déroge donc pas à la régle en proposant en plus des grunts caractéristiques du genre un chant clair qui est l’étrange rencontre entre des sonorités 70s et des choses plus modernes un peu comme si Syd Barrett rencontrait Eminem. La dernière référence vous choque ? Moi aussi un peu, pourtant sur le spoken word presque "rappé" de Do Not Forget, c'en est presque flagrant. On pensera aussi à Johnny Mandel dans les arrangements vocaux plus pop et si la référence est obscure, rappelez-vous la chanson "Suicide is Painless" de la (vieille) série M.A.S.H.

Néanmoins, alors que les morceaux font souvent figure de charades à tiroirs, ils ne deviennent pas pour autant ultra-complexes au point de perdre l’auditeur. C’est progressif certes mais on laisse plus la musique s’exprimer que les délires personnels des musiciens. A la base Death Metal déjà évoquée, on pensera aux refrains souvent très pop entre Pink Floyd et les Beatles. Pourtant cette schématisation n’englobe pas tout et ne saurait rendre justice complètement au groupe. On trouve aussi chez Idensity des sonorités qui respirent bon le spleen et ce, notamment du à la présence d’une violoniste qui apporte un certain gothique qui rappellera de bons souvenirs aux fans des premiers My Dying Bride ou Celestial Season.

L’album est relativement riche et homogène mais c’est au fur et à mesure des écoutes qu’il devient véritablement attachant. Il faudra se faire à la voix claire susmentionnée un peu particulière mais surtout faire abstraction des premiers morceaux qui sont selon moi trop accrocheurs et pompeux. Plus on s’approche de la fin, et plus les morceaux développent des ambiances plus intimistes capables de vous emporter avec elles. Certains plus réceptifs à la puissance de la musique en général me contrediront mais ceux et celles qui recherchent cet « élan » émotionnel seront plus comblés par les titres Serenity et Picture qui sont de véritables joyaux dans ce déjà bel écrin.

Un album pas forcément très audacieux en termes de "progressif" mais admirablement bien conçu et doté d'une production millimétrée (Hertz !) qui ne laisse rien au hasard. La petite déception ? Peut-être pour le groupe finalement, l'album sort quasi en même temps que le dernier rejeton d'Opeth et pourrait avoir bien du mal à coexister avec un tel géant.

2011-09-29 13:37:35