GLORIOR BELLI
THE GREAT SOUTHERN DARKNESS (Album)
2011, Metal Blade Records


1. Dark Gnosis 02:28
2. Secret Ride to Rebellion 04:41
3. They Call Me Black Devil 04:20
4. Negative Incarnate 05:03
5. Bring Down the Cosmic Scheme 03:28
6. The Great Southern Darkness 04:13
7. The Foolhardy Venturer 05:12
8. Per Nox Regna 03:28
9. The Science of Shifting 05:05
10. Chaos Manifested 03:48
11. Horns in My Pathway 06:20

Total playing time 48:06


fabkiss : 16/20
Bien avant les oreilles; quand on découvre un album, surtout si l'on ne connaît pas le groupe, même pas de nom, c'est souvent l'œil qui est sollicité. Et ce superbe Art Work ne pouvait que me séduire, il est surement l'un des plus beaux que je n'ai vu depuis longtemps. Et une fois n'est pas coutume, le contenant est la parfaite illustration du contenu. Un black Metal fortement teinté de Stoner/Sludge (bien que les 2 termes soient à première vue assez antagonistes), ou plutôt, comme dans les pays Anglo Saxon on désigne le Death Black sous le nom de «Blackened Death» on pourrait parler ici de «Blackened Stoner» (Stoner Noirci).
Un mélange des genres qui ne peut, en théorie, que me plaire et qui dans les fait le fera bien au-delà des espoirs suscités.
C'est en entrant cet album dans «Ma collection de CD» sur SoM, que je découvre que Glorior Belli est un groupe Français et Parisien formé en 2002 et qu'il en est déjà à son cinquième album, et en furetant un peu plus sur la toile, que ce côté Stoner semble apparaître sur le précédent.
Côté qui est ici dominant. Le Black Metal se réduisant surtout aux thèmes abordés et un peu dans le chant, qui reste pour les oreilles fragiles dans le très acceptable.

Sans verser dans l'exploit sportif (on aurait du mal à parler ici de Metal Extrême), «The Great Southern Darkness» se révèle un album dense, lourd et profond, flottant entre un Southern flirtant avec un Heavy presque Doom plombé (mais pas excessivement lent) et quelques expérimentations psychédéliques ... Blackened, sans être toutefois révolutionnaires, mais bien excitantes.
Quelques riffs de la guitare rythmique sont certes bien teintés noir, mais sans plus. Quitte à choquer, l'ensemble est assez bluesy, mais bien metallisé quand même, dans la veine de ce que propose par exemple Unearthly Trance, Black Label Society ou Down (les références BM, me manquent).
Alors bien sûr, je dis dans la veine, je ne parle pas de copié-collé, mais passer de l'un à l'autre ne déconcerterait pas l'auditeur. Auditeur qui est quand même prévenu de façon assez explicite par le titre de l’album «The Great Southern Darkness» de ce à quoi il doit s’attendre à entendre, mais qui réclame quand même une certaine ouverture, surtout de la part du public Black de la frange la plus «Raw» (quoique, pas forcément si pris dans le sens «Old School» et ses relents de Heavy Metal), qui malgré tout aura plus de mal à s’y retrouver, et ce à tout niveau il faut bien le dire. N’ayant à se mettre sous la dent que le chant et la guitare rythmique … et encore, pas toujours et quelques Blast de batterie ici ou là.

Glorior Bellim, nous livre un album tout simplement éblouissant, qui ne renie en rien ses racines Black Metal, pour meilleure preuve, le titre d’ouverture, «Dark Gnosis» sombre et putride à souhait, mais qui, déjà affiche aussi clairement cet attrait pour des guitares «Bluesy» et un groove Rock and Rollien, un premier titre qui vous entraine malgré vous dans cet univers embrumé de fumées narcotiques et d’angoisses névrotiques, d’une limpidité et d’une cohérence assez rare, loin d’être monolithique, «The Great Southern Darkness» est un album massif et compact, émaillé et allégé par moult solos aériens et de fort bonne facture à l’image du très acidulé solo du disjoncté «Negative Incarnate». «They Call Me Black Devil» lui, est franchement «Black», mais dans le sens «Négritude» tellement le riff de la guitare rythmique fleure bon les rives du Mississippi et la guitare carrée de Bo Dedley. Plus clairement Black dans le sens Black Metal, l’instrumental soutenu par une Basse groovante des Enfers «Per Nox Regna», qui bien que Doomesque, sent bon les forêts noires et profondes d’épicéa du Grand Nord. Le titre éponyme étant quand à lui l’un des plus Stoner de la galette (avec le dépressif et planant titre final «Horns in My Pathway»), avec un chant clair rappelant clairement BLS, surement le meilleur titre de ce CD étonnant de maitrise et de qualité et qui apparemment, une fois n’est pas coutume pour un groupe Français, semble susciter un intérêt à l’échelle internationale.

Au final, seul «Chaos Manifested» devrait combler le public BeuMeuh… et encore, bien qu’étant le plus rapide et auditivement proche des canons BM, et bien que dévastateur, il est quand même assez loin de la vague apocalyptique que pourrait attendre la faction dure du genre.
Sans oublier une prod qui, comme les enzymes gloutons de Coluche, réussit le miracle de rendre la crasse propre, qui sans être cristalline ne transforme pas ce brouhaha Stoner en cacophonie plus traditionnellement Black.

Un excellent album, au genre indéfini, mais qui sait attirer et surtout garder l’attention.
D’un accès facile, et c’est surement ça qui rebutera le plus le public Black. Mais d’un attrait indéniable pour ceux qui affectionnent le Stoner, le Blues et le Doom Mid-Tempo.


Fabkiss

2011-11-05 17:11:41